Efficacite du ciblage des pauvres dans les transferts d’argent a travers des travaux a HIMO

La majorité de la population malgache, soit près de 70 à 75%, sont qualifiées de pauvres (PNUD, 2010 ; INSTAT, 2011). Cette pauvreté, n’est pas seulement monétaire mais concerne aussi l’alimentation, la santé, l’éducation, le logement, etc. Le partage inéquitable du revenu national aggrave davantage la situation en agrandissant le fossé entre la classe riche et celle pauvre. Une telle situation engendre naturellement un climat d’insécurité, voire une explosion sociale. Pour les prévenir, la protection sociale en tant que filet de sécurité est indispensable. Sa mise en place permet d’amortir les chocs, tels que la situation de crise, catastrophes naturelles,… à l’égard des vulnérables. Elle couvre l’assurance sociale, les transferts sociaux et les normes minimales du travail »(OCDE, 2009). Les transferts sociaux ou « assistance sociale », par rapport aux deux autres, ont une vocation particulière car ils sont destinés aux plus pauvres, de façon non contributive. Par ailleurs, un bon nombre d’ouvrages atteste l’efficacité des politiques ciblées dans la lutte contre la pauvreté, par rapport à l’approche universelle, sans ciblage (LAVALLEE et al., 2009 ; GROSH et al., 2008). Ce précepte se fonde sur le fait que pour lutter efficacement contre la pauvreté, et dans le souci de l’efficience des ressources allouées, il importe de concentrer les efforts sur les pauvres et de ramener ces derniers au-dessus du seuil de pauvreté (CHERRIER, 2010). Multiples sont les méthodes de ciblage, lesquelles peuvent être classées globalement en méthode non-sélective ou auto ciblage et méthode sélective basée sur des critères d’éligibilité (LAVALLEE et al., 2009). A Madagascar, nombreux sont les programmes et projets de transferts sociaux, procédant par le ciblage de leurs bénéficiaires. A titre indicatif, la composante « protection sociale » du Fonds de Développement local (FDL), le projet « Sécurité alimentaire et nutrition élargie » (SECALINE) financé conjointement par le Programme Alimentaire Mondial (PAM) et la Banque Mondiale (BM), les travaux de Cooperative for Assistance and Relief Everywhere (CARE) pour l’approvisionnement en eau et l’assainissement dans les zones désavantagées, en sont des exemples (ANDRIANJAKA et MILAZZO, 2008 Quant au Fonds d’Intervention pour le Développement (FID), à travers le projet Sécurité alimentaire et reconstruction (EFSRP) qu’il gère, le transfert social réalisé dans la Composante Sécurité Alimentaire, est mis en œuvre sous forme d’argent contre travail (ACT), ciblant les personnes vulnérables et pauvres dans les zones où sévit l’insécurité alimentaire. Ces travaux temporaires sont organisés en Travaux à Haute Intensité de Main d’Œuvre (HIMO). Les bénéficiaires, censés être les plus pauvres et les plus vulnérables sont triés à partir de la liste-mère d’auto-ciblage, sur la base de différents critères.

MATERIELS ET METHODES

Justification du choix de la zone d’étude

La zone d’étude a été déterminée de façon à contenir environ 500 ménages et à être similaire aux zones d’intervention de composante Sécurité Alimentaire de l’EFSRP. Ainsi, parmi la liste des zones en insécurité alimentaire établie par le cluster sécurité alimentaire (FAO/PAM, SAP, Unicef, ROR/SIRSA), à partir d’enquêtes et évaluations au niveau national et régional, le Fokontany (FKT) d’Ankasina a été choisi. Précisément, il s’agit d’une partie du secteur IV et de l’intégralité du secteur III du FKT d’Ankasina, de la Commune Urbaine d’Antananarivo – District Antananarivo IV – Région Analamanga (Cf. photo n°1). Elle se trouve entre 18°89 et 18°90 latitude Sud et entre 47°50 et 47°51 Longitude Est (Google earth, 2011).

Matériels

Population étudiée

L’étude a porté sur l’ensemble des ménages se trouvant dans la zone d’étude délimitée ci-dessus. Celle-ci comprend 415 ménages (EPM Ankasina, 2011) touchés par le sous-projet d’évaluation. La présence de 94 ménages se trouvant hors de cette zone d’étude mais touchés par le sous-projet, a obligé la prise en compte de ces derniers durant l’étude, ramenant ainsi la population étudiée à 509 ménages.

Projet EFSRP – Composante Sécurité Alimentaire (SA) et Documents de Projet

Dans cette investigation, les sous-projets de la Composante SA/EFSRP (Cf. Annexe I) ont été répliqués dans la zone d’étude, à titre de sous-projet d’évaluation. Les documents de Projet ont servi de référence quant au déroulement de cette évaluation. En général, un sous-projet de cette composante comprend :
– le choix de la zone d’intervention,
– la phase d’initiation ou de sensibilisation de la communauté cible,
– le ciblage des bénéficiaires,
– la prise en main, au commencement du chantier,
– l’exécution, et
– l’évaluation.
Comme l’effectif des bénéficiaires est généralement limité à 150, le FID a procédé par trois étapes pour les sélectionner :
– (i) le ciblage géographique ou l’identification de la zone d’intervention,
– (ii) l’auto-ciblage, par lequel les intéressés au projet s’inscrivent personnellement, et
– (iii) le ciblage par score approchant le niveau de vie.
Dans ce processus de ciblage, le FID a mis en place un Comité de Ciblage (CC) composé des autorités locales (administratives, religieuses, éducatives,…), et des opérateurs économiques locaux. Ce comité est constitué lors de l’Assemblée Générale de la Communauté cible, pendant la phase d’initiation, pour effectuer entre autres l’auto-ciblage et le ciblage par score. Les membres du Comité ont reçu des formations préalables relatives à leur mission et à l’utilisation des outils de ciblage.

