Origine et évolution du soja
Connu sous le nom de Glycine max (L.) Merr., le soja est une légumineuse apparue en Chine depuis l’an 3000 avant J.C (APME 2A, 2009). Cultivé depuis des millénaires en Extrême-Orient, il n’a été répandu que récemment dans le monde en passant par l’Amérique et l’Europe pour finalement regagner l’Afrique (Zongo, 2013). On l’appelle aussi Glycine soja ou Soja hispida. Cette appellation vient d’un mot mandchou emprunté japonais shoyu « sauce soja » (Kuakuvi, 2008 cité par APME 2A en 2009). De nos jours, le soja est largement cultivé dans les régions tropicales, subtropicales et tempérées du monde entier mais la majorité des cultures intensives reste localisée aux Etats-Unis, au Brésil, en Argentine et en Chine (Labalette, 2015)
Croissance et développement du soja
La croissance de la plante correspond à l’ensemble des changements quantitatives irréversibles (taille, masse, volume) qui se produisent au cours du temps. Chez le soja, la croissance peut être déterminé, indéterminé ou semi-déterminé selon la forme de l’extrémité de la tige principale (Hartung et al, 1981 cité par Artigot en 2012). Le développement de la plante est un processus cyclique qui commence de la germination de la plante jusqu’à la floraison et à la sénescence en passant par la croissance végétative et la maturation (Annexe 5). Le cycle végétatif du soja comprend les phases suivantes :
Phase de germination La graine lève au bout de 5 à 8 jours (MPAE, 2016) suivant les conditions du milieu.
Phase de croissance 12 à 15 jours après le semis, les premières feuilles s’ouvrent puis les cotylédons se ratatinent tandis que les feuilles suivantes apparaissent. Les ramifications apparaissent en nombre plus ou moins important selon les conditions de culture (MPAE, 2016).
Phase de floraison – fructification La floraison débute en général un mois après le semis. Elle dure un mois à un mois et demi suivant les variétés et les lieux de culture. Elle débute par les inflorescences de base et gagne progressivement le sommet de la plante. La fructification commence également par les inflorescences de la base. La jeune gousse met 15 à 25 jours pour atteindre ses dimensions définitives (MPAE, 2016).
Phase de maturation Les feuilles restent vertes jusqu’à l’approche de la maturité puis jaunissent et se détachent facilement, tandis que les gousses changent de couleur pour prendre la couleur spécifique de la variété. Cette phase dure deux à cinq semaines. Le cycle végétatif complet du soja varie de 85 à 150 jours (MPAE, 2016). Chez le soja, la précocité correspond à la durée relative du cycle de développement de la plante si l’on compare différentes variétés semées à la même date, dans un même lieu. Les variétés sont classées dans des groupes de précocité allant de 00, très précoces, dont les besoins photo et thermo-périodiques sont peu importants, à des groupe de type X, très tardifs (zone subtropicales ou équatoriales) (Artigot, 2012).
Influences des mauvaises herbes sur les cultures
Les mauvaises herbes constituent l’une des principales contraintes biologiques qui affectent la production alimentaire mondiale et plus particulièrement celle des pays en voie de développement. En zone tropicale, elle occasionne des pertes de production allant à 25 % contre 5 % dans les pays développés. Déjà, en 1967, la première analyse sur les pertes mondiales de production dues aux mauvaises herbes montrait qu’en Afrique ces pertes étaient de l’ordre de 10 à 56 %. (CIRAD, 2001). Elles influent la production des cultures à travers :
la compétition avec la culture vis-à-vis des éléments nécessaires à sa croissance (eau, nutriments, lumière, espace de développement). Cette compétition est d’autant plus importante en début de cycle qu’aux premiers stades de développement où les mauvaises herbes absorbent plus vite les nutriments que la culture. Par exemple, Cyperus esculentus a un effet dépressif sur le maïs et le soja par émission de substances allélopathiques (CIRADGRET, 2002) ;
le parasitisme. D’autre part, les mauvaises herbes peuvent servir d’hôtes secondaires pour différents ravageurs ou maladies ;
la dépréciation de la récolte. Les mauvaises herbes peuvent jouer un rôle négatif indirect sur la production agricole. La présence de semences ou de débris végétaux réduit la qualité de la récolte et en diminue la valeur commerciale ;
le coût de la lutte. La lutte contre les mauvaises herbes représente un coût très important, notamment en temps de travail (CIRAD, 2001).
Mode d’actions des herbicides
Les herbicides agissent sur différents processus de croissance et de développement des plantes (CIRAD, 2000). Deux grands types de mode d’action existent : la substance herbicide agissant avant la levée de l’adventice (herbicide de pré levée) et celle après la levée (herbicide de post levée). Pour ce qui est leur voie de pénétration dans les végétaux et à leur déplacement dans la plante, on distingue (CIRAD, 2000) :
– herbicides à pénétration racinaire : appliqués sur le sol, ils pénètrent par les organes souterrains des végétaux (racines, graines, plantules). Ce sont les traitements herbicides de prélevée, effectués avant la levée de la plante considérée (culture ou mauvaise herbe) ;
– herbicides à pénétration foliaire : appliqués sur le feuillage, ils pénètrent par les organes aériens des végétaux (feuilles, pétioles, tiges). Ce sont les traitements herbicides de post levée effectués après la levée de la plante considérée (culture ou mauvaise herbe) ;
– herbicides de contact : herbicides qui agissent après pénétration plus ou moins profonde dans les tissus, sans aucune migration d’un organe à un autre de la plante traitée ;
– herbicides systémiques : herbicides capables d’agir après pénétration et migration d’un organe à un autre de la plante traitée
Le phosphore
Le phosphore (conventionnellement exprimé en P2O5) est l’un des éléments majeurs qui joue un rôle physiologique à plusieurs niveaux. C’est un élément génétique, énergétique et plastique qui favorise la croissance de la plante. Son action étant conjuguée à celle de l’azote, il joue un rôle important dans les phénomènes de respiration et de photosynthèse, favorise le développement racinaire, la fécondité et la résistance au froid (UNIFA, 2005). L’importance de cet élément est telle que sa carence induit une réduction de la croissance des tiges, le rabougrissement des feuilles, la réduction du nombre de feuilles, de panicules et de grains par panicule (Dibloni, 2016). Disponible pour les plantes sous formes de H2PO4- et HPO42-, le phosphore est peu mobile donc moins lessivable et s’accumule plus facilement dans le sol (Jacques-petit et al, 2005 cité par Dianda en 2016). Le phosphore existe sous forme minérale ou organique mais peut se combinée avec le calcium, l’aluminium, le fer et le manganèse (Mn). Les plantes sont plus ou moins exigeantes en phosphore. Une classification a été faite par le COMIFER et d’après les résultats de nombreux essais de longue durée, il s’avère que le soja a une faible exigence vis-vis du phosphore (UNIFA, 2005).
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Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE I : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
1.1. GENERALITE SUR LE SOJA
1.1.1. Origine et évolution du soja
1.1.2. Systématique du soja
1.1.3. Botanique du soja
1.1.3.1. Morphologie du soja
1.1.3.2. Croissance et développement du soja
1.1.3.2.1. Phase de germination
1.1.3.2.2. Phase de croissance
1.1.3.2.3. Phase de floraison – fructification
1.1.3.2.4. Phase de maturation
1.1.4. Ecologie du soja
1.1.4.1. Le climat
1.1.4.2. Besoin en eau
1.1.4.3. Besoins en lumière
1.1.4.4. Besoins en sols
1.1.5. Techniques culturales
1.1.5.1. La préparation du sol
1.1.5.2. Semis
1.1.5.3. Entretien
1.1.5.4. Récolte
1.1.5.5. Conservation
1.1.5.6. Ennemis et Maladies
1.1.2. Usage et importance du soja
1.1.2.1. Importances du soja
1.1.2.2. Usage
1.1.3. Production du soja au Burkina-Faso
1.1.3.1. Système de culture
1.1.3.2. Evolution de la production et des superficies de culture du soja
1.2. GENERALITES SUR LES ADVENTICES
1.2.1. Définition
1.2.2. Influences des mauvaises herbes sur les cultures
1.2.3. Identification et classification des mauvaises herbes
1.2.4. Méthodes de lutte
1.2.4.1. Moyens préventifs
1.2.4.2. Méthodes curatives
1.3. GENERALITES SUR LES HERBICIDES
1.3.1. Définitions
1.3.2. Composition
1.3.3. Formulation
1.3.4. Classification
1.3.5. Mode d’actions des herbicides
1.3.6. Notion de dose, de toxicité et de sélectivité des herbicides
1.4. PROPRIETES AGROCHIMIQUES DU SOL
1.4.1. L’azote
1.4.2. Le phosphore
1.4.3. Le potassium
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES D’ETUDE
2.1. PRESENTATION DU SITE D’ETUDE
2.1.1. Situation géographique
2.1.2. Relief, climat et pluviométrie
2.1.3. Végétation
2.1.4. Sol
2.2. MATERIEL
2.2.1. Matériel végétal
2.2.2. Produits phytosanitaires
2.3. METHODES D’ETUDE
2.3.1. Dispositif expérimental
2.3.2. Conduite de l’essai
2.3.2.1. Préparation du sol
2.3.2.2. Semis
2.3.2.3. Entretien de la culture
2.3.3. Paramètres étudiés
2.3.3.1. Sélectivité du SELEKAM-soya sur le soja
2.3.3.2. Nombre d’adventices du soja
2.3.3.3. Biomasse sèche des adventices du soja
2.3.3.4. Flore adventice du soja
2.3.3.5. Propriétés agrochimiques du sol
2.3.4. Analyse statistique
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION
3.1. RESULTATS
3.1.1. Phytotoxicité de SELEKAM-soya
3.1.2. Effet des différents traitements sur la densité de population des adventices du soja
3.1.3. Coefficients d’efficacité biologique des différents traitements par rapport au nombre d’adventices du soja
3.1.4. Effet des différents traitements sur l’accumulation de la biomasse sèche des adventices du soja
3.1.5. Coefficient d’efficacité biologique des différents traitements par rapport à la biomasse sèche des adventices
3.1.6. Effets des différents traitements sur la flore adventice du soja
3.1.7. Influence des différents traitements sur les propriétés agrochimiques du sol
3.1.7.1. Influence sur la teneur en azote ammoniacal du sol
3.1.7.2. Influence sur la teneur en nitrate d’azote du sol
3.1.7.3. Influence sur la teneur en phosphore assimilable du sol
3.1.7.4. Influence sur la teneur en potassium disponible du sol
3.1.8. Effet des différents traitements sur les composantes du rendement et sur les rendements du soja
3.2. DISCUSSION
CONCLUSION
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