EFFETS SUR LE GLUCOSE SANGUIN DES FRACTIONS DE L’EXTRAIT METHANOLIQUE DE FEUILLES DE SCLEROCARYA BIRREA

DEFINITION

     Selon l’organisation mondiale de la santé (OMS), le diabète se définit comme un état d’hyperglycémie chronique dû à des facteurs génétiques et environnementaux agissant souvent de concert. Le diabète est une affection chronique caractérisée par l’insuffisance absolue ou relative de la sécrétion en insuline, dont l’une des conséquences est une hyperglycémie associée à une glycosurie. La prévalence du diabète est environ de 2 % et sa gravité est surtout liée aux lésions dégénératives chroniques qui l’accompagnent et qui sont responsables de la diminution de l’espérance de vie des diabétiques.

Le diabète insulinodépendant ou diabète de type 1

    Il est encore appelé diabète juvénile car touchant essentiellement la population jeune. Un diabète peut être considéré comme insulinodépendant lorsque la carence en insuline est suffisamment importante pour entrainer :
 Une acidocétose
– Des complications micro vasculaires (rétinopathie, néphropathie, neuropathie). L’insulinosécrétion est totalement abolie ou très diminuée. Elle est provoquée par une destruction auto-immune progressive des cellules bêta des îlots de Langerhans du pancréas. Le pic de fréquence de l’apparition de ce diabète se situe autour de 15 ans.

Rôle de l’immunité cellulaire

     Les lymphocytes T sont impliqués dans le processus de « mise à mort » des cellules bêta pancréatiques. Après la présentation initiale de l’antigène par un macrophage aux lymphocytes TCD4, il y a une phase d’amplification de la réaction auto-immunitaire et une infiltration lymphocytaire des îlots, d’abord en périphérie, puis en région centrale de l’îlot. Cette infiltration est en partie déterminée par des molécules d’adhésion cellulaire. Les lymphocytes T peuvent être auto-réactifs vis-à-vis des auto-antigènes constitutifs de la cellule bêta au moins dans les modèles animaux. Dans certaines conditions, il est possible de transmettre la maladie par injection de lymphocytes T purifiés. Conjointement à ce rôle d’infiltration dans l’îlot, le lymphocyte TCD4 est impliqué dans la cytotoxicité vis-à-vis des cellules bêta pancréatiques par 2 mécanismes différents : l’activation des lymphocytes CD8 cytotoxiques et la production de cytotoxines comme l’interleukine1 (l’IL1) et le tumor necrosis factor (TNFα). Ces lymphokines induiraient un excès de production de radicaux libres et d’oxyde nitrique responsables de la destruction des cellules bêta.

Néphropathie

     Le tissu rénal est constitué d’une multitude de minuscules vaisseaux sanguins qui forment un filtre dont le rôle est d’éliminer les toxines et les déchets du sang. Etant donné que le diabète est à l’origine de troubles vasculaires, ces petits vaisseaux peuvent en être affectés au point d’entrainer une détérioration progressive des reins qui se manifeste par divers troubles allant de l’insuffisance à la maladie rénale irréversible.

Les inhibiteurs de l’absorption digestive des glucides

     La troisième classe de médicaments est représente par les inhibiteurs de l’alpha glucosidase comme le GLUCOR* (Acarbose) et le DIASTABOL* (Miglitol). Les glucides absorbés sont dégradés par l’amylase salivaire et pancréatique en disaccharides (saccharose, lactose, maltose) puis par les alphaglucosidases (maltase, lactase, saccharase ou invertase) en monosaccharides. En effet seuls les monosaccharides peuvent franchir la barrière intestinale. Les inhibiteurs d’alpha-glucosidase inhibent le dernier stade de la digestion des sucres. Ceux-ci ne pouvant être absorbés, continuent leur périple dans l’intestin et subissent la fermentation bactérienne en acides gras volatils ou sont éliminés dans les selles. Ce type de produit a donc pour objectif de décapiter les hyperglycémies post prandiales. C’est pourquoi il doit être pris avant les repas. L’inhibiteur est réversible du fait de l’hydrolyse des inhibiteurs de l’alphaglucosidase. Ces produits présentent une bonne tolérance et peuvent être utilisés en monothérapie dans le diabète de type 2 débutant. C’est exemple de l’Acarbose (GLUCOR*) et du miglitol (DIASTABOL*). L’étude « STOP-NDOM », menée par les laboratoires BAYER avait démontré que le traitement avec l’acarbose induisait une baisse de l’hyperglycémie post prandiale chez les sujets présentant une intolérance au glucose, une réduction importante de la résistance à l’insuline et une diminution de l’hyperinsulinisme. [28]. L’inconvénient majeur est la stagnation et la fermentation des sucres non digérés dans l’intestin, responsables des flatulences des douleurs digestives, des diarrhées et surtout en début de traitement. Il est donc recommandé de commencer par des posologies faibles, 50 mg/jour puis d’augmenter progressivement jusqu’à un maximum de 100 mg trois fois /jour. Les inhibiteurs des alpha-glucosidases ont une indication particulière lorsque l’hyperglycémie est essentiellement post prandiale.

CONCLUSION

      Slerocarya birrea de la famille des ANACARDIACEES est une plante de la pharmacopée traditionnelle africaine. Au Sénégal, ses feuilles sont utilisées par des tradithérapeutes dans le traitement du diabète de type 2. Des travaux antérieurs avaient montré que l’extrait total aqueux de feuilles de S. birrea est hypoglycémiant chez des rats normoglycémiques, justifiant probablement l’usage traditionnel de feuilles de cette plante dans le traitement du diabète de type 2. Il a été démontré que l’extrait aqueux de feuilles de S. birrea est riche en composés phytochimiques majeurs, comme ceux appartenant aux groupes des flavonoïdes et des tanins. Ces mêmes travaux avaient montré, l’absence totale d’alcaloïdes dans l’extrait aqueux. Plusieurs travaux avaient également décrit l’implication probable de structures moléculaires de type flavonoïde dans l’effet sur le glucose sanguin d’extraits de plantes médicinales. [28] Le but de cette présente étude était de :
-Préparer des extraits de feuilles de S. birrea riches en flavonoïdes.
-Tester l’effet de ces extraits sur divers modèles d’étude du diabète.
La poudre de feuilles de S. birrea a été soumise à une décoction au méthanol pendant 2 heures. Les composés de l’extrait méthanolique obtenus ont été séparés par chromatographie sur gel de silice. Sept fractions ont été obtenues, et numérotées de F1 à F7. Les fractions F4 et F5 ont présenté les meilleures teneurs en flavonoïdes. L’extrait total méthanolique ainsi que les fractions F4 et F5 ont été administrés chez des rats normoglycémiques, chez des rats en hyperglycémie temporaire et chez des rats diabétiques de type 2. Chez des rats normoglycémiques, l’administration per os de l’eau physiologique ne modifie pas la glycémie de base au bout de 4 heures d’observation (0,98 ± 0,05 vs 0,89 ± 0,08 g/l) L’administration per os de l’extrait total méthanolique, chez des rats normoglycémiques à la dose de 100 mg /kg, entraine un effet hypoglycémiant significatif et durable. En effet la glycémie varie de (0,78 ± 0,08 à 0,54 ± 0,04 g /l) au bout de 4 heures. L’effet hypoglycémiant de l’extrait total méthanolique apparait déjà 2 h après administration (0,64 ± 0,04 vs 0,78 ± 0,08 g /l). Chez des rats normoglycémiques l’administration per os de la fraction F4 à la dose de 30 et de 100 mg/kg ne modifie pas la glycémie de base. A l’inverse, l’administration per os de la fraction F5 à la dose de 100 mg/kg entraine une tendance vers une baisse de la glycémie au bout de 3 heures. Le glucose sanguin varie en effet de 0,88 ± 0,01 à 0,76 ± 0,08 g /l. Cet effet hypoglycémiant de la fraction F5 reste toutefois transitoire avec un retour de la glycémie vers les valeurs de base. Chez des rats normoglycémiques l’administration per os de glucose à la dose de 4 g/kg fait apparaitre un pic d’hyperglycémie qui est de 2,00 ± 0,03 g /l au bout de 60 min. L’administration préalable de l’extrait total méthanolique à la dose 100 mg/kg prévient totalement l’apparition d’un pic d’hyperglycémie qui serait consécutif à un gavage au glucose. Des résultats similaires ont été observés avec les fractions F4 et F5 à la dose de 30 mg/kg. Ces résultats suggèrent que les fractions F4 et F5 sont plutôt antihyperglycémiantes. Alors que l’extrait total méthanolique correspondant, est à la fois hypoglycémiant chez des rats normoglycémiques et antihyperglycémiant