Elevage porcin au Burkina Faso et cysticercose porcine et humaine

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Facteurs de risque associés à la cysticercose à Tænia solium

De nombreux facteurs favorisent la transmission de la cysticercose aussi bien aux humains qu’aux porcs. Les mauvaises conditions d’hygiène jouent un rôle principal dans la transmission de la cysticercose à Tænia solium aux humains et aux porcs. En effet, le non lavage des mains avec du savon après la défécation ou avant le repas, la consommation de fruits ou de légumes non lavés, le fait de boire de l’eau de puits, de marres ou de fleuves non traitée sont autant de facteurs qui facilitent l’ingestion des œufs de Tænia solium par l’homme (Murrell et al., 2005 ; Assana et al., 2010, Gweba et al., 2010, Kagira et al., 2010; Krecek et al., 2012; Ngwing et al., 2012). En outre, la défécation des populations à l’air libre ou dans des latrines avec une mauvaise hygiène favorise l’accès des porcs aux matières fécales humaines et augmente les risques de transmission de la cysticercose porcine (Sreedevi et al., 2012). De plus, les matières fécales exposées à l’air libre peuvent être transportées par l’eau de ruissellement dans les puits sans margelles ou dans les rivières et marres, ce qui peut exposer les hommes et les porcs qui consomment l’eau non traitée à la cysticercose (Murrell et al., 2005). Egalement le système traditionnel d’élevage des porcs est un facteur favorisant la transmission de la cysticercose aux porcs. En effet, dans ce système, la divagation des porcs facilite leur accès aux matières fécales humaines ou du matériel souillé par les œufs de Tænia solium (Sikasunge et al., 2007 ; Pondja et al., 2010 ; Ganaba et al., 2011 ; Ngwing et al., 2012 ; Assana et al., 2013 ). Selon Murrell et al. (2005), l’âge des porcs, l’utilisation d’effluents d’eaux usées ou de boues pour irriguer ou fertiliser les zones de pâtures des porcs sont également des facteurs favorisants la transmission de la cysticercose aux porcs à partir des hommes.

Epilepsie et neurocysticercose

L’épilepsie humaine est une pathologie aux causes multiples (Winkler et al., 2009). En effet, des études réalisées sur le continent ont établi que la prédisposition génétique, des troubles neurologiques périnatales, les accidents vasculaires cérébraux, des traumatismes crâniens, le paludisme, les méningites, etc. constituent des causes assez fréquentes (Preux et Druet-Cabanac, 2005). En Afrique subsaharienne, une liaison a été établie entre l’épilepsie et la neurocysticercose chez l’homme (Zoli et al., 2003a; Nitiema et al., 2012). Une méta-analyse, réalisée par Quet et al. (2010), à partir des études cas-témoins et transversales exécutées en Afrique subsaharienne, a permis de confirmer cette association entre ces deux affections chez l’homme. En outre, Zoli et al. (2003a) ont établi que la neurocysticercose constitue une cause importante de l’épilepsie chez l’homme. D’autres études ont également montré que la neurocysticercose et l’épilepsie sont intimement liées et que la prévalence de neurocysticercose au sein des personnes atteintes d’épilepsie peut varier de 11,1 % à 45,2 % en Afrique subsaharienne (Ndimubanzi et al., 2010). L’imagerie médicale reste un outil essentiel dans le diagnostic de la neurocysticercose humaine. Ainsi, des scanners cérébraux ont pu mettre en évidence la présence de cysticerques dans le système nerveux central de personnes atteintes d’épilepsie (Nguekam et al., 2003; Millogo et al., 2012).

 Aspects socio-économiques de la cysticercose porcine et humaine

Importance de la connaissance de la maladie et des pratiques humaines dans la persistance de la cysticercose

La sensibilisation des communautés sur une maladie constitue une étape cruciale dans le processus de son contrôle et son éradication. En effet, une bonne connaissance des populations sur le complexe Tænia solium / cysticercose est un facteur clé de son contrôle dans le sens où ces communautés adoptent des pratiques appropriées leur permettant de réduire les risques de transmission (Mafojane et al., 2003; Sarti and Rajshekhar, 2003 ; Kungu et al., 2017b). La sensibilisation de la population sur la cysticercose permet ainsi une meilleure connaissance de la maladie et réduit son incidence chez les porcs et l’homme (Ngowi et al., 2008). En effet, lorsque les communautés ne sont pas sensibilisées, leur ignorance des comportements et pratiques à risque augmentent les risques de transmission de la maladie (Ngowi et al., 2008 ; Kungu et al., 2017b). Selon Kungu et al. (2017b), la consommation de viande porcine inspectée, l’usage d’eau de boisson provenant de source protégée contre les eaux de ruissellement étaient associés à une réduction de la prévalence de la cysticercose chez les porcs. Murrell et al. (2005) ont identifié des pratiques et comportements qui facilitent le maintien de la cysticercose et du téniasis dans les zones rurales. Il s’agit de l’élevage de porcs en divagation dans des concessions où il n’y a pas de latrines, la défécation à l’air libre, l’usage délibéré de matières fécales humaines comme aliments des porcs, la construction d’enclos de porcs connectés à des latrines ou la préférence de viande porcine crue ou insuffisamment cuite.

Economie et aspects sociaux de la cysticercose en Afrique subsaharienne

La cysticercose est une pathologie ayant un impact économique important en production ainsi qu’en santé animale. Selon la législation de nombreux pays en Afrique subsaharienne, les porcs porteurs de kystes de Tænia solium sont l’objet de saisie partielle ou totale dans les abattoirs. Ainsi, une étude réalisée au Ghana a estimé que les pertes économiques associées aux saisies partielle et totale en raison de cysticercose porcine s’élèvent à 29 035,59$ (17 916 701 FCA) (Atawalna et al., 2015). Dans de nombreux pays en Afrique de l’Ouest et du Centre, compte tenu des abattages clandestins et de la mauvaise organisation de l’inspection des viandes, les saisies des viandes ne sont pas toujours réalisées. Ainsi, les viandes infestées peuvent être vendues à un coût réduit et cette réduction du prix des animaux infestés varie entre 25 et 30 % (Zoli et al., 2003b). Ainsi, les pertes économiques associées à cette réduction de la valeur marchande des porcs infestés ont été évaluées à 25 201 088 € dans 10 pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre (Zoli et al., 2003b); 900 000 USD en un an dans le district d’Iringa (Nkwengulila, 2014) et 2 768 155 USD par an à l’échelle nationale (Trevisan et al., 2015) en Tanzanie. Elles ont été de 5 millions USD par an en Afrique du Sud (Carabin et al., 2006), 478 844 € par an au Cameroun (Praet et al., 2009). D’une manière générale, Ngowi et al. (2013) ont estimé que dans 11 pays d’Afrique subsaharienne ces pertes s’élèvent à 30 679 932 €.
L’impact économique de la cysticercose chez l’homme est important du fait des pertes directes et indirectes de la neurocysticercose associée à l’épilepsie chez l’homme. En effet selon Praet et al. (2009), les coûts directs et indirects dus à la cysticercose à Tænia solium associée à l’épilepsie chez l’homme s’élèvent à 9 776 357 € par an au Cameroun. En Tanzanie, ces coûts ont été estimés à 5 164 938 USD (Trevisan et al., 2015). En Tanzanie et au Cameroun, le côut du traitement antiépileptique représente respectivement 67601 USD (Trevisan et al., 2015) et 54 386 Euros (Praet et al., 2009). L’estimation du coût des traitements antiépileptiques et antiparasitaires dans le traitement de la neurocysticercose permet d’obtenir une appréciation chiffrée de ces actions en cas d’intervention de contrôle de la maladie. En outre, ces coûts peuvent être perçus comme un gain dans l’économie si la maladie est éradiquée.
En plus de ces aspects économiques, il y a également des aspects sociaux importants à prendre en compte. En effet, dans certaines communautés, les personnes souffrant d’épilepsie sont marginalisées car la maladie est considérée comme contagieuse ou une maladie de la honte (Preux et al., 2000). En plus, selon une étude réalisée par Preux et al. (2000) seulement 27% des personnes souffrant d’épilepsie se marient et 39 % n’arrivent pas à trouver une activité professionnelle. Aussi, dans certains traitements traditionnels, il est prescrit aux personnes malades de ne pas consommer des aliments comme la viande, les œufs, la patate douce, la canne à sucre pourtant hautement nutritifs (Zoli et al., 2003b).

Diagnostic de la cysticercose porcine et humaine

De nos jours de nombreuses techniques permettent de diagnostiquer la cysticercose à Tænia solium chez les porcs et les humains.

Palpation linguale et inspection des carcasses chez les porcs

La palpation de la langue et l’inspection de la viande sont des techniques faciles à mettre en œuvre dans les villages ou les abattoirs et permettent souvent de mettre en évidence, chez les porcs infectés, les kystes de Tænia solium. La palpation de la langue est une technique ante-mortem dont la spécificité peut atteindre 100% lorsque la technique est réalisée par une personne expérimentée (Dorny et al., 2004), cependant la sensibilité est faible, et variable mais peut atteindre 70 % si les porcs sont fortement infestés et seulement 20 % si l’infestation est faible (Gonzalez et al., 1990; Dorny et al., 2004; Bouteille, 2014). En effet, Phiri et al. (2006) ont montré en Zambie que 83,9 % des porcs infestés passent inaperçus avec cette technique. La sensibilité est fortement dépendante du degré d’infestation des porcs. En effet, lorsqu’un porc est porteur de moins de 100 kystes, aucun kyste ne sera détecté par la palpation linguale (Dorny et al., 2004). Une étude de corrélation a été faite entre les techniques de palpation linguale et l’Ag-ELISA (Enzyme-Linked Immunosorbent Assay) et a prouvé que si la prévalence à la palpation linguale est supérieure à 10 %, la prévalence sérologique sera supérieure à 30 % et si la prévalence à la palpation linguale est inférieure à 10 %, celle sérologique sera comprise entre 4 et 41 % (Guyatt et Fèvre (2016),.
L’inspection des viandes est une technique post-mortem qui consiste à faire des incisions des muscles, principalement les masséters, les triceps, la langue et le cœur à la recherche de cysticerques. Selon Lightowlers et al. (2015), la technique est assez sensible et très spécifique car lorsqu’elle est bien appliquée, elle permet de détecter 81 % des carcasses porcines infectées. Cependant comme avec la technique de palpation linguale, l’inspection des viandes ne permet pas de détecter les animaux faiblement (moins de 50 kystes) infestés (Lightowlers et al., 2016). En outre, Phiri et al. (2006) ont montré en Zambie que 61,3% des porcs infestés ne sont pas détectés par cette technique.

Techniques sérologiques de diagnostic de la cysticercose porcine et humaine

Les techniques sérologiques ont également été développées pour les études de prévalence et les enquêtes au sein des communautés. Elles ont d’abord été développées pour le diagnostic des infestations chez l’homme puis adaptées au diagnostic chez les porcs. En raison de ses habitudes alimentaires, le porc serait exposé à plusieurs espèces du genre Tænia. Ainsi, les possibilités de réactions positives non spécifiques sont plus importantes que chez l’homme (Lightowlers et al., 2016).
Parmi les techniques sérologiques se trouvent l’ELISA antigène, l’ELISA anticorps et l’EITB (Enzyme linked Immunoelectrotransfert Blot). Les techniques basées sur la recherche des anticorps comme l’ELISA anticorps et l’EITB indiquent une exposition de l’animal au parasite alors que celle comme l’ELISA antigène montre une infection active avec les métacestodes de Tænia solium (Dorny et al., 2003). Ainsi chez le porc, ces techniques axées sur la recherche des anticorps, peuvent surestimer l’importance de la maladie chez le porc (Murell et al., 2005). Parmi les techniques basées sur la recherche des anticorps, l’EITB basée sur l’utilisation de 7 glycoprotéines purifiées de cysticerques est la meilleure car sa spécificité est proche de 100% et sa sensibilité varie entre 70 et 90% (Tsang et al., 1991). Cependant dans les pays en voie de développement la technique ELISA, avec une spécificité de 36% et une sensibilité de 92% (Dorny et al., 2004), est préférée du fait de sa disponibilité, sa simplicité et son coût réduit comparativement à l’EITB (Rosas et al., 1986). L’utilisation des glycoprotéines purifiées du liquide vésiculaire des kystes de Tænia solium a permis d’améliorer la spécificité et la sensibilité de la technique d’Ab-ELISA qui sont proches de ceux de la technique EITB (Ito et al., 2002).
Pour le test basé sur la recherche des antigènes, actuellement deux tests monoclonaux pour la détection sérologique des métacestodes de Tænia solium dans le liquide céphalorachidien ou le sérum chez l’homme et le sérum chez le porc (Murell et al., 2005), sont disponibles (B158/B60 Ag-ELISA and HP10 Ag-ELISA) (Dorny et al., 2004). Selon Dorny et al. (2004), le test ELISA antigène a une sensibilité de 86,7% et une spécificité de 94,7% pour la technique B158/B60 Ag-ELISA. La sensibilité et la spécificité sont respectivement de 44,4 % et 45,8 % pour la technique HP10 Ag-ELISA (Scuitto et al., 1998). Cependant, la technique Ag-ELISA produit des réactions croisées avec les antigènes de Tænia hydatigena conduisant à de faux positifs (Dorny et al., 2003) mais pas avec Tænia saginata (Dorny et al., In press).
Il ressort de cette analyse que les méthodes de diagnostic de la cysticercose existent et ont diverses performances. Elles permettent à travers les études de prévalence et les enquêtes au sein des communautés de comprendre l’épidémiologie de la cysticercose, condition préalable à la mise en place de toute action de prévention et de contrôle de la maladie.

Matériel

Matériel de prélèvement

Pour réaliser les prélèvements, des gants, des aiguilles de type Venoject, un porte aiguille et des tubes secs à bouchons rouges et à bouchons jaunes de 10 ml ont été utilisés. Un marqueur indélébile a servi pour identifier les prélèvements qui ont été conservés dans une glacière contenant des conservateurs de froid. Un questionnaire a également été utilisé pour mener une enquête dans le but d’identifier d’éventuels facteurs associés à l’infestation.

Matériel de laboratoire

Après les prélèvements les sérums ont été recueillis à l’aide de pipette munie d’embouts bleus puis transférés dans des tubes eppendorf de 1,5 ml et conservés au congélateur à -20 °C. Pour les analyses de laboratoire, nous avons utilisé en plus des sérums, une micropipette de précision et des pipettes standards de laboratoire, une éprouvette graduée, des tubes eppendorf, une centrifugeuse de tube eppendorf, un lecteur ELISA, un agitateur, des embouts, des plaques de pré-dilution, du papier absorbant, de l’eau distillée et un chronomètre. En outre, un Kit ELISA « Cysticercosis Ag ELISA » a également été utilisé.

Méthodes

Echantillonnage

Pour cette étude nous avons réalisé un échantillonnage aléatoire simple dans chacun des villages susmentionnés. Dans chaque village, l’ensemble des concessions a été visité et pour chaque concession un échantillonnage aléatoire simple était réalisé pour le choix de deux porcs de la concession. En effet, la veille de notre arrivée dans la concession, nous demandions aux propriétaires d’enfermer l’ensemble de leurs porcs dans les maisonnettes ou les attacher, ce qui facilitait cet échantillonnage. Pour déterminer la taille de l’échantillon, nous avons utilisé le logiciel Win Episcope 2.0 avec une précision de 5%, un niveau de confiance de 95% et une prévalence attendue de 32,5 % (Ganaba et al., 2011). La population porcine de la région de la Boucle du Mouhoun étant estimée à 270 504 têtes (INSD, 2016), un échantillon minimal de 338 était suffisant pour cette étude. Pour cette étude, nous avons réalisé 376 échantillons dont 130, 80, 80 et 86 échantillons provenaient respectivement de Toné, Koumbia, Sadon Bobo et Kabourou.

Prélèvements et récolte des sérums

Les prélèvements de sang ont été réalisés avec des tubes secs au niveau de la veine jugulaire ou de la veine axillaire après contention des animaux et asepsie de la zone de prélèvement avec une solution d’alcool à 90°. Après les prélèvements, la récolte des sérums a été faite après une nuit de décantation à la température ambiante. Ensuite chaque tube contenant le sérum a été identifié avec un code portant un numéro d’ordre et les initiales du village (KA pour Kabourou, SD pour Sadon Bobo, KO pour Koumbia et T pour Toné). Ce même numéro était inscrit sur la fiche d’enquête.

Enquête et observations

En plus des prélèvements de sang, une enquête et des observations ont été réalisées afin d’identifier les facteurs associés à l’infestation des porcs. Les observations ont porté sur la présence de latrines dans la concession, la présence d’une porte, l’hygiène de la latrine. Concernant l’enquête réalisée sous la forme d’une interview en utilisant un questionnaire (Annexe 1), les questions portaient sur l’identification de l’éleveur, le sexe, l’âge, la race des porcs. Des informations sur le mode d’élevage, l’existence d’une maisonnette pour les porcs, l’existence de latrine autour de l’élevage, l’accès des porcs aux matières fécales humaines, l’utilisation des porcheries comme latrine, l’origine de l’eau des aliments données aux porcs, la réalisation d’un déparasitage ont été notées. Il leur a été également démandé si un de leurs porcs a une fois été atteint de la cysticercose.

Sérologie de la cysticercose

Le test de laboratoire réalisé était le test Cysticercosis Ag ELISA de ApDIA.

Principe du test

Les contrôles et les échantillons pré-traités sont ajoutés à l’anticorps monoclonal B158C11A10 fixé dans les puits de la plaque ELISA. Durant la phase d’incubation, les antigènes circulants des cysticerques vivants se lient spécifiquement aux anticorps présents dans les puits. Après l’élimination des protéines qui ne sont pas fixées au puits par le lavage, le complexe antigène-anticorps de chaque puits est détecté par le conjugué constitué de l’anticorps monoclonal B60H8A4 couplé à une peroxydase. Après l’élimination du conjugué non lié, la plaque est incubée avec une solution chromogène et une coloration bleue se développe proportionnellement à la quantité de complexe anticorps-antigène dans le puits. La réaction est stoppée par addition d’une solution stop de 0,5M d’acide sulfurique.

Etapes du test

Le test a commencé par une reconstitution de la solution de lavage en ajoutant 1000 ml d’eau distillée à 50 ml de la solution concentrée de lavage fournie dans le Kit. Ensuite, nous avons fait un pré-traitement des contrôles et des sérums. Cela consistait à mélanger 60 µl de la solution TCA fournie dans le kit et 60 µl des sérums ou contrôles dans des tubes eppendorf, puis agiter le mélange et l’incuber durant 20 minutes à la température du laboratoire. Après cette incubation, le mélange a été agité puis les tubes sont centrifugés 9 minutes à 12 000 tours par minute. Pendant la centrifugation, nous avons préparé pour chaque échantillon, un tube eppendorf contenant 60 µl de tampon de neutralisation. Après la centrifugation, nous avons neutralisé le mélange en ajoutant 60 µl du surnageant dans les tubes eppendorf contenant le tampon de neutralisation. Après cette phase, nous avons ajouté 100µl des sérums et tampons pré traités dans chaque puits de la plaque ELISA et incuber les plaques pendant 30 minutes à la température du laboratoire avec une rotation de 700 – 800 tours par minute. Après l’incubation, nous avons lavé 5 fois la plaque en ajoutant dans chaque puits 300 µl de la solution de lavage. Après le lavage, nous avons ajouté dans chaque puits 100 µl de la solution de conjugué puis nous avons fait une incubation à la température du laboratoire avec une rotation de 700 – 800 tours par minute. Après l’incubation, nous avons également lavé 5 fois la plaque en y ajoutant 300 µl de la solution de lavage. Ensuite, 100 µl de la solution chromogène ont été ajoutés dans chaque puits et la plaque a été incubée durant 15 minutes à la température du laboratoire en évitant une exposition à la lumière. Après l’incubation, nous avons ajouté 50 µl de la solution Stop puis nous avons lu les densités optiques (OD) à la longueur d’onde de 450 nm avec une longueur d’onde de référence de 620 nm après l’ajout de la solution stop.
Le test n’était valide que lorsque la DO du contrôle positif était d’au moins 1 et la moyenne des DO des contrôles négatifs inférieur à 0,1. Nous avons ensuite calculé l’Ag index de chaque échantillon par la formule : Ag index = (DO moyen de l’échantillon) / (DO moyen des contrôles négatifs x 3,5). L’échantillon était jugé négatif si Ag index ≤ 0,8 ; positif si Ag index ≥ 1,3 et douteux si 0,8 ≤ Ag index ≤ 1,3.

