Embryologie de l’ovaire

Les tératomes sont des tumeurs germinales composées de tissus variés représentant les dérivés d’un ou de plusieurs feuillets embryologiques d’origine ectodermique, mésodermique et endodermique. Ils sont subdivisés en 2 classes : le tératome mature exclusivement fait de tissus adultes (ou fœtaux) et le tératome immature caractérisé par la présence de tissu embryonnaire [1]. Les tumeurs germinales représentent environ 30% des tumeurs ovariennes primaires [2].

RAPPELS

Le tératome ovarien est une pathologie d’origine germinale [3], il s’agit d’une pathologie congénitale dont l’anomalie se constitue dès la mise en place des cellules germinales [2]. Ainsi, la connaissance de l’embryologie de l’ovaire nous est-il fondamental pour la compréhension du processus de développement des tératomes, de leurs évolutions et de leurs localisations.

EMBRYOLOGIE DE L’OVAIRE

Formation des gonades 

La formation des gonades se divise en deux stades. Une première partie qui est commune pour le sexe féminin et masculin et une deuxième partie qui est différente selon le sexe. Nous n’allons traiter que la différenciation dans le sens féminin.

Stade indifférencié
Il est surtout caractérisé par la formation des crêtes génitales et des cellules germinales [2, 4, 5]. D’une part, la crête génitale se forme par une prolifération de l’épithélium cœlomique suivie d’une condensation du mésenchyme sous-jacent à partir de la 4ème et 5ème semaine du développement embryonnaire. D’autre part, à la fin de la gastrulation, les cellules germinales se développent au niveau du mésenchyme extra embryonnaire, où elles vont se multiplier et vont migrer le long du mésentère dorsal pour coloniser la crête génitale. Cette migration se fait par amoeboïsme grâce à un mécanisme chimiotactique induit par les cellules de la crête génitale. C’est pendant cette migration que les tératomes peuvent prendre origine. En effet, en cas d’anomalie de migration, si ces cellules s’arrêtent en chemin, elles vont former les tératomes. Ainsi, les tératomes peuvent se former tout au long de ce trajet, expliquant les tératomes autres qu’ovariens .

La migration des cellules germinales
Dans l’état actuel de nos connaissances, il n’est guère possible d’expliquer l’installation des cellules germinales dans les ébauches gonadiques sans faire appel à la théorie chimiotactique. Notamment, le fait qu’un jeune épithélium germinatif provoque à travers une barrière filtrante ; l’exode de la population germinale de la gonade morphologiquement indifférenciée impose l’idée d’une information portée à distance par un vecteur diffusible. Les modalités d’action d’un tel vecteur demeurent à préciser et il est clair que le terme “chimiotactisme” affirme seulement qu’une substance intervient dans la migration orientée des cellules germinales sans préjuger aucunement du mode d’intervention de cette substance. La théorie chimiotactique implique l’existence d’une fonction excrétrice au niveau des épithéliums germinatifs. C’est par l’intermédiaire du gradient de diffusion des produits de sécrétion que l’épithélium germinatif modifie les propriétés de l’espace environnant. Les forces développées par le champ ainsi créé déterminent l’intensité et l’orientation des déplacements des cellules germinales se trouvant dans la sphère d’attraction. L’analyse expérimentale de la physiologie des épithéliums germinatifs a pu être abordé par l’emploi de précurseurs radioactifs appropriés. A l’autoradiographie de haute résolution: parmi les substances expulsées par ces organes embryonnaires se trouvent des complexes glycoprotéiques. En d’autres termes, si l’expérimentateur étudie les aspects cinétiques de la biosynthèse glycoprotéique dans les jeunes épithéliums germinatifs, il met particulièrement en relief la fonction excrétrice des ébauches gonadiques [2]. Sur le plan moléculaire, plusieurs molécules d’adhérences interagissent avec les cellules germinales primordiales mais seule le béta 1 intégrine joue un rôle dans la migration cellulaire. Tout au long de leur migration ces cellules germinales primordiales sont en contactes entres elles grâce aux pseudopodes et se suivent jusqu’aux gonades .

Cette théorie chimiotactique implique d’autre part l’activité amoeboïde des cellules germinales. L’observation des cellules germinales au microscope électronique montre que ces cellules pénètrent activement dans les ébauches gonadiques par mouvements amiboïdes. Leur progression s’accompagne d’une activité lytique couplée à des processus de phagocytose et de pinocytose. Le glycogène et les lipides mis en évidence dans le cytoplasme des cellules germinales par les techniques histochimiques constituent vraisemblablement des réserves énergétiques indispensables à la migration. La présence d’une forte activité estérasique dans les gouttelettes lipidiques confirme ce point de vue .

Stade de différenciation dans le sens féminin

facteur de détermination du sexe 

Il existe un gène principal qui intervient dans le déterminisme du sexe, le gène SRY situé sur le chromosome Y et qui est exprimé dans les cellules somatiques des crêtes génitales somatiques. Il contribue à la formation et à la différenciation des organes génitaux dans le sens masculin. En l’absence de ce gène, il y a agénésie des cellules de Sertoli et on a une différenciation dans le sens féminin .

Différenciation du sexe 

Il existe des facteurs intervenant dans la formation de l’appareil génital féminin. Les cellules germinales primordiales sont essentielles pour la formation des ovaires. Si elles sont absentes, il n’y aura ni follicules ni ovaires. On note également la présence de deux voies de signalisation complémentaires :
• La voie Fox-2 va permettre la différenciation de l’ovaire dans le sens féminin
• La voie R-spondin1/Wnt4/β-catenin a une action répressive sur la formation du testicule et promotrice sur la formation de l’ovaire .

Il est important de préciser que cette formation de l’ovaire est différente de l’ovogenèse qui est la formation des ovules. La présence d’un tératome ovarien n’est pas synonyme de stérilité de la gonade. Ainsi, sur un même ovaire, nous pouvons avoir parallèlement un tératome et un parenchyme ovarien où nous avons la présence des cellules folliculaires contenant de l’ovocyte et qui vont suivre leur cycle normal de maturation.

L’ovogenèse

L’ovogénèse est l’ensemble des processus qui permettent la formation de l’ovule. Elle commence pendant la vie fœtale et s’achève vers la ménopause. C’est un processus ponctué par 3 étapes [5] :
– Une phase de multiplication, pendant la vie fœtale, où les ovogonies qui dérivent des cellules germinales primordiales vont se multiplier.
– Une phase de croissance ovocytaire qui commence à la naissance et a lieu pendant toute la vie génitale. Elle contribue à augmenter leur diamètre.
– Une phase de maturation ovocytaire qui n’a lieu que pendant la période de fécondabilité et durant laquelle l’ovule va devenir progressivement compétent.

Le processus est incomplet pour la plupart des ovules par le phénomène d’atrésie folliculaire. Comme il a été sus décrit, le tératome peut se développer sur plusieurs endroits du corps. La localisation ovarienne est assez fréquente, mais vu les différents rapports anatomique de l’ovaire, il faut savoir distinguer l’origine ovarienne d’une tumeur avec d’autre composante de l’appareil génitale comme le corps utérin ou la trompe. Ainsi, une connaissance anatomique de l’ovaire est nécessaire pour mieux faire le diagnostic de tératome ovarien.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION
RAPPELS
I-EMBRYOLOGIE DE L’OVAIRE
I.1- Formation des gonades
I.1.1- Stade indifférencié
I.1.2. Stade de différenciation dans le sens féminin
I.2. Ovogenèse
II- ANATOMIE DE L’OVAIRE
III- HISTOLOGIE DE L’OVAIRE
III.1. Epithélium germinatif
III.2. Cortex
III.3. Médulla
III.4 Développement des follicules
III.4.1 Follicules primordiaux
III.4.2 Follicules en croissance
III.4.3 Ovulation
III.4.4.Atrésie folliculaire
III.4.5. Corps jaune
IV. ETIOPATHOGENIE DES TERATOMES OVARIENS
IV- ETUDE CLINIQUE DES TERATOMES OVARIENS
IV.1. Age de survenue
IV.2. Signes fonctionnels
IV.3. Signes physiques
V- ETUDE PARACLINIQUE
V.1. Biologie
V.2. Echographie
V.3 Scanner et l’IRM
VI- ANATOMIE PATHOLOGIQUE
VI.1. Tératomes pluritissulaires
VI.1.1 Tératome mature kystique
VI.1.2. Tératome mature solide
VI.1.3 Tératome immature
VI.1.4. Tératomes et transformation maligne (carcinome, sarcome, autres)
VI.1.5. Tumeurs neurectodermiques (épendymome, PNET, glioblastome)
VI.3 Tumeurs carcinoïdes
METHODES ET RESULTATS
A.METHODES
I-Cadre de l’étude
II.Type d’étude
III.Durée et période d’étude
IV.Population d’étude
V.Mode de recrutement
VI.Mode de collecte des données
VII.Variables ou paramètres étudiés
VIII.Mode d’analyse des données
B.RESULTATS
I- Répartition selon l’âge des patientes
II- Répartition selon l’origine ethnique
III-Répartition selon le service prescripteur
IV-Répartition selon le type de prélèvement
V-Répartition selon le coté atteint
VI-Répartition selon les renseignements cliniques
VII-Répartition selon la taille
VIII-Répartition selon l’aspect de la surface externe
IX-Répartition selon le contenu
X-Répartition selon le type histologique
XI- Rapport entre tératome isolé et tératome associé à une autre pathologie
XIV-Corrélation entre type histologique et la taille de l’ovaire
DISCUSSION
I-Qualité de l’étude
II-Analyse des résultats
II.1 Fréquence des tératomes ovariens selon l’âge
II.2 Répartition des patientes selon l’ethnie
II.3 Répartition selon le service prescripteur
II.4 Fréquence des types de prélèvement
II.5 Répartition des tératomes ovariens selon le coté atteint
II.6 Répartition selon les renseignements cliniques
II.7 Répartition selon la taille du tératome
II.8 Aspect de la surface externe de l’ovaire
II.9 Contenu macroscopique du tératome
II.10 Répartition selon le type histologique
II.11 Corrélation entre âge et type histologique
II.12 Corrélation entre la nature histologique et la taille du tératome
II.13 Corrélation entre nature histologique et contenu macroscopique
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *