EMBRYOLOGIE, ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DE L’ŒIL
DEFINITION
L’œil est l’organe sensoriel de la vision. C’est un organe pair, hautement spécialisé, que l’on considère comme un prolongement du tissu cérébral. On a ainsi deux globes oculaires symétriques de part et d’autre de la racine du nez. Chaque globe oculaire est logé dans une cavité osseuse creusée entre les os du crâne et ceux de la face : l’orbite. Toutes les structures de l’œil sont destinées à favoriser la formation des images sur la rétine placée au-devant des prolongements du cerveau que sont les voies optiques.
EMBRYOLOGIE
L’œil des vertébrés dérive de formations issues de plusieurs feuillets embryonnaires : de l’ectoderme dérivent des tissus épidermiques (cristallin, cornée, iris), et neuro-dermiques (rétine) et du mésoderme dérivent la sclérotique, la choroïde, ainsi que les muscles oculomoteurs. La formation de l’œil fait appel à un grand nombre de mécanismes embryologiques, et en particulier à une cascade d’induction. La neurulation permet la formation d’un tube nerveux dorsal chez le vertébré qui sera à l’origine du système nerveux central[24]. Vers le 18ème jour de la vie embryonnaire, apparaissent, au niveau céphalique, et plus précisément au niveau du diencéphale, de chaque côté du cerveau antérieur, deux invaginations qui donnent naissance aux vésicules optiques. Celles-ci entrent en contact avec la couche ectoblastique et donnent les placodes optiques, qui par invagination, forment les cupules optiques. Elles se refermeront progressivement en une sphère[13] . Après différenciation, la vésicule cristallinienne donne le cristallin, et la cupule optique la rétine et le nerf optique. L’ectoderme, qui avait recouvert la vésicule cristallinienne après son internalisation, se différencie en donnant la cornée[24] . La couche ectoblastique se modifie, se pigmente et donne la couche pigmentaire initiale des cupules optiques[13] . En même temps que la structure de l’œil se met en place, les connections nerveuses s’établissent entre la rétine et le cerveau, au cours de phénomènes faisant intervenir dans le même temps spécificité et plasticité[24] . Ces éléments nerveux se différencient pour donner les cônes et les bâtonnets de la couche réceptrice sensorielle. Les autres éléments nerveux entrent en contact avec la couche réceptrice pour former les deuto-neurones des voies optiques qui constituent les nerfs optiques et le chiasma .
RAPPELS ANATOMIQUES
L’œil est la pièce maitresse de la vision. Il est contenu dans l’orbite, cavité placée entre le crâne et le massif facial, en dehors et un peu au-dessus du nez. Le globe oculaire occupe la partie antérieure de l’orbite, saillant un peu en avant d’elle[13] . Chaque globe oculaire est une sphère creuse d’environ 25 mm de diamètre, d’une masse d’environ 7 grammes et d’un volume de 6,5 cm3 . Il présente un contenant ou coque et un contenu, à côté desquels on retrouve d’autres structures appelées les annexes[60] . L’orbite empêche tout mouvement de translation (avant-arrière) de l’œil, mais permet sa rotation grâce à des muscles permettant d’orienter le regard dans une infinité de directions. C’est ce que l’on appelle le champ visuel. Il peut atteindre 200°. La puissance de l’œil est, quant à elle, égale à 59 dioptries .
Contenant
La coque est formée de trois couches superposées qui sont, de la superficie vers la profondeur :
❖ Une couche externe, la scléro-cornée
❖ Une couche moyenne, l’uvée
❖ Une couche interne, la rétine
La membrane externe ou coque cornéo-sclérale
La tunique fibreuse externe se compose de la sclérotique opaque en arrière et de la cornée transparente en avant. La sclérotique est entourée, dans sa partie antérieure, d’une membrane très fine et transparente appelée conjonctive. Elle est très innervée et irriguée, et est également perforée de nombreux orifices, dont la cornée en avant. Elle livre passage, en arrière, au nerf optique. La cornée, membrane fibreuse transparente, constitue la lentille principale du système optique oculaire. Il s’agit d’un hublot transparent, avasculaire, qui permet l’entrée des rayons lumineux dans le globe oculaire. Elle est, de plus, riche en fibres nociceptives. Ainsi, le contact avec un objet induit le clignement et la sécrétion lacrymale, deux fonctions de protection.