Considérations éthiques

Au cours de cette étude, après le choix de l’élevage, nous avons expliqué à l’éleveur les objectifs de l’étude, les manipulations qui seront faites sur son animal et l’usage qui sera faite du sang et des données collectées afin d’obtenir son consentement. Ainsi, ce n’est qu’après l’obtention de son avis favorable que les prélèvements et l’enquête étaient réalisés. En outre, avant les prélèvements, les animaux étaient contentionnés par deux aides. A la fin du prélèvement, les animaux, à l’exception des femelles gestantes, étaient déparasités avant d’être relâchés.

Traitement des données

Les données ont été enregistrées dans un tableur Excel de Microsoft office 2007. Les données de l’âge ont ensuite été codifiées en classes d’âge. Pour la réalisation des tests statistiques et le calcul des statistiques descriptives, nous avons utilisé le logiciel R version 2.13.0. Le test de Khi carré d’indépendance ou du test exact de Fischer a permis d’étudier la variabilité du statut sérologique selon les différents facteurs de variation. L’identification des facteurs de risque par le calcul des Odds Ratio a été faite grâce à une analyse multi variée par un modèle de régression logistique. Pour l’ensemble des tests statistiques, le seuil de significativité retenu a été de 0,05.
En outre, à la fin des analyses de laboratoire, trois échantillons dont deux à Kabourou et un à Koumbia, considérés comme douteux ont été supprimés de la base de données. Ainsi, nous avons travaillé avec 373 échantillons.

Résultats

Caractéristiques des élevages porcins

Parmi les élevages visités, 95,7 % des éleveurs étaient des femmes et la majorité (65,7%) des animaux objets de nos prélèvements étaient des femelles (Tableau II). L’âge moyen des animaux échantillonnés a été de 18,8 ± 1,1 mois. Ils étaient majoritairement de race locale (77,2%) et tous les porcs (100%) étaient élevés selon le mode de divagation permanente en saison sèche et enfermés dans des maisonnettes (74%) ou attachés à un piquet ou un arbre (26%) en saison des pluies. En saison sèche, 25,5% des éleveurs ont dit que des personnes utilisent ces porcheries comme latrines. Dans 87,7 % des concessions, il existait des latrines mais seulement 15,5% disposaient d’une porte et 3% étaient propres. Tous les porcs ont accès aux matières fécales humaines et seulement 1,3 % ont été déparasités. Plus des deux tiers des éleveurs (69,2%) ont affirmé que leur porc a déjà été atteint de cysticercose dans le passé.

