ELEVAGE D’ISOCHRYSIS GALBANA ET T-ISO

Morphologie

              Le genre Isochrysis est décrit par une cellule mobile solitaire, de forme allongée possédant deux flagelles sub-égaux lisses, à insertion apicale ou sub-apicale, et un haptonème très court dit « vestigial ». La cellule est habituellement recouverte de minuscules écailles organiques (0,2 à 0,4 µm) (Chrétiennot-Dinet 1990). Ce chercheur a aussi remarqué les pigments de la cellule lui conférant une couleur brune parfois jaune. L’autre caractéristique la différenciant des autres flagellées est sa nage oscillante particulière qui la fait tourner sur elle-même : son déplacement se fait à la vitesse de quelques dizaines de micromètres par seconde et n’est pas uniquement rectiligne (brusques changements de direction observés). Deux espèces d’Isochrysis : Isochrysis galbana et (T- iso) sont actuellement répertoriées et se différencient par des critères autres que morphologiques. L’Isochrysis galbana de petite taille (2 à 5 µm), de couleur brune, est caractérisée par sa forme ovoïde. Quant à l’Isochrysis affinis Galbana, de couleur doré, elle est isolée à Tahiti, d’où son nom T-iso pour « Tahiti-Isochrysis » et correspondrait à une forme physiologique d’Isochrysis galbana. Ses caractéristiques morphologiques, en microscopie photonique aussi bien qu’en microscopie électronique ne permettent pas de les différencier. Il faut donc rechercher des critères chimiques ou moléculaires pour les distinguer (Chrétiennot Dinet, 2004). En effet, elles ne peuvent pas être distinguées morphologiquement. Elles ont des phases stationnaire et exponentielle identiques. Par contre, sur les critères chimiques ou moléculaires, Patterson et al en 1994 ont trouvés la présence d’alkénones chez l’Isochrysis galbana. Ce fait a été vérifié en 2004 par Robert et al par l’analyse des stérols et acides gras des diatomées et flagellés, réalisée au Laboratoire de Production des Invertébrés de Brest (LPI) qui a montré les mêmes compositions en brassicastérol de l’Isochrysis galbana et T- Iso mais se différencient par l’absence de ces alkénones chez t-Iso. Cette dernière est plus riche en DHA (acide docosahexaènoique) Isochrysis galbana mais elles contiennent toutes deux une quantité importante et identique d’autres acides gras. Ainsi Isochrysis galbana, très répandue dans le milieu aquacole est, depuis une vingtaine d’années, remplacée en grande partie par la forme t-Iso adaptée aux eaux chaudes, (Robert et al. 2004) et plus résistante aux fortes températures (30°C) (Tzovenis et al. 2003).

Condition optimal de croissance

                  L’optimum de croissance en termes de facteurs environnementaux demeure encore mal défini malgré les nombreuses études sur le sujet. La raison principale réside dans le fait que les moyens mis en place ne permettent généralement de mesurer l’influence que d’un seul facteur environnemental à la fois. Ceci est gênant d’un point de vue écologique dans la mesure où la réponse des organismes dépend de la synergie d’un ensemble de facteurs. Les facteurs pris en compte dans ces études sont les suivants : salinité, température et pH, irradiance.
Salinité : La salinité communément utilisée pour la croissance de t-Iso est comprise entre 32 et 36‰. D’autre part, Laing and Utting (1980) et Fabregas et al. (1985) préconisent une gamme de 15 à 35‰ tandis que Abu-Rezq et al. (1999) conseillent une moins basse salinité minimum de 25 à 35‰.
Température : Isochrysis affinis galbana est cultivée entre 15 et 30°C (Fabregas et al. 1985; Sukenik et Wahnon 1991; Abu Rezq et al. 1999), avec une préférence générale pour des valeurs de 20-25°C (Laing et Utting 1980; Brown et al. 1998; Brown 2002; Valenzuela Espinoza et al. 2002). D’après Zhu et al. (1997), la température optimale est proche de 30°C car son taux de croissance est doublé par rapport à une culture réalisée à 15°C. Renaud et al. (2002) déterminent une température optimale comprise entre 27 et 30°C.
pH : La plupart des cultures étant menées en batch, il n’y a pas de contrôle strict de ce paramètre. Les expérimentateurs essaient cependant de le maintenir à des valeurs comprises entre 6,7 et 8,2. Le pH est mesuré régulièrement et son évolution maîtrisée par injection de CO2 pur ou mélangé à l’air (1 à 5%) (Fabregas et al. 1985; Brown et al. 1993; Pernet et al. 2003). La croissance de t-Iso est réalisée à une valeur moyenne de 7,2- 7,8 (Brown et al. 1993; Bougaran et al. 2003). D’après Kain et Fogg (1958), la croissance d’Isochrysis galbana est inhibée dès que le pH excède 8,75.

