Efficacité des moustiquaires olysetnet

En raison de la morbidité, de la mortalité et des répercussions socio-économiques qu’il occasionne, le paludisme demeure un problème majeur de santé publique et un véritable frein au développement des pays endémiques. Chaque année, il cause 400 à 900 millions de cas de fièvres et un à trois millions de morts (Breman, 2001). Selon l’OMS, environ 40 % de la population mondiale, habitant essentiellement dans les pays à faibles et à moyens revenus, est exposé au paludisme (INSD et ORC 2004). Au Sénégal, de 2006 à la fin de l’année 2009, le taux de morbidité proportionnelle, (représentant le nombre de cas de paludisme rapporté aux nombre de personnes qui ont été vues en consultation dans les structures sanitaires) est passé de 33,57% à 3,1% (PNLP, 2006-2010). Avec l’avènement de la politique des systèmes de soins de santé primaires à partir de 1980, la priorité dans la lutte contre le paludisme revint à celle contre le vecteur (Hougard, 2008). En effet, depuis qu’a été découvert le rôle des moustiques dans la transmission du paludisme, les moustiquaires s’imposaient comme un outil majeur de prophylaxie (Snow et al., 1987) permettant d’éviter le contact entre l’homme et l’insecte. L’imprégnation du tulle par un insecticide apporte une barrière chimique supplémentaire, faisant de la moustiquaire imprégnée un out il majeur de lutte. U tilisée à g rande échelle, la moustiquaire imprégnée d’insecticide devient ainsi un moyen de lutte efficace contre le paludisme (Carnevale et al., 1988). En effet, l es matériaux imprégnés d’insecticide dont notamment les moustiquaires permettent de réduire la mortalité et la morbidité liées au paludisme (Carnevale et al., 1991).

En raison de la contrainte de ré-imprégnation, le recours aux moustiquaires industriellement imprégnées ayant une longue durée d’action (MILDA) a été privilégié à celles prétraitées de façon non durable (Bonneville et al., 2005). Pour l’essentiel, les études sur la résistance au lavage et l’activité insecticide de ces MILDAs ont été effectuées au laboratoire. L’évaluation de leur performance dans les conditions opérationnelles de terrain reste à être déterminée. L’objectif principal de cette étude consiste à déterminer la durée de l’efficacité procurée et partant, le temps de remplacement de deux types de MILDAs dans les conditions d’utilisation de terrain dans le village de Mbagam situé dans le district de Richard-Toll.

Synthèse bibliographique

La moustiquaire a toujours constitué un outil majeur de prévention de l’infection palustre. Les premières moustiquaires fabriquées étaient non imprégnées et présentaient des dimensions réduites. Avec ces deux facteurs évoqués, il a été noté que durant le sommeil, le dormeur peut avoir une partie de son corps en contact avec la moustiquaire, permettant ainsi aux femelles d’anophèles vecteurs de le piquer à travers le tulle. Cette possibilité d’observer des piqures montre que la barrière physique n’est pas totale (Darriet et al., 2000).

Ainsi pour réduire ces manquements et contourner ce problème, l’imprégnation du tulle par un insecticide répulsif a été expérimentée dans un premier temps avant d’être recommandée à large échelle. A présent, la plupart des programmes nationaux de lutte contre le paludisme vise à généraliser la diffusion et l’utilisation des moustiquaires imprégnées d’insecticides. Les premières moustiquaires imprégnées datent de 1983 (Hougard, 2008) et permettent de pallier les défauts déjà cités. Grace aux pyréthrinoïdes, premières molécules d’imprégnation des moustiquaires, les imprégnations leur donnent un caractère répulsif, en dehors de la barrière physique. L’imprégnation du tulle par l’insecticide était effectuée de manière manuelle. Son efficacité était ainsi perdue après seulement quelques lavages. Depuis les années 2000, l’imprégnation est faite industriellement, avec une durée d’efficacité de 2 à 5 ans (Hougard, 2008). A présent, les fabricants de ces moustiquaires à longue durée d’action mettent l’accent surtout sur l’effet répulsif de l’imprégnation qui limite beaucoup la fragilité (beaucoup de ces moustiquaires sont rapidement trouées ou déchirées) et la mauvaise utilisation de ces moustiquaires par les populations.

En empêchant les moustiques de s’approcher du t ulle et par conséquent de piquer les dormeurs à travers le tulle imprégné, l’effet répulsif de l’insecticide augmente l’efficacité de l’imprégnation (Hossain et al., 1989). Des études entomologiques réalisées en Côte d’Ivoire ont montré que les moustiquaires imprégnées de Deltamétrine à faible dose réduit considérablement le contact homme-moustique (Robert, 1991). Toutefois, il est à noter que les insecticides utilisés dans l’imprégnation présentent une faible rémanence, de quelques mois à une année (Trape, 2001), nécessitant la ré-imprégnation des moustiquaires traitées de façon non durable. En Afrique, beaucoup d’études ont montré que le taux de ré imprégnation des moustiquaires est rarement élevé (Doanio et al., 2006).

La cause principale est que la population n’assure plus d’elle-même la ré-imprégnation vu que le matériel n’est pas toujours présent. C’est ainsi que l’OMS, en collaboration avec des fabricants de moustiquaires et d’insecticides a cherché à contourner cette contrainte de la réimprégnation. Ceci a abouti à la mise au point de moustiquaires imprégnées dont l’efficacité peut durer jusqu’à quatre ou c inq ans qualifiées ainsi de moustiquaires à longue durée d’action ou MILDA.L’utilisation de ses dernières peuvent engendrer une réduction du contact homme vecteur et le succès du repas sanguin (Mathenge et al., 2001).

Il est démontré qu’avec la généralisation de leur utilisation, on pe ut tabler sur une baisse d’environ 20% la mortalité infantile toutes causes confondues dans les régions d’endémie du paludisme (OMS, 2002).La plupart des programmes nationaux de lutte contre le paludisme vise à présent la couverture universelle de ces MILDAs.

Méthode d’évaluation 

Moustiquaires utilisées

Deux types de MILDA ont été distribués à la population du vi llage de Mbagam (district sanitaire de Richard-Toll) : OlysetNet® et LifeNet®
• LifeNet® est un nouveau type de moustiquaire pré imprégnée, en polypropylène multi filaments. Les moustiquaires utilisées sont rectangulaires, de couleur blanche, imprégnée de Deltaméthrine à la dose de 0,85% w/w (soit environ 8,5g/kg). L’insecticide a été incorporé dans la résine au moment de la fabrication des fibres de polypropylène.
• Les OlysetNet® sont des moustiquaires coniques, de couleur blanche, en polyéthylène, pré imprégnées de Perméthrine à la concentration de 2 % du poids de chaque moustiquaire, avec incorporation de l’insecticide dans les fibres au moment de la fabrication.

La technique d’imprégnation incorporée permet de mieux conserver l’insecticide dans la moustiquaire (longue durée d’action) comparativement aux autres systèmes, dans lesquels l’insecticide est simplement lié aux fibres du t ulle. Les moustiquaires imprégnées durablement ont une durée d’efficacité supérieure à deux ans (Doannio et al., 1999) et restent efficaces même après plusieurs lavages (N’Guessan et al., 2001) tandis que pour celles où l’insecticide a simplement était enrobé, la durée de l’efficacité diminue au cours des lavages successifs et dépasse rarement 6 mois.

Identification des points/lieux de couchage et estimation du nombre de MILDA à distribuer

Au préalable, les objectifs de l’étude ont été expliqués à la population du village d’étude dont l’adhésion à y participer a été obtenue. Le recensement et l’identification des points/lieux de couchage ont été effectués par les relais communautaires recrutés dans le village. Après orientation, la fiche de recensement a été testée sur le terrain avant le travail de recensement proprement dit. Pour chaque ménage, le nombre de points/lieux de couchage à couvrir en MILDA (n’en disposant pas) par ménage, a été établi sur une fiche de recensement, sous la supervision d’un contrôleur qui vérifiait le remplissage correct des fiches. Ainsi, une liste unique des ménages est établie avec les nombres de points/lieux de couchage disposant et ne disposant pas de moustiquaires imprégnées. Une journée de sensibilisation au cours de laquelle des coupons ont été distribués aux futurs récipiendaires a été effectuée avant la distribution des moustiquaires. Deux coupons de couleur différente ont été utilisés pour différencier les types de MILDA à distribuer.

Distribution des moustiquaires

Sur la base des résultats du recensement, le codage des moustiquaires à distribuer à chaque ménage a été effectué. Pendant la distribution, un système de double marquage a été appliqué. Le code d’identification ainsi que le type de MILDA distribué correspondant a été marqué de façon indélébile (encre qui résiste à l’eau) tandis qu’un second marquage (cercle ou toute autre figure géométrique) non permanent permettra de savoir si oui ou non la moustiquaire a été lavée dans l’intervalle des enquêtes. La distribution a été effectuée par une équipe composée de trois personnes : un receveur de coupons, une personne qui dicte le code à inscrire sur chaque moustiquaire remise et une autre personne chargée du marquage. Le code à inscrire comporte les initiales du village d’étude, le numéro de concession, du ménage ainsi que le numéro et les initiales du type de moustiquaire reçue. A la fin de la distribution, la liste des moustiquaires distribuées à chaque ménage a été saisie.

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Table des matières

Introduction
Chapitre I : Synthèse bibliographique
Chapitre II : Matériel et méthodes
II-1 Zone d’étude
II-1-1 Données Géophysiques
II-1-2 Données Démographiques
II-1-3 Données Economique
II-1-4 Données Socioculturelles
II-1-5 Données épidémiologiques et entomologiques
II-2 Méthode d’évaluation
II-2-1 Moustiquaires utilisées
II-2-2 Identification des points/lieux de couchage et estimation du nombre de MILDA à distribuer
II –2-3 Distribution des moustiquaires
II-2-4 Enquêtes socio-économiques et démographiques
II-3 Suivi des moustiquaires
II-3-1 Intégrité physique des moustiquaires
II-3-1-1 Inspection sur le terrain
II-3-1-2 Inspection au laboratoire
II-3-2 Bio essais
Chapitre III – Résultats et Discussion
III -1 Résultats
III-1-1 Composition des ménages
III-1-2 Caractéristiques des maisons
III -1-3 Sources de cuisson des aliments et d’éclairage dans les ménages
III-1-4 Biens possédés par les ménages
III- 1-5 Recensement et distribution des moustiquaires
III-1-5-1 Couverture en moustiquaires avant distribution
III-1-5-2 Distribution et taux de couverture en MILDAs
III-1-6 Utilisation et entretient des MILDA par les ménages
III-1-6-1 Taux de rétention après les six premiers mois d’utilisation
III-1-6-2 Lavage des moustiquaires
III-1-7 Intégrité physique des MILDA
III-1-8 Efficacité biologique résiduelle (Bio essais)
III-2 DISCUSSION
Conclusion et perspective
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Annexes
Résumé

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