Ces critères ont impliqué des questions auxquelles les intéressés au projet doivent répondre (Cf. Annexe V). Les questions ont été traduites en langue locale, laquelle est utilisée par le CC pour poser les questions lors de l’enregistrement. Une fois l’échéance de l’inscription atteinte, le CC a arrêté la liste des inscrits et a procédé au remplissage de la grille de notation. Chaque critère est noté en fonction des réponses du déclarant. C’est la transcription des notes. Puis, la somme de ces notes a constitué la note du déclarant, note supposant refléter son niveau de vie. Plus la note est élevée, plus le déclarant est pauvre et a plus de chance de bénéficier du programme. En principe, les 150 déclarants ayant la note la plus élevée sont retenus. Notons que lors du rangement, le CC a utilisé la liste-mère manuscrite, constituée par les listes des hommes et des femmes inscrits, et a relevé successivement les individus associés à la note maximale.

Démarches communes aux deux hypothèses

Recherche bibliographique
Dans un premier temps, la méthodologie globale a consisté en une recherche bibliographique axée successivement sur les thèmes touchant la pauvreté et la vulnérabilité, le ciblage de pauvres, et la méthodologie d’évaluation de l’efficacité du ciblage. Les ouvrages récents, notamment ceux publiés dans les 10 dernières années ont été priorisés. Toutefois, des ouvrages anciens, jugés contenir des éléments de base, théoriques n’ont pas pu être négligés.

Comparaison des résultats de ciblages et des données de l’EPM
Dans un second temps, une réplication exacte des sous-projets de sécurité alimentaire, a été mise en œuvre conjointement avec le FID. En parallèle avec ceci, les résultats de l’EPM Ankasina servaient de référence. Dans le sous-projet d’évaluation, la présente étude ne s’intéresse qu’au ciblage des bénéficiaires.

Démarche de vérification de chaque hypothèse

Hypothèse 1 : « Les critères adoptés dans le système de notation sont pertinents. » 

Pour vérifier cette hypothèse, la corrélation des critères d’éligibilité avec la pauvreté a d’abord été analysée, ensuite, la commodité de l’utilisation de ces critères a été évaluée, et enfin, la fiabilité des informations issues de ces critères a été étudiée.

Sous-hypothèse 1 : « Les critères sont corrélés avec la pauvreté et la vulnérabilité. »
La vérification de cette sous-hypothèse a été réalisée suivant deux méthodes distinctes. La première a utilisé le test de χ², en tant que test d’indépendance (cf. Annexe III), qui permet d’établir la corrélation entre deux variables, dont chacun des critères et la pauvreté, puis la vulnérabilité. La seconde a porté sur des indicateurs d’efficacité de ciblage, en considérant tous les critères à la fois.

Méthode 1 : Test de χ² (« chi-deux » ou « chi carré »)
Dans cette première méthode, seules les données de l’EPM ont été prises en compte. Il s’agit de tester la corrélation de chaque critère du FID, successivement avec la variable dépense supposée refléter la pauvreté, et celle reflétant la vulnérabilité. Aussi, les questions relatives à chacun des critères et tirées de l’EPM se trouvent dans les références suivantes.

Méthode 2 : Utilisation des indicateurs d’efficacité de ciblage
Contrairement à la première méthode, cette deuxième méthode fait appel à la fois aux résultats de ciblage du FID et aux données de l’EPM. La corrélation des critères avec la pauvreté a été appréhendée à travers leur possibilité à distinguer les pauvres des non-pauvres parmi ceux qui s’étaient inscrits, et ce, en supposant qu’aucune erreur n’ait été effectuée par le CC. Pour ce faire, les candidats ont d’abord été classés automatiquement, avant de faire le calcul des indicateurs d’efficacité de ciblage à l’aide des critères .

➤ Classement automatique des candidats
Les déclarations des candidats dans la liste-mère ont été informatisées, puis conformément à ces déclarations et aux modalités dans la grille de ciblage, les notes associées à chaque critère ont été attribuées manuellement. De même, leur somme servant de note attribuée à chaque candidat a été déterminée automatiquement, et suivie du classement des 150 premiers candidats associés à une note élevée. Suite au classement automatique, on obtiendra :
– Les candidats avec une note élevée, ou ceux qui bénéficieront « théoriquement » du transfert ; et
– Les candidats avec une note plus faible, ou ceux qui « théoriquement » ne devraient pas en bénéficier.

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Table des matières

INTRODUCTION
1 MATERIELS ET METHODES
1.1 Justification du choix de la zone d’étude
1.2 Matériels
1.3 Démarches communes aux deux hypothèses
1.4 Démarche de vérification de chaque hypothèse
1.5 Limites de l’étude
1.6 Chronogramme des activités
2 RESULTATS
2.1 Pertinence des critères d’éligibilité de bénéficiaires adoptés par le FID
2.2 Efficacité et efficience de l’ensemble des étapes de ciblage du FID
3 DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
3.1 Discussions
3.2 Recommandations
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
Liste des annexes

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