EFFETS ZOOTECHNIQUES ET SANITAIRES DES EXCES D’AZOTE SOLUBLE
Besoins en azote des ruminants
Les besoins protéiques varient selon les stades physiologiques de l’animal (Annexe 2). Par exemple, une vache en lactation produisant 40 kg de lait par jour, a des besoins PDI six fois plus importants qu’une vache à l’entretien (Enjalbert, 2004). Les besoins protéiques nécessaires lors d’une fin de gestation représentent 40 % des besoins protéiques à l’entretien (Huber, 1981). Les réserves corporelles en protéines des ruminants sont limitées, comparées aux réserves énergétiques. Par ailleurs leur capacité de mobilisation de protéines est faible comparée à la capacité de mobilisation énergétique. Aussi, un déficit alimentaire azoté marqué se traduit chez la vache par une baisse du taux protéique du lait et de sa production globale (Wolter, 1981). De plus, une corrélation positive entre le taux de matière azotée de la ration et la production laitière est décrite (Huber, 1981 ; Clark, 1980).
Excès d’azote et reproduction
L’infécondité a été associée à des excès d’azote soluble. Par exemple, le taux de vaches gravides un mois après insémination était respectivement de 14 et 0 %, pour 2 lots de génisses ingérant des rations enrichies en urée à 1 et 2 % MS (Huber, 1982). Une corrélation entre la réussite à l’insémination artificielle (IA) et l’urémie a été décrite, avec une baisse 0,8% du taux de réussite en IA1 (TRIA1) pour une augmentation moyenne de 0,021 g/l d’urée sanguine (Ferguson, 1993). Cependant, les excès azotés chroniques (rations enrichies en urée au moins deux semaines avant l’insémination) ne semblent pas affecter le taux de conception (Laven, 2004 ; Dawuda, 2004). Les mécanismes explicatifs de l’infertilité / infécondité en lien avec les excès azotés sont multiples. Lors d’excès d’azote soluble, l’urémie augmente à l’inverse de la progestéronémie (Huber, 1982). La progestéronémie et l’excès d’azote soluble pourrait être liés par le bilan énergétique (Huber, 1982, Ferguson, 1993). En effet, le TRIA1 dépend fortement du pic de progestéronémie en phase lutéale ; le bilan énergétique est modifié lors d’excès d’azote soluble (cf. 2.2). La progestéronémie ne semble pas affectée par les excès azotés chroniques (Laven, 2004 ; Dawuda, 2004). L’urée et l’ammoniaque ont une action délétère sur les synthèses hormonales (Visek, 1984 ; Bourland, 1998). Lors d’excès d’azote soluble, les concentrations en ammoniaque sont plus élevées dans le mucus utérin par rapport au plasma sanguin (Hammon, 2005). Ainsi, la composition chimique des glaires utérines semble modifiée avec une augmentation du pH utérin. Des concentrations élevées en ammoniaque diminuent significativement le rendement de la culture in vitro des embryons mais n’a pas d’effet sur la fécondation elle-même (Hammon, 2000). La cytotoxicité de l’ammoniaque sur l’ovocyte ou l’embryon serait à l’origine de l’infertilité et de la mortalité embryonnaire précoce (Enjalbert, 2008). Les excès chroniques d’azote pourraient favoriser les métrites, l’urée étant facilement utilisable par des agents bactériens tels qu’Arcanobacterium pyogenes (Bourland, 1998).
|
1. BESOINS ET APPORTS EN AZOTE CHEZ LES RUMINANTS
1.1. Besoins en azote des ruminants
1.2. Apports en azote chez les ruminants
1.3. Circonstance d’apparition et fréquence des excès d’azote chez les ruminants
2. EFFETS ZOOTECHNIQUES ET SANITAIRES DES EXCES D’AZOTE SOLUBLE
2.1. Excès d’azote et reproduction
2.2. Excès d’azote et métabolisme énergétique
2.3. Excès d’azote et immunité
2.4. Excès d’azote et boiteries
1ERE PARTIE : MATERIEL ET METHODES
1. ANIMAUX
1.1. Caractéristiques des animaux
1.2. Logement
1.3. Alimentation pré-essai
2. ALIMENTATION ET PROTOCOLE EXPERIMENTAL
2.1. Rations
2.2. Rotation alimentaire
3. PRELEVEMENTS ET CONDITIONNEMENT DES ECHANTILLONS
3.1. Jus de rumen
3.2. Sang
3.3. Prélèvement urinaire
3.4. Calendrier des prélèvements
4. METHODES ANALYTIQUES
4.1. Jus de Rumen
4.2. Sang
4.3. Urine
5. SUIVI CLINIQUE
6. STATISTIQUES
6.1. Calcul des moyennes pondérées
6.2. Analyse de l’effet ration sur les moyennes pondérées
6.3. Analyse des effets animal, période et ration sur les moyennes journalières individuelles périodiques
6.4. Analyse des effets heure et ration sur les valeurs de chaque prélèvement
6.5. Analyse de l’effet de paramètres biochimiques sur d’autres paramètres biochimiques
7. CALENDRIER EXPERIMENTAL
2EME PARTIE : RESULTATS
1. EVOLUTION CLINIQUE ET COMPORTEMENT ALIMENTAIRE
2. EVOLUTION DES PARAMETRES RUMINAUX MESURES
2.1. pH
2.2. Ammoniaque
2.3. Acides Gras Volatils
3. PARAMETRES SANGUINS MESURES
3.1. Ammoniémie
3.2. Urémie
3.3. Glycémie
3.4. Bilan acido – basique
3.5. Ionogramme
3.6. Enzymes hépatiques
4. EVOLUTION DES PARAMETRES URINAIRES
4.1. pH
4.2. Protéines urinaires
5. VARIATIONS DES PARAMETRES BIOCHIMIQUES EN FONCTION D’AUTRES PARAMETRES BIOCHIMIQUES
5.1. Effets de l’ammoniaque ruminal
5.2. Effets de l’ammoniémie
5.3. Effets de l’urémie
5.4. Effets de la bicarbonatémie et de la PCO2
3EME PARTIE : DISCUSSION
1. METHODES DE PRELEVEMENT ET DE MESURE
1.1. Jus de rumen
1.2. Sang
1.3. Urine
2. MODIFICATIONS BIOCHIMIQUES RUMINALES
2.1. Les concentrations en ammoniaque
2.2. Le Ph
3. MODIFICATIONS BIOCHIMIQUES ET ACIDO-BASIQUES SANGUINES
3.1. L’ammoniémie
3.2. Urémie
3.3. Glycémie
3.4. L’équilibre acido – basique
3.5. Evolution de la kaliémie
3.6. Le pH urinaire : réponse rénale à l’alcalose métabolique
4. PERTINENCE DES NIVEAUX D’AZOTE TESTES
4.1. Niveaux d’azote atteints lors de la mise à l’herbe
4.2. Excès azotés et quantité de matière sèche ingérée (MSI
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
Télécharger le rapport complet