Etymologiquement, la scoliose provient du latin « scoliosis » signifiant la « torsion » de la colonne vertébrale. La scoliose idiopathique est une pathologie courante et contraignante. Le rachis est très sollicité quotidiennement et nous permet d’acquérir un caractère bipède à la marche. Il est donc essentiel d’étudier différentes alternatives de traitement dans le but d’améliorer la prise en charge de cette pathologie.
Pathologie et population concernée
Selon la Haute Autorité de Santé (HAS) : « La scoliose est une déformation tridimensionnelle de toute ou partie de la colonne vertébrale, entraînant une torsion d’une ou plusieurs vertèbres sur elle(s)-même(s) et provoquant une déformation du thorax, de l’abdomen et des zones paravertébrales. » Toute scoliose se définit par un angle de courbure (de Cobb) supérieur à 10°. Les courbures inférieures à 10 ° sont considérées comme une variation physiologique en raison de leur faible potentiel de progression. En effet, chaque patient scoliotique a un modèle unique de courbure et quantifier cette déformation en tant que pathologique ou entrainant une contrainte nécessite ce postulat.
Cette déformation dans les trois plans de l’espace se caractérise par : [3]
• Une inclinaison concernant le plan frontal
• Une rotation dans le plan transversal dont on peut assigner la gibbosité
• Une inversion de courbure dans le plan sagittal
La gibbosité correspond au déplacement costal induit par la rotation des vertèbres thoraciques. Celle-ci est un des signes cliniques principaux de la scoliose.
On peut classifier trois grands types de scoliose :
– Scoliose de l’enfant et de l’adolescent idiopathique dont la cause est inconnue ou secondaire (à la suite d’une maladie neuromusculaire, congénitale ou osseuse).
– Scoliose de l’adulte idiopathique ou secondaire (continuité de la précédente) qui peut continuer d’évoluer après la maturité osseuse.
– Scoliose dite dégénérative ou De Novo qui apparait et évolue tardivement. Elle est due à une dégénérescence des disques intervertébraux et des vertèbres liées à l’âge.
Epidémiologie :
Dans les cas de scoliose, 80% sont considérées comme idiopathique ce qui représente 0,2% de la population générale.
« La fréquence de la scoliose idiopathique, avec un angle de Cobb par définition supérieur à 10°, est comprise entre 0,5 et 2 % chez les 8 – 15 ans. Elle concerne huit fois plus le genre féminin que le genre masculin ». En effet, on observe une prédisposition au genre féminin. [7] Les scolioses idiopathiques se répertorient en sous-groupe en fonction de l’âge du patient. Un pourcent des cas se contractent l’âge de trois ans, dix à quinze pourcents entre l’âge de quatre et dix ans, et c’est près de 80% des cas qui se manifestent à l’adolescence (11- 18 ans). Enfin chez les plus de 50 ans les cas représentent environ 6% des scolioses idiopathiques. [8] [9] Environ 10% de ces cas diagnostiqués nécessitent un traitement conservateur orthopédique et environ 0,1-0,3% nécessitent un traitement chirurgical. [6] Il existe différents types de courbes classées par Lenke et présents en annexe n° 1 :
• Le type 1 est une courbe thoracique principale et est le type le plus commun (48%).
• Le type 2 est une double courbe thoracique (9%).
• Le type 3 est également une double courbe majeure avec une courbe thoracique principale et une deuxième courbe est lombaire. (40%)
• Le type 4 est une triple courbe majeure avec des courbes dans les régions thoraciques proximale, thoracique principale et lombaire.
• Le type 5 est une seule courbe dans la région thoraco-lombaire / lombaire.
• Le type 6 est une courbe thoracolombaire. La courbe lombaire est la courbe principale et la courbe thoracique est mineure.
Etiologie :
L’étiopathogénie, donc les causes de la scoliose idiopathique restent inconnues cependant l’origine semble multifactorielle. Certains facteurs semblent jouer un rôle, notamment des facteurs génétiques. En effet, un antécédent familial est observé chez 70% des jumeaux monozygotes apportant la preuve d’une concordance héréditaire. Il existe aussi une part importante liée au sexe, comme le montre la fréquence plus élevée de la scoliose chez la population féminine. [10] Des facteurs endocriniens sont notables. La taille de la colonne vertébrale des patients scoliotiques est généralement supérieure aux sujets sains, des études sont donc en cours sur les éventuels effets des hormones de croissance. Winnie Cw Chu fait ce constat dans son étude en précisant que la différence de taille est importante et significative chez les adolescentes atteintes de scoliose sévère. [11] Des facteurs biochimiques sont également remarquables notamment, le taux de calmoduline est augmenté dans les scolioses idiopathiques et est évoqué comme facteur prédictif de l’évolution des courbures de la scoliose. [12] Enfin, des facteurs structuraux impactent l’émergence des AIS. Les variations histologiques responsables des déformations de la colonne vertébrale comprennent entre autres le changement de collagène de type X permettant la formation des nouveaux os et du cartilage articulaire. Ceux-ci contribuent au développement de la scoliose.
Conséquences et évolution de la scoliose
La douleur : Tous les patients ayant une scoliose n’ont pas forcément mal. Et dans le cas contraire, il n’y a pas toujours de corrélation directe entre la scoliose et les douleurs qu’ils ressentent. Des études ont étudié les douleurs au dos chez les adolescents présentant une scoliose idiopathique et ont conclu que cette prévalence (32-37%) était similaire à celle retrouvée chez les adolescents sains. [17] [18] Toutefois, le travail musculaire permanent pour une station érigée peut se révéler fatiguant et douloureux pour une atteinte scoliotique. Des douleurs dues aux difficultés respiratoires peuvent être aussi retrouvées.
L’Angle de Cobb. Comme dit précédemment, un angle supérieur à 10° est considéré comme pathologique. Il n’existe pas de classification scientifique établie entre l’angle de Cobb et l’importance de la scoliose. Il permet principalement de suivre l’évolution de la scoliose. Une étude a pu classifier un type de scoliose en corrélation avec l’angle de Cobb si celui-ci excède les 100°.
Au niveau osseux, ajoutée aux déformations de la colonne vertébrale dans les trois plans de l’espace, plusieurs études ont décelé chez les AIS une faible densité osseuse. Secondairement à la rotation des vertèbres, les côtes se déplacent et engendrent une gibbosité. Du coté convexe de la courbure elles s’écartent tandis qu’elle se resserrent du coté concave.
Diagnostic clinique et paraclinique
D’après la HAS, « la détection la plus précoce possible d’une scoliose est un enjeu essentiel de la prise en charge ». [4] De ce fait, l’American Academy of Chirurgiens orthopédiques & all ont mené une enquête sur le dépistage de la scoliose. Ils ont émis une déclaration d’information concluant sur les bénéfices d’un diagnostic précoce pour les AIS. [37] La prise en charge nécessite un examen clinique et radiologique chiffré.
Examen clinique
L’interrogatoire doit permettre de préciser les symptômes et d’identifier le type de scoliose. En effet, il faut repérer l’existence d’éventuels antécédents médicaux, les circonstances d’apparition de la scoliose ainsi que le retentissement fonctionnel et psychologique. [10] La douleur doit être évaluée par des questionnaires spécifiques tel que « Scoliosis Research Society-22 » ou des échelles d’autoévaluation telles que l’Echelle Visuelle Anatomique ou l’Echelle Numérique. [38] Examen de la statique : D’après la HAS, l’examen clinique se compose : D’un examen du rachis de face et de profil, de la mesure d’une (des) gibbosité(s) et de la taille debout et/ou couchée, d’un examen général et neurologique ainsi que de stade de maturation sexuelle et des courbes de croissance.
Les « Red flag » sont à vérifier en cas de scoliose secondaire pour :
• Un rachis raide ou douloureux
• Une anomalie à l’examen neurologique
• Une courbure thoracique gauche
• Des signes dysmorphiques (pieds creux notamment)
• Une hyperlaxité
• Des tâches « café au lait »
• Une pilosité anormale .
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Table des matières
1 INTRODUCTION
1.1 Pathologie et population concernée
1.1.1 Epidémiologie
1.1.2 Etiologie
1.2 Physiopathologie, conséquences et évolution
1.2.1 Anatomie du rachis
1.2.2 Conséquences et évolution de la scoliose
1.3 Impact croissance et puberté sur le pronostic
1.4 Diagnostic clinique et paraclinique
1.4.1 Examen clinique
1.4.2 Examen radiologique paraclinique
1.5 Traitement de la scoliose
1.5.1 Traitement conservateur
1.5.2 Traitement chirurgical
1.6 Description du traitement et hypothèse théorique
1.6.1 La méthode SCHROTH
1.7 Utilité et perspective
1.8 Objectif de la revue de littérature
2 METHODE
2.1 Critère d’éligibilité
2.1.1 Types d’études
2.1.2 Population
2.1.3 Intervention
2.1.4 Comparateurs
2.1.5 Critère de jugement
2.2 Méthodologie de recherche des études
2.2.1 Sources documentaires investiguées
2.2.2 Equation de recherche utilisée
2.3 Méthode d’extraction et d’analyse des données
2.3.1 Sélection des études
2.3.2 Extraction des données
2.3.3 Evaluation de la qualité méthodologique des études sélectionnées
2.3.4 Méthode de synthèse des résultats
3 RESULTATS
3.1 Description des études
3.1.1 Processus de sélection des études
3.1.2 Etudes incluses
3.2 Risque de biais des études inclues
3.2.1 Risque des biais des essais cliniques randomisés
3.2.2 Risque de biais des séries de cas
3.3 Effet de l’intervention sur les critères de jugement retenus
3.3.1 Critère de jugement principal
3.3.2 Critère de jugement secondaire
4 DISCUSSION
4.1 Analyse des principaux résultats
4.1.1 Résultats du critère de jugement principal
4.1.2 Résultats des critères de jugement secondaires
4.1.3 Biais des résultats
4.2 Qualité des preuves
4.3 Applicabilité des résultats
4.3.1 Faisabilité
4.3.2 Transférabilité
4.4 Biais potentiels de la revue
5 CONCLUSION
5.1 Implication pour la pratique clinique
5.2 Implication pour la recherche
6 BIBLIOGRAPHIE
7 ANNEXE
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