EFFICACITE DES POLITIQUES DE LUTTE CONTRE L’INFLATION

LA MISE EN PLACE DE MARCHE INTER BANCAIRE DE DEVISE

                  La politique monétaire met l’accent sur l’application de mesures strictes en matière de financement monétaire et sur la rationalisation des politiques des taux d’intérêts et des réserves obligatoires, ceci dans le but de réduire l’inflation et de préserver les réserves de change. La réforme du secteur financier vise à faciliter et à encourager un régime de libre échange et de concurrence. Le gouvernement souhaite en particulier favoriser le développement des banques commerciales et autres institutions financières. Ainsi, les mesures suivantes ont été adoptées en 1994 pour réaliser ces objectifs :
▬ L’adoption des nouveaux statuts de la banque centrale, lui accordant une large autonomie dans l’application de la politique monétaire du pays ;
▬ La mise en place de la Commission de Contrôle des Banques et des Etablissements Financiers (CCBEF) ;
▬ L’installation d’un Marché Interbancaire de Devises (MID) qui est opérationnel depuis le 19 mai 1994 ;
▬ La privatisation des deux banques nationales (BFV et BTM) en cours.
Ainsi, c’est le MID qui détermine le cours du franc malgache par rapport aux autres devises étrangères. Le marché des changes est régi par convention entre les banques commerciales et la banque centrale. De ce fait, le taux de change du Franc malgache fluctue librement par l’interaction de l’offre et de la demande sur ce marché. Le mécanisme du système de MID se déroule comme suit  : les opérateurs transmettent à leurs Banques des ordres de négociations de devises (achats/vente) qui sont traités journalièrement pour être présentés à la séance de criée ; les Banques procèdent à la confrontation des ordres d’achats et de ventes aux fins d’exécution sur un cours indiqué par les clients; chaque séance de criée s’achève par la publication du cours moyen indicatif. Sur ce marché, la BCM a un rôle de participant et d’autorité de surveillance du marché. Par son rôle de participant, elle est cosignataire de la Convention de place. Et en tant qu’autorité monétaire chargée de la défense de la monnaie, de la surveillance des opérations financières, notamment des opérations avec l’étranger, et comme autorité chargée de l’application des dispositions légales et réglementaires en matière de profession bancaire, la BCM peut faire annuler, modifier ou compléter certaines dispositions de la Convention de place sus citée.
Quelques résultats ont été enregistrés : Une réduction du déficit de la balance de commerciale (81,2 millions de DTS contre 127,2 millions en 1993) par l’augmentation des exportations en volume et en valeur ; La multiplication des ouvertures des comptes en devises qui laisse transparaître le retour de la confiance vis à vis du système officiel au détriment du marché parallèle ; Une hausse notable des dépôts en devises des résidents et non résidents se chiffrant à 218 milliards contre 19,2 milliards de FMG en 1993 ; Une atténuation des problèmes de disponibilités en devises ; Une augmentation des revenus des paysans producteurs à travers la hausse du prix au producteur, et des exportateurs à travers l’augmentation des prix moyens à l’exportation. Mais, malgré les efforts engagés par le gouvernement, la situation économique du pays reste angoissante. On enregistre une très faible croissance économique ; une persistance du déficit global des finances publiques ; une accumulation de nouveaux arriérés extérieurs ; et enfin une expansion monétaire trop importante. L’offre globale est limitée par la stagnation de la production et la demande globale reste faible. Les bonnes performances des exportations n’ont pas réussi à compenser l’évolution négative des autres composantes de la demande. De même, certaines mesures prises pour la poursuite des réformes ont exercé des pressions sur les prix. La BCM n’a pas pu contrôler le taux de change aux MID. Les principales devises s’apprécient de 70% tandis que le franc malgache se déprécie de plus en plus ; le Franc Français contre 350 Fmg depuis le début de l’année 1992 est passé à une moyenne d’un peu moins de 600 Fmg en 1994 jusqu’à 860 Fmg en 1995. De plus, le taux d’inflation a connu son niveau le plus haut soit 41,6% en 1994 contre le 13,0% de 1993 à 45,1% en 199522 (la moyenne de l’indice de prix à la consommation est de : 10,1% en 1993 ; 36,9% en 1994 et 48,5% en 1995). Suivant le secteur d’activité, le déflateur du PIB a augmenté de : 28,1% dans le secteur tertiaire ; 37,2% dans le secteur secondaire et, 64,5% dans le secteur primaire. Cette forte augmentation dans le secteur primaire est due par une forte hausse du23 : prix du kilo de1993 à1994 : du paddy (de 270 Fmg à 648 Fmg) ; du manioc (de 85 Fmg à 250 Fmg) ; du maïs (de 180 Fmg à 450 Fmg) et du café (de 2000 Fmg à 8200 Fmg). Pour faire face à la flambée de prix de 1994, la BCM aurait dû remplacer l’instrument de contrôle monétaire direct par celui indirect, un peu plus flexible. Une politique monétaire restrictive est dès lors appliquée. Ce qui permet d’aboutir à : un ralentissement de l’expansion monétaire et à un taux d’intérêt réel positif (mais qui demeure encore trop élevé pour stimuler le niveau général de la demande dans l’économie en 1996) ; et une diminution du rythme de variation du prix.

