Définition de l’espèce souris
Elevage des souris et des rats
Il est important que les animaux puissent exprimer leurs comportements naturels tant pour leur bien être que pour leur santé et donc la productivité de l’élevage. Ces comportements sont d’ordre social, alimentaire et sexuel. Un bon rendement de l’élevage implique une bonne maîtrise des paramètres influençant ces comportements : le logement, l’alimentation et le système de reproduction.
LE LOGEMENT
Les normes minimales des dimensions de la cage [7, 45, 58, 75, 81, 124, 129]
Les normes citées ci-dessous et dans le reste de l’exposé ont été établies dans le but d’assurer un bien-être aux animaux mais il n’existe à ce jour aucune norme minimale imposée par la réglementation pour les animaux domestiques. Ceci explique qu’il y ait de grandes différences dans la littérature. Le choix des normes citées a été basé sur deux points : l’ancienneté des références et la nature des animaux (laboratoire ou de compagnie). Ainsi, les références les plus récentes et/ ou celles concernant les animaux en tant qu’animaux de compagnie ont été privilégiées.
Pour les souris, les cages doivent mesurer au minimum 30 cm de long X 20 cm de large soit 600 cm2 au sol pour un animal et 13 cm de haut. Un individu supplémentaire demande une augmentation de la surface au sol proportionnelle au poids des animaux.
Pour les rats adultes de format moyen, la surface minimale au sol est estimée à 50 cm de long X 30 cm de large soit 1500 cm2 et la hauteur minimale est de 20 à 30 cm selon les auteurs. Cependant, pour un rat de grand format, une surface de 2500 cm2 est souhaitable. Enfin, pour des jeunes rats en post sevrage, une hauteur de 15 cm est acceptable. En fait, plusieurs facteurs entrent en compte :
• la détention en groupe ou individuelle sachant que la surface minimale par animal est supérieure dans le second cas car les rats vivant en groupe partagent certaines aires comme celles du repos, de l’alimentation et des déjections ;
• le poids et la taille des animaux ;
• l’âge des animaux puisque les vieux animaux sont moins actifs et utilisent moins l’espace disponible ;
• l’enrichissement du milieu.
Une fois apparus, les problèmes d’agressions entre mâles sexuellement mâtures dans un groupe (on parle de groupe socialement instable) ne se résolvent pas en augmentant les dimensions de la cage. La solution consiste à diviser le groupe en petits groupes compatibles c’est-à-dire exempts d’agression.
Chez les souris et les rats de laboratoire, des études ont permis d’évaluer la surface minimale au sol de la cage en tenant compte du poids, du nombre d’animaux et du mode de vie mais les recommandations des animaux de laboratoire restent très inférieures à celles de leurs homologues de compagnie. Le lecteur, si il veut avoir plus de détails notamment concernant les chiffres, peut lire les références 124, 129.
L’enrichissement de l’environnement : matériel de nid, accessoires et limites
De nombreuses études récentes prouvent que l’enrichissement de l’environnement par divers moyens améliorent la qualité de vie et le bien être des rats et des souris. Ainsi, le nombre de combats et le stress sont diminués [8, 27, 28, 29, 33, 161, 155]. Les moyens les plus fréquemment utilisés sont l’ajout de matériel (enrichissement physique du milieu) : placer des accessoires de jeu dans la cage et mettre à disposition du matériel pour la fabrication d’un nid.
Les accessoires de jeu [37, 89, 125, 161, 162]
Les accessoires de jeu permettent aux animaux de satisfaire en partie leurs besoins d’exercice. Les roues, trapèzes, échelles, cordes suspendues et tuyaux de toute sorte (tuyaux en plastique, rouleau de papier sopalin ou hygiénique…) plaisent beaucoup. Pour ce qui est des roues, celles sans barreaux sont à préférer. Pour le rat, la roue doit avoir un diamètre minimal de 27,5 cm.
Le matériel de construction d’un nid [27, 29, 120, 155]
Fabriquer un nid avec des mouchoirs ou des morceaux de papier est un comportement qui se retrouve en dehors de la période de reproduction. Chez la souris, il semble être génétiquement déterminé alors que le rat a besoin d’un apprentissage auprès de ces congénères plus âgés. Chez ce dernier, plus le matériel est apporté pour la première fois tardivement, moins il l’utilisera pour construire un nid et plus il le détruira, le souillera voire tentera de l’ingérer. Les nids réalisés pendant la gestation et la lactation sont beaucoup plus volumineux et leur poids varie au cours du temps, cf. paragraphe 3.5.3.1., page 70. Les matériaux préférés sont ceux qui permettent aux animaux de réaliser facilement un nid tels que le papier toilette, les mouchoirs en tissu ou en papier ou encore du papier filtre déchiré en petits lambeaux.
Limite de l’enrichissement physique du milieu face à l’enrichissement social [30]
Les bénéfices de l’enrichissement physique de l’environnement des souris et des rats semblent cependant inférieurs face à ceux apportés par la vie en collectivité et ce d’autant plus que les animaux vieillissent.
En aucun cas l’enrichissement physique du milieu ne se substitue au bien être apporté par la vie en collectivité c’est pourquoi il est important de savoir reconnaître les signes évocateurs d’un tel déficit.
Les signes d’un environnement pauvre [59, 161, 162]
Un environnement pauvre est un milieu de vie dans lequel il n’existe pas assez de stimuli sociaux ou sensoriels pour les animaux (archétype = animal seul dans une cage simplement munie d’une mangeoire et d’un abreuvoir et placée dans une pièce isolée et calme). Un tel environnement induit un stress chronique influant sur les relations interspécifiques (inhibition, niveau de stress abaissé), alimentaire (ingéré diminué, amaigrissement) et pouvant être responsable de photophobie et/ ou de comportements répétitifs anormaux (stéréotypies). Ainsi, les rattes souffrant d’un appauvrissement de leur environnement prennent leur queue dans leur bouche et la transporte de l’autre côté de la cage pendant la nuit et/ ou le jour et peuvent aussi se gratter jusqu’au sang au niveau de la base du cou.
La litière [8, 45, 52, 55, 58, 105, 161, 162]
Le bien être des rats et des souris est supérieur lorsque les cages présentent un sol plein avec de la litière par rapport à celles qui ont une surface grillagée.
La litière idéale est celle n’étant pas nuisible pour les animaux, possédant une bonne capacité d’absorption de l’urine et des odeurs, n’émettant pas de poussières et restant économique. Il en existe dans le commerce une grande variétés pour les rongeurs de compagnie : paille, foin, copeaux ou sciures de bois variés (sapin, pin…) parfumés ou non, papier recyclé compressé et cœurs de maïs concassés. La litière à chat est à réserver en sous couche car elle est très peu isolante.
Les types de litière à préférer sont les copeaux ou sciures de bois, à une exception près, le cèdre rouge. En effet, des études ont montré que l’essence de ce bois contient de l’acide plicatique. Cette molécule possède des facultés irritantes pour les voies respiratoires supérieures et serait responsable ou favoriserait l’apparition de pathologies hépatiques. De plus, les litières de pin et de cyprès contiennent aussi une huile volatile, la thujone, irritante pour les voies respiratoires et potentiellement cancérigène. Une exposition prolongée peut provoquer des convulsions et des lésions du cortex.
Enfin, les litières doivent être inodores car tout parfum additionné (miel, fruits des bois…) peut être irritant pour les muqueuses respiratoires et oculaires.
En pratique :
• La litière de chanvre est idéale pour les animaux sensibles aux irritations des muqueuses respiratoire et oculaire car elle présente très peu de poussière et est bien tolérée.
• L’utilisation de copeaux de sapin convient aussi.
Entretien
Le nettoyage
Procédure de nettoyage [81]
Un protocole d’entretien en animalerie est proposé par les Docteurs EPHRATI et PIZZINAT [81] : il consiste à retirer la litière et tous les déchets organiques à l’aide d’une brosse dure, d’un goupillon ou d’une raclette, utiliser un détergent dilué dans une solution d’eau tiède et laisser agir un délai suffisant dépendant selon la nature du produit. Ensuite, il faut rincer abondamment à l’eau tiède puis laisser sécher à l’air ambiant. Enfin, il reste à replacer de la litière propre.
