Généralités sur les Glossines
Morphologie
Les glossines ou mouches tsé-tsé sont des insectes diptères allongées, robustes, de colorati’ln brun noirâtre à brun testacé, mais jamais métallique, leur longueur est comprise entre 6 et 16 mm. En général, les mâles sont plus petits que les femelles. Leur morphologie diffère de la plupart des autres Muscidae par l’adaptation de leurs pièces buccales à la piqûre, ce qui les fait classiquement ranger dans le groupe des « muscoïdes piqueurs », auquel appartiennent les Stomoxyinae. L’aile constitue également pour l’insecte une « carte d’identité » (Fig.1), caractérisée par la présence de la cellule distale en forme de hache (ltard, 1986). Au repos, la mouche tsé-tsé a généralement l’air assez mince car ses ailes sont repliées l’une sur l’autre (pollock, 1982) et son corps se compose de trois parties principales: la tête, le thorax (auxquels sont fixées les ailes et les pattes) et l’abdomen (Fig.1).
La tête, comprend deux yeux associés à trois ocelles. Les antennes ont une fonne caractéristique : elles sont composées de trois articles dont le troisième porte l’arista. La base des antennes est entourée par la suture ptilinal (Balenghien, 2003). Les pièces buccales comprennent le probos’cis et les palpes maxillaires (Fig.2 et 3). Les palpes maxillaires jouent le rôle de protecteur de la trompe. Le thorax porte les segments respiratoires, une paire d’ailes caractérisée par la fonne en hache de la cellule distale, une paire de balanciers et trois paires des pattes (Fig.2 et 3). L’abdomen comprend 8 segments dont 7 visibles dorsalement (Fig.2 et 3). Le 2éme est lt: plus grand. Chaque segment est composé de tergite dorsal rigide, sternite ventral souple et pourvu d’une paire de stigmates respiratoires. Le 8ème segment comprend le genitalia, appareil reproducteur externe du mâle et femelle, dont la forme et la dimension sont caractéristiques des espèces et sous-espèces (Fig.2 et3).
Systématique
Les glossines font parties de la classe des insectes, de l’ordre des diptères brachycères et de la famille des Glossinidae. Elles sont regroupées en un seul genre Glossina qui est subdivisé en 3 sous-genres ; Nemorhina (ancien groupe palpalis), Glossina (ancien groupe morsitcms) et Austenina (ancien groupefitsca).
– Le sous-genre Nemorhina, rassemble 9 espèces et sous-espèces, ce sont des glossines riveraines qui habitent les zones forestières d’Afrique de Ouest et Centrale (galeries forestières, mangroves, niayes). Elles n’existent pas en Afrique de l’Est et du Sud notanummt après le 12 et 13àn parallèle.
– Le sous-genre Glossina, constitué de 7 espèces et sous-espèces, fréquentant les forêts claires à brachystegia en Afrique de l’Est et Centrale, Isoberlinia en Afrique de Ouest zones où la savane a remplacée les régions forestières.
– Le sous-genre Austenina, comprend 15 espèces et sous-espèces vivant en majorité dans la forêt dense humide équatoriale de base et moyenne altitude, mosaïque forêt/savane, zone de transition forêt/savane îlots forestiers et grosses forêts galeries.
Alimentation
Anatomie de l’appareil digestif
L’appareil digestif de la glossine est adapté à la consommation et à la digestion du sang, qui constitue son unique nourriture (ltard, 1986).11 débute par le canal alimentaire et se prolonge dans la tête, puis le pharynx et l’œsophage pour atteindre finalement le proventricule. Le jabot se prolonge également vers l’avant par un canal pour aboutir au proventricule. L’intestin commence par la face dorsale du proventricule et comprend l’intestin moyen et postérieur, puis la région iléale, le colon, le rectum et se termine par l’anus .
La nutrition
Comme chez la plupart des espèces, le cycle biologique de la glossine dépend de son alimentation. Chez les mouches tsé-tsé, les deux sexes sont hématophages. Les activités biologiques: l’activité ovarienne, la fécondation, le développement de la larve, l’achèvement de la croissance de la jeune mouche et Je stockage de graisse pour les périodes difficiles dépendent du .repas sanguin (Launois et al., 2004). Les mâles prennent généralement des repas moins importants que les femelles et l’intervalle entre les repas est variable selon les espèces, les conditions climatiques locales, l’activité sexuelle et la présence d’hôtes disponibles (pollock, 1982 ; ltard, 1986). Le sang qui est constitué de 80% d’eau et 20% de matière sèche est utilisé dans tes processus métaboliques de la glossine par une production directe d’énergie ou par les réserves de matière grasse (Custer, 2005). L’acide urique est le principal produit de déchet (71,6%), comme chez la majorité des autres insectes (Bancé, 2003).
Chez les glossines, les habitudes alimentaires sont assez spécifiques et grâce à cette spécificité, cinq grands groupes ont été identifiés en fonction des hôtes les plus fréquentés , reconnaissables par la vue et l’odorat (Kaboré, 2001 ; Launois et al., 2004).
Déroulement du repas
Le processus commence par l’enfoncement de la trompe et le basculement du corps de la glossine. Celle-ci prend une position oblique et perce la peau par ces mouvements alternatifs et la rapidité des labelles. Une fois la peau percée à travers la trompe, la salive est injectée dans la blessure. Il s’en suit alors un gorgement rapide de 25-30 secondes. La quantité de sang dans le jabot est de 66% de la quantité ingérée au cours d’un repas et plus la mouche est affamée, plus la quantité de sang absorbée est élevée. Le jabot commence à se vider 5 à 10 minutes après la fin du repas. Selon Kaboré (2001), la durée de vidage de jabot dure en moyen 5 à 30 minutes.
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Table des matières
Introduction
PREMIERE PARTIE: Synthèse bibliographique
Chapitre 1 : Généralités sur les Glossines
1.1. Morphologie
1.2. Systématique
1.3. Alimentation
1.3.1. Anatomie de l’appareil digestif
1.3.2. La nutrition
1.3.3. Déroulement du repas
1.4. Reproduction
1.4.1. Les organes génitaux
1.4.2. Cycle de développement
1.5. Ecologie
1.5.1. Répartition géographique
1.5.2. Facteurs influençant la répartition
J.6. Rôle vectoriel des glossines
Chapitre II : Lutte anti-vectorielle
2.1. Méthodes de lutte anti-vectorielles
2.1.1. Méthodes chimiques
2.1.2. Méthodes non chimiques
2.2. Elevage des glossines au laboratoire
2.2.1. Conditions générales d’élevage
2.2.2. Technique d’alimentation
2.2.’3. Technique de la reproduction
2.2.4. Procédé de stockage de mouches et la conservation des pupes
DEUXIEME PARTIE: Etude expérimentale
Chapitre 1: Matériel et méthodes
1.1. Matériel
1.1.1. Cadre de l’étude
1.1.2. Matériel biologique
1.1.3. Matériel technique
1.2. Méthodes
1.2.1. Influence de la durée de conservation des pupes au froid sur la viabilité des mouches écloses
1.2.2. Compétitivité pour l’accouplement
1.2.2.2. Effet de la couleur de marquage rouge et blanc sur la compétitivité pour l’accouplement
1.2.4. Paramètres étudiés
1.2.5. Analyses statistiques
Chapitre II : Résultats et Discussion
2.1. Résultats
2.1.1. Influence de la durée de conservation des pupes mâles stériles au réfrigérateur sur la viabilité des mouches
2.1.2. Effet de la réfrigération des pupes mâles stériles sur la compétitivité de mouches écloses
2.1.3. Effet des couleurs de marquage des mâles sur la compétitivité des glossines
2.2. Discussion
2.2.1. Influence de la durée de conservation des pupes mâles stériles au réfrigérateur sur la viabilité des mouches
2.2.2. Effet de la réfrigération des pupes mâles sur la compétitivité des mouches écloses
2.2.3. Effet de la couleur de marquage des mâles en rouge et en blanc sur la compétitivité pour l’accouplement des femelles
Conclusion et perspectives
Références bibliographiques
ANNEXES
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