ELEVAGE DE LAPINS NAINS 

ELEVAGE DE LAPINS NAINS 

Pathogénie et immunité

Action mécanique

L’infection de la peau par le dermatophyte repose sur la contamination de la peau par des conidies venant du milieu extérieur ou d’un sujet (malade ou porteur asymptomatique).
Dans les conditions physiologiques, (une flore bactérienne et fongique normale, la sécrétion de sébum ayant des propriétés antifongiques, le taux d’humidité assez bas, la présence de la flore locale, la kératinisation et l’action du système immunitaire), le développement du champignon est rendu difficile.
Cependant, à la faveur d’une brèche cutanée, d’une augmentation de la sécrétion de sébum, d’une inflammation ou d’une diminution de l’efficacité du système immunitaire, les spores se développent en donnant un filament qui pénètre le follicule pileux, de la surface de la peau jusqu’à la frange d’Adamson ( zone où disparaît la kératine dans le follicule pileux.) . Le filament se développe au début à la surface du poil puis dans le poil lui-même sous la cuticule, qui se fragmente. Le filament se fragmente à son tour et donne des arthroconidies, qui vont se développer à leur tour. Le poil est ainsi parasité et la partie atteinte est repoussée vers l’extérieur au fur et à mesure de la pousse du poil. (figure 3)
Après avoir digéré toute la kératine d’un follicule pileux, le champignon conquiert le follicule voisin et ainsi de suite, d’où l’extension des lésions de manière centrifuge.
En général, le bulbe pileux n’est pas atteint, le poil se casse et peut repousser. Dans le cas d’un favus, on peut avoir une compression du follicule pileux qui se nécrose, entraînant par la suite une alopécie définitive. (6, 9, 15, 31)

Action toxique et antigénique

Les kératinases jouent un rôle important dans la biologie des champignons. En effet, en se nourrissant de kératine contenue dans la peau, les poils et la corne des ongles et griffes, le champignon pénètre dans la peau en entraînant une acantholyse des kératinocytes, une disjonction dermo-épidermique et, par conséquent, des réactions inflammatoires plus ou moins violentes avec :
– l’inflammation des follicules, d’où une chute des poils,
– l’inflammation de l’épiderme se traduisant par un squamosis,
– l’inflammation du derme, d’où un érythème,
– et éventuellement une suppuration consécutive à une action bactérienne (Staphylocoques, Corynebacterium, Pasteurelles…). (6, 7, 15)
Lorsque l’inflammation est violente, cela entraîne l’élimination du champignon, d’où une guérison plus rapide. Il est même envisageable que, cela déclenche alors une immunité acquise. (6, 15)
Par le biais de substances antigéniques (produits de dégradation de la kératine par l’action du dermatophyte, enzymes…), le dermatophyte déclenche une réaction immunitaire.
L’immunité n’est pas spécifique d’espèce : il existe une protection croisée entre les différents dermatophytes. (12, 15)
L’immunité acquise dirigée contre les dermatophytes fait intervenir principalement une réaction à médiation cellulaire.
Cependant, chez les espèces animales de laboratoire (notamment le lapin) et le chat, il a été mis en évidence des immunoglobulines (Ig) comme les IgA et IgM et IgG, qui sont uniquement des témoins de l’infection et ne jouent pas un rôle actif dans la protection de l’organisme contre les dermatophytes.(9, 20) En effet, dans l’étude de ZRIMSEK et al .(43), les auteurs ont mis en évidence dans le sérum de lapins infectés naturellement par T. mentagrophytes, la présence d’anticorps spécifiques dirigés contre les kératinases du champignon.
La réponse immunitaire à médiation cellulaire fait agir plusieurs types cellulaires.
• Les macrophages et les neutrophiles sont attirés sur le site d’infection par différents mécanismes. Il a été montré que les dermatophytes sont capables d’activer le système du complément, qui synthétise alors des facteurs chémotactiques. De plus, T mentagrophytes serait aussi capable de produire le même genre de facteurs chémotactiques que les bactéries. Enfin, les kératinocytes synthétisent de l’Interleukine 8 et du leukotriène B4, également facteurs chémotactiques en réponse à la stimulation du champignon.
Dès lors, les macrophages et neutrophiles ainsi attirés contribuent à l’élimination du champignon. Les neutrophiles agissent par la synthèse de molécules fongicides oxydatives, telles que des radicaux superoxydes, du peroxyde d’hydrogène, de l’acide hypochlorique, et du monochloramine, mais aussi des molécules non oxydatives telles que les cathepsines, lactoferrines, lysozymes, élastases et l’azuricidine. (20, 31). En outre, les neutrophiles et les cellules épithéliales en prolifération synthétisent une protéine antimicrobienne, la calprotectine, qui inhibe la croissance du champignon en captant le zinc nécessaire à sa croissance.
Les macrophages produisent des radicaux libres, de l’oxyde nitrique, qui inhibent la croissance du dermatophyte.
• De plus, d’autres cellules de la peau semblent jouer un rôle important dans les défenses locales de l’hôte : les cellules de Langherans, les cellules dendritiques, les kératinocytes et les cellules endothéliales des vaisseaux capillaires de la peau. Toutes ces cellules semblent interagir entre elles par le biais de cytokines, de molécules d’adhésion…
Les cellules de Langherans et les cellules dendritiques paraissent avoir un rôle important : l’internalisation des antigènes et, suite à leur migration dans les nœuds lymphatiques, présentation des antigènes aux lymphocytes T. Il s’ensuit une expansion clonale du lymphocyte T sélectionné et une migration de ceux-ci vers le site de l’infection.
Toutes ces actions ont pour but de confiner le dermatophyte dans les couches superficielles de la peau.

Diagnostic

Diagnostic épidémiologique

Le diagnostic épidémiologique prend en compte le caractère contagieux de la teigne, les modalités d’élevage, la possibilité de contagion à l’homme et les facteurs prédisposants et favorisants. (15)
En élevage, elle atteint préférentiellement les femelles en fin de carrière et les jeunes. Plusieurs individus d’une même cage peuvent présenter des lésions.

Diagnostic clinique

Le diagnostic clinique se base sur les lésions précédemment décrites (II.3.1.2 et II.3.2), soient le plus souvent des dépilations circulaires, légèrement inflammatoires et non prurigineuses.
Mais il est également possible de rencontrer des lésions extensives, fortement inflammatoires et prurigineuses.
La localisation des lésions est également importante pour le diagnostic clinique (localisation préférentiellement au niveau de la tête, des membres et du dos).
Le diagnostic clinique peut être complété par un examen du pelage et des lésions dans une pièce obscure à l’aide d’une la lampe de Wood (lumière ultraviolette de longueur d’onde 365 nm filtrée sur de l’oxyde de nickel). Cette lampe permet, en présence de certaines espèces de M.canis, de visualiser une fluorescence vert-jaunâtre, qui traduit une libération de produits du métabolisme du tryptophane dans les poils.
Cette méthode possède de nombreuses limites :
• La fluorescence n’apparaît que pour certaines espèces de dermatophytes, surtout pour le genre Microsporum et plus particulièrement M. canis et M. audouini, donc plus intéressant pour les carnivores domestiques et les humains.
• Même avec ces espèces, beaucoup de souches (50% environ selon certaines études) ne donnent pas de fluorescence.
• Seuls les poils parasités et non les squames, deviennent fluorescents
• Seuls les poils infectés in vivo peuvent devenir fluorescents.
• Il est possible d’avoir des faux négatifs si certains topiques comme l’alcool ont été déposés sur les poils teigneux.
• Inversement, il est possible d’avoir des faux positifs par l’utilisation de certaines substances (acide salicylique, colorants, savons). On obtient une fluorescence blanc-violacé.
Par conséquent, l’examen à la lampe de Wood ne permet pas d’avoir un diagnostic de certitude et son intérêt est limité car M. canis n’est pas le dermatophyte dominant chez les lagomorphes (6, 15, 17)

Diagnostic différentiel

Il s’agit de distinguer les teignes d’autres affections du pelage courantes chez le lapin en fonction de leurs caractères prurigineux ou non. (10, 24, 30, 41)

Dermatoses prurigineuses

Dermatoses bactériennes

Les staphylococcies (Staphylococcus aureus) se traduisent par des abcès plus ou moins volumineux au niveau des joues et des mamelles, laissant sortir un pus consistant blanc-crémeux. Le léchage et le léger prurit en début peuvent donner de l’alopécie et une dermatite.
Dans certains cas, le staphylocoque est à l’origine d’une pododermatite ulcérative ou « maux de pattes » au niveau des faces ventrales des métatarses, métacarpes et phalanges. On note une épaisse croûte noirâtre correspondant à du pus séché.

Dermatoses parasitaires

• Les gales sarcoptique et notoédrique sont provoquées respectivement par Sarcoptes scabiei et Notoedres cati. Elles sont relativement rares chez le lapin domestique. Elles se traduisent par une alopécie partielle, un exsudat séreux et des boutons de gales (papules surmontées d’une petite croûte) au niveau de la tête (menton, lèvres, bout du nez, base des oreilles et chanfrein) avec une extension possible au niveau des pattes.
• La gale psorotique ou gale des oreilles provoquée par Psoroptes cuniculi. Ce parasite engendre un prurit intense se traduisant par un animal qui se secoue la tête et se frotte les oreilles violemment. On note également la présence de cérumen jaunâtre contenant des parasites. Les lésions croûteuses peuvent s’étendre au niveau de la face et du cou, rendant l’animal repoussant.
• La cheylétiellose (Cheyletiella parasitivorax) se présente sous l’aspect de lésions squameuses sur le dos et entre les épaules, associées à un prurit plus ou moins intense ainsi qu’une alopécie partielle lors de haute infestation.
• Les Phtirioses sont provoquées par Haemodipsus ventricosus, pou piqueur, qui peut être à l’origine d’un prurit plus ou moins intense avec des squames. Quelques fois, on peut noter une baisse de l’état général avec une faiblesse, une anémie et un amaigrissement. Les phtyrioses sont toutefois rares.
• La Pulicose : Spilopsillus cuniculi est la seule puce réellement spécifique du lapin et elle est plus souvent rencontrée chez le lapin d’élevage que chez le lapin de compagnie, et en particulier sur les femelles gestantes et les lapereaux. Ceci s’explique par le fait que son cycle est commandé par les mécanismes endocriniens de l’hôte. En effet, la maturation des ovaires des puces femelles ne peut se faire que sur les lapines en gestation, et l’accouplement et la ponte ne peut se faire que sur les lapereaux nouveau-nés. (16)
Les puces se localisent au niveau de la nuque et de la base des oreilles, entraînant un prurit, des dépilations et un érythème souvent compliqués d’une surinfection bactérienne. En outre, le lapin peut héberger d’autres puces, celles des carnivores domestiques (Ctenocephalis sp).
II.5.3.1.3. Dermatoses d’origine alimentaire
Certaines plantes telles que le sarazin et le trèfle blanc peuvent engendrer une photosensibilisation se traduisant par un érythème, un prurit, une ulcération et une nécrose.

Dermatoses non prurigineuses

Dermatoses bactériennes

• La syphilis du lapin, provoquée par Treponema cuniculi, se traduit par une rougeur, des vésicules, de l’œdème, des ulcères, des croûtes au niveau du périnée et de la face.
• La nécrobacillose (Fusobacterium necrophorum) est caractérisée par la présence d’abcès, d’ulcères et de nécrose cutanés au niveau de la face, de la tête, du cou et des pattes.
• La pseudomonose (Pseudomonas aeruginosa) est caractérisée par des abcès sous-cutanés ou des dermatites au niveau du museau, du cou, des flancs et des hanches. On note également un érythème, de l’œdème, des hémorragies, des ulcérations et quelques fois une alopécie. De plus, le poil est humide et se teinte en une couleur caractéristique, bleu-grisâtre.
• La pasteurellose (Pasteurella multocida) peut engendrer des abcès sous-cutanés, lors de formes septicémiques ou par inoculation locale par voie transcutanée.

Dermatoses virales

• La myxomatose peut exister sous différentes formes dont les plus fréquentes sont :
– La forme classique avec des nodules pseudo-tumoraux généralement non suppurés (myxomes) au niveau du nez, des oreilles, des paupières et des organes génitaux, que l’on retrouve le plus souvent chez les lapins nains.
– La forme appelée la « maladie des boutons rouges ». Elle est de plus en plus fréquente alors qu’on ne la rencontrait principalement que sur les lapins angoras. Après l’arrachage de poils, lorsqu’une lapine fait son nid ou lors de bagarres, le virus pénètre la peau et provoque l’apparition de papules puis de croûtes arrondies.
• La fibromatose de Shope : elle peut apparaître suite à la vaccination des lapins à l’aide du vaccin hétérologue contre la myxomatose à base du virus du fibrome de Shope. Elle se manifeste par un ou plusieurs nodules au point d’injection, puis régresse en quelques semaines en n’affectant pas l’état général du lapin.

Dermatoses alimentaires

Elles sont désormais assez rares grâce à l’utilisation d’aliments complets vendus dans le commerce.
Certaines sont dues à des carences alimentaires :
• Une carence en biotine engendre une perte de poils et une inflammation, notamment en région dorsale, sur les lèvres et la queue.
• Une carence en Vitamine B6 se traduit par une alopécie, une desquamation, un épaississement sur la peau des oreilles et une inflammation au niveau des yeux, du nez des pattes et de la queue.
• Une carence en cuivre provoque un « grisonnement » de la fourrure autour du nez, des yeux, une alopécie, une peau sèche et squameuse.
• Une carence en zinc engendre une alopécie partielle, une parakératose, un pelage humide au niveau de la mandibule et du poitrail.
• Une carence en magnésium provoque une alopécie sur le dos, les pattes postérieures et la queue, et un aspect sale et terne du pelage.
Il est aussi possible d’observer une intoxication au molybdène, lorsque la ration est pauvre en cuivre (moins de 6 ppm) ou qu’il y a un excès de molybdène (supérieur à 40 ppm). Cela provoque une perte de poids, une dermatite, une alopécie et des troubles osseux, voire la mort de l’animal au bout d’un mois.

Facteurs environnementaux

Le plus important, en particulier pour le lapin d’élevage, est sûrement l’excès d’humidité.
Cela peut venir directement des facteurs d’ambiance (un local mal ventilé avec une atmosphère chaude et humide) mais aussi des équipements (abreuvoirs non fonctionnels).
Cela peut aussi venir de l’animal, comme par exemple une malocclusion qui engendre un ptyalisme important.
Cet excès d’humidité provoque une irritation, une alopécie pouvant aller jusqu’à l’ulcération, la nécrose, voire l’abcédation lors de surinfections bactériennes.

Dermatoses comportementales

Nous pouvons citer deux dermatoses liées au comportement sexuel :
• Le marquage du territoire du mâle en frottant son menton sur la cage.
• La préparation du nid par la femelle en s’arrachant les poils du ventre en fin de gestation.

Diagnostic expérimental

Examen direct

Lorsque l’on se retrouve dans l’hypothèse d’une teigne, il est intéressant d’effectuer un examen des poils et des squames au microscope.
On procède alors à des raclages cutanés à l’aide d’un scalpel, à la périphérie de la lésion cutanée, car les dermatophytes se développent de manière centrifuge. De plus, il peut être intéressant de prélever, à l’aide d’une pince, les poils montrant une fluorescence jaune-verte à la lampe de Wood, afin de les examiner au microscope.
En général, on effectue un éclaircissement du prélèvement avec du lactophénol ou de la potasse
à 10%. Quand on utilise du lactophénol, il est important d’écraser le prélèvement et d’attendre quelques minutes avant de passer à l’examen microscopique. Il est cependant possible d’accélérer l’éclaircissement du prélèvement en chauffant la lame avec un bec Bunzen ou un briquet.
Puis, on effectue l’examen microscopique en tant que tel, afin de visualiser les mycéliums et la disposition des arthroconidies par rapport au poil (agencement en chaînette en mosaïque) (I.3.2) en premier à l’objectif 10 puis 40. Ainsi, nous pouvons avoir une idée du dermatophyte et entreprendre rapidement un traitement adapté.
Cependant, il est courant d’avoir des faux-négatifs si le prélèvement est inadéquat, mais aussi d’avoir des faux-positifs si le prélèvement est contaminé par une flore saprophyte. De plus, cet examen ne nous permet pas de connaître précisément l’espèce de dermatophyte. (15, 17)

Mise en culture

C’est la seule méthode qui permette l’identification précise du dermatophyte responsable et de déceler un portage asymptomatique. Il s’agit d’un examen nécessitant certaines compétences et du matériel adapté, afin de travailler en milieu stérile et d’éviter ainsi tout risque de contamination du prélèvement. En outre, les résultats ne sont pas immédiats et il est parfois nécessaire d’attendre deux à trois semaines. (7, 15, 17)

Prélèvements

Les prélèvements pour la mise en culture peuvent être de nature variée. En effet, nous avons le choix entre :
• Le raclage cutané : il est utile en cas de lésions. On prélève alors des squames et des poils au niveau des zones lésées.
• La technique du carré de moquette stérile. Il s’agit d’un petit carré de moquette de 3 cm sur 3 cm, à usage unique, placé dans du papier d’aluminium puis stérilisé à l’autoclave. On frotte ensuite celui-ci sur les zones suspectes afin de récupérer les éléments fongiques. Puis, on le replace dans le papier d’aluminium et on le fait acheminer jusqu’au laboratoire.
Cette technique est la plus adaptée en cas de portage asymptomatique, très fréquent chez les lagomorphes, et dans les suivis de traitement.
Il est possible de substituer le carré de moquette à d’autres matériels tels qu’une brosse à dents, une compresse manipulée avec des gants, qui devront bien-entendu être stérilisées avant leur utilisation. (7)

Ensemencement

Il faut tout d’abord appliquer soit le carré de moquette sur la gélose d’ensemencement, voire tapoter le dessus pour y faire tomber des éléments fongiques, soit y déposer les squames et les poils teigneux préalablement coupés. (17)
Il existe différents types de milieux de culture, mais les deux plus utilisés en médecine vétérinaire notamment dans le diagnostic des teignes, sont le milieu de Sabouraud additionné de chloramphénicol et de cycloheximide et le DTM (Dermatophyte Test Medium).
• Le milieu de Sabouraud additionné chloramphénicol et de cycloheximide Pour information, ce milieu de culture contient :
– Peptone (source azotée) : 10g,
– Glucose : 20g
– Agar agar (support pour la croissance) : 20g
– Chloramphénicol : 0,5g
– Cycloheximide : 0,5g
– Eau : qsp 1L.
Le tout est chauffé pendant 10 minutes au bain Marie. (29)
Le cycloheximide a pour objectif d’inhiber la croissance de champignons saprophytes et le chloramphénicol (un antibiotique) celle des bactéries. (7)
La croissance des dermatophytes se fait bien car le peptone et le glucose apporte l’énergie nécessaire à la croissance du champignon sur la gélose, qui leur sert de support.
Les boites de Pétri sont ensuite placées à 25-27°C dans une étuve (la température de pousse optimale est de 20-30°C) et regardées de chaque face deux fois par semaine. (7) Cette surveillance est importante pour déceler de façon précoce le développement de tout champignon contaminant et de pratiquer si nécessaire d’éventuels repiquages des colonies suspectes. (15). L’identification se fait entre 10 et 30 jours à l’aide des critères macroscopiques et microscopiques. (Tableau V) (15)
Les photographies 3 et 4 représentent respectivement la mise en culture de M.canis et T. mentagrophytes.
• Le Dermatophyte Test Medium (DTM)
Ce milieu a tout d’abord été conçu pour être utilisé en médecine humaine, pour l’identification rapide des dermatophytes humains puis son application fut étendue à la médecine vétérinaire. (15)
Son intérêt réside dans la rapidité de l’obtention des résultats, ce qui fait que son utilisation peut être facile en cabinet vétérinaire. (7)
En fait, il s’agit d’un milieu de Sabouraud avec un indicateur de pH : le rouge de phénol. (15, 17).
Tout d’abord, il faut nettoyer la zone à prélever à l’alcool à 70° et/ou au savon avant d’ensemencer, dans le but de limiter les contaminations secondaires. Puis, on dépose le produit de raclage ou les poils dans un tube, à la surface de la gélose sans les faire pénétrer dans le milieu de culture. Puis, on ferme le tube non hermétiquement pour permettre les échanges d’air. Le flacon est ensuite placé à une température comprise entre 25 et 35°C. (6, 7, 15)
Les dermatophytes utilisent les protéines du milieu, ce qui alcalinise la gélose. On observe alors un virage au rouge de celle-ci. Ce changement de couleur a lieu avant ou au moment du développement du champignon. Au contraire, lorsque des champignons contaminant saprophytes poussent sur ce milieu, ils utilisent d’abord les glucides, donc la couleur du milieu demeure jaune. (6, 7, 15)
Deux études ont été menées et ont démontré que ce test ne présentait pas une bonne spécificité ; qu’il ne faut pas uniquement s’attarder au changement de couleur.
Dans l’étude de CARROLL (13), la spécificité du test est de 81,5%, c’est-à- dire que le virage de couleur au rouge ne correspond à la croissance d’un dermatophyte que dans 81,5% des cas. Les erreurs du test viennent de la contamination importante des prélèvements. Ce virage de couleur survient entre 2 et 13 jours (en moyenne vers le 5,8 jours) pour les dermatophytes et entre 4 et 14 jours (en moyenne au 9ième jour) pour les saprophytes. Selon l’auteur, il faut donc à la fois regarder le moment du changement de couleur du milieu et la couleur de la colonie. Les dermatophytes sont de couleur claire (incolore, blanc ou abricot) tandis que les saprophytes sont de couleur foncée (marron, gris, vert ou jaune). Le moment du virage de couleur du milieu a lieu avant l’apparition des colonies de dermatophytes et en général après celle des saprophytes.
Ce manque de spécificité est à nouveau exposé dans l’étude de GUILLOT et al. (23) ; les germes saprophytes sont capables de faire virer la couleur du milieu aussi précocement que les dermatophytes. De plus, les auteurs ont démontré que la rapidité du virage de couleur était fonction
à la fois de la température d’incubation et du nombre de poils teigneux déposés à la surface du milieu.
Il est donc nécessaire d’effectuer ensuite un examen microscopique pour vérifier si le germe en question est bien un dermatophyte.

Histopathologie.

Cette technique est plus lourde que les autres. Cependant, elle peut être intéressante lorsqu’on est confronté à une forme atypique de teigne. En fait, la biopsie n’est pas une méthode diagnostique pour la teigne, mais le diagnostic de la teigne peut être établi à la faveur d’une biopsie réalisée dans le cadre de suspicions d’autres dermatoses.
On utilise un trépan de 6 mm de diamètre que l’on enfonce au niveau de la lésion, après avoir anesthésié l’animal. Le fragment est ensuite placé dans du formol et envoyé dans un laboratoire d’histopathologie. Cela met en évidence les mycéliums et les spores autour des poils.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE : GENERALITES SUR LES DERMATOPHYTES ET LES TEIGNES DES LAPINS
I. CARACTERES GENERAUX DES DERMATOPHYTES
I.1. Définitions
I.2. Systématique
I.3. Morphologie
II. DERMATOPHYTOSES DES LAGOMORPHES
II.1. Dermatophytes rencontrés sur les lagomorphes
II.2. Epidémiologie
II.3. Pathologie
II.4. Pathogénie et immunité
II.5. Diagnostic
II.6. Diagnostic expérimental
II.7. Traitement
II.8. Prophylaxie
DEUXIEME PARTIE : MISE EN PLACE D’UN PROTOCOLE DE SUIVI DE;TEIGNE DANS UN ELEVAGE DE LAPINS NAINS  INTRODUCTION
I. MATERIEL ET METHODES
I.1. Présentation de l’élevage cunicole
I.2. Choix des animaux et méthodologie
II. RESULTATS DE L’ETUDE
II.1. Résultats des cultures mycologiques
III.DISCUSSION
III.1. La conduite d’élevage
III.2. Le logement et l’ambiance
III.3. Problèmes liés au protocole
III.4. Espèces de dermatophytes isolées
III.5. Interprétations des résultats
CONCLUSION
ANNEXE 1 : PLAN D’ENSEMBLE DU BATIMENT
ANNEXE 2 : COUPE TRANSVERSALE DU BATIMENT
ANNEXE 3 : COUPE LONGITUDINALE DU BATIMENT AVEC LES ELEMENTS DE VENTILATION
ANNEXE 4 : RESULTATS DES PRELEVEMENTS
BIBLIOGRAPHIE

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