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Table des matières

Introduction Générale
1. Contexte – problématique – questions de recherche
2. Objectifs de l’étude
3. Grandes lignes de la thèse
Chapitre 1 : Elevage porcin au Burkina Faso et cysticercose porcine et humaine
1.1 Bref aperçu de l’élevage porcin au Burkina Faso
1.1.1 Importance et répartition spatiale de l’élevage porcin au Burkina Faso
1.1.2 Races porcines exploitées
1.1.3 Systèmes d’élevage porcin au Burkina Faso
1.1.3.1 Système traditionnel
1.1.3.2 Système amélioré
1.1.3.3 Système moderne
1.1.4 Contraintes de l’élevage porcin au Burkina Faso
1.2 Généralités sur la cysticercose porcine et humaine
1.2.1 Etiologie et cycle évolutif du parasite
1.2.2 Epidémiologie du couple Téniasis / Cysticercose à Tænia solium
1.2.2.1 Situation de la cysticercose porcine et humaine en Afrique subsaharienne
1.2.2.2 Transmission du couple Téniasis à Tænia solium / Cysticercose
1.2.2.3 Facteurs de risque associés à la cysticercose à Tænia solium
1.2.3 Epilepsie et neurocysticercose
1.2.4 Aspects socio-économiques de la cysticercose porcine et humaine
1.2.4.1 Importance de la connaissance de la maladie et des pratiques humaines dans la persistance de la cysticercose
1.2.4.2 Economie et aspects sociaux de la cysticercose en Afrique subsaharienne
1.2.5 Diagnostic de la cysticercose porcine et humaine
1.2.5.1 Palpation linguale et inspection des carcasses chez les porcs
1.2.5.2 Techniques sérologiques de diagnostic de la cysticercose porcine et humaine
1.2.6 Mesures de contrôle du couple Téniasis à Tænia solium / cysticercose
Chapitre 2 : Séroprévalence et facteurs de risque de la cysticercose porcine dans 4 villages de la région de la Boucle du Mouhoun – Burkina Faso
Introduction
2.1 Matériel et Méthodes
2.1.1 Zone période et type d’étude
2.1.2 Matériel
2.1.2.1 Matériel de prélèvement
2.1.2.2 Matériel de laboratoire
2.1.3 Méthodes
2.1.3.1 Echantillonnage
2.1.3.2 Prélèvements et récolte des sérums
2.1.3.3 Enquête et observations
2.1.3.4 Sérologie de la cysticercose
2.1.3.4.1 Principe du test
2.1.3.4.2 Etapes du test
2.1.4 Considérations éthiques
2.1.5 Traitement des données
2.2 Résultats
2.2.1 Caractéristiques des élevages porcins
2.2.2 Prévalence globale
2.2.3 Séroprévalence selon les villages
2.2.4 Séroprévalence selon le sexe, l’âge et la race de l’animal
2.2.5 Séroprévalence selon les caractéristiques des élevages
2.2.6 Facteurs de risque de la cysticercose porcine
2.3 Discussion
2.3.1 Caractéristiques des élevages porcins
2.3.2 Méthodes de dépistage sérologique
2.3.3 Séroprévalence et facteurs de risque de la cysticercose porcine
Conclusion partielle
Chapitre 3 : Analyse des connaissances, attitudes et pratiques des populations de 4 villages de la région de la Boucle du Mouhoun (Burkina Faso) en relation avec le cycle évolutif de Tænia solium
Introduction
3.1 Zone et période d’étude
3.2 Méthodologie
3.3 Considérations éthiques
3.4 Analyses statistiques
3.5 Résultats
3.5.1 Données socioprofessionnelles
3.5.2 Connaissance de la cysticercose
3.5.3 Attitudes et pratiques des populations en lien avec le cycle évolutif de Tænia solium
3.5.4 Téniasis chez les populations et importance de l’épilepsie
3.6 Discussion
3.6.1 Données socioprofessionnelles
3.6.2 Connaissances de la population sur le couple Téniasis à Tænia solium /cysticercose
3.6.3 Attitudes et pratiques des populations en rapport avec le cycle de Tænia solium
3.6.4 Téniasis chez les populations et importance de l’épilepsie
Conclusion partielle
Cha pitre 4 : Evaluation de l’impact économique de la cysticercose porcine et humaine dans la région de la Boucle du Mouhoun et des Hauts-Bassins auBurkina Faso
Introduction
4.1 Matériel et Méthodes
4.1.1 Zone d’étude
4.1.2 Matériel
4.1.3 Méthodes
4.2 Résultats
4.2.1 Abattoir frigorifique de Bobo-Dioulasso (AFBD)
4.2.1.1 Variations mensuelles et annuelles des saisies pour cysticercose
4.2.1.2 Valeur économique des saisies à l’AFBD entre 2014 et 2016
4.2.2 Résultats obtenus auprès des bouchers
4.2.2.1 Données socioprofessionnelles
4.2.2.2 Situation de la cysticercose et perte de valeur des porcs infestés
4.2.2.3 Estimation de l’impact économique de la cysticercose en santé humaine
4.3 Discussion
4.3.1 Pertes économiques à l’abattoir frigorifique de Bobo Dioulasso
4.3.2 Impact économique de la cysticercose porcine en productions animales dans la région de la Boucle du Mouhoun
4.3.3 Impact économique de la neurocysticercose dans la région de la Boucle du Mouhoun au Burkina Faso
4.3.4 Inspections des viandes et risques d’infestation des humains
Conclusion partielle
Chapitre 5 : Discussion Générale
5.1 Caractéristiques des l’élevage porcin et connaissance de la cysticercose84
5.2 Séroprévalence de la cysticercose porcine et perceptions des populations vis-à-vis du cycle parasitaire
5.3 Stratégie de contrôle du couple Téniasis/cysticercose à Taenia solium dans la zone d’étude
5.3.1 Education sanitaire
5.3.2 Amélioration de l’hygiène personnelle et collective
5.3.3 Amélioration de la gestion des porcs
5.3.4 Traitement de masse des personnes porteuses du ver adulte
5.3.5 Traitement des porcs infestées
5.3.6 Inspection des viandes
Conclusion générale
Bibliographie générale

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