Elevage de poules pondeuses
Revue des travaux antรฉrieurs et cadre de lโรฉtude
Comportement de la poule pondeuse
La poule domestique (Gallus gallus domesticus) a pour ancรชtre la poule Bankiva (Gallus gallus bankiva) qui vit actuellement ร lโรฉtat sauvage en Asie du sud. La poule a รฉtรฉ domestiquรฉe il y a 6000 ร 8000 ans, รฉlevรฉe comme un animal dโagrรฉment ou pour le combat. Cependant, au cours de ces derniรจres annรฉes elle est รฉlevรฉe de faรงon intensive pour des caractรฉristiques de production. Sur un territoire de 70 ร 80 mรจtres de diamรจtre autour dโun arbre, les poules sauvages vivent en petits groupes, en harem, avec un coq, qui a le rรดle de protรฉger ses poules et non seulement les cocher. Les poules dโun groupe se connaissent les unes les autres et communiquent entre elles par des appels sonores et des manifestations visuelles (Gรถtz, 2013). Dโabord, les poules se tiennent sur le sol durant la journรฉe, mais en cas de danger ou pour se reposer, elles cherchent les endroits surรฉlevรฉs et dorment en hauteur dans les arbres. Les voliรจres correspondent ร ce comportement naturel puisquโelles sont disposรฉes en รฉtages (Vonesch, 2007). Naturellement, les poules passent toute la journรฉe ร creuser et gratter le sol. Elles consomment tout; graines, pousses, insectes et vers. Elles recherchent leur nourriture principalement au sol et dans le sol. De plus, les poules sโexposent au soleil avec les ailes รฉtendues puisquโil leur permet une protection ร lโรฉgard des maladies et constitue une source de vitamine D. Les poules ne sโexposent pas seulement au soleil, mais elles prennent aussi des bains de poussiรจre afin de se dรฉbarrasser de la vieille graisse et des parasites et de prendre soin de leur plumage (Vonesch, 2007). Ce comportement constitue un des besoins essentiels de la poule. Dans la nature, la poule cherche un endroit abritรฉ, le rembourre de feuilles et dโherbes et construit son nid pour y pondre et รฉventuellement couver ses ลufs pendant 21 jours. Elle quitte son nid chaque jour pour se nourrir, boire et se baigner dans la poussiรจre.
Ni la domestication de la poule, ni la sรฉlection gรฉnรฉtique nโont pu supprimer en elles les comportements vitaux tels que sโรฉtirer et รฉcarter les ailes, gratter le sol, se baigner dans la poussiรจre, pondre dans un lieu abritรฉ et couver leurs ลufs (Gรถtz, 2013). La poule domestique a aussi conservรฉ le mรชme type de comportement alimentaire mais avec un degrรฉ de conservation variable dโune souche ร lโautre. Elle prรฉsente les mรชmes comportements de confort et de toilettage que ses ancรชtres; le lissage, le nettoyage et lโentretien des plumes avec le bec ou les doigts, lโรฉtirement des ailes et le bain de poussiรจre si elle en a la possibilitรฉ. La motivation pour se baigner reste forte mรชme quand les poules sont รฉlevรฉes sur des sols grillagรฉs. Elles essayent de le faire avec des plumes quand le milieu est dรฉpourvu dโรฉquipements et cela constitue lโune des causes du problรจme de picage (Vonesch, 2007). Elle a aussi gardรฉ les comportements tels que lโimmobilitรฉ, les cris dโalerte face aux prรฉdateurs et les tentatives soudaines de fuite face au danger. La poule domestique a maintenu les comportements de nidification et de ponte; dรฉplacements accrus, cri avant la ponte, position debout et caquetage, construction du nid, si la possibilitรฉ se prรฉsente. Sinon, ces comportements apparaissent sous forme rรฉduite et sont considรฉrรฉs comme des comportements stรฉrรฉotypรฉs prolongรฉs (Vonesch, 2007).
