Définitions de quelques concepts de base dans la GRC
Pour faciliter la compréhension de la GRC, il est nécessaire de définir quelques termes clés jugés importants et qu’on utilise souvent.
a. Aléa : D’après la revue publiée par les Nations Unies, un aléa est « Un phénomène dangereux, une substance, activité humaine ou condition pouvant causer des pertes de vies humaines, des blessures ou d’autres effets sur la santé, des dommages aux biens, des pertes de moyens de subsistance et des services, des perturbations socioéconomiques, ou des dommages à l’environnement». A l’origine d’un risque, il y a donc un événement, un danger éventuel plus ou moins prévisible : l’aléa. Cet aléa est dit « naturel » lorsqu’il correspond à un processus physique :
• aléa climatique : tempête, canicule, vague de froid, fortes précipitations ou sécheresse accusée ;
• aléas dus à la dynamique de l’écorce terrestre : les séismes et leur corollaire, les tsunamis, le volcanisme.
b. Risques : Le risque est « la probabilité de l’apparition d’un danger. Le risque est calculé à partir de la probabilité d’un danger potentiel qui menace la population et les moyens d’existence, et à partir du degré de vulnérabilité aux sinistres d’un groupe d’individus». En d’autres termes, il désigne des pertes attendues causées par un phénomène particulier. Mais également, il exprime la combinaison de la probabilité d’un événement et de ses conséquences négatives.
c. Catastrophes : Le terme catastrophe désigne « un événement, soudain ou progressif, soit d’origine naturelle, soit causé par l’homme, dont l’impact est tel, que la communauté affectée doit réagir par des mesures exceptionnelles». Donc, elle peut être interprétée comme une grave interruption du fonctionnement normal d’une société, qui conduit à la perte de vies humaines des ressources matérielles et environnementales et qui dépasse les capacités de réaction des communautés touchées. Donc, la catastrophe est la combinaison de l’aléa et la vulnérabilité d’une communauté.
d. Vulnérabilité : La vulnérabilité désigne le « degré auquel une communauté, une structure, un service ou une région géographique sont exposés à vraisemblablement subir des dommages ou de graves perturbations sous l’impact d’une catastrophe menaçante particulière, dommages dus à leur nature, à leur type de construction, et à leur proximité d’une zone dangereuse ou d’une région sujette aux catastrophes8 ». En d’autres termes, la vulnérabilité est une condition déterminée par des facteurs ou processus physiques, sociaux, économiques ou environnementaux qui accentuent la sensibilité d’une communauté aux conséquences des aléas.
e. Résilience : La résilience désigne « une aptitude des individus et des systèmes (les familles, les groupes et les collectivités) à faire face à une situation de risque. Cette aptitude évolue avec le temps ; elle est renforcée par les facteurs de protection chez l’individu ou dans le système et le milieu9».
f. Système d’alerte : « L’objectif des alertes est de persuader et de permettre aux personnes et aux organisations de prendre les mesures nécessaires pour accroître la sécurité et pour réduire les impacts d’un danger, lequel peut apparaître rapidement, comme les cyclones, les inondations, ou bien lentement, comme les famines».
g. Réduction des risques : « C’est une application sélective des principes de gestion et des techniques appropriées qui permettent de réduire soit la probabilité d’une catastrophe, soit ses conséquences, soit les deux11».
h. Secours : « L’Assistance et/ou intervention pendant ou après une catastrophe pour faire face aux premières nécessités de survie et de subsistance. Peut être limitée à l’urgence ou être prolongée»
i. Réhabilitation : « La restauration des fonctions essentielles de la société, durée de l’ordre de quelques semaines à quelques mois».
j. Reconstruction : « Le Recouvrement total de l’état de santé-catastrophe, durée de l’ordre de quelques mois à quelques années14».
k. Rétablissement : « La Procédure globale qui consiste à soutenir les communautés affectées par une catastrophe dans leurs efforts pour reconstruire des infrastructures physiques et restaurer un bien-être social, émotionnel, économique et physique15».
l. Réponse : « L’Ensemble de décisions et d’actions engagées pendant et après une catastrophe y compris les secours immédiats, la réhabilitation et la reconstruction16».
m. Gestion de catastrophes : « La gestion consiste à rassembler, au sein d’une structure organisationnelle globale, les ressources de nombreuses organisations de Madagascar, qui peuvent intervenir à bon escient lors de catastrophes. Etant entendu qu’une seule organisation ne pouvait pas assumer la responsabilité de tous les aspects de la gestion des catastrophes17».
n. Gestion de risques des catastrophes : « Une approche de la gestion des catastrophes sous l’angle du développement, qui met l’accent sur les conditions sous-jacentes des risques qui conduisent à de fréquentes catastrophes. Le but est d’augmenter la capacité à gérer efficacement et à réduire les risques et donc la fréquence et l’amplitude des catastrophes18».
o. Plan de contingences / de soutien : Un Plan conçu pour faire face à des dangers spécifiques et utilisé pour soutenir les dispositifs de planification en cas de catastrophe nationale. « Il définit également des démarches à suivre pour assurer une intervention rapide d’urgence efficiente (en termes d’utilisation des ressources humaines financières, temporelles) et systématique19».
p. Aptitude à faire face : « La façon dont les personnes et les organisations agissent, en utilisant les ressources disponibles compte-tenu des développements possibles d’une situation spécifique et dans le but d’obtenir divers résultats. Les moyens pour faire face sont une combinaison de toutes les forces et ressources utiles pour réduire les effets des catastrophes20».
r. Partie prenante : « Toute personne qui a des intérêts ou des impacts, positifs ou négatifs, sur la gestion des catastrophes, et peut inclure des membres de la communauté, les gouvernements locaux ou centraux, les propriétaires terriens, les entreprises privées, les ONG, les médias et les agences de développement21».
s. Sensibilisation publique : « Une Procédure qui consiste à informer le public quant à la nature du péril et aux actions nécessaires pour épargner les vies et les biens avant et pendant le danger22».
t. Mitigation : C’est un mot d’origine latine : mitigare, signifie « atténuation » en matière de prévention de risques majeurs. « Il s’agit donc d’atténuer les dommages sur les enjeux pour les rendre plus supportables par les ménages. Pour cela il est nécessaire de développer une politique de prévention qui vise à réduire d’une part la vulnérabilité des enjeux et d’autre part l’intensité de certains aléas tels que les inondations, aléas liés à des phénomènes climatiques et géologiques23».
Les activités dans la phase de prévention
Ayant comme objectif d’éviter complètement l’impact négatif des aléas, les activités dans la phase de prévention se focalisent surtout dans l’aménagement. Elles consistent essentiellement à adopter des mesures visant à réduire les effets de ces événements pour atténuer au maximum leur dimension catastrophique. Pour le cas de prévention aux cyclones, l’adoption des techniques de construction résistant à la force de vents violents et la promotion de construction stipulant des normes de résistance aux pressions des vents font partie des activités de prévention. On peut citer aussi comme exemple la plantation de brise-vent et la construction de bâtiments sûrs, résistant au vent comme abris pour la communauté, dans les zones habitées vulnérables. Dans ce cas, il ne s’agit pas d’empêcher l’évènement de se produire, mais de réduire les effets destructeurs qui accompagnent le déchaînement de la nature. Toutes ces activités doivent être accompagnées à l’avance par la connaissance des aléas et l’évaluation des risques. Il s’agit de comprendre le risque, en analysant le processus, l’aléa et la vulnérabilité de la communauté. Pour le cas de BNGRC, ces activités de prévention consistent à l’identification des Aléas, l’évaluation des risques associés aux aléas, le développement des mesures pour la réduction de dégâts potentiels, l’observation des lois et leur application, ainsi que l’Information, Education, Communication.