sur un modèle d’hyperglycémie temporaire. L’absence d’effet hypoglycémiant des fractions F4 et F5 pourtant riches en flavonoïdes suggérerait l’existence probable de composés autres que les flavonoïdes, dans l’extrait méthanolique, et qui seraient à l’origine de l’hypoglycémie observée chez des rats normoglycémiques, après administration de cet extrait. En perspective, l’utilisation de méthodes de séparation bioguidées plus fines devrait permettre une meilleure caractérisation de l’effet sur le glucose sanguin des composés de feuilles de S. birrea.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS BIBLIOGRAPHIQUES
I. HISTORIQUE
II. DEFINITION
III. EPIDEMIOLOGIE
1. Prévalence générale
2. Epidémiologie du diabète de type1
3. Epidémiologie du diabète de type2
IV. CLASSIFICATION
1.Le diabète insulinodépendant ou diabète de type 1
2.Diabète non insulinodépendant ou diabète de type 2
3.Diabète gestationnel
4.Autres types de diabète
V. RAPPEL PHYSIOPATHOLOGIQUE
1. Physiopathologie du diabète de type 1
a. L’insuline
b.Les marqueurs immunologiques
c.Rôle de l’immunité cellulaire
d.Susceptibilité génétique
e. Facteurs environnementaux
2. Physiopathologie du diabète de type 2
a. Troubles de l’insulinosécrétion
b. Mécanisme de perte de sécrétion insulinique
c. Insulinorésistance et diabète de type 2
d. Alimentation, Exercice physique et Diabète de type 2
VI. COMPLICATIONS DU DIABETE
1. Complications aigues
2. Complications dégénératives
VII. DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
1. les méthodes de dosage
a. -Méthodes enzymatiques
b. Evaluation par le Dextrostix
c. Méthode réductimétrique
d. Méthode furfuralique
VIII. PHARMACOLOGIE DES ANTIDIABETIQUES
1. L’insuline
a.Pharmacocinétique
b.Mécanisme d’action
c.Accidents de l’insulinothérapie
2. Pharmacologie des antidiabétiques oraux
a. Les sulfamides hypoglycémiants
b.Les biguanides
c.Les inhibiteurs de l’absorption digestive des glucides
d.Les Thiazolidinedione
e. Inhibiteurs de l’aldose réductase
f. Les glinides
IX. MODELES EXPERIMENTAUX
1. Diabète insulinodépendant
a. Modèle animaux obtenus par des manipulations chirurgicales ou par des substances toxiques
b. Modèles animaux spontanés
c. Modèles animaux transgéniques
2. Diabète non insulinodépendant
a. Modèle animaux obtenus par des manipulations chirurgicales ou toxiques
b. Modèles animaux spontanés
c. Modèles dont la pathologie est réversible par un régime précoce
CHAPITRE II GENERALITES SUR LE SCLEROCARYA BIRREA
ETUDE BOTANIQUE
1. Denomination
2. Classification dans le règne végétal
3. Description botanique
4. Habitat
I. COMPOSITION CHIMIQUE
II. EMPLOIS
III. TOXICITE ET PHARMACODYNAMIE
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE
I. Matériel et méthodes
1) Matériel
a) Matériel végétal
b) Matériel animal
c) Matériel de laboratoire
2) Méthodes
a) Extraction
b) Chromatographie sur colonne
c) Chromatographie sur couche mince (CCM)
d) Essais pharmacologiques
II. Résultats
A. Résultats de la chromatographie sur couche mince(CCM)
1. Chromatographie sur couche mince (CCM) des flavonoïdes
2. CCM des tanins
B. Administration per os chez des rats normoglycémiques de l’eau physiologique, de l’extrait total méthanolique de feuilles de Sclerocarya birrea et de ses fractions F4 et F5
DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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