Possédant la plus haute priorité de conservation pour les primates dans le monde, la grande île a à son actif 15 genres de lémuriens composés de 97 espèces et 104 taxa qui sont toutes endémiques, dont 91% d’entre sont menacés (réf. Catégorisation de l’UICN). Les lémuriens de Madagascar suscitent beaucoup d’intérêt ; la production de l’ouvrage « Lemurs of Madagascar » qui en est déjà à sa troisième édition en témoigne.
Il a été montré que l’extinction des primates est une réalité et ce phénomène se poursuivra si aucune décision n’est prise pour leur conservation, en tenant compte des menaces qui pèsent sur ces derniers. Des évaluations sont réalisées à partir de compilations de résultats de recherches et malheureusement des connaissances précieuses restent dispersées et inaccessibles. Actuellement, il n’y a pas de base de données facilement disponible sur laquelle on peut récupérer des données primaires pour les lémuriens. Se rapportant à ce qu’à mentionner Daniel KETTIGER sur le débat démocratique qui doit pouvoir s’appuyer sur de bonnes bases en matière d’information et de décisions. Pour être efficace et efficiente, la mise en œuvre des objectifs politiques a elle aussi besoin de se référer à des données et des informations complètes et fiables. Les données environnementales font partie intégrante de ces bases (KETTIGER, 2010).
GENERALITES
Notion systémique de l’information
Actuellement, les gestionnaires de ressources naturelles et les différents acteurs concernés par l’environnement sont amenés dans leurs prises de décisions à prendre en compte une multitude de paramètres après constatation. L’efficacité d’une politique environnementale dépend de la présence et de la disponibilité des informations de qualité et surtout l’existence d’outil d’expertise auprès du décideur.
Etat de connaissance sur l’information
Le Petit Larousse définit ce terme à la fois comme « l’action d’informer » ou le « fait de s’informer », voire un « renseignement obtenu de quelqu’un sur quelqu’un ou quelque chose – Nouvelle communiquée par une agence de presse, un journal, la radio, la télévision. » Pour les informaticiens, toujours selon le Petit Larousse, il s’agit d’un « élément de connaissance susceptible d’être codé pour être conservé, traité ou communiqué ».
Pour l’opinion générale, le terme d’information se rapporte donc à la fois :
− au processus de collecte d’information (le fait de s’informer) ou de diffusion d’information (l’action d’informer) ;
− à la démarche que celui-ci nécessite (pour s’informer, ou encore répondre àune question que l’on se pose ou autres) ;
− aux résultats auxquels il aboutit c’est-à-dire des données ou des faits que l’on a obtenus comme réponse.
L’information est, selon J. VAN GIGCH, la portion d’un stimulus initial qui est retenue comme connaissance (VAN GIGCH, 1987). L’ISO 5127 introduit la notion de « signification », au-delà de la notion de sélection introduite par J. VAN GIGCH en définissant l’information comme la « signification que l’homme attribue à des données à l’aide de conventions employées pour les représenter » (AFNOR, 1981). Ainsi, la création d’information nécessite une sélection et une interprétation d’un ensemble de données. Pour qu’une donnée puisse être considérée comme information, il faut donc qu’elle soit lue par un individu, et surtout qu’elle soit comprise.
Il s’avère que trois critères donnent valeur à une information (LE MOIGNE, 1973) :
− elle doit contribuer à réduire l’incertitude dans laquelle se trouve le décideur ;
− elle doit affecter effectivement la ou les décisions considérées ;
− elle doit modifier de façon sensible les conséquences d’une décision.
Information Environnementale
Définition
Si elle est fréquemment employée, l’expression « information environnementale » ou IE est rarement définie. Le terme anglais « environmental information », introduit par la Convention de Aarhus (UNECE, 1998), est traduit dans la version française par « information sur l’environnement » et est défini comme « toute information disponible sous forme écrite, visuelle, orale ou électronique ou sous toute autre forme matérielle, et portant sur :
− L’état d’éléments de l’environnement tels que l’air, l’atmosphère, l’eau, le sol, la terre, le paysage, la diversité biologique et l’interaction entre ces éléments ;
− Des facteurs qui ont des incidences sur l’environnement (substances, énergie, bruit et rayonnements), activités ou mesures, y compris mesures administratives, des accords relatifs à l’environnement, des politiques, plans et programmes qui ont ou risquent d’avoir des incidences sur les éléments de l’environnement et l’analyse coût/avantage et les autres analyses et hypothèses économiques utilisées dans les processus décisionnels en matière d’environnement ;
− L’état de santé de l’homme, sa sécurité et ses conditions de vie ainsi que l’état des sites culturels et des constructions dans la mesure où ils sont, ou risque d’être affectés, par l’état des éléments de l’environnement. » .
Pour qu’elle soit accessible, il faut cependant que le document soit finalisé. Un document est considéré comme inachevé, et donc non accessible, s’il fait encore l’objet de modifications, et que son auteur ne le considère pas comme achevé. Cependant une base de données mise à jour régulièrement est considérée à chaque mise à jour comme finalisé. De même un document est jugé finalisé, même s’il peut faire l’objet de versions successives.
L’information environnementale doit être détenue, reçue ou établie par un service de l’Etat ou d’une collectivité ou par un organisme privé ayant une mission de service public liée à l’environnement comme l’Office National pour l’Environnement (ONE) dans le cas de Madagascar. Le fait que le document ne soit pas créé par un service précis ne permet pas d’en refuser l’accès. Cependant, certaines de ces informations sont exclues du droit d’accès, principalement parce qu’elles sont protégées par des secrets légaux. Un très grand nombre d’informations publiques relève donc du champ des informations environnementales.
Apports des informations environnementales dans la gestion de ressources naturelles
L’accès à l’information environnementale a été créé pour favoriser une plus grande sensibilisation aux questions d’environnement, et une participation plus efficace du public à la prise de décision en matière d’environnement afin de promouvoir l’amélioration de l’environnement : c’est avant tout un outil au service de la démocratie et de l’environnement.
En matière de gestion des ressources naturelles, les avantages de l’accès aux informations environnementales sont les suivantes :
Informations environnementales comme outil de prise de décision
La plupart du temps, les décideurs sont soumis aux contraintes-temps dans leurs choix, alors que chaque décision exige la prise en compte d’un large éventail de paramètres de différentes natures les uns plus complexes que d’autres. Pour prendre des décisions efficaces, les décideurs doivent disposer d’un maximum d’informations mais pas n’importe lequel : des informations de qualité provenant de sources fiables.
Analyse en temps réel d’une situation
Suite à la diffusion d’informations, le décideur peut suivre l’évolution d’une situation donnée et prendre les décisions d’urgence adaptées si nécessaire. Une décision est potentiellement meilleure dès lors qu’elle s’appuie sur un maximum d’informations.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : GENERALITES
Chapitre I : Notion systémique de l’information
Chapitre II : Etat des lieux d’une élaboration d’IE : Manuel Opérationnel
PARTIE II : METHODOLOGIE ET ANALYSE
Chapitre I : Etude de cas : le projet de création de l’Atlas des lémuriens de Madagascar
Chapitre II : Diagnostique Analytique de l’élaboration des Informations Environnementales
PARTIE III : RECOMMANDATIONS et PERSPECTIVES
CONCLUSION
ANNEXES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
GLOSSAIRE