Electrification véhicules ; Apport des convertisseurs multicellulaires

ELECTRIFICATION VEHICULES ; APPORT DES CONVERTISSEURS MULTICELLULAIRES

CONTRAINTES LIEES AU DOMAINE DES TRANSPORTS ET BESOINS D’ELECTRIFICATION

Les moyens de transports sont soumis à de fortes contraintes réglementaires afin de réduire les émissions polluantes et préserver l’environnement. A cela s’ajoute des contraintes de compétitivité en termes de coût (conception, production et maintenance) et de performances (compacité, masse, consommation, fiabilité, confort,…)[AgDe13, Chan07, KBBM10, LuEm02]. L’électrification des systèmes d’actionnement et de propulsion appuyée par des processus, des méthodologies et des outils de développement adéquats est l’une des solutions les plus prometteuses permettant de satisfaire l’essentiel de ces contraintes. Cette électrification se traduit par une augmentation de l’énergie électrique embarquée au sein des véhicules. La figure I.1 fournit quelques ordres de grandeurs de la puissance électrique embarquée dans des véhicules électriques et hybrides en fonction des niveaux et des technologies d’électrification de la chaîne de propulsion (micro-hybride, semi hybride, hybride complet et hybride rechargeable)[Laro13, Tamo07].

L’utilisation et la gestion de l’énergie électrique embarquée dans ces moyens de transports font appel à des chaînes de conversion et d’actionnement mécatroniques caractérisées par une collaboration étroite entre l’électrotechnique/l’électronique de puissance, la commande/ l’électronique embarquée et la mécanique. Il est donc indispensable de mettre en place de nouvelles méthodologies dans le processus de conception pour faire face à ce challenge et pouvoir lever le maximum de risques d’intégration dès les premières phases de conception.

SYSTEMES DE PUISSANCE EMBARQUES AUTOMOBILES 

Les véhicules électriques ou hybrides sont en continuelle évolution, les principales innovations liées à ces véhicules au-delà de celles réalisées dans la chaîne de traction et des systèmes de stockage d’énergie, résident dans la conception optimale des différents soussystèmes mécatroniques. La conception est en lien direct avec le fonctionnement de ces auxiliaires du véhicule en pleine évolution, poussée par les besoins sociétaux en termes d’environnement et d’efficacité énergétique [Hori14]. Cette partie présente des architectures électriques de véhicules existantes et qui évolues avec l’électrification du véhicule. En effet, le choix du niveau de tension du bus à bord du véhicule est une question stratégique pour le concepteur, ce dernier impacte directement le développement des systèmes auxiliaires assurant des fonctions autant importantes que le système de propulsion au sein du véhicule. Des exemples de fonctions électrifiées au sein du véhicule sont donnés pour expliquer le contexte de développement et des contraintes associées.

ARCHITECTURES DU RESEAU ELECTRIQUE EMBARQUE

La structure électrique à bord du véhicule fait transiter la puissance électrique entre les sources et les charges, le choix d’un niveau de tension à utiliser influe nettement sur les composants ainsi que le système de puissance à concevoir, cette problématique capitale pour les constructeurs et les équipementiers se traduit par un effort de développement à chaque changement de niveau de puissance. Actuellement chez les constructeurs automobiles on peut trouver différents niveaux de tension qui diffèrent d’un constructeur à un autre [EmLR08, EmWK06, GaEM05, Mehs00]. L’architecture électrique d’un véhicule électrique ou hybride est composée principalement de la partie traction faisant intervenir la source principale de stockage d’énergie embarquée et le moteur de traction. La gestion d’énergie du système global nécessite l’utilisation des convertisseurs d’électronique de puissance pour conditionner le flux d’énergie entre les différents constituants de la chaîne de conversion globale (figure I.2)[Bouc11, SaVG11].

A la partie traction du véhicule électrique ou hybride, s’ajoute tous les systèmes ou soussystèmes [BCMW11, Burt03, ChSa12](communément appelés auxiliaires) qui remplissent différentes fonctions nécessaires au bon fonctionnement (performance et sécurité) du véhicule ainsi que l’assistance de direction, la climatisation et les fonctions de confort et de divertissement dans la partie habitacle. Ces auxiliaires ont connu un développement et une forte progression avec l’électrification, en transformant les fonctions réalisées auparavant avec d’autres vecteurs énergétiques (hydraulique, mécanique) en fonctions électriques, parmi ces fonctions on peut citer le freinage, la suspension, la direction assistée … etc. Dans la littérature scientifique et chez les constructeurs automobiles, différents niveaux de tension subsistent pour faire le lien entre les sources d’énergie et les charges [EmLR08, EmWK06]. Ces configurations et ces niveaux de puissance sont propres à chaque constructeur, mais des tendances générales se dégagent naturellement sur des catégories de niveaux pour optimiser la conception et permettre aux concepteurs de proposer des solutions normalisées et optimales. En effet, parmi ces configurations on retrouve l’utilisation simultanée de deux niveaux sur deux réseaux distincts mais connectés, l’un de forte tension nécessaire pour lier la batterie haute tension à la traction du véhicule en évitant l’utilisation de plusieurs convertisseurs et limiter les pertes, ce réseau permet aussi d’alimenter des fonctions électriques de grande puissance telles que la climatisation. Le réseau secondaire est utilisé pour le reste des fonctions au sein du véhicule. Ce réseau, de faible tension peut être de 48V, 36V ou de 12V ou exceptionnellement de deux niveaux de faible tension. L’utilisation d’un tel réseau permet de remplir facilement les conditions de sécurité et d’utiliser directement des soussystèmes conventionnels développés déjà éprouvés pour le véhicule standard.

Cela permet de réduire fortement l’effort de développement en favorisant l’utilisation des systèmes et des composants standard et d’améliorer les contraintes de sécurité. Par contre, ce réseau n’est pas compatible pour des applications de fortes puissances nécessitant de forts courants et induisant ainsi de fortes pertes dans le système.

EXEMPLE D’UN RESEAU DE BORD AUTOMOBILE

Le réseau de bord automobile (RBA) sert à alimenter les fonctions nécessaires à la conduite et à la sécurité comportant le tableau de bord et toutes les autres fonctions de divertissement et de confort. Le convertisseur alimentant ce réseau de bord doit répondre à certaines contraintes fortes en termes de densité de puissance sous faible tension [EmLR08](la plupart des fonctions conventionnelles sont alimentées sous 14V) Ce réseau est caractérisé par de fortes variations de la demande en puissance, selon les besoins des utilisateurs (charges alimentées dépendantes des usages), d’autres fonctions sont alimentées en continu avec une forte criticité pour la sécurité et le bon fonctionnement des passagers. Les systèmes alimentés par ce réseau de bord se situent généralement dans le compartiment habitacle, parmi les fonctions qu’on peut citer :
– Instrumentation du tableau de bord
– Eclairage partie habitacle
– Sièges électriques
– Vitres électriques
– Système audio et vidéo
– Ventilation
– …….etc .

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Table des matières

Introduction Générale
I. Chapitre I : Electrification véhicules ; Apport des convertisseurs multicellulaires
1.1 Introduction
1.2 Contraintes liées au domaine des transports et besoins d’électrification
1.2.1 Systèmes de puissance embarqués automobiles
1.2.2 Architectures du réseau électrique embarqué
1.2.3 Exemple d’un réseau de bord automobile
1.2.4 Exemple de la direction assistée électrique
1.3 Conception des systèmes mécatroniques
1.3.1 Chaîne mécatronique type
1.3.2 Définitions liées au processus de conception mécatronique
1.3.3 Besoins en termes de méthodologies de conception de systèmes d’actionnement mécatroniques embarques
1.4 Conception des convertisseurs statiques embarqués
1.4.1 Approche de conception par simulation
1.4.2 Approche de conception par optimisation
1.5 Topologies de convertisseurs statiques
1.5.1 Structures de conversion DC-DC
1.5.2 Les convertisseurs multicellulaires
1.5.3 Le convertisseur Buck entrelacé
1.6 Conclusion
II. Chapitre II : Conception par optimisation sous contraintes multi-physiques de convertisseurs statiques multicellulaires
2.1 Introduction
2.2 Méthodologie de conception par optimisation
2.2.1 Présentation de la démarche d’optimisation
2.2.2 Modélisation en vue du pré-dimensionnement multi-niveau de convertisseurs statiques
2.2.3 Algorithmes d’optimisation
2.3 Adaptation de la méthodologie de pré-dimensionnement
2.3.1 Support de l’étude : convertisseur Buck entrelacé
2.3.2 Modélisation multi-physique des contraintes considérées
2.4 Intégration dans l’optimisation
2.5 Résultats de pré-dimensionnement par optimisation
2.5.1 Résultats d’optimisation mono-objectif du volume sous contraintes électriques, thermiques et de rendement
2.5.2 Résultats d’optimisation sous contrainte de compatibilité électromagnétique (CEM)
2.5.3 Résultats d’optimisation multi-objectif du volume et du rendement
2.5.4 Résultats d’optimisation avec la reconfiguration du convertisseur
2.6 Conclusion
III. Chapitre III : Fiabilisation par conception de convertisseurs multicellulaires embarqués
3.1 Introduction
3.2 Définitions et métriques liées à la fiabilité
3.3 Fiabilité d’un convertisseur de puissance
3.3.1 Contraintes physiques et mécanismes de défaillance
3.4 Méthodologies d’estimation de la fiabilité prévisionnelle
3.4.1 Recueils de fiabilité
3.4.2 Méthode basée sur les tests accélérés
3.4.3 Comparaison des méthodes d’estimation de la fiabilité
3.5 Intégration de la fiabilité dans une méthodologie de conception
3.5.1 Cahier des charges
3.5.2 Profils de missions
3.5.3 Modèles électrothermiques
3.5.4 Comptage des cycles/Transposition des profil de mission
3.5.5 Synthèse des étapes d’évaluation de la fiabilité
3.6 Résultats d’évaluation de la fiabilité
3.6.1 Fiabilité selon les données des tests accélérés
3.6.2 Fiabilité selon un recueil
3.6.3 Intégration de la fiabilité du convertisseur dans la méthodologie de conception par optimisation
3.7 Conclusion
Conclusion

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