Organisation et fonctionnement du CCGRC
En ce qui concerne l’organisation et le fonctionnement, le même décret mentionne dans son article 14 que : « Les autorités administratives territorialement compétentes au niveau des Provinces, des Régions, des Districts et des Communes fixent par arrêté les attributions, l’organisation et le fonctionnement de ces Comités en tenant compte de l’existence en leur sein d’une instance de conception et de supervision d’une part et d’une instance de gestion et d’appui aux actions d’autre part (…) ». Cela veut dire que dans la pratique, le maire qui est le Chef de l’exécutif communal doit sortir un arrêté communal constituant le CCGRC au niveau de la commune et fixant ses attributions, son organisation et son fonctionnement. Ainsi, présidé par le Maire, le CCGRC est composé de plusieurs membres dont le Président du Conseil municipal ou communal, le Délégué d’Arrondissement, les Chefs des services déconcentrés implantés au niveau de la commune comme l’éducation, la santé, l’agriculture, la sécurité, etc…, les Chefs de Fokontany, les notables, le représentant des ONG œuvrant dans la commune comme le CARE, le CRS, le PNUD, l’UNFPA, l’UNICEF, ainsi que le représentant des Organisations de la Société Civile ou OSC de la localité comme la Croix-Rouge Malagasy. Bref, toutes les forces vives et les acteurs de développement présents dans la commune sont membres du CCGRC.
CONCLUSION
Pour conclure, on peut le dire que la réussite des activités de comités de Gestion des Risques et de Catastrophes à tout niveau existant dans le pays dépend de la bonne organisation, le bon fonctionnement et surtout le moyen financier. Ainsi, cette étude qui s’intitule « redynamisation après évaluation d’efficacité de comités de Gestion des Risques et de Catastrophes dans les 22 régions de Madagascar », nous permet de mettre en exergue l’importance du rôle joué par ce comité dans la Réduction des Risques de Catastrophes à travers les activités de prévention et de préparation qu’il mène. Pour ce travail, l’objectif était de mesurer l’efficacité des comités intervenant dans les régions de pays par la méthode DEA afin de déterminer la redynamisation. On constate qu’après les résultats de calcul, on peut admettre qu’il est vraiment très important de redynamiser ces comités dans le domaine de Gestion des Risques et des Catastrophes. En outre, nous avons aussi pu remarquer que la redynamisation des Comités de GRC peut contribuer à la réduction de la vulnérabilité de la population ainsi qu’à la minimisation des effets négatifs des aléas naturels à travers ces activités prévues dans le plan RRC. Finalement, pour notre pays afin qu’il y ait réellement un développement durable, il faut que l’Etat prendre en sérieux toutes les recommandations émises pendant les interprétations des résultats obtenus lors des analyses faites concernant l’état des comités de GRC existant et travaillant dans les 22 régions de Madagascar.
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Table des matières
Introduction
Première Partie : Concepts et Théories de la Gestion des Risques et des Catastrophes
Chapitre I : La Réduction des Risques de Catastrophes et les phases de prévention et de préparation
I.1-La Réduction de Risques de Catastrophes
I.1.1- Définition
I.1.2- Définition de quelques concepts de base dans la GRC
I.1.3- Les objectifs de la GRC
I.1.4- Place de la RRC dans le cycle de GRC
I.2-Les phases de prévention et de préparation : phases capitales dans la RRC
I.2.1- Définition
I.2.2- Objectifs des phases de prévention et de préparation de catastrophes
I.2.3- Les activités dans la phase de prévention et de préparation de catastrophes
Chapitre II : Les structures de GRC à Madagascar
II.1-La Structure opérationnelle de la GRC à Madagascar
II.1.1- Au niveau national
II.1.2- Au niveau des collectivités territoriales décentralisées et des districts
II.2-Organisation et fonctionnement du CCGRC
II.3-Missions et attributions du CCGRC
Deuxième Partie : Analyse de l’efficacité de comités de GRC
Chapitre I : Revue de littérature et Méthodologie
I.1-Cadre théorique et Méthodologique
I.1.1- Cadre théorique sur la mesure de l’efficience
I.2-Présentation de la Méthode DEA
I.2.1- Le modèle CCR orienté input
I.2.2- Le modèle CCR orienté output
I.2.3- Le modèle BCC orienté input
Chapitre II : Analyse et Interprétation des résultats
II.1-Description des données
II.1.1- Description des échantillons
II.1.2- Description des données et définition de variables
II.1.3- Le modèle empirique
II.2- Analyse et Interprétation des résultats des scores d’efficacités
II.2.1- Hypothèses de rendements d’échelle constant
II.2.2- Hypothèses de rendements d’échelle variable
Conclusion
Références Bibliographiques
Annexes
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