Les moustiques sont des insectes holométaboles appartenant à l’ordre des Diptères et à la famille des Culicidae. Ils sont responsables non seulement de la transmission de plusieurs maladies vectorielles mais aussi des nuisances par leurs piqûres. En Afrique, les maladies vectorielles les plus fréquentes sont le paludisme, la fièvre jaune et les filarioses transmises respectivement par les genres Anopheles, Aedes et Culex.
Pour lutter contre ces vecteurs, plusieurs options sont possibles telles que la lutte contre les moustiques adultes, la lutte contre les larves. Dans la lutte antilarvaire, les méthodes les plus utilisées sont la lutte mécanique, la lutte chimique et la lutte biologique. Aujourd’hui, si la lutte chimique est toujours pratiquée, l’utilisation de biopesticides contre les moustiques n’est pas bien vulgarisée. Cependant, des résultats intéressants ont été trouvés sur l’utilisation des produits naturels contre les moustiques. Parmi ces produits, nous pouvons citer le Bacillus sphaericus (Karch et Coz, 1983 ; Fillinger et al.,2003) ; le Persea americana (Koua, 1998), le neem (Batra et al., 1998 ; Ravindra et al., 2002 ; Aliero, 2003, le Metarhizium anisopliae (Scholte et al., 2004) etc. Cependant, la lutte biologique utilisant des produits naturels contre les moustiques n’est pas bien connue dans certains pays tel que le Sénégal.
Bio-écologie des larves de moustiques
Le cycle préimaginal des moustiques se déroule en milieu aquatique. C’est un cycle qui regroupe les œufs, les larves et les nymphes. Les larves sont dépourvues de pattes et se déplacent par des mouvements ondulatoires grâce à leurs soies. La bio-écologie des larves de moustiques est fonction de la nature des gîtes. Les gîtes peuvent être divisés en deux types à savoir ceux en eaux claires et ceux en eaux polluées. Les premiers sont des gîtes temporaires ou permanents constitués par les récipients ou réservoirs d’eau de pluie, des mares ou étangs etc.. Ce sont des gîtes propices à la prolifération des moustiques tels que les genres Anopheles et Aedes. Les seconds sont constitués de latrines, fosses septiques, réseaux de drainage, puits perdus etc. Ce sont des gîtes qui présentent le plus souvent la présence des moustiques du genre Culex.
Les méthodes de lutte antilarvaire
Les méthodes les plus utilisées sont :
– La lutte mécanique : avec la destruction ou le remblayage des gîtes larvaires.
– La lutte chimique : cette méthode fait appel à plusieurs produits chimiques de synthèse. Les produits chimiques les plus utilisés sont le Téméphos, le Fenthion, le Malathion, le Chlorpyriphos, les pyréthrinoïdes etc. (Rozendaal, 1999)
– La lutte biologique : c’est un secteur de recherche en plein développement. Les agents de lutte biologique sont généralement les ennemis naturels des insectes. Pour cette lutte, les plus prometteuses utilisent des prédateurs (poissons), des agents entomopathogènes (champignons), des produits d’origine végétale etc.. Les agents entomopathogènes sont généralement des champignons qui produisent des spores et ces spores agissent soit par la cuticule soit au niveau du tube digestif après ingestion.
D’autres champignons tels que Aspergillus flavus, Aspergillus parasiticus, Penicillium falicum, Fusarium vasinfectum et Trichoderma viride ont montré leur effet larvicide sur les larves de moustique Culex quinquefasciatus (Govindarajan et al., 2005).
Effets larvicides des produits naturels sur les larves de moustiques
Les produits utilisés comme larvicides dans la lutte biologique agissent généralement au niveau de la cuticule et/ou au niveau du tube digestif. Cependant, certains produits agissent comme des régulateurs de croissance des larves (Rozendaal, 1999). De nombreux travaux ont montré que les biolarvicides agissent le plus souvent au niveau du tube digestif des larves (Karch et Coz, 1983; Koua et al., 1994). Dans le cas des champignons entomopathogènes, les sites d’action sont principalement la cuticule et le tube digestif. L’action de ces produits se manifeste généralement par des substances qui attaquent et détruisent l’organisation de la cuticule et/ou des cellules digestives (Silva et al, 2004).
Organisations externe et du tube digestif des larves de moustiques
Organisation externe
Comme chez les insectes, l’organisation externe des larves de moustiques est composée de segments (ou tergites). La partie externe comprend la tête, le thorax et l’abdomen. L’abdomen est subdivisé en 7 segments, le huitième étant le segment anal. Au niveau du septième segment se rattache le siphon respiratoire. Chaque segment porte des soies qui jouent un rôle dans le déplacement de la larve.
Organisation du tube digestif
Le tube digestif est subdivisé en trois parties, l’intestin antérieur, l’intestin moyen et l’intestin postérieur. Au niveau du thorax, l’œsophage présente une invagination vers l’intestin antérieur. A ce niveau, sont observés le cardia et des caeca gastriques. Le tube digestif se termine vers la partie postérieure par l’iléon qui aboutit par l’anus situé dans le segment anal. Entre les cellules digestives et la colonne alimentaire, existe une membrane péritrophique qui joue un rôle dans la digestion des aliments. Cette membrane est séparée des cellules intestinales par un espace péritrophique.
Matériel animal (larves de moustiques)
Les larves sont récoltées directement au niveau des bacs du département de Biologie Animale. Elles sont ensuite maintenues en vie dans un milieu d’élevage.
Matériel de tests (recherche des doses létales 100)
Le matériel de test est constitué de :
1- 5 Bocaux de dimensions 10 x 10 x 7 cm,
2- Pipettes graduées,
3- Une poire pipette,
4- Un masque,
5- Gants latex,
6- Une étuve.
Matériel d’échantillonnage et de traitement :
Le matériel est constitué de :
– Une épuisette en métal (fig 2c)
– un bocal de dimension 30 x 20 x 10 cm.
– 20 Bacs en ciment de dimension 50 x 50 x 20 cm (fig 2a),
– 4 Cages munies de tissus moustiquaires (fig 2b),
Matériel d’histologie
Le matériel d’histologie est composé :
1- Du carnoy2
2- De microtubes de fixation
3- D’alcool 95 et 70°
4- Du butanol
5- Du buti-paraffine
6- De la paraffine pure
7- De barres de Leuckart
8- D’un microtome « Minot », modèle « Stiassnie »
9- D’une batterie de coloration .
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Table des matières
INTRODUCTION GÉNÉRALE
GÉNÉRALITÉS
I- Bio-écologie des larves de moustiques
II- Les méthodes de lutte antilarvaire
III- Effets larvicides des produits naturels contre les larves de moustiques
IV- Organisation externe et du tube digestif des larves de moustiques
IV-1 Organisation externe
IV-2 Organisation du tube digestif
I- INTRODUCTION
II- MATÉRIEL ET MÉTHODES
II-1 Matériel
II-1-1 Matériel végétal
II-1-2 Matériel animal
II-1-3 Matériel de tests (recherche des doses létales 100)
II-1-4 Matériel d’échantillonnage et de traitement
II-1-5 Matériel d’histologie
II-2 Méthodes
II-2-1 Détermination des DL100 des produits de neem (huile de neem formulée 1% et poudre de neem 0,3%)
II-2-1-1 Avec l’huile de neem formulée
a- Sur les larves de Culex quinquefasciatus
b- Sur les larves d’Aedes aegypti
II-2-1-2 Avec la poudre de neem
a- Sur les larves de Culex quinquefasciatus
b- Sur les larves d’Aedes aegypti
II-2-2- Traitement en milieu semi naturel
II-2-2-1 Le milieu semi naturel
II-2-2-2 Etude de la densité larvaire avant le traitement
II-2-2-3 Traitement des bacs
II-2-4 Etude histologique
a- Déshydratation
b- L’imprégnation
c- L’inclusion
d- Taille des blocs
e- Coupe des blocs
f- Etalement des coupes
g- Coloration au trichome de Masson
h- Montage entre lame et lamelle avec le baume du Canada
III- RÉSULTATS
III-1 Résultats statistiques
III-1-1 Recherche des doses létales sur les larves de Culex quinquefasciatus et d’Aedes aegypti
a- Avec l’huile de neem formulée
b- Avec la poudre de neem
III-1-2 Traitement en milieu semi naturel
a- Avec l’huile de neem formulée
b- Avec la poudre de neem
III-2 Résultats histologiques
III-2-1 Cas de l’huile de neem formulée
a- Larves non traitées
b- Larves traitées avec l’huile de neem formulée
III-2-2 Cas de la poudre de neem
a- Larves non traitées
b- Larves traitées avec la poudre de neem
IV- DISCUSSION
V- CONCLUSION
CONCLUSION GÉNÉRALE