VALORISATION ET COMMERCIALISATION

UTILISATION Nous tenons encore à préciser que l’Isochrysis galbana, étant une microalgue, présente les propriétés qui sont : le métabolisme autotrophique et la fixation de CO2 et production d’O2. De ces quelques propriétés, nous pouvons en déduire quelques applications telles que :
• En alimentation aquacole : nourriture pour le zooplancton (Exemples : Artemia, Rotifères,…etc.), pour les larves de mollusques (Bivalves) et de crevettes, la fabrication d’algues instantanées dans le système commercial
• En alimentation humaine : utilisés pour la fabrication d’ « alicaments » (avec des hautes valeurs nutritionnelles et pharmaceutiques pour fournir du « biodiesel », la présence d’acides gras hautement insaturés (AGHI-oméga 3 qui sont : l’EPA et la DHA et qui peuvent concurrencer les huiles de poissons qui sont encore les seules sources en vogue connues d’AGHI-oméga 3). En effet, les microalgues constituent donc aujourd’hui une alternative aux huiles de poissons comme source d’EPA et de DHA. Outre leur capacité à synthétiser de novo ces acides gras, les microalgues offrent plusieurs avantages par rapport aux huiles de poissons. Elles sont cultivables in vitro dans des conditions contrôlées ce qui, d’une part, permet la production d’une biomasse de composition biochimique constante et, d’autre part, élimine les risques de pollution chimique de la biomasse. En outre, contrairement aux huiles de poissons, les lipides de microalgues ne contiennent pas ou peu de cholestérol et ne présentent pas d’odeur désagréable. Enfin, les lipides microalgaux ont un profil d’acides gras plus simple que celui des huiles de poissons, ce qui limite les étapes de séparation des acides gras d’intérêt (Pencreac’h et al, 2004).

CONCLUSION

                 Si l’Isochrysis galbana a été généralement cultivée à des fins d’alimentation pour animaux dans les nurseries de bivalves ou crevettes, elle représente également une source d’éléments très importante pour l’homme étant donné sa composition en ω-3. De ce fait, elle pourrait tenir une place plus importante dans un avenir proche, que ce soit sur le plan aquaculture que nutrition humaine. A Madagascar, aucune culture d’Isochrysis galbana ou de T-iso n’est pratiquée jusqu’à présent, d’ailleurs même dans le monde entier, sa culture en plus grande échelle est encore très peu connue. Cependant, étant donné les paramètres physico-chimiques qu’elle nécessite pour croître, la culture de l’Isochrysis galbana pourrait bien se faire dans notre pays. En outre, puisque la souche du T-iso, qui est l’espèce commerciale, se trouve à Tahiti, qui est une île tropicale avec des récifs coralliens aux alentours, le climat de Toliara pourrait bien lui convenir. Un essai donc serait très intéressant.

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Table des matières

INTRODUCTION
I. GENERALITES
1.1. TAXONOMIE
1.2. CARACTERISTIQUES
1.2.1. Morphologie
1.2.2. Valeur nutritionnelle
II. BIO-ECOLOGIE DE L’Isochrysis affinis galbana
2.1. Cycle d’ammonium de croissance
2.2. Phases de croissance
2.2.1. Condition optimal de croissance
III. Culture de l’Isochrysis affinis galbana
3.1. Culture en Batch ou culture en « Bloom »
3.2. Culture continue en bioréacteur
IV. VALORISATION ET COMMERCIALISATION
4.1. UTILISATION
4.2. COMMERCIALISATION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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