0 Tous les accessoires doivent également être nettoyés minimum une fois par semaine. 1.4.1.2. Fréquence du nettoyage [7, 81, 123]
• Cas général
Le nettoyage doit être réalisé de façon régulière 1 à 3 fois par semaine en fonction des dimensions de la cage et de la densité animale, avec de l’eau savonneuse. Celui- ci permet d’éviter l’accumulation d’urines qui est non seulement nuisible pour la santé des animaux (cf. paragraphe 1.5.3) mais aussi désagréable par l’odeur qui s’en dégage.
• Conséquences d’une fréquence trop élevée
Le nettoyage ne doit cependant pas être effectué trop souvent car il détruit les odeurs et enlève les phéromones ce qui peut altérer non seulement le comportement social des animaux mais aussi les performances de reproduction avec une augmentation du cannibalisme.
• Cas particulier de la période de lactation
Il est conseillé d’attendre 1 voire 2 semaines après la naissance de souriceaux ou de ratons avant de nettoyer la cage. De plus, laisser une partie du matériel à chaque nettoyage permet de réduire le stress et les agressions dans des groupes instables de souris.
La désinfection [7, 8, 81, 123]
La désinfection réalisée une fois par semaine est effectuée avec de l’eau de Javel diluée trente fois par exemple. Chez le rat, les produits alcalinisants sont utilisés plus souvent que ceux acidifiants.
Il faut toutefois bien rincer et sécher après la désinfection car il a été montré que les souris mâles sont très sensibles aux hydrocarbures chlorés. En effet, ils peuvent entraîner une nécrose rénale massive étant fatale en quelques jours, cela en relation avec les androgènes circulants ce qui explique que les femelles et les mâles castrés ne soient pas sensibles.
Ainsi, une vérification du pH au fond de la cage grâce à un papier indicateur assure que le rinçage a été suffisant.
L’utilisation de produits désodorisants est déconseillée.
Environnement [81, 105]
La cage doit être disposée dans une pièce répondant à certains critères environnementaux tant pour le bien-être des animaux que pour les performances zootechniques de l’élevage et la santé des animaux.
La température [8, 26, 58, 81, 84, 100, 124, 129, 161, 162]
Intervalle recommandé
La température optimale de la pièce où se trouvent les souris et les rats se situe dans un intervalle compris entre 22 et 24°C. Cependant, un intervalle entre 18 et 26°C reste acceptable sauf pour les nouveau-nés ou les animaux nus chez qui la température doit être absolument maintenue entre 22 et 24°C.
Les dangers : variation de température et type de chauffage
Les variations brutales de la température sont à éviter dans un sens comme dans l’autre car elles prédisposent les animaux à faire un coup de froid ou un coup de chaleur, tous deux étant potentiellement fatals. Rappelons que la souris et le rat possèdent des mécanismes physiologiques de thermorégulation peu efficaces et qu’ils ne peuvent reproduire certains comportements sauvages en cage.
De plus, il faut se méfier du type de chauffage utilisé et mesurer parallèlement l’hygrométrie.
Par exemple, le chauffage électrique a tendance à assécher l’air ambiant.
L’humidité
Valeur recommandée [8, 20, 26, 58, 84, 105, 129]
L’humidité relative optimale est comprise entre 45 et 55 %. Selon certains auteurs, l’ humidité relative reste acceptable entre 40 et 70%. Pour d’autres, l’humidité ne devrait jamais descendre chez le rat en dessous de 50%.
Risques sanitaires liés à une humidité trop élevée ou faible [34, 161]
Une hygrométrie trop élevée peut favoriser le développement de certains germes dans l’environnement de l’animal et donc l’apparition de maladies infectieuses. Une hygrométrie trop basse peut entraîner une irritation des muqueuses respiratoires et oculaires, directement ou indirectement par l’augmentation de la mise en suspension de la poussière issue de la litière et de l’alimentation. Chez les jeunes non sevrés ou en post sevrage, une humidité faible (< 30%) associée ou non à une température ambiante basse peut être responsable d’une affection de la queue : la « ring tail ». Cette désignation est liée au fait que des lésions nécrotiques annulaires se forment à proximité de sa base. Si l’humidité ambiante n’est pas normalisée, le bout de la queue situé en aval de la constriction enfle, se dévitalise puis tombe par défaut de vascularisation (ischémie).
La qualité de l’air : le taux d’ammoniac et la ventilation [81]
Le taux d’ammoniac
Rôle toxique de l’ammoniac et recommandation
Le taux d’ammoniac joue directement sur la santé des animaux puisque à partir d’une concentration de 8 ppm il devient irritant pour les voies respiratoires et les yeux et à partir de 25 ppm il devient toxique pour l’organisme. Lorsque la concentration devient supérieure à 100 ppm, les animaux présentent des éternuements, un ptyalisme et une inflammation des muqueuses, les animaux sont prédisposés aux affections respiratoires et digestives et ils peuvent présenter des troubles de la reproduction. Le rat est tout particulièrement sensible. Ce taux doit donc être maintenu inférieur à 8 ppm.
Origine de l’ammoniac et mesures préventives
Le taux d’ammoniac est lié à la production et à l’accumulation d’urines. En effet, l’urée présente dans les urines se transforme en ammoniac au contact de l’air ambiant et en présence de bactéries synthétisant une enzyme spécifique, l’uréase.
En pratique, il faut changer la litière à une fréquence suffisante (2 à 3 fois par semaine) voire enlever tous les jours les souillures et assurer un bonne ventilation.
Méthodes de mesure du taux d’ammoniac
Pour s’assurer que le taux d’ammoniac est correct, deux moyens sont possibles :
– l’odorat : une odeur est perceptible dès 5 ppm ;
– la mesure directe du taux d’ammoniac dans l’air avec un appareil.
La vitesse de l’air
Importance de ce paramètre
La vitesse de l’air est un paramètre lié à la ventilation de la pièce qui a pour rôle d’éliminer le surplus de chaleur et d’humidité ainsi que les gaz toxiques produits par les animaux. De ce fait, elle doit être mesurée et maîtrisée pour éviter d’une part que le taux d’ammoniac ne s’élève trop par manque de renouvellement de l’air ambiant et d’autre part que les animaux soient exposés à des courants d’air.
Recommandation et méthodes de mesure [8, 20, 58, 81, 129]
La recommandation est de 0.30 m/ s soit 10 à 20 changements d’air par heure selon la densité animale et le volume de la pièce. Malgré une ventilation correcte de la pièce, la ventilation dans la cage peut être insuffisant. Pour limiter ce phénomène, il existe des cages munies d’un système de ventilation propre. Cependant, ces cages sont réservées pour les très grands élevages et les laboratoires.
Des appareils de mesure se trouvent dans le commerce.
L’éclairage
La photopériode [22, 26, 36, 75, 84]
L’éclairage doit être assuré pendant 10 à 12 heures par jour voire pendant 14 à 16 heures en continu pour optimiser les performances de reproduction. Il est important de respecter la photopériode et une intensité lumineuse nulle à quasi nulle (< 1 lux) durant la phase d’obscurité. En effet, des études ont démontré qu’ une modification de la photopériode entraîne des troubles dans le rythme chrono biologique des femelles avec des répercussions sur la reproduction et qu’ un éclairage même minime durant la phase obscure est responsable de modifications ovariennes chez la ratte jusqu’à l’ atrophie des ovaires et un retard voire un arrêt de l’ ovulation. Enfin, supprimer la phase d’obscurité c’est-à-dire éclairer pendant 24 heures/ 24 produit un oestrus quasi-permanent avec un hyper-oestrogénisme, la présence de kystes ovariens et une hypertrophie de l’endomètre, associé à une diminution de la consommation alimentaire.
Le spectre lumineux [7, 20, 22, 75]
La cage doit être placée dans une pièce lumineuse, de préférence avec une lumière artificielle. Si cela n’est pas possible, la cage ne doit pas être éclairée directement par les rayons du soleil en particulier pour les animaux albinos qui sont prédisposés à développer une atrophie de la rétine et les animaux nus qui sont plus sensibles aux rayons solaires.
L’intensité lumineuse [2, 7, 8, 20, 22, 58, 75, 81, 124, 129]
L’intensité recommandée pour des animaux pigmentés varie entre 250 et 400 lux par m2 à 1 mètre du sol (soit 30 à 40 watt par m2) ce qui équivaut à un maximum de 130 lux au niveau des animaux. Pour des animaux albinos, l’intensité recommandée s’élève au maximum à 60 lux (de préférence égale à 40 lux) au niveau des animaux. Ces recommandations ont été établies pour minimiser les effets secondaires des rayons lumineux sur l’œil et ses annexes tels que la dégénérescence et l’atrophie de la rétine très fréquentes chez les individus albinos ; la nécrose des cellules glandulaires des glandes de Harder due à une action photo-dynamique des piGments porphyriques contenus dans ces glandes ; la cécité et peut-être la cataracte. Pour donner un ordre d’idée, un rat albinos présente des lésions rétiniennes lorsqu’il est soumis à une intensité lumineuse de 130 à 270 lux, 12 heures par jour, en quelques jours.
La densité animale [26, 123]
La densité animale préconisée dépend du mode d’élevage. Chez le rat une étude basée sur la cortisolémie suggère que le stress est minimal pour des groupes inférieurs à 5 individus ou compris entre 10 et 30 individus.
La détention d’un rat ou d’une souris en solitaire doit être évitée comme nous l’avons vu précédemment au paragraphe 1.2.4.
A l’opposé, une surpopulation peut entraîner une instabilité sociale se traduisant par une augmentation des agressions. De plus, mettre plus de 30 souris ensemble est dangereux car elles ont l’habitude de dormir les unes sur les autres et celles situées tout en bas et au milieu de la pyramide peuvent mourir suffoquées.
Encadré 1 : la dominance chez les souris : organisation sociale et manifestations de la dominance. [33, 72, 75, 78, 124]
Dans un groupe social, un seul mâle est dominant. Il conserve son statut pendant quelques mois. Le reste de la hiérarchie est linéaire. Lors de la mise en place de la hiérarchie, des combats (parfois jusqu’à la mort) peuvent avoir lieu.
dominant : mordillement des poils et mâchonnement des moustaches des autres souris ; seul à conserver ses moustaches intactes c’est pourquoi on le nomme « souris barbier » ;
dominé : moustaches peu fournies +/- dépilations sur le train arrière à la base de la queue.
L’ambiance et le bruit
L’ambiance [81]
L’ambiance doit être calme et permettre aux animaux bien-être et confort . Ceci est vrai tout particulièrement lors de l’arrivée de nouveaux individus dans un élevage ou une animalerie : un repos de 48 heures dans un local très calme est souhaitable avec une ration composée de foin les premières 24 heures.
Le bruit
Intensité sonore [8]
Certains auteurs préconisent un fond musical qui apaiserait les souris et les rats et diminuerait leurs réactions de stress lors de stimuli sonores intenses et/ ou brutaux. Dans tous les cas, le fond sonore ne doit pas excéder 85 dB.
Fréquence sonore [7, 8, 22]
Une exposition à de trop basses fréquences (< 1000 Hz) peut conduire à une altération du comportement maternel avec du cannibalisme et une diminution de la fertilité donc de la productivité. De plus, les rats pouvant entendre des fréquences plus hautes que nous (ultrasons de plus de 80 kHz) et communiquant à l’aide de vocalisations ultrasonores, une exposition à de hautes fréquences peut « au mieux » provoquer des troubles dans le comportement social (agressivité) et sexuel et au pire causer des dommages auditifs (surdité) et non auditifs (abattement, diminution de la fertilité, éosinopénie).
En pratique [22]
Il faut éloigner au maximum la cage de tout appareil pouvant émettre des ondes sonores de haute fréquence (non audibles pour nous) tels que les appareils TV, vidéo, alarme ou les radios et les enceintes. De plus, une habituation au bruit peut être tentée en laissant durant la période lumineuse un fond musical puisqu’il semblerait que les rats et souris habitués à un niveau sonore présentent des réactions de stress moins intenses et moins longues que les autres.
L’ ALIMENTATION ET LA BOISSON :
L’alimentation
Il est difficile d’estimer les besoins alimentaires des souris et des rats du fait de la grande variabilité des souches (génétique, croissance, efficacité métabolique…), de l’utilisation des animaux (en laboratoire, en semi- liberté….), des modes d’élevage et des statuts physiologique et sanitaire. Toutefois, il est important de s’en approcher le plus afin de ne pas avoir de répercussions sur les performances de l’élevage d’une part et sur la santé des animaux d’autre part. En effet, certaines carences ou excès peuvent entraîner une diminution de la fertilité voire une infertilité complète ou une augmentation des pertes embryonnaires. De même, l’alimentation est une des causes majeures rentrant dans les diagnostiques différentiels du syndrome « anorexie/ amaigrissement/ déshydratation » et de la malocclusion. Aussi, elle est un point clé dans l’élevage des souris et des rats.