UNE ELEVATION DE LA DEMANDE

                     Plusieurs facteurs ont contribué à un gonflement de la demande intérieure en 2004, mais il faut préciser que cet accroissement n’est pas dû à une amélioration de la situation des paiements extérieurs, conduisant à l’accroissement des agrégats monétaires, mais par contre dû à des facteurs exogènes. Il y a eu d’abord une accélération des activités dans le prolongement de la dynamique de l’année précédente. Ensuite, d’importantes dépenses d’investissement ont été engagées en vue de la relance économique et afin de répondre aux besoins de reconstruction. En effet, après la crise de 2002, les autorités malgaches ont décidé d’augmenter les dépenses publiques afin de poursuivre son programme de redressement et de mettre en œuvre son programme de lutte contre la pauvreté. Les dépenses d’investissement ont ainsi progressé fortement de 5% du PIB en 2002 à plus de 11% en 2004. De ce fait, l’Etat malgache devrait financer la majeure partie de ses dépenses par des ressources internes, malgré l’aide qu’elle a pu obtenir. Ce qui l’oblige à une forte création monétaire creusant la forteresse du déficit budgétaire. Pour ces deux premiers facteurs, l’élargissement de la demande a été beaucoup observé par les dérivées du pétrole, des matériaux de construction et des services. En raison de la forte hausse des prix du riz et des produits pétroliers, l’inflation a trouvé une augmentation de 22% fin septembre 2004. Par ailleurs, la détaxation de certains biens durables et bien de consommation, prenant effet à compter du mois de septembre 2003, a dopé l’importation de ces produits. Ce qui a fait gonfler de manière inhabituelle la demande d’importation, dont la valeur totale sur les quatre premiers mois, a déjà atteint celle de l’année précédente. Malencontreusement, ces besoins se sont exprimés dans un contexte où le système bancaire s’est trouvé en état de surliquidité, et où l’économie a connu une importante expansion monétaire avec une politique monétaire expansionniste, du moins au début de l’année. Mais du coté de la demande en consommation des produits agricoles, le marché ne connaît pas d’évolution très significative. Pourtant, le gouvernement a facilité l’importation de riz à bon marché. Ce qui renforce la hausse effective du niveau de la demande.

