Depuis 1980, Madagascar comme la plupart des pays en développement, a été marqué par les effets du désengagement de l’Etat central. Dans le cadre de sa politique de réforme administrative, la décentralisation a été une préoccupation pour les gouvernements successifs. La constitution votée en 2010 affirme dans son préambule que : « La mise en œuvre de la décentralisation effective, par l’octroi de la plus large autonomie aux collectivités décentralisées tant au niveau des compétences que des moyens financiers » est une des conditions à satisfaire pour l’épanouissement de la personnalité et l’identité de tout Malagasy. La décentralisation, contribue ainsi, à accorder aux Collectivités Territoriales Décentralisées une autonomie de décision et de gestion dans des domaines qui leurs sont réservés. Plus particulièrement, les services sociaux de bases, tels que la santé, l’éducation et l’eau potable, constituent des éléments essentiels de développement à gérer.
D’après le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) en 1991, le principal objectif du développement humain « est d’élargir la gamme des choix offerts à la population, qui permettent de rendre le développement plus démocratique et plus participatif. Ces choix doivent comprendre des possibilités d’accéder au revenu et à l’emploi, à l’éducation et aux soins de santé, et à un environnement propre ne présentant pas de danger… ».
HARRIBEY confirme ce point de vue en affirmant que « L’indicateur IDH alternatif au PIB, en donnant beaucoup d’importance à l’éducation et la santé, revalorise également le rôle des services publics dans le développement. Les services publics de santé et d’éducation contribuent au développement bien au-delà de la dépense monétaire effectuée. Pour prendre une grille de lecture classique, ces services publics produisent en abondance des valeurs d’usages qui contribuent à l’augmentation des indicateurs sociaux» . De même, pour SMITH, l’eau a une valeur d’usage très élevé et une valeur d’échange quasi-nulle, tandis que le diamant a des propriétés inverses . Les services d’éducation et de santé sont aujourd’hui comme l’eau du temps de SMITH, très utile socialement, mais sous-estimés socialement car non rentable. Aussi, LE MASNE partage le même point de vue que les deux auteurs précédents en disantque « les dépenses de consommation sociale sont productives de façon indirecte, car elles permettent de diminuer le coût de la force de travail. Les dépenses d’éducation et une partie des dépenses de santé ont un effet favorable sur le taux de profit en permettant aux entreprises de trouver à des prix convenables des salariés formés et en bonne santé. » .
CADRE THEORIQUE DU SYSTEME D’INFORMATIONS APPLIQUE AU DEVELOPPEMENT LOCAL
Les théories qui vont être exposées dans cette sous partie seront présentées de façon déductive en commençant par la théorie générale de l’approche systémique, puis la théorie du système d’information dans un contexte décisionnel afin d’aboutir au SIG (système d’information géographique) et l’aide à la décision.
Fondements théoriques de l’approche systémique
Fondateurs de l’approche systémique
On distingue trois fondateurs: NEWMAN avec sa théorie des jeux, Norbert WIENER qui parle de la cybernétique et SHANNON et WEATHER avec leur théorie de l’information.
Théorie des jeux de NEWMAN4 (1947)
Elle concerne les situations dans lesquelles plusieurs personnes ont à prendre des décisions dont dépend un résultat qui les concerne. On dit qu’il s’agit d’un problème de jeu lorsque sa difficulté est particulièrement liée à la présence de plusieurs centres de décision. Dans une telle situation, il y a la place pour deux facteurs essentiels, la coopération et la lutte qui sont fonctions des intérêts des joueurs. On peut distinguer trois classes de jeux, selon le rôle que jouent la coopération et la lutte. La première est le jeu de coopération à l’état pur. Tous les joueurs ont des intérêts concordant de sorte qu’ils forment une coalition se comportant comme un joueur unique. Le problème de l’agrégation des préférences individuelles éclaire celui de la formation des alliances. La deuxième est le jeu de lutte à l’état pur. Aucune possibilité de coopération n’existe entre les joueurs. Ces jeux sont des duels ou des jeux à deux joueurs. La théorie du duel cherche à mettre en évidence un ou plusieurs résultats privilégiés selon certains points de vue pour l’un ou l’autre joueur. La troisième est le jeu de lutte et de coopération. Des intérêts concordant et divergent se rencontrent simultanément. L’étude de ce modèle selon la théorie des jeux, peut avoir pour objet, soit de guider les joueurs dans leur manière de jouer effectivement le jeu, soit de les aider à atteindre, par marchandage ou arbitrage, une solution de compromis qui tienne compte de leur moyens d’action et de leurs intérêts respectifs, soit enfin d’expliquer l’évolution d’une situation concrète par référence à des principes unificateurs d’une portée plus générale.
Cybernétique de Norbert WIENER5 (1948)
Elle s’inscrit dans le cadre de l’étude des machines du troisième genre, qui est celui du traitement de l’information. L’objet de la cybernétique est d’ordre abstrait. Elle s’intéresse sur la structure logique de fonctionnement d’un système opérant sur l’information. En d’autres termes, la cybernétique est l’étude des systèmes considérés sous l’angle de la commande et de la communication. L’étude d’un système consiste alors à rechercher les relations traditionnelles qui existent entre les variables d’entrée et de sortie, c’est-à-dire établir un modèle mathématique du système.
Théorie de l’information de SHANNON et WEATHER6 (1949)
D’une façon plus précise, c’est une théorie statistique de la communication. L’étude porte d’une part sur l’information proprement dite (quantité d’information, entropie), et d’autre part, sur les propriétés des canaux capacités), et enfin, les relations qui existent entre l’information à transmettre et le canal employé en vue d’une utilisation optimale. La théorie de l’information consiste à étudier les propriétés d’une liaison informationnelle, notamment, l’efficacité et la redondance des codes, la fiabilité d’un codage en présence de bruit et la vitesse de transmission d’un message.
Théorie générale des systèmes
Pour mieux comprendre la théorie générale des systèmes, une brève description et un étalage de définitions venant de différents auteurs s’avèrent nécessaire.
Description d’un système
Pour mieux comprendre, voyons d’abord quelques définitions d’un système: BERTALANFY (1991)précise une première définition d’un système comme « un ensemble d’éléments en interaction ». Il propose d’autres définitions du système. La plus achevée est celle qui définit un système « comme un complexe d’éléments en interaction ». Pour ROSNAY (1975), la définition la plus complète est la suivante : « un système est un ensemble d’éléments en interaction dynamique, organisé en fonction d’un but». De son côté, MORIN définit le système comme une « unité globale organisée d’interrelations entre éléments, actions ou individus ». Tandis que WALLISER (1977) définit un système comme « une entité relativement individualisable, qui se détache de son contexte ou de son milieu tout en procédant à des échanges avec son environnement ».
En outre, un système est composé de frontière qui l’isole de son environnement ; d’éléments qui peuvent être identifiés, dénombrés et classés ; de réseau de transport et de communication qui véhicule soit des matières solides, liquides ou gazeuses, soit de l’énergie, soit des informations et des réservoirs dans lesquels sont stockées de la matière, de l’énergie ou de l’information. En ce qui concerne son aspect fonctionnel, il comporte des flux de nature diverses ; des centre de décision qui reçoivent les informations et les transforment en actions ; des boucles de rétroactions qui ont pour objet d’informer les décideurs et des délais qui permettent de procéder aux ajustements dans le temps nécessaire à la bonne marche du système. En outre, un système peut être ouvert quand il pratique des échanges avec l’environnement, ou fermé lorsqu’il est entièrement replié sur lui-même.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I: MATERIELS ET METHODES
1.1. CADRE THEORIQUE DU SYSTEME D’INFORMATIONS APPLIQUE DEVELOPPEMENT LOCAL
1.2. MATERIELS
1.3. DEMARCHE METHODOLOGIQUE
PARTIE II: RESULTATS D’IDENTIFICATION, DE HIERARCHISATION ET DE PLANIFICATION
2.1. LA BASE DE DONNEES REALISEE
2.2. IDENTIFICATION DES BESOINS
2.3. HIERARCHISATION DES BESOINS
PARTIE III : DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
3.1. DISCUSSIONS
3.2. RECOMMANDATIONS
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE