Embryologie de la patella
Dès la septième semaine de vie intra-utérine, un agrégat cellulaire apparaît au sein de la condensation quadricipitale. La cavité fémoropatellaire s’individualise entre la huitième et la dixième semaine, séparant totalement la maquette cartilagineuse patellaire de celle des condyles fémoraux. Les rétinaculums patellaires se développent à partir de la neuvième semaine. La colonisation vasculaire s’effectue à la douzième semaine. La face postérieure de la patella se divise alors en deux facettes au contact du massif condylien et sur un genou fléchi à plus de 90°, avec une tendance constante à l’excentration latérale. Ainsi, la facette externe apparaît, dès la 23e semaine de gestation, plus large que la facette médiale. Alors que la patella s’individualise sur un embryon de 30 mm, son point d’ossification n’apparaît que vers l’âge de 2 ou 3 ans chez la fille et 4 à 5 ans chez le garçon, pour disparaître vers l’âge de 18 ans. Un deuxième point d’ossification peut être présent dans 2 à 3% des cas, en général à l’angle supéro-externe et dont la fusion incomplète avec le point d’ossification central réalise la classique patella bipartita, élément important du diagnostic différentiel des fractures de la patella.
Rappels anatomiques
Anatomie descriptive de la patella
Situation
Sésamoïde le plus volumineux de l’organisme, la patella est un os inclus dans l’épaisseur tendineuse du puissant système extenseur de la jambe et constitue une pièce importante de l’articulation du genou à laquelle elle appartient. Elle est située sous la peau à la face antérieure du genou en avant de la trochlée fémorale et est aisément palpable.
Morphologie, forme et dimensions
La patella est un os grossièrement triangulaire à base supérieure et à sommet inférieur. Elle présente à décrire 2 faces antérieure et postérieure, 2 bords latéral et médial, une base qui est supérieure et un apex ou sommet inférieur. Sa face antérieure est plus haute et mesure 4,5 cm tandis que sa face postérieure mesure 3,5 cm, son épaisseur moyenne est de 1,3 cm tandis que sa largeur moyenne est de 4,7 cm.
Structure
Le tissu spongieux trabéculaire central est entouré d’une couche corticale périphérique. L’os sous-chondral postérieur est recouvert, sur ses trois quarts supérieurs, d’un cartilage hyalin pouvant atteindre 5 mm d’épaisseur dans sa partie centrale pour une surface de 12 cm² environ. La face postérieure de la pointe de la patella, dépourvue de cartilage est pourvue de nombreux orifices vasculaires, exposant de ce fait le tiers proximal de la patella à la nécrose ischémique post-traumatique.
Rapports de la patella
La patella contracte des rapports étroits avec l’articulation du genou dont elle fait partie.
➤ En avant se positionnent les renforts capsulaires transversaux avec en dedans, le retinaculum patellaire médial sur les deux tiers supérieurs du bord médial et le ligament méniscopatellaire interne sur le tiers inférieur; en dehors, le retinaculum patellaire latéral qui s’insère sur la moitié supérieure du bord latéral tandis que le ligament méniscopatellaire latéral amarre le tiers inférieur de la patella à la partie antérieure du ménisque externe. La continuité des fibres du tendon patellaire et du tendon quadricipital forme le classique « surtout fibreux pré patellaire» renforcé par les expansions directes et croisées des muscles vastes médial et latéral.
➤ En arrière le manchon capsulaire s’insère sur tout le pourtour patellaire et la face postérieure s’articule avec la trochlée fémorale.
➤ En haut, sur la base s’insère le tendon quadricipital.
➤ L’apex en bas reçoit l’insertion du tendon patellaire.
Vascularisation de la patella
Les artères
Il s’agit des branches collatérales des artères poplitée, tibiale, fibulaire et fémorale. L’artère grande anastomotique est une branche constante de l’artère fémorale et aborde la base de la patella dans sa portion médiale. Toutes ces branches constituent un cercle péri patellaire à partir des artères géniculées dont la plus constante et la plus importante est l’artère supéro-externe. Au niveau de la pointe de la patella, le cercle péri artériel contribue à la vascularisation du ligament patellaire et du ligament adipeux. La vascularisation intra osseuse est assurée par plusieurs artères qui abordent la patella par la partie moyenne de sa face antérieure mais aussi par des branches multiples, mal systématisées, issues de tout le cercle péri artériel. Cette vascularisation intra osseuse est donc riche, pluri focale. Toutefois, la disposition du cercle anastomotique peut expliquer la menace que font courir les ostéosynthèses par cerclage péri patellaire.
Les veines
Elles sont représentées par les veines geniculées qui se jettent dans la veine poplitée qui se continue par la veine grande saphène qui se jette dans la veine fémorale.
Les lymphatiques
Le drainage lymphatique s’effectue par les lymphonoeuds de la fosse poplitée.
Innervation
Elle est assurée par le nerf saphène purement sensitif, branche du nerf fémoral résultant de l’association des nerfs rachidiens des racines L1 à L4. Le nerf saphène est un nerf sensitif dont le trajet s’étend jusqu’au pied. Il chemine dans le trigone fémoral en dehors de l’artère fémorale, en dedans du nerf du vaste médial, il pénètre dans le canal fémoral à la partie inférieure du trigone fémoral et se place en avant de l’artère puis plus en bas et en dedans de celle-ci. Au niveau du segment inferieur du canal fémoral (canal de Hunter), le nerf saphène perfore le fascia subsartorial (aponévrose de Hunter) par un orifice situé au dessous de celui de l’accessoire, et il est souvent accompagné par la branche superficielle de l’artère descendante du genou (grande anastomotique), descendant en arrière du muscle sartorius. Au dessus du genou, il passe entre le gracile et le sartorius et au dessous, il perfore le fascia crural en se divisant en 2 branches : patellaire ou antérieure et crurale ou postérieure.
– La branche patellaire ou antérieure se porte en avant après avoir contourné le sartorius et se ramifie à la face antéro-médiale du genou.
– La branche crurale ou postérieure descend à la face médiale de la jambe, satellite de la veine grande saphène, donne des rameaux pour la moitié médiale de la jambe, la partie antéro-médiale du cou de pied, la malléole médiale, et le bord médial du pied.
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Table des matières
Introduction
I. Rappels
1. Embryologie de la patella
2. Rappels anatomiques
2.1. Anatomie descriptive de la patella
2.1.1. Situation
2.1.2. Morphologie, forme et dimensions
2.1.3. Structure
2.2. Rapports de la patella
2.3. Vascularisation de la patella
2.3.1. Les artères
2.3.2. Les veines
2.3.3. Les lymphatiques
2.4. Innervation
3. Biomécanique de la patella
4. Fractures de la patella
3.1. Mécanismes
4.1.1. Mécanisme direct
4.1.2. Mécanisme indirect
4.2. Classification des fractures de la patella
4.2.1. Classification morphologique
4.2.2. Classification de Duparc
4.3. Traitement des fractures de la patella
3.3.1. Voie d’abord
3.3.2. Méthodes
3.3.3. Indications thérapeutiques
5. Description du fil de suture résorbable utilisé : le VICRYL®
6. Le score de LYSHOLM
6.1. Description
6.2. Mode d’administration.
6.3. Cotation.
6.4. Interprétation du Score.
II. Revue de la littérature
1. Introduction
2. Résultats
2.1. Techniques opératoires et matériels de fixation utilisés.
2.2. La consolidation radiologique
2.3. Les complications
2.4. Les méthodes d’évaluation des résultats
2.5. Impact économique
3. Conclusion
III. Objectifs
1. Objectif général
2. Objectifs spécifiques
IV. Méthodologie
1. Le cadre de l’étude
1.1. Le Centre Hospitalier Universitaire Sourô SANOU (CHU-SS)
1.1.1. Le service d’Orthopédie-Traumatologie
1.1.2. Le bloc Opératoire Central
2. Type d’étude et durée de l’étude
3. Population d’étude
4. Echantillonnage
5. Description de la technique opératoire
6. La conduite du traitement chirurgical
7. Les soins postopératoires
8. Les éléments du suivi des patients
9. Le délai d’évaluation et les critères d’évaluation anatomique et fonctionnelle
10. Définition des variables étudiées
11. Collecte des données
12. Analyse des données
V. Considérations éthiques
VI. Résultats
1. Aspects sociodémographiques
2. La durée de l’intervention
3. Le délai de consolidation
4. Le recul pour l’évaluation
5. Les complications évolutives
6. Les résultats fonctionnels
6.1. La goniométrie
6.2. Le score de LYSHOLM
7. Caractéristiques cliniques et radiologiques
Conclusion
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