ACTION SUR LES DEPENSES

                  Les dépenses courantes de l’administration publique sont souvent considérées comme constituant la majeure partie de la charge budgétaire de l’Etat et qu’elle peut être à l’origine d’une inflation par la demande. De ce fait, la tentative de réduction de la consommation publique s’avère le moyen le plus adéquat. Ceci, parce qu’une aggravation du déficit budgétaire augmente l’inflation qui, à son tour, réduit les recettes. Celle-ci augmente à nouveau le déficit budgétaire et les conditions permissives d’une hyperinflation sont dans ce cas réunies. Ce qui incite l’Etat malgache à faire un désengagement massif et une privatisation foudroyante durant la fin des années 90. L’objectif de cette privatisation est d’augmenter les recettes publiques. Ainsi, la privatisation des entreprises d’Etat a pour objectif d’élaguer les entreprises qui pèsent sur le budget de l’Etat par leurs déficits chroniques, ou bien de réaliser l’actif pour diminuer l’endettement pour les entreprises rentables. Le fait le plus marquant est la privatisation des deux banques d’Etat : la BFV et la BTM. Par contre, « les indicateurs des finances publiques de Madagascar montrent un renforcement du rôle de l’Etat notamment au niveau des dépenses publiques. La dernière décennie a vu Madagascar faire un effort important pour le financement des dépenses publiques. Ainsi, le niveau des dépenses totales hors intérêts de la dette de Madagascar a augmenté à un rythme moyen et régulier de 17% aussi bien pour la période 1997-2001 que celle de 2003 et les années suivantes. Pour les deux périodes, le montant des dépenses totales programmées représente plus de 20% du PIB au prix courant. Il convient de préciser que les réalisations sont moindres par rapport aux dépenses exécutées. Malgré cette forte évolution, le niveau du déficit budgétaire a été maintenu à un niveau permettant d’éviter les pressions inflationnistes. Le niveau du déficit budgétaire se situe entre 4 et 5% du PIB depuis l’année 2003. Les opérations globales du gouvernement ont essayé d’éviter le financement du déficit par le financement domestique et dépendent de plus en plus du financement extérieur. Le financement domestique du déficit a commencé à diminuer à partir de 2003, voir négatif (-1% du PIB) en 2004 pour contenir la forte inflation de cette année, compensé par une hausse du financement externe ». Ainsi, concernant la dépense publique, le gouvernement a axé sa politique sur l’amélioration de la qualité et de l’allocation sectorielle des dépenses publiques en se basant sur les programmes primordiales et en supprimant les dépenses inutiles. Sur ce, la réallocation des dépenses budgétaires a permis une réorientation plus importante de ressources vers les fonctions étatiques essentielles telles que : la santé de base, l’ éducation primaire et secondaires, l’éducation non formelle, l’administration de la justice, le maintien de l’ordre, les infrastructures, le soutien à la vulgarisation et à la recherche agricoles, le contrôle de l’application du cadre légal et réglementaire facilitant le développement du secteur privé formel, et la protection de l’environnement44. Par conséquent, un contrôle massif sur le niveau de dépenses de chaque ministère dépensier a été faite. Le ministère du budget et des finances a fait des suivis réguliers (arrivant jusqu’à un suivi mensuel) des dépenses engagées par les autres ministères tels que celles-ci devront être proportionnelles aux performances des recettes. Sur ce, tout dépassement du plafond de crédit accordé sera sanctionné et pourra même être porté en conseil de discipline financière et budgétaire.

LES SYSTEMES DE RESERVES OBLIGATOIRES

                 C’est une politique pratiqué par le Système Fédéral de Réserve aux Etats-Unis en 191349, il a été mis en œuvre par la banque centrale malgache (BCM) depuis l’année 1987. Le système des réserves obligatoires oblige les banques commerciales ou primaires à constituer un montant minimum de réserves sous forme de dépôts non rémunérés auprès de la BCM. De ce fait, le système a pour effet de geler une quantité déterminée de liquidité bancaire qui, autrement, pourrait occasionner une création excessive de monnaie. Elle est fondée sur un taux que la Banque Centrale peut changer que très rarement, sinon les banques commerciales seraient placées dans un fâcheux climat d’incertitude. Les banques commerciales ne peuvent plus se livrer à autant d’opérations de crédit génératrices de monnaie. Face à la flambée de prix, la Banque Centrale a appliquée en 1995 une politique monétaire restrictive, et le coefficient de réserves obligatoires est ramené à 25% sur les dépôts en franc malgache et sur les dépôts en devises afin de ponctionner la liquidité bancaire et rétablir un équilibre entre offre et demande de monnaie. Cet ajustement à la baisse du coefficient de réserves obligatoires a été poursuivi en 1996 et le taux est ramené à 20%. Ce taux a été stabilisé jusqu’en 2000. Ce qui se traduit par une réduction du rythme de variation de la masse monétaire et a pour conséquence une maîtrise ou plus précisément un maintien à l’équilibre du taux d’inflation. Mais, en 2000, la Banque Centrale, dans l’instruction n° 02-CR/00 du 22 juin 2000 relative au système des réserves obligatoires, a décidé de mettre en œuvre les dispositions nouvelles en ce qui concerne le système des réserves obligatoires. Son champ d’application est établi par les Etablissements de crédit visées aux articles 1 et 3 de la loi n° 95-030 du 22 février 1996 relative à l’activité et au contrôle des établissements de crédit. Ces derniers sont tenus de constituer un montant minimum de réserves auprès de la Banque Centrale. Ce montant minimum des réserves est déterminé par référence aux dépôts en Francs malgaches et en devises aussi bien des résidents que des non-résidents tels qu’ils apparaissent sur la situation mensuelle.