Comportement alimentaire et conséquences pratiques [75, 151, 162]
Les souris et les rats sont des animaux crépusculaires à nocturnes. Ils consomment une grande variété d’aliments dont les produits céréaliers comme l’avoine, le riz ou le blé sont les favoris. L’alimentation est une activité cyclique qui se déroule 24 heures sur 24 mais qui atteint un pic pendant la nuit c’est pourquoi :
• l’alimentation à volonté semble plus adaptée que le rationnement ;
• l’alimentation fraîche doit être distribuée le soir pour éviter qu’elle ne reste trop longtemps dans la cage avant d’être mangée. Les restes sont enlevés au matin.
Ils peuvent s’alimenter directement dans la mangeoire notamment la nuit lorsqu’ils sont au calme et en confiance mais le plus souvent ils effectuent des réserves pour se nourrir plus tard (généralement au même endroit). En effet, les souris et les rats divisent leur cage en aires dévolues spécifiquement à une activité telles que l’ aire de couchage, l’aire d’alimentation et l’aire d’élimination.
Le fait de faire des réserves semble être un besoin et non un signe d’un manque alimentaire et est lié à la qualité de proie de ces animaux pour de nombreux prédateurs.
Ils sont coprophages c’est-à-dire qu’ils ingèrent une partie de leurs fèces. Ce comportement leur permet de récupérer des vitamines du complexe B, de la vitamine K et d’autres nutriments synthétisés par la flore digestive pendant le transit. Cependant, cela ne leur permet de couvrir qu’ une partie de leurs besoins.
Enfin, rappelons que la souris et le rat sont des rongeurs et qu’ils passent une partie de leur temps à ronger, ce qui contribue à équilibrer la pousse continue des incisives.
Généralités et rappels sur la physiologie digestive [60, 138, 150, 151]
La souris et le rat sont des animaux monogastriques omnivores.
L’estomac est divisé en 2 parties : une partie non glandulaire, la portion cardiaque, et une
partie glandulaire, la portion pylorique. Il ne possède pas de proventricule ce qui explique que
ni la souris ni le rat peuvent vomir. De plus, les sécrétions gastriques sont continues que les
animaux s’alimentent ou non.
Le cæcum est peu développé.
Le transit gastro-intestinal dure entre 8 et 14 heures. Cette rapidité ainsi que le très haut métabolisme de base font qu’ils ont besoin d’ingérer des quantités très importantes de nourriture. Ainsi, il est estimé qu’une souris adulte doit ingérer en entretien 15 % de son poids quotidiennement.
Souris et rats adultes à l’entretien, en gestation, en lactation et souriceaux sevrés en croissance
Recommandations
Les recommandations citées sont issues du National Research Council datant de 1995 et figurent sous forme de tableaux, les tableaux I, II et III.
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Table des matières
Introduction
Première partie Définition de l’espèce souris
1.1. Classification
1.2. Paramètres zoologiques s
1.3.1. Espérance de vie/ longévité
1.3.2. Rythmes respiratoire et cardiaque
1.3.3. Température corporelle
1.3.4. Production quotidienne d’urine et de fèces
Définition de l’espèce rat
1.1. Classification
1.2. Paramètres zoologiques
1.3. Paramètres physiologiques
Elevage des souris et des rats
1. Le logement
1.1. Les normes minimales des dimensions de la cage
1.2. L’enrichissement de l’environnement : matériel de nid, accessoires et limites
1.3. La litière
1.4. Entretien
1.4.1. Le nettoyage
1.4.2. La désinfection
1.5. Environnement
1.5.1. La température
1.5.2. L’humidité
1.5.3. La qualité de l’air : le taux d’ammoniac et la ventilation
1.5.4. L’éclairage
1.5.5. La densité animale
1.5.6. L’ambiance et le bruit
2. L’ Alimentation et la boisson
2.1. L’alimentation
2.2. La boisson
2.2.1. Comportement dipsique et besoin en eau
2.2.2. Nature de l’eau
2.2.3. Accessoires pour la boisson et entretien
3. La reproduction des souris et des rats
3.1. Rappels de physiologie sexuelle
3.2. La copulation
3.3. La gestation
3.4. La mise bas
3.4.1. Signes avant coureurs
3.4.2. Durée, moment et déroulement
3.5. Les nouveau-nés
3.6. Techniques de reproduction assistée
3.7. La stérilisation : indications et mode opératoire
4. Systèmes et modes d’ élevage
5. Quelques aspects sur la génétique du rat et de la souris
5.1. La génétique des robes
5.1.1. Rappels sur la mélanogenèse
5.1.2. Détermination génétique de quelques robes de la souris
5.1.3. Détermination génétique de quelques robes du rat
5.2. Maladies héréditaires principales
Deuxième partie Définition des cinq espèces de hamsters domestiques
1.1. Classification
1.2. Paramètres zoologiques
1.2.1. Taille et poids vif
1.2.2. Dentition
1.2.3. Caractéristiques morphologiques
1.2.3.1. Caractéristiques générales
1.2.3.2. Caractéristiques spécifiques
1.2.4. Diagnose d’espèces de hamsters : taille, morphologie globale et pelage
1.3. Paramètres physiologiques
Elevage des hamsters domestiques
1. Le logement
1.1. Les normes minimales des dimensions de la cage
1.2. La densité animale dépend de la sociabilité des hamsters
1.3. L’enrichissement de l’environnement : matériel de nid, accessoires et limites
1.4. La litière et la cage
1.5. Entretien
1.6. Environnement
1.7. L’ hibernation et la torpeur
2. L’ alimentation et la boisson
2.1. L’alimentation
3. La reproduction des hamsters
3.1. Rappels de physiologie sexuelle
3.2. La copulation
3.3. La gestation
3.4. La mise bas
3.5. Les nouveau- nés
3.6. Techniques de reproduction assistée
3.7. La stérilisation : indications et mode opératoire
4. Systemes et modes d’ elevage
4.1. Les systèmes d’élevage
4.2. Les modes d’élevage
4.2.1. Description des différents modes d’élevage utilisables chez les hamsters
4.2.2. Choix du mode d’élevage en fonction de l’espèce des hamsters
5. Quelques aspects sur la génétique du hamster
5.1. La génétique des robes
5.2. Maladies héréditaires principales
Présentation de la gerbille
1. Classification
2. Paramètres zoologiques
2.1. Taille et poids vif
2.2. Dentition
3. Paramètres morphologiques
4. Comportement des gerbilles à l’état sauvage
5. Paramètres physiologiques
5.1. Espérance de vie et âge à la sénescence
5.2. Quelques éléments de physiologie en chiffres
5.3. Quantité d’urines et fèces produites quotidiennement
Elevage de la gerbille
1. Le logement
1.1. Les normes minimales des dimensions de la cage
1.2. L’enrichissement de l’environnement : sorties, matériel de nid et accessoires
1.3. La litière
1.4. Le bac à sable
1.5. Entretien
1.6. Environnement
2. L’ alimentation et la boisson
2.1. L’alimentation
2.2. La boisson
2.2.1. Comportement dipsique et besoin en eau
2.2.2. Nature de l’eau
2.2.3. Accessoires pour la boisson et entretien
3. La reproduction des gerbilles
3.1. Rappels de physiologie sexuelle
3.2. La copulation
3.3. La gestation
3.4. La mise bas
3.5. Les nouveaux- nés
3.5.2. Distinction entre mâle et femelle (sexage)
3.5.3. Comportement maternel, parental et interactions nouveau-nés / mère
3.5.4. Le sevrage : âge au sevrage et conduite à tenir
3.5.5. Les orphelins : que faire ?
3.6. Techniques de reproduction assistée : l’insémination artificielle
3.7. La stérilisation : indications et mode opératoire
4. Systemes et modes d’ elevage
5. Quelques aspects sur la génétique de la gerbille
5.1. La génétique des robes
5.2. Maladie héréditaire principale : l’épilepsie
Conclusion
Discussion.
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