ELIMINATION DES PIRES FORMES DE TRAVAIL DES ENFANTS

La faible croissance économique

   La faible croissance économique est due à la non application des techniques modernes de production. L’importation des nouvelles technologies s’avèrent très onéreuses en termes de moyen financier. D’ailleurs, le manque de moyen de formation des jeunes en vue de la recherche scientifique ne permet pas à l’Etat de disposer de véritables techniciens. L’inadéquation de la politique nationale de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique compromet la relance économique des pays en développement. A cela s’ajoute le manque du budget affecté au ministère concerné. En plus, leur secteur de production se base sur l’agriculture, l’élevage, et la pêche. L’ineffectivité de l’exploitation des ressources naturelles entrave aussi le développement économique. De plus, les pierres précieuses et les ressources minières sont exportées comme matière première et donc avec de faible valeur ajoutée. En revanche, l’Etat importe les produits finis de ces mêmes matières premières à des prix plus élevés. Il n’y a pas de commerce équitable entre les pays exportateurs de matière première et ceux qui ont la technique et l’industrie de les transformer. L’entrée de devise est plus faible.

Les effets de la crise politique

   A Madagascar, le passage du pays à des différentes crises politiques et économiques ne permet pas la relance économique. Depuis l’indépendance en 1960, le pays a connu quatre répétitions de crise politique : celle de 1972, celle de 1991, celle de 2002 et celle de 2009. L’évolution du produit intérieur brut par habitant est marquée par des chutes à chaque période de crise. D’après l’institut national de la statistique, pour les années 1991 et 2002, on a connu des régressions respectives de 6,3% et de 12,% sur le taux de croissance. Cette instabilité politique entraine une chute du progrès économique du pays. Les crises sont marquées par des dégâts matériels. Les plus victimes sont les propriétés publiques. Les infrastructures publiques et les mobiliers affectés à ces infrastructures sont exposés aux risques de destruction. L’économie n’a pas d’élan pour sa relance. Ainsi l’Etat ne dispose pas beaucoup de moyens financiers pour des interventions sociales. Malgré l’initiative de l’Etat de soulager les souffrances des populations noyées dans la misère, le volume de son intervention est donc limité. De plus, l’accès des familles démunies aux institutions de micro finances est encore restreint voire difficile. Cette difficulté peut se traduire par son insuffisance en nombre surtout au milieu rural. D’autre part, les pauvres peuvent se heurter à des problèmes compte tenu des procédures ou des règlementations concernant l’emprunt au sein de ces institutions. Les familles vulnérables n’ont pas donc de moyens sûrs pour surmonter la misère. Elles sont victimes du faible pouvoir d’achat causé par le faible taux de croissance.

L’illettrisme des parents

   Le travail des enfants peut se produire par des raisons venant des enfants eux-mêmes mais aussi par le faible niveau d’instruction de leurs parents. L’analyse des données résultant de l’enquête nationale sur le travail des enfants permet de déduire qu’il y a une interrelation entre le travail des enfants et l’analphabétisme de leurs parents. Face à la misère, ceux-ci pensent que le travail de leurs enfants est nécessaire pour le dénouement du problème de difficulté financière. Par définition, l’illettrisme est la situation d’une personne qui ne maitrise ni la lecture ni l’écriture. Or, en réalité, l’analphabétisme atteint un taux élevé à Madagascar. Il est publié dans le rapport de la Banque Mondiale sur la situation générale de l’éducation à Madagascar que : « 53% des malgaches sont analphabètes et seulement 9% des scolarisés parviennent au niveau du Lycée »13. L’analphabétisme touche alors une partie importante de la population alors que cet état d’analphabète influe sur les comportements des gens concernés. D’après l’enquête nationale sur le travail des enfants, la plupart des parents des enfants astreints à travailler n’ont pas atteint le niveau d’instruction secondaire et certains n’ont aucune instruction. Les personnes illettrées manquent de capacité d’analyse pour pouvoir résoudre les problèmes au niveau de leur famille. Ainsi, l’analphabétisme compte parmi les déterminants de la mise au travail des enfants avec l’incidence de la pauvreté. Il amplifie les difficultés dues à la pauvreté : l’insécurité alimentaire, le problème de santé, les manques de revenus. En outre, la mentalité des parents non ou mal instruits constitue un majeur obstacle sur le combat contre la mise au travail des enfants. Malgré l’allègement de la scolarisation des élèves, ils ne constatent pas le bénéfice obtenu par les enfants instruits. Ainsi, les parents refusent d’envoyer leurs enfants à l’école. L’absence de référence amplifie aussi cette mentalité, surtout dans les milieux ruraux.

Les effets de l’instabilité du système éducatif

   Les premiers effets de l’instabilité au niveau du système éducatif sont l’accroissement du taux de redoublement, du taux d’abandon scolaire, la méfiance des parents vis-à-vis du système éducatif. L’abandon scolaire peut se produire par suite de la méfiance des parents ou par le manque de volonté des élèves à continuer leurs études. Ainsi, les parents n’ont aucune alternative que de faire participer leurs enfants à l’accomplissement des travaux dans leur ménage ou de chercher d’autres travaux ailleurs. Le rendement du système éducatif est mesuré en fonction du niveau jusqu’auquel le système réalise ses objectifs socio-économiques. Selon le niveau atteint, on apprécie les objectifs par la quantité et la qualité des individus sortis du système. De plus, l’efficacité de ce système assure l’opérationnalisation de ces individus au niveau de la société. L’insuffisance en nombre des établissements techniques et de formation professionnelle à Madagascar est le plus remarquable dans l’inadaptation du système éducatif. Les enfants des familles vulnérables qui ne peuvent pas poursuivre leurs études jusqu’au niveau supérieur ne sont pas opérationnels à la sortie des enseignements secondaires. Ainsi ils n’ont pas accès aux emplois leur garantissant un certain niveau de vie pour éviter les travaux dangereux.

Historique des pires formes de travail des enfants

   Dans ce présent paragraphe, on va analyser l’origine des pires formes de travail des enfants à travers le monde. En Europe, le travail des enfants a rapport avec la révolution industrielle. Lors de la révolution industrielle du XIXe Siècle, le travail des enfants a particulièrement été utilisé en Grande Bretagne. Même les enfants de bas âge allaient travailler à cette époque. Ils travaillent jusqu’à seize heures par jour. Sur les conditions du travail, elles étaient souvent dangereuses19 notamment en ce qui concerne le travail dans les mines. Mais, d’après Victor Hugo, le travail des enfants était déjà avant la période du XIXe Siècle : « Force est de reconnaître que le travail des enfants n’est pas une spécialité du XIXe Siècle et de la révolution, loin de là. C’est d’abord une tradition dans le monde rural et plus particulièrement paysan ». Lors des siècles, la plupart des enfants travaillaient dès leur plus jeune âge. A la campagne, ils étaient employés aux travaux des champs. A la ville, ils aidaient leurs parents artisans. Le travail se faisait en famille et ils devenaient souvent ce qu’était leur père : paysan, maçon, ouvrier, etc. Ainsi, très jeune, ils apprenaient le métier. Certains enfants issus de familles nombreuses, étaient placés comme ouvriers dans les fermes ou chez des patrons. Selon le même auteur : « Les premières traces historiques du travail des enfants remontent à 1572, époque à laquelle des enfants participent à l’exploitation minière dans les Vosges Saônoises. Dès le XVIIe Siècle, les ramoneurs savoyards sont des enfants. La manufacture textile de Sedan emploie les enfants dès l’âge de sept ans. Dans la manufacture de Saint-Gobain, les enfants sont nombreux : quarante âgés de 7 à 12 ans en 1780 ; ils transportent les copeaux, les tuiles, la terre dans des paniers ». Certains enfants, issus de familles nombreuses, étaient placés comme des ouvriers dans des fermes ou chez les patrons. Quant aux conditions du travail des enfants, ils exerçaient des journées de quinze heures. Au XIXe Siècle, les usines étant de plus en plus mécanisées, de nombreux postes de travail étaient occupés par des manœuvres sans qualification. Ainsi, à l’usine, les enfants commençaient à travailler dès l’âge de huit ans. De plus, les enfants étaient moins payés que l’adulte.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
Première partie : LES FACTEURS DETERMINANT LES PIRES FORMES DE TRAVAIL DES ENFANTS
Titre I- Les conditions de la mise au travail des enfants
Chapitre I- Les facteurs socio-économiques
Section I- Les facteurs d’ordre économique
Section II- Les facteurs d’ordre familial
Chapitre II- Les facteurs éducatifs
Section I- L’inadéquation de la politique nationale de l’éducation
Section II- Les facteurs d’ordre institutionnel
Titre II- La nature juridique et la portée des pires formes de travail des enfants
Chapitre I- Les pires formes de travail des enfants
Section I- Cadre juridique
Section II- Définition et historique des pires formes de travail des enfants
Section II- La manifestation des pires formes de travail des enfants à Madagascar
Chapitre II- Les cas particuliers des pires formes de travail des enfants dans la région Haute Matsiatra
Section I- Les facteurs favorisant le phénomène des pires formes de travail des enfants
Chapitre III- Les effets conjugués par les pires formes de travail des enfants
Section I- Les impacts sur les enfants travailleurs
Section II- Les impacts socio-économiques
Deuxième partie : LES REGIMES DE LUTTE CONTRE LES PIRES FORMES DE TRAVAIL DES ENFANTS
Titre I- Les stratégies de lutte contre les pires formes de travail des enfants
Chapitre I- Les moyens à l’échelle internationale et au niveau national
Section I- Au plan international
Section II- Au plan national
Chapitre II- Etude spécifique des moyens utilisés dans la région Haute Matsiatra
Section I- Les actions entreprises dans la région
Section II- Résultats des actions de lutte contre le travail des enfants dans la région Haute Matsiatra
Titre II- Répression des infractions occasionnées par les pires formes de travail des enfants
Chapitre I- Sanctions des infractions relatives aux travaux immoraux et aux travaux dangereux des enfants
Section I- Sanctions selon le Code du travail
Section II- Sanctions selon le Code pénal
Titre III- Les difficultés et les enjeux relatifs à l’abolition des pires formesde travail des enfants et quelques suggestions
Chapitre I- Les difficultés et les enjeux relatifs à l’abolition des pires formes de travail des enfants
Section I- Les difficultés et les enjeux dans le domaine technique
Section II- Les difficultés et les enjeux dans le contexte socio économique
Chapitre II- Suggestions relatives à l’abolition des pires formes de travail des enfants
CONLUSION

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