LE REESCOMPTE

                      Le réescompte constitue l’arme traditionnelle de la Banque Centrale, qui achète aux banques des créances à un prix, généralement fixe en courte période, mais que les autorités monétaires modifient selon les orientations, restrictives ou libérales, qu’elles entendent donner à leur politique : ce prix est le taux de l’escompte. Mais le réescompte n’est pas obligatoirement associé à l’escompte. La politique de réescompte se définit comme un moyen de contrôle de la liquidité pour la BCM. Ceci parce qu’il n’y a pas de réescompte à la BCM que lorsque les banques commerciales ont besoin de se refinancer. Ce qui veut dire que ces banques doivent n’être pas assez liquides pour faire face à une demande de conversion en billets de la monnaie qu’elles émettent. D’ailleurs, son accès est réservé aux banques et secteurs publics. En d’autre terme, on peut la considérer comme des avances de la Banque Centrale gagées sur des crédits en portefeuille chez les établissements bancaires.

JUSTIFICATION DU CHOIX DE LA DEPENSE PUBLIQUE COMME VARIABLE

                   Normalement, le moyen efficace de contrôle de prix au niveau de la politique budgétaire, est le solde budgétaire. C’est un indicateur de stabilisation. Or, ce dernier n’est que le résultat entre les recettes et les dépenses publiques. De plus, la politique budgétaire concerne les variations des dépenses, des prélèvements et des transferts finances publiques afin d’atteindre un équilibre économique globale. De même, dans la théorie, il existe une interdépendance des dépenses publiques et de l’inflation. Toute augmentation du déficit public (excès de dépenses par rapport à la recette) se traduit par une hausse des prix puisque le niveau de revenu nominal disponible augmente. Ce qui augmentera l’offre de monnaie traduisant ainsi, une croissance de la demande et une élévation générale des prix.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION
LES TROIS GRANDES PERIODES D’HYPER-INFLATION A MADAGASCAR
I. 1994 : PREMIERE GRANDE INFLATION
1. LE FLOTTEMENT PARALLELE
2. LA MISE EN PLACE DE MARCHE INTER BANCAIRE DE DEVISE
3. APPLICATION DES VERITES DE PRIX
II. LES CAUSES DE LA DEUXIEME PERIODE D’INFLATION DE 2002
1. LA CRISE POLITIQUE
2. UNE INFLATION PETROLIERE
III. LES FACTEURS DETERMINANTS DE L’INFLATION EN 2004
1. FACTEUR EXTERNE
2. DES CHOCS DU COTE DE L’OFFRE
3. UNE ELEVATION DE LA DEMANDE
4. INFLATION MONETAIRE
LES DIFFERENTES POLITIQUES DE DESINFLATION APPLICABLES
I. LA POLITIQUE BUDGETAIRE ET FISCALE 
1. LA POLITIQUE FISCALE
2. LA POLITIQUE BUDGETAIRE
2.1 ACTIONS SUR LES RECETTES
2.2 ACTION SUR LES DEPENSES
II. POLITIQUE MONETAIRE 
1. L’OPEN-MARKET
1.1. INTERVENTION AUX CONDITIONS DU MARCHE
1.2. INTERVENTION SOUS FORME D’ADJUDICATION
2. LES SYSTEMES DE RESERVES OBLIGATOIRES
3. LA POLITIQUE DE CHANGE
4. LE REESCOMPTE
5. TAUX DIRECTEUR
III. LA POLITIQUE DES REVENUS 
POLITIQUE DE DESINFLATION APPROCHEE POUR MADAGASCAR
I. MESURES DE L’EFFICACITE DES POLITIQUES MENEES
1. LA POLITIQUE FISCALE
2. LA POLITIQUE DES REVENUS
3. POLITIQUE MONETAIRE
3.1. JUSTIFICATION DU CHOIX DE LA VARIABLE TAUX DIRECTEUR DE LA BANQUE CENTRALE A IMPLIQUER DANS LA POLITIQUE MONETAIRE MALGACHE
3.2. ANALYSE ECONOMETRIQUE
3.3. LIMITES DE LA POLITIQUE MONETAIRE
4. POLITIQUE BUDGETAIRE
4.1. JUSTIFICATION DU CHOIX DE LA DEPENSE PUBLIQUE COMME VARIABLE
4.2. ANALYSE ECONOMETRIQUE
4.3. LIMITE DE LA POLITIQUE BUDGETAIRE
II. SOLUTION PRECONISEE 
CONCLUSION
LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *