Elaboration du miel à partir du nectar
La transformation du nectar en miel commence dans le jabot de la butineuse. En effet, c’est dans le tube digestif que s’amorce la longue conversion : des ferments ou enzymes agissent sur le nectar. Le saccharose du nectar, sous l’action de l’invertase, se transforme en glucose, fructose, maltose et autres sucres. Les modifications physico-chimiques se poursuivent dès l’arrivée à la ruche. En effet, la butineuse transfère alors sa récolte à des abeilles ouvrières d’intérieur qui vont, par régurgitations successives d’une abeille à une autre, compléter et terminer la transformation commencée, avant d’aller dégorger ce liquide dans les alvéoles de cires disponibles. D’individu à individu, la teneur en eau s’abaisse et le liquide s’enrichit de sucs gastriques et de substances salivaires : invertase, diastase et glucose-oxydase. Simultanément, d’autres sucres qui n’existaient pas au départ comme l’erlose et la raffinose, sont synthétisés. Sucée et étalée plusieurs fois, la solution sucrée va alors subir une nouvelle concentration par évaporation qui s’effectue sous la double influence de la chaleur régnant dans la ruche et de la ventilation assurée par les abeilles ventileuses qui créent, par un mouvement rapide de leurs ailes, un puissant courant d’air ascendant dans la ruche. En moins de cinq jours, le miel passe de 50 % à un peu moins de 18 % d’eau pour 80 % de sucre (Clément H, 2002). Une fois remplie de miel, l’alvéole est obsturée par un opercule de cire qui permet de le garder dans de bonnes conditions. L’évaporation de l’excès d’eau et la concentration en sucre sont donc les deux phases essentielles de la fabrication du miel. La colonie dispose donc d’un aliment hautement énergétique, stable, de longue conservation et peu sensible aux fermentations (Marchenay P et Bérard L, 2007).
Principales différences entre miels de nectar et de miellat
En fonction de l’origine de la matière première végétale, les miels peuvent être classés en deux catégories : les miels de fleurs ou miels de nectar et les miels de miellat (Décret n°2003-587, 2003). La dénomination « miel de fleurs » ou « miel de nectar » signifie que le miel est obtenu à partir du nectar ; sécrétion aqueuse, sucrée et aromatique produite par des glandes nectarifères situées généralement sur les fleurs (nectaires floraux) de plantes dites mellifères. A côté de cela, il peut exister, aussi, des glandes nectarifères extraflorales situées dans les autres parties de la plante comme les cotylédons, les troncs, les feuilles, les stipules, les bractées et les pétioles (Maurizio, 1975a).
Pollen
L’appareil sexuel mâle comprend une ou plusieurs étamines, chacune étant constituée de deux parties, le filet et l’anthère qui contient les grains de pollen. Les grains de pollen représentent les gamètes mâles chez les plantes supérieures. L’ornementation de la paroi pollinique du grain de pollen est caractéristique du mode de pollinisation de la plante : lorsque la pollinisation est entomophile, les grains sont le plus souvent hérissés d’épines et le manteau pollinique est très collant ce qui favorise leur fixation les uns sur les autres et sur le corps de l’abeille (Pham-Délègue M, 1999). En moyenne, on trouve dans un grain de pollen : 20% de protides dont 50% sont des acides aminés indispensables, 5% de lipides, 36% de glucides, 11% d’eau et 3% de sels minéraux (K, Mg, Ca, Fe, Cb…). On trouve également de nombreux pigments (caroténoïdes, rutine) et des vitamines des groupes B, C, D, E, et A. Prélevé sur les fleurs et stocké en périphérie du nid, le pollen subit une lactofermentation qui améliore sa digestibilité et sa conservation. Il représente l’unique source de protéines de l’abeille (un quart de sa composition). Il est indispensable au bon développement des glandes salivaires des ouvrières et à la ponte de la reine. Une colonie consomme 35 à 40 kg de pollen par an (les apports énergétiques de 100 g de pollen correspondent à 500 g de bœuf ou à 7 œufs) (Mallick A, 2013). Suivant l’origine des fleurs butinées, la couleur des pelotes de pollen peut être très variée. Souvent jaunes, elles peuvent aussi être blanches, oranges, grises, brunes, noires et même bleues ou vertes. Lorsque l’abeille visite des fleurs, elle gratte vigoureusement leurs anthères avec ses pattes de devant et son corps velu se charge de pollen. De plus, au niveau de leurs pattes postérieures, les abeilles sont dotées de brosses spécialement adaptées à la récolte du pollen. Ce qui permet, après façonnement par addition de sécrétions salivaires, de nectar et de miel, de constituer des petites masses ovoïdes de quelques millimètres de diamètre appelées des pelotes. Le pollen ramassé représente 10 à 30 mg par voyage, travail qui peut être réalisé en dix minutes (Dr Dubois, 1987 et Le Conte Y, 2002).
Gelée royale
La gelée royale est la substance la plus élaborée de la ruche. Elle est donnée pour l’alimentation des larves pendant les trois premiers jours, puis uniquement aux futures reines. Elle correspond à du pollen prédigéré : sa composition comprend deux tiers d’eau, des glucides et protides à hauteur de 14 % chacun, des lipides, des vitamines et divers éléments (oligoéléments, substances antimicrobiennes et antibiotiques, …). Cette alimentation particulière permet la croissance extrêmement rapide des larves (poids initial multiplié par 1800 en cinq jours). La production de gelée royale pour le commerce est une technique très complexe, basée sur l’élevage de reines.
Propolis
La propolis est un mélange essentiellement composé de résines, produites par les bourgeons de certaines plantes (bouleaux, ormes, saules, chênes, frênes, …), de cire, d’huiles essentielles et de pollen. La butineuse transporte les résines dans les corbeilles à pollen et l’utilise directement une fois arrivée à la ruche pour fabriquer la propolis. Cette matière, malléable à chaud, plastique et très collante qui durcit et devient cassante au froid, est utilisée pour réparer les fissures et combler les interstices de la ruche (protections contre l’humidité et le développement de moisissures). Son effet bactéricide et fongicide est utilisé pour désinfecter les alvéoles avant le dépôt des œufs, du miel ou du pollen.
Cire
Synthétisée par les glandes cirières à partir de nectar ou de miel, la cire est utilisée pour confectionner les rayons et alvéoles de la ruche.
Miellat
Il s’agit d’un liquide épais et visqueux constitué par les excréments liquides des Homoptères (psylles, cochenilles et surtout pucerons). Ces insectes piqueurs perforent les tissus végétaux avec leurs pièces buccales pour prélever les éléments azotés de la sève, et rejettent par leurs anus, des gouttelettes sucrées et riches en acides aminés, le miellat. Il est plus dense en sucre que le nectar, plus riche en azote, en acides organiques, en minéraux et sucres complexes (comme la mélezitose ou les maltoses) (Clément H, 2002). Le miellat est récolté par les abeilles en complément ou en remplacement du nectar afin de produire un miel plutôt sombre, moins humide que le miel de nectar. Toutefois, la récolte du miellat par les abeilles est très aléatoire et dépend de nombreux facteurs climatiques notamment. De plus, tous les miellats ne conviennent pas aux abeilles (PhamDélègue M, 1999 et Clément H, 2002).
PLANTES MELLIFERES
Définition
D’une façon générale, on considère comme mellifère toutes les plantes à fleurs qui présentent un intérêt pour les abeilles, qui leur fournissent du nectar, du pollen, de la propolis, du miellat ou plusieurs de ces produits (Minh-Ha P, 1999). Selon Rabiet (1984) les plantes mellifères sont classées en trois catégories : Les plantes mixtes : sont celles sur lesquelles les abeilles butinent nectar et pollen à la fois, c’est le cas de la majorité des arbres fruitiers. Les plantes nectarifères : sont celles qui produisent du nectar grâce à des organes spéciaux, les nectaires. Les plantes polliniféres : ce sont les plantes que les abeilles butinent uniquement pour le pollen. Et enfin, les plantes mellifères les plus importantes sont celles qui ont une productivité nectarifère élevée et régulière, qui existe en vastes peuplements et qui donnent un miel de très bonne qualité (Louveaux, 1980). Le nectar et le pollen proviennent de la fleur qui est l’organe de la reproduction sexuée. La morphologie de la fleur est ainsi notamment utilisée pour la caractérisation et l’identification des espèces et des familles de plantes. Une fleur est formée en quatre parties distinctes : les Sépales, les pétales, les étamines (composées de filet et d’anthère d’où sortent les grains de pollen) et le gynécée constitué du stigmate .
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : APICULTURE AU SENEGAL
1. Zones apicoles au Sénégal
2. Abeilles du Sénégal
3. Types d’apicultures au Sénégal
3.1. Apiculture traditionnelle
3.2. Apiculture moderne au Sénégal
4. Produits de la Ruche
4.1. Miel
4.1.1. Elaboration du miel à partir du nectar
4.1.2. Principales différences entre miels de nectar et de miellat
4.2. Pollen
4.3. Gelée royale
4.4. Propolis
4.5. Cire
4.6. Miellat
CHAPITRE II : PLANTES MELLIFERES
1. Définition
2. Relation entre les abeilles et les plantes à fleurs
3. Etudes réalisées sur les miels du Sénégal et dans les autres pays d’Afrique
de l’ouest
4. Plantes mellifères répertoriées au Sénégal
CHAPITRE III : PRESENTATION DE LA REGION DE TAMBACOUNDA
1. Réseau hydrographique
2. Pluviométrie
3. Végétation
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL D’ENQUETE
CHAPITRE I : MATERIEL D’ETUDE
1.Le Matériel
2.Cadre d’étude
CHAPITRE II : METHODE D’ETUDE
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION
1. Résultats de l’enquête et conduite apicole
1.1. Résultats de l’enquête
1.1.1. Répartition des acteurs en fonction de la localité enquête
1.1.2. Répartition des acteurs en fonction du sexe
1.1.3. Répartition des acteurs en fonction de l’âge
1.1.4. Répartition des acteurs en fonction des activités associées
1.1.5. Répartition des acteurs en fonction de l’ancienneté
1.2. Conduite apicole
1.2.1. Répartition selon le type d’apiculture
1.2.2. Peuplement des ruches
1.2.3. Période de placement des ruches
1.2.4. Nombre de récoltes par an et par périodes
1.2.5. Extraction du miel
1.2.6. Plantes butinées par les abeilles
1.2.7. Répartition des plantes melliféres en fonction de la valeur apicole
1.2.8. Répartition des plantes mellifères en fonction du type biologique
1.2.9. Matrice FFOM du secteur apicole
2. Discussion
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
WEBOGRAPHIE
ANNEXES