Logement des poules pondeuses
En รฉlevage commercial de poules pondeuses, les systรจmes de logement gรฉnรฉralement rencontrรฉs sont : les cages conventionnelles, les cages amรฉnagรฉes ou ยซenrichiesยป, les voliรจres et les systรจmes avec accรจs extรฉrieur, sur parcours ou pรขturage ou encore รฉlevage dit ยซ plein air ยป. Les systรจmes en cages ont lโinconvรฉnient de priver les poules dโexprimer leurs comportements naturels ร cause de lโespace rรฉduit par individu. De nombreuses critiques (Freire et Cowling, 2013) sont dirigรฉes sur ces systรจmes de production souvent considรฉrรฉs comme une source de souffrances pour les poules et nuisibles ร leur bien-รชtre.
Cages conventionnelles ou ยซ en batteries ยป
Le systรจme dโรฉlevage en cages conventionnelles consiste ร loger les poules dans des cages grillagรฉes par groupe de 5 ร 6 individus avec un espace disponible gรฉnรฉralement infรฉrieur ร 500 cmยฒ par poule. Au Canada, la superficie doit รชtre dโau moins 432 cm2 et 484 cm2 par poule respectivement pour la production dโลufs blancs et bruns (Jendral et al., 2010). Aux รtats-Unis, certaines sociรฉtรฉs privรฉes exigent des surfaces minimales ร leurs fournisseurs. Par exemple, les restaurants McDonald et Burger King fixent respectivement la densitรฉ minimale ร 464 cm2 et 484 cm2 par poule. Les cages sont organisรฉes en rangรฉes superposรฉes les unes sur les autres. Les risques de maladies et de parasitisme, associรฉs ร une meilleure hygiรจne par rapport autres systรจmes, sont faibles. En effet, lโabsence de litiรจre dans le systรจme ainsi que la sรฉparation des poules de leurs propres excrรฉments diminuent le dรฉveloppement des maladies et augmentent la salubritรฉ des aliments (Baxter, 1994). De plus, cette densitรฉ รฉlevรฉe conduit gรฉnรฉralement ร lโinstallation dโune hiรฉrarchie sociale stable et rรฉduit les comportements agressifs et le cannibalisme (Abrahammson et Tauson, 1995). La mortalitรฉ est en moyenne plus faible que dans dโautres systรจmes.
Les principaux inconvรฉnients sont liรฉs ร la conception du systรจme qui ne permet pas aux pondeuses dโexprimer certains comportements innรฉs dus aux densitรฉs รฉlevรฉes limitant lโespace physique (Nicol, 1987), tels que le battement des ailes, le vol et les sauts. Et comme les poules sont complรจtement enfermรฉes dans des cages grillagรฉes, la restriction de circulation contribue ร la dรฉformation osseuse et ร la fragilitรฉ du squelette en cours de production (Knowles et Broom, 1990). En plus, la lacune la plus importante est lโabsence dโune aire de nidification close puisque la nidification est une prioritรฉ de comportement pour les poules. Outre, le perchage et les bains de poussiรจre qui sont aussi des รฉlรฉments trรจs importants du comportement naturel qui ne peut pas รชtre exprimรฉ dans ce type de cages (Appleby et al., 1993). Les poules en cages conventionnelles disposent dโun espace insuffisant pour maintenir un ยซ espace personnel ยป adรฉquat et pour รฉchapper ร lโintimidation des congรฉnรจres. Les niveaux de stress physiologiques sont รฉgalement plus รฉlevรฉs chez les poules soumises ร une restriction spatiale (Laywel, 2006).
Cages amรฉnagรฉes ou ยซ enrichies ยป
Les cages sont considรฉrรฉes comme ยซ amรฉnagรฉes ยป, ou encore ยซ enrichies ยป, lorsque diffรฉrents รฉquipements sont mis ร la disposition des poules afin de leur permettre dโexprimer certains de leurs comportements jugรฉs comme essentiels (figure 2.1). La densitรฉ animale y est plus faible que dans les cages traditionnelles. Ainsi, selon la lรฉgislation europรฉenne (Directive 1999/74/CE), les poules doivent disposer dโau moins 750 cmยฒ par poule et avoir accรจs ร un nid, un perchoir, une aire de grattage et de picotage et ร un dispositif de raccourcissement des griffes. Les cages amรฉnagรฉes disponibles dans le commerce sont conรงues pour hรฉberger des groupes de 10 ร 60 poules.
Figure 2.1. รquipements pour lโexpression des comportements naturels dans les cages amรฉnagรฉes (Desrosiers, 2012).
Les cages enrichies sont crรฉรฉs pour pallier lโinconvรฉnient de la restriction des comportements naturels des poules, en fournissant aux poules un espace riche en accessoires. Les poules sont motivรฉes ร se rendre au perchoir, surtout pour se percher la nuit (Bubier, 1996; Olsson et Keeling, 2002). Le perchoir amรฉliore la soliditรฉ des os (Duncan et al, 1992) ainsi que lโรฉtat des pieds et des griffes (Jendral et al, 2010). Les pondeuses feront un effort pour accรฉder au nid et y pondent leurs ลufs tant quโil est prรฉsent. (Cooper et Appleby, 2003; Appleby, 1998). Elles prennent des bains de poussiรจre grรขce ร lโaccรจs ร la litiรจre, ce qui permet de rรฉduire lโincidence de picage (Huber-Eicher et Sebo, 2001) et dโamรฉliorer lโรฉtat du plumage (Wall, 2003). La mortalitรฉ est plus faible par rapport aux autres systรจmes (Sherwin et al., 2010). Selon ces auteurs, ces amรฉnagements permettraient dโamรฉliorer le bien-รชtre tout en conservant un meilleur niveau de production.
Les inconvรฉnients de cages amรฉnagรฉes dรฉpendent davantage de la conception, par exemple, la prรฉsence des perchoirs engendre des dรฉviations des brรฉchets dues ร la longue durรฉe de perchage des poule (Vits et al., 2005; Pickel et al., 2011). Aussi, lโutilisation des perchoirs peut provoquer des fractures osseuses ร la suite dโun atterrissage ratรฉ ou de chutes (Tauson, 1998; Lay et al., 2011; Pickel et al., 2011). Ensuite, on note un taux รฉlevรฉ dโลufs cassรฉs (Guesdon and Faure, 2004), en raison de leur accumulation sur le tapis convoyeur au niveau du nid. Enfin, le picage peut apparaitre dans les cages amรฉnagรฉes, en cas de taille de groupe รฉlevรฉe (Sedlaฤkovรก et al., 2004; Wall, 2011). Outre la douleur engendrรฉe, il peut mener au cannibalisme (Keeling, 1995; Wall et al., 2008). De plus, la perte de chaleur engendrรฉe par une moindre couverture des plumes entraรฎne des pertes รฉconomiques par une augmentation de la consommation de moulรฉe et une dรฉtรฉrioration de la conversion alimentaire (Sedlaฤkovรก et al., 2004; Wall et al., 2008). Il est possible de pratiquer la taille du bec des poules, mais cela reste une opรฉration douloureuse qui affecte leur bien-รชtre (EFSA, 2005 ; Hester, 2005).
Voliรจre de ponte
Avec ce type de logement, les poules disposent dโun volume dโespace sur plusieurs niveaux organisรฉs en plates-formes. La capacitรฉ est de neuf poules pondeuses par m2 (soit 1 111 cmยฒ par poule). Au niveau infรฉrieur, de la litiรจre peut รชtre disposรฉe sur le plancher. Parfois, lโutilisation de caillebotis est adoptรฉe pour รฉliminer le besoin dโutiliser la litiรจre mais des systรจmes entiรจrement sur caillebotis existent รฉgalement.
Dโabord, les poules passent plus de temps ร marcher, chercher la nourriture et prendre des bains de poussiรจre (Mollenhorst et al., 2005). La voliรจre de ponte permet la rรฉduction des stรฉrรฉotypies (Tanaka et Hurnik, 1992) et amรฉliore la rรฉsistance osseuse (Leyendecker et al., 2005).
Le risque accru de picage et de mortalitรฉ (Rodenburg et al., 2005) constitue un des inconvรฉnients de lโรฉlevage en voliรจre ร cause du nombre รฉlevรฉ de poules. En plus, la qualitรฉ de lโair tend ร se dรฉtรฉriorer en raison du niveau รฉlevรฉ dโammoniac provoquant ainsi des problรจmes respiratoires (Nimmermark et al., 2009). De mรชme, lors de lโutilisation des perchoirs, les poules ont tendance ร se blesser au moment des sauts et risquent mรชme une dรฉformation des os parleur utilisation frรฉquente (Tauson et al., 1999). Enfin, le pourcentage dโลufs souillรฉs et cassรฉs est supรฉrieur comparativement aux cages conventionnelles (Moinard, 1996; 1997).
Systรจme plein air
Le systรจme en plein air inclut deux types dโhabitat pour la poule, le bรขtiment et le parcours ร lโextรฉrieur. Les conditions dโรฉlevage ร lโintรฉrieur du bรขtiment sont similaires ร celles dรฉcrites pour les voliรจres. Lโespace extรฉrieur doit รชtre accessible aux poules durant la journรฉe. Il doit รชtre en grande partie recouvert de vรฉgรฉtation. La densitรฉ de peuplement ne peut y excรฉder 2 500 poules par hectare de terrain, soit une poule par 4 mรจtres carrรฉs.
Les poules รฉlevรฉes en plein air peuvent se dรฉplacer librement ร lโextรฉrieur durant la journรฉe, sur lโherbe, et donc profiter de la lumiรจre naturelle et de lโair frais, et par consรฉquent, prรฉsentent un meilleur รฉtat du plumage. Par contre, elles seront exposรฉes ร des vecteurs de maladies si un contact est possible avec des animaux sauvages ainsi que si elles sont exposรฉes ร des conditions climatiques extrรชmes, ce qui compromet le bien-รชtre des poules.
Le bien-รชtre animal
Dรฉfinitions
Les nombreuses dรฉfinitions du concept de bien-รชtre animal peuvent รชtre classรฉes en trois catรฉgories : dโabord, les dรฉfinitions basรฉes sur le concept dโharmonie de lโindividu avec son environnement. Dans ce contexte, Hughes (1976) parle dโ ยซ Un รฉtat de parfaite santรฉ physique et mentale, oรน lโanimal est en complรจte harmonie avec son environnement ยป. Lโharmonie rรฉsulte de la satisfaction des besoins de lโanimal (Hughes et Duncan, 1988; Toates et Jensen, 1991; Fraser et Duncan, 1998), cโest-ร -dire la maniรจre que lโanimal est motivรฉ de rรฉaliser certains comportements et de bien utiliser les composantes de son milieu. Ensuite, il y a les dรฉfinitions basรฉes sur lโadaptation des animaux. Ainsi, Broom (1987) dรฉfinit le bien-รชtre animal comme lโรฉtat dans lequel se trouve un animal qui essaie de sโadapter efficacement ร son milieu. Aussi, ยซ le bien-รชtre dโun animal est un รฉtat relatif ร ses tentatives dโadaptation ร son environnement ยป (Broom, 1996). Enfin, il y a les dรฉfinitions fondรฉes sur lโabsence de souffrance oรน le bien-รชtre est dรฉfini par lโabsence de souffrance et la prรฉsence de sensations agrรฉables ยซ le bien-รชtre est tout ce qui est en rapport avec ce que lโanimal ressent ยป (Duncan, 1996). Aussi, il est alors synonyme dโabsence dโรฉmotion dรฉsagrรฉable telle que la peur, la douleur ou la frustration (Dawkins, 1983).
Le niveau de satisfaction dโun animal ainsi que son aptitude ร sโadapter ร son environnement peuvent dรฉcrire son niveau de bien-รชtre qui se situe en permanence sur une รฉchelle allant du ยซbien-รชtre nulยป au ยซbien-รชtre totalยป (Broom, 1996). Par consรฉquent, un niveau de bien-รชtre est considรฉrรฉ correct lorsque lโanimal rรฉussit ร sโadapter ร son environnement. Cette dรฉfinition inclut les processus รฉlaborรฉs sur la Figure 2.2. Pour satisfaire ses besoins, un animal doit sโadapter en permanence aux perturbations de son environnement physique et social. La mise en place des processus dโadaptation comportementaux et physiologiques, qui peuvent รชtre conscients ou inconscients, permet cette adaptation. Ces deux types de processus sont contrรดlรฉs par les mรชmes mรฉcanismes centraux (Keeling et Jensen, 2002).
Figure 2.2. Relations entre perturbation, adaptation et bien-รชtre (Colson, 2006)
En effet, cinq grandes libertรฉs ont รฉtรฉ dรฉfinies suite ร une enquรชte sur le bien-รชtre des animaux dโรฉlevage en 1965 par le comitรฉ de Brambell. Ainsi, ยซ un animal devrait avoir suffisamment de libertรฉ de mouvement pour รชtre capable de se retourner, de se toiletter, de se lever, de se coucher, et dโรฉtirer ses membres sans difficultรฉ ยป. En 1993, le Farm Animal Welfare Council (FAWC) a repris ces cinq libertรฉs pour les faire correspondre ร cinq nouvelles libertรฉs, gรฉnรฉralement reconnues, du moins en Europe, comme une base pour รฉvaluer le bien-รชtre des animaux domestiques et qui sont :
1) Absence de faim, de soif et de malnutrition;
2) Absence dโinconfort;
3) Absence de la douleur, de blessure et de maladie;
4) Absence de la peur et de la souffrance;
5) Libre dโexprimer des comportements normaux et naturels ร leur espรจce.
ย Notion dโadaptation
Il existe de nombreuses propositions de dรฉfinition de lโadaptation relativement au bien-รชtre. Dโabord, elle porte sur la faรงon dont un individu sโadapte ร son environnement. Aussi, lโadaptation est dรฉfinie comme lโajustement de lโanimal au milieu qui lโentoure (Mcfarland, 1990). Selon Broom (1989), quand un animal essaie de sโadapter ร son environnement, trois consรฉquences en dรฉcoulent : 1) lโanimal peut sโadapter facilement, dโoรน peu ou pas de problรจmes de bien-รชtre ; 2) lโanimal peut vivre dans des conditions difficiles mais dรฉveloppe des mรฉcanismes dโadaptation. Lโindividu survit, croรฎt et se reproduit mais avec difficultรฉ, et 3) lโanimal nโarrive pas ร sโadapter ร son environnement et, par consรฉquent, il ne se reproduit pas et meurt. Dantzer (2001) mentionne que ยซ Le milieu dans lequel lโanimal est placรฉ sollicite ses capacitรฉs dโadaptation de faรงon plus ou moins intense en fonction des contraintes du milieu sur le fonctionnement normal de lโanimal ยป. Alors, un รฉchec du processus dโadaptation affecte le bien-รชtre, soit par lโimpossibilitรฉ de mettre en ลuvre ce processus, soit par le coรปt biologique รฉlevรฉ de sa mise en ลuvre (Mc Bride, 1984 – citรฉ par Swanson, 1995).
รvaluation du bien-รชtre animal
Lโรฉvaluation du bien-รชtre a pour objectif dโidentifier et dโรฉtudier les facteurs de variation du bien-รชtre des animaux afin dโapporter des modifications et des enrichissements au niveau de lโexploitation agricole. Cet objectif permet de mieux comprendre les besoins dโun animal, ses aversions et ses prรฉfรฉrences (Dawkins, 1990). Ainsi, lโรฉvaluation consiste ร rรฉaliser diffรฉrentes mesures basรฉes sur lโenvironnement et la faรงon de gรฉrer les animaux ou basรฉes directement sur les animaux ou ร associรฉes ร ces deux types de mesures (Johnsen et al., 2001). Les mesures prises sur lโenvironnement, qui dรฉcrivent les systรจmes de logement des animaux et leur gestion par lโHomme, sont facilement rรฉalisables et nรฉcessitent peu de temps. Celles prises directement sur les animaux, qui analysent leurs comportements des animaux, leur santรฉ, leurs paramรจtres de production et leurs maniรจres de rรฉagir ร ce qui les entoure, sont plus directes en termes de bien-รชtre puisquโelles รฉvaluent directement lโรฉtat de lโanimal. Elles sont plus difficiles ร rรฉaliser, demandent plus de temps et les rรฉsultats obtenues sont difficiles ร interprรฉter (Johnsen et al., 2001), mais elles restent les mesures ร prรฉfรฉrer.
Il nโexiste pas de mesure unique ou dโindicateur universel du bien-รชtre puisque cโest un concept multidimensionnel et donc ร รฉvaluer sous chacune de ses dimensions. Par contre, certains auteurs ont proposรฉ dโutiliser un seul indicateur pouvant donner une vue dโensemble sur le bien-รชtre. Par exemple, cโest le cas le dosage des corticostรฉroรฏdes (proposรฉ par Barnett et Hemsworth 1990), et des protรฉines de phase aiguรซ (proposรฉ par Geers et al., 2003). Mais aucune de ces propositions ne permet dโรฉvaluer exactement le bien-รชtre. Par exemple, un taux de cortisol รฉlevรฉ montre un รฉtat de stress de lโanimal ou que ses besoins mรฉtaboliques ne sont pas couverts, mais il ne permet pas de savoir si lโanimal est malade. Par consรฉquent, de nombreuses mesures diffรฉrentes sont nรฉcessaires afin de bien รฉvaluer tous les aspects du bien-รชtre dโun animal (Dawkins, 1980 ; Webster, 1997 ; Rutter, 1998). Les indicateurs du bien-รชtre peuvent รชtre classรฉs en quatre catรฉgories principales: zootechniques, sanitaires, comportementaux et physiologiques (EFSA, 2006).
Les indicateurs de bien-รชtre
Performances zootechniques
ร elles seules, les performances zootechniques ne sont pas une garantie de bien-รชtre des animaux. Dโabord, ce sont des moyennes et ne reflรจtent pas lโรฉtat de tous les individus. Ensuite, la productivitรฉ a รฉtรฉ fortement augmentรฉe suite ร la sรฉlection des animaux sur leurs performances zootechniques. De ce fait, des animaux en souffrance peuvent avoir une productivitรฉ considรฉrรฉe suffisante (Vandenheede, 2002). Dans certains cas, une chute des performances zootechniques constitue un signe dโalarme de mal-รชtre de lโanimal et peut apparaitre lors de la mise en place des processus physiologiques dโadaptation, soit par une augmentation du mรฉtabolisme de base, soit par un dรฉtournement de lโรฉnergie destinรฉe normalement aux fonctions biologiques (Von Borell, 1995; Elsasser et al., 2000) soit par une mauvaise adaptation. Dโaprรจs Dantzer (1995), toutes les performances zootechniques peuvent รชtre utilisรฉes. En effet, la croissance des animaux tels que le gain de poids moyen quotidien, lโindice de consommation, la production et la reproduction telle que รขge ร la maturitรฉ sexuelle sont les performances les plus utilisรฉes.
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Table des matiรจres
CHAPITRE 1. INTRODUCTION
CHAPITRE 2. REVUE DES TRAVAUX ANTรRIEURS ET CADRE DE LโรTUDE
2.1. Comportement de la poule pondeuse
2.2. Logement des poules pondeuses
2.2.1. Cages conventionnelles ou ยซ en batteries ยป
2.2.2. Cages amรฉnagรฉes ou ยซ enrichies ยป
2.2.3. Voliรจre de ponte
2.2.4. Systรจme plein air
2.3. Le bien-รชtre animal
2.3.1. Dรฉfinitions
2.3.2. Notion dโadaptation
2.3.3. รvaluation du bien-รชtre animal
2.3.4. Les indicateurs de bien-รชtre
2.3.4.1. Performances zootechniques
2.3.4.2. Santรฉ
2.3.4.3. Comportement
2.3.4.4. Physiologie du stress
2.3.4.5. Avantages et inconvรฉnients des indicateurs
2.4. Impacts des systรจmes de logement
2.4.1. Impact sur les performances
2.4.2. Impacts sur la santรฉ
2.4.3. Impact sur la qualitรฉ de lโair
2.4.4. Effet des systรจmes sur le bien-รชtre des poules
2.5. Discussion
2.6. Les objectifs du projet de maรฎtrise et les indicateurs
CHAPITRE 3. COMPARISON OF EGG PRODUCTION, QUALITY AND COMPOSITION IN THREE PRODUCTION SYSTEMS
ABSTRACT
3.1. Introduction
3.2. Materials and methods
3.2.1. Animals
3.2.2. Experimental rooms and housing systems
3.2.3. Mortality
3.2.4. Egg quality
3.3. Statistical analysis
3.4. Results
3.5. Discussion
3.6. Acknowledgement
3.7. References
CHAPITRE 4. COMPARISON OF LAYERS WELFARE KEPT UNDER THREE HOUSING CONDITIONS
ABSTRACT
4.1. Introduction
4.2. Materials and methods
4.2.1. Animals and housing
4.2.2. Experimental rooms and cage design
4.2.3. Production
4.2.4. Behavioral observations
4.2.5. Body condition and Blood sampling
4.3. Statistical analysis
4.4. Results
4.5. Discussion
4.6. Acknowledgment
4.7. Bibliography
DISCUSSION GรNรRALE
CONCLUSION
Rรฉfรฉrences bibliographiques
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