EFFICACITÉ DES ANTIHELMINTHIQUES STRONGYLICIDES CHEZ LES BOVINS

Prélèvement et conservation de fèces

               Le prélèvement de matières fécales s’effectue idéalement dans le  rectum de l’animal pour éviter les contaminations au sol. Les prélèvements sont identifiés et conditionnés individuellement. Une dizaine de gramme par animal est nécessaire pour la réalisation des coproscopies et des coprocultures. En principe, les prélèvements sont examinés rapidement après la récolte. Dans le cas contraire, il est possible de les conserver au réfrigérateur à + 4 degrés Celsius. La congélation est à éviter car elle provoque l’éclatement des œufs et interdit par la suite la réalisation de coprocultures. Un examen macroscopique des fèces est intéressant pour apprécier leur consistance, leur coloration et la présence d’éléments figurés

Enrichissement par sédimentation

               Le principe est de diluer l’échantillon de fèces dans une solution aqueuse. Ainsi, les œufs de parasites et les autres éléments plus denses que l’eau se déposent au fond du verre à pied, alors que les autres particules restent en suspension dans la solution [11]. Les caractéristiques physico chimiques des éléments parasitaires jouent ici un grand rôle. En effet, la concentration des œufs est facilitée par leur caractère hydrophile.

Interprétations coproscopiques

                Pour avoir un résultat plus précis, il est recommandé de pratiquer plusieurs lectures de lames (× 3) et de faire une moyenne des résultats. De plus, il est suggéré que le résultat est plus significatif s’il est réalisé pendant la saison de pâturage. Les interprétations des coproscopies quantitatives sont délicates en raison de nombreux facteurs influençant l’excrétion fécale des œufs. La prolificité de l’espèce parasitaire, le statut physiologique de l’hôte, la masse corporelle vive de l’animal, le niveau d’infestation, la consistance des fèces et l’âge de l’animal pourraient influer sur l’excrétion fécale des œufs. En dépit de ces facteurs de variations, une assez bonne corrélation entre l’intensité de l’excrétion fécale des œufs et la charge parasitaire a été établie chez les jeunes ovins. Dans son article publié en 1985, McKenna [13] a défini trois niveaux d’infestation : bas (< 4 000 adultes), modéré (4 000 – 10 000 adultes) et massif (> 10 000 adultes). Cet auteur a par la suite étudié la correspondance entre le nombre de vers adultes présents dans le tube digestif et l’intensité de l’excrétion d’œufs dans les matières fécales. Les fortes excrétions sont associées à des infestations importantes. Ainsi les méthodes de coproscopie quantitative ne servent pas tellement à évaluer le degré d’infestation d’un individu mais plutôt son pouvoir excréteur, permettant ainsi de cibler par exemple les traitements antiparasitaires contre les individus qui jouent un rôle de réservoir dans le troupeau. Enfin, la coproscopie quantitative permet d’évaluer l’efficacité d’un traitement antiparasitaire et est ainsi la technique de choix pour la détection des chimiorésistances. De manière générale, il n’y a pas de consensus concernant le niveau d’excrétion d’œufs à partir duquel la mise en place d’un traitement antihelminthiques est nécessaire. Tout de même, les animaux excrétant moins de 500 OPG, en l’absence de signe clinique, ne nécessitent pas de traitement, tandis que ceux excrétant plus de 1000 OPG doivent être traités [8, 14]. Pour des valeurs d’excrétion comprises entre 500 et 1000 OPG, il est nécessaire de prendre en compte les indicateurs zootechniques et la conduite d’élevage.

Benzimidazoles

                   Ils sont les plus anciennes familles d’antihelminthiques disponibles sur le marché. Les molécules de cette famille sont dotées d’un large spectre. Elles sont actives sur tous les stades de développement des strongles et sur les cestodes (Moniezia spp). Certaines molécules, comme l’Albendazole, sont efficaces contre les trématodes (Dicrocoelium et Fasciola), tandis que le Triclabendazole est exclusivement actif contre Fasciola [15]. La liaison de la molécule aux β-tubulines du parasite de manière spécifique inhibe leur polymérisation et donc la formation des microtubules cytoplasmiques. Il en résulte une désorganisation des cellules tégumentaires et intestinales, entrainant la mort du ver. Les microtubules permettent également la mise en place du fuseau mitotique lors de la division cellulaire : les cellules embryonnaires de l’œuf ne peuvent plus se diviser et meurent, illustrant l’activité ovicide de ces molécules. Les Benzimidazoles ne sont pas rémanents : l’effet est immédiat et la durée d’action est inférieure à 24 heures. L’index thérapeutique est large, les surdosages sont rares. Seul l’Albendazole est embryotoxique, surtout lorsqu’il est utilisé à une posologie supérieure à 10 mg/kg de masse corporelle vive. En effet, son utilisation est contre-indiquée dans le premier tiers de gestation [16].

Lactones Macrocycliques

            Ils ont été commercialisés pour la première fois en 1981. Cette famille regroupe les Avermectines (Ivermectine, Doramectine, Éprinomectine) et les Milbémycines (Moxidectine). Ces molécules sont qualifiées d’endectocides car elles sont très efficaces contre les nématodes et contre certains arthropodes ectoparasites. En revanche, elles n’ont aucune action sur les cestodes et les trématodes. Les Lactones Macrocycliques se fixent aux récepteurs des canaux chlore sensibles au glutamate, spécifiques des synapses neuromusculaires des nématodes et arthropodes. Cette interaction induit une ouverture permanente des canaux chlore et donc l’entrée massive d’ions chlorure dans la cellule musculaire, responsable d’une hyperpolarisation de la cellule. Une paralysie flasque des parasites est observée, ainsi que des dysfonctions de la pompe pharyngée des nématodes qui en conséquence ne peuvent plus s’alimenter. Les Lactones Macrocycliques agissent de manière similaire sur les canaux chlore sensible au gamma-amino-butyric acid (GABA), mais à plus forte concentration. Leurs propriétés lipophiles leur confèrent une rémanence de plusieurs semaines, avec une accumulation dans les tissus adipeux puis une lente distribution dans l’organisme [15]. Cette rémanence varie de 2 à 5 semaines selon la molécule et l’espèce parasitaire, mais peut atteindre 3 mois dans le cas de la formulation Moxidectine longue action injectable. L’index thérapeutique des Lactones Macrocycliques est très large, la toxicité apparait pour une dose administrée 5 fois supérieure à la dose recommandée. En effet, les mammifères ne possèdent pas de canaux chlore sensibles au glutamate [18], et leurs canaux chlore GABA-dépendants se situent dans le système nerveux central. Or celui-ci est protégé de l’action des molécules par la barrière hémato-méningée. L’un des problèmes actuels concernant la plupart des Lactones Macrocycliques est leur interdiction d’utilisation chez les femelles laitières en lactation et au tarissement. Depuis fin 2016, l’Éprinomectine est la seule molécule autorisée pour laquelle le délai d’attente lait est nul.

Test ANOVA

a) Principe : Comparer une série de plusieurs moyennes d’OPG (lot ALB, IVE, LEV et TEM).
b) Hypothèses statistiques
– H0 : hypothèse nulle si la série de plusieurs moyennes d’OPG n’a pas eu une différence statistique significative.
– H1 : hypothèse alternative si la série de plusieurs moyennes d’OPG a eu une différence statistique significative.
c) Interprétations des résultats
– Si la valeur de p a été supérieure à 0,05, H0 a été retenue d’où la série de plusieurs moyennes d’OPG n’a pas eu une différence statistique significative.
– Si la valeur de p a été inférieure ou égale à 0,05, H0 a été rejetée d’où la série de plusieurs moyennes d’OPG a eu une différence statistique significative.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIÈRE PARTIE : RAPPELS
I. STRONGYLOSES DIGESTIVES BOVINES
I.1. Épidémiologies
I.2. Hæmonchose
I.3. Trichostrongylose
I.4. Coopériose
I.5. Œsophagostomose
I.6. Nématodirose
I.7. Anchylostomatidose
I.8. Ostertagiose
II. DIAGNOSTICS COPROLOGIQUES DES STRONGYLOSES BOVINES
II.1. Contextes
II.2. Prélèvement et conservation de fèces
II.3. Examens microscopiques de prélèvements
II.4. Interprétations coproscopiques
III. PROPRIÉTÉS DES ANTIHELMINTHIQUES STRONGYLICIDES
III.1. Benzimidazoles
III.2. Imidazothiazoles
III.3. Lactones Macrocycliques
IV.MISE EN ÉVIDENCE DE L’EFFICACITÉ DES ANTIHELMINTHIQUES INVIVO
IV.1. Fecal Egg Count Reduction Test (FECRT)
IV.2. Infestations expérimentales
DEUXIÈME PARTIE : MÉTHODES ET RÉSULTATS
I. MÉTHODES
I.1. Essai clinique in vivo
I.2. Analyses des données
I.3. Proposition des schémas thérapeutiques
II. RÉSULTATS
II.1. Observations cliniques
II.2. Paramètres statistiques
II.3. Schémas thérapeutiques proposés
TROISIÈME PARTIE : DISCUSSION
DISCUSSION
CONCLUSION
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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