La membrane intermédiaire ou uvée
La tunique uvéale, ou uvée, se compose de trois éléments : l’iris ; le corps ciliaire et la choroïde. L’iris, de couleur variable, joue le rôle d’un diaphragme se réglant suivant la quantité de lumière reçue.
Le corps ciliaire est le segment intermédiaire entre la choroïde en arrière et l’iris en avant. Il est constitué, d’une part, du muscle ciliaire et, d’autre part, des procès ciliaires. La choroïde est une couche pigmentée et vascularisée, située entre l’épithélium pigmentaire et la sclérotique. Il s’agit du tissu nourricier de l’œil qui apporte l’oxygène et les nutriments dont les cellules ont besoin.
La membrane interne ou rétine
La tunique nerveuse, ou rétine, tapisse le fond de l’œil et s’étend du nerf optique en arrière à l’ora-serrata Elle est fragile et parcourue par :
❖ de nombreux vaisseaux ;
❖ des cellules nerveuses, qui sont les cônes et les bâtonnets ;
❖ la zone elliptique centrale du globe oculaire qui contient le maximum de cônes et s’appelle la macula, ou tache jaune, qui permet une vision très précise.
La lumière qui pénètre dans l’œil doit traverser la rétine pour atteindre la couche de cônes et de bâtonnets qui vont capter l’influx nerveux et le transmettre au cerveau pour décoder et former une image.
Contenu
Il est constitué de milieux transparents permettant le passage des rayons lumineux jusqu’à la rétine.
L’humeur aqueuse
L’humeur aqueuse, liquide transparent qui emplit l’espace entre la cornée et le cristallin, est continuellement renouvelée. Avec le corps vitré, elle maintient la pression intraoculaire.
Cristallin
Le cristallin, lentille biconvexe et transparente, est placé entre l’iris et le vitré. Il s’agit d’un organe qui n’a ni nerfs, ni vaisseaux, tous ses échanges se faisant par diffusion à travers la capsule, membrane qui entoure le cristallin.
Corps vitré
Le corps vitré est une masse gélatineuse et transparente qui emplit la cavité oculaire en arrière du cristallin (4/5èmes). Son rôle est de conserver la pression intraoculaire, ainsi que la rigidité du globe oculaire, permettant de maintenir la rétine contre les parois de l’œil.
Voies optiques
Permettant la transmission des impressions lumineuses rétiniennes aux centres corticaux de la vision, les voies optiques comprennent :
– Le nerf optique,
– Le chiasma optique,
– Les bandelettes optiques,
– Les radiations optiques et
– Le cortex occipital.
Annexes
Système oculomoteur
L’œil peut être mobilisé dans différentes directions grâce à six muscles striés (quatre muscles droits et deux muscles obliques), qui le font tourner à l’intérieur d’une sorte de cavité articulaire : la capsule de Tenon. Ces muscles sont sous l’influence de l’innervation des nerfs oculomoteurs :
– Le nerf moteur oculaire commun (IIIème paire de nerfs crâniens) innerve les muscles droits supérieurs, droit médiaux, droit inférieurs et obliques inférieur. Il assure de plus, le réflexe photo-moteur et l’accommodation ainsi que l’innervation du muscle releveur de la paupière supérieure.
– Le nerf pathétique (IVème paire de nerfs crâniens) innerve le muscle oblique supérieur.
– Le nerf moteur oculaire externe (VIème paire de nerfs crâniens) innerve le muscle droit latéral.
Appareil de protection du globe oculaire
Il comprend :
– Les paupières qui sont formées par une charpente fibreuse rigide (le tarse) et un muscle (l’orbiculaire), permettent l’occlusion palpébrale sous la dépendance du nerf facial, et le releveur de la paupière supérieure. Elles contiennent plusieurs glandes essentielles à la qualité du film lacrymale. Le rôle des paupières est de protéger l’œil des agressions extérieures et de répartir les larmes, assurant ainsi une constante hydratation des couches antérieures de la cornée.
– La conjonctive qui est une muqueuse qui recouvre la face postérieure des paupières (conjonctive palpébrale ou tarsale) et la face antérieure du globe oculaire (conjonctive bulbaire) jusqu’au limbe scléro-cornéen.
Mince, transparente et richement vascularisée, elle renferme des glandes lacrymales accessoires et joue un rôle de protection.
– Le film lacrymal, sécrété par les glandes lacrymales principales et accessoires, assure l’humidification permanente de la cornée. Il est évacué par les voies lacrymales qui communiquent avec les fosses nasales par le canal lacrymonasal. Son rôle est de lubrifier et de nourrir la cornée, de la nettoyer et de la défendre contre les infections grâce au lysozyme .
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LITTERATURE
A. EMBRYOLOGIE, ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DE L’ŒIL
I. DEFINITION
II. EMBRYOLOGIE
III. RAPPELS ANATOMIQUES
III.1. Contenant
III.1.1. La membrane externe ou coque cornéo-sclérale
III.1.2. La membrane intermédiaire ou uvée
III.1.3. La membrane interne ou rétine
III.2. Contenu
III.2.1. L’humeur aqueuse
III.2.2. Cristallin
III.2.3. Corps vitré
III.3. Voies optiques
III.4. Annexes
III.4.1. Système oculomoteur
III.4.2. Appareil de protection du globe oculaire
III.4.3. Les orbites
III.5. Vascularisation
III.5.1. Vascularisation artérielle
III.5.2. Vascularisation veineuse
III.5.3. Vascularisation lymphatique
B. INFECTION PAR LE VIRUS DE L’IMMUNODEFICIENCE HUMAINE (VIH)
I. GENERALITES Ŕ DEFINITION
II. HISTORIQUE
III. EPIDEMIOLOGIE
IV. PHYSIOPATHOLOGIE ET AGENT PATHOGENE
IV.1. Morphologie du VIH
IV.2. Cycle de réplication du VIH et physiopathologie
IV.3. Physiopathologie
IV.4. Transmission
V. DIAGNOSTIC
V.1. Clinique
V.2. Paraclinique
VI. TRAITEMENT
VI.1. Principes généraux de prise en charge des patients
VI.2. Traitement anti rétroviral
VI.2.1. Les inhibiteurs nucleosidiques et les inhibiteurs nucléotidiques de la transcriptase inverse (INTI)
VI.2.2. Les inhibiteurs non nucleosidiques de la transcriptase inverse (INNTI)
VI.2.3. Les inhibiteurs de la protéase (IP)
VI.2.4. Les inhibiteurs de fusion
VI.2.5. Les antagonistes de corécepteurs
VI.2.6. Les inhibiteurs de l’integrase
VI.2.7. Les formes combinées
VI.3. Prévention
VI.4. Perspective de vaccination et espoirs nouveaux
C. COMPLICATIONS OCULAIRES AU COURS DU VIH/SIDA
I. GENERALITES
II. ATTEINTE OCULAIRE
II.1. Affections des annexes et du segment antérieur
II.1.1. Manifestation infectieuse
II.1.2. Manifestation néoplasique
II.1.3. Autre atteinte du segment antérieur
II.2. Affections du segment postérieur
II.2.1. Atteintes infectieuses
II.2.2. Atteintes non infectieuses
II.2.3. Autres atteintes du segment postérieur
II.3. Atteinte neuro-ophtalmologique
II.3.1. Neuropathie optique liée au VIH
II.3.2. Neuropathie optique liée au cryptocoque
II.3.3. Neuropathie optique à VZV
II.3.4. Neuropathie optique à CMV
III. TOXICITE OCULAIRE DES ARV
III.1. Inhibiteurs nucleosidiques de la transcriptase inverse
III.2. Inhibiteurs non nucleosidiques de la transcriptase inverse
III.3. Inhibiteurs des protéases
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE
I. CADRE D’ETUDE
II. MALADES ET METHODE
II.1. Sélection des patients
II.2. Mode de recueil des données
II.3. Paramètres étudiés
II.4. Définition des variables étudiées
III. RESULTATS : Nos observations
Cas Clinique n°1
Cas Clinique n°2
Cas Clinique n°3
Cas Clinique n°4
Cas Clinique n°5
Cas Clinique n°6
Cas Clinique n°7
Cas Clinique n°8
Cas Clinique n°9
Cas Clinique n°10
IV. DISCUSSION
IV.1. Limites de l’étude
IV.2. Données socio démographiques
IV.2.1. Age
IV.2.2. Sexe
IV.2. 3. Statut social
IV.2.4. Situation matrimoniale et comportement sexuel
IV.3. Données cliniques
IV.3.1. Pathologies annexielles et du segment antérieur
IV.3.2. Pathologies du segment postérieur
IV.3.3. Manifestations oculaires et sérotypes
IV.3.4. Manifestations oculaires et taux de CD4
CONCLUSION