EFFETS DU STRESS THERMIQUE CHEZ LE POULET DE CHAIR ET LES MOYENS DE LUTTE

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Thermogenèse de base (ou métabolisme de base)

Elle correspond à la production thermique minimum enregistrée chez l’animal, au repos, à jeun et dans les conditions de neutralité thermique. Autrement dit, c’est la production de chaleur par l’activité métabolique de tissu (notamment du foie, cœur, cerveau, glande endocrine, muscle squelettique au repos).

Thermogenèse facultative (extra chaleur)

Dans les conditions normales, l’animal se nourrit, se déplace, se reproduit… ; cela entraîne une thermogenèse supplémentaire qualifié d’extra chaleur.

La thermolyse (perte de chaleur)

Il s’agit de l’ensemble des déperditions d’énergie calorique, conséquence inévitable de la différence de température entre l’organisme des homéothermes et l’environnement. Elle s’exprime en Joules comme la thermogénèse et peut se faire avec ou sans pertes d’eau : la chaleur peut être éliminée de deux façons : thermolyse sensible et thermolyse insensible.

Thermolyse sensible (ou direct ou sans perte d’eau)

Cette modalité de déperdition est ainsi appelée parce qu’elle peut être perçue et mesurée directement au calorimètre.
Elle se fait par trois mécanismes (HAFEZ, 1968) :
 Radiation : perte d’énergie par les rayonnements électromagnétiques
 Convection : correspondant à une perte d’énergie calorique par renouvellement d’un fluide (air, eau) autour de l’animal.
 Conduction : perte d’énergie par un contact matériel entre l’animal et le milieu environnant.
La thermolyse directe a une limite imposée par la température ambiante.

Thermolyse insensible (ou indirect ou latente ou encore par évaporation d’eau)

Elle permet de dégager une certaine quantité de chaleur et se fait selon deux modalités :
 La sudation : Transpiration intense physiologique (due à un effort physique, une exposition à la chaleur) ou pathologique (due à une fièvre élevée, une crise d’hypoglycémie). Elle permet une thermolyse par évaporation d’eau à la surface de la peau. Il s’agit d’un processus actif d’élimination d’eau, de sels minéraux et de matières organiques par les glandes sudoripares par opposition à la perspiration qui correspond à une perte d’eau par diffusion à travers la peau.
 La polypnée thermique : L’efficacité de la polypnée dans la thermorégulation est aussi bonne, chez le poulet, sinon meilleure que la sudation chez les mammifères (SAPIN, 1955).Chez les oiseaux, ce mode de dissipation de chaleur demeure le seul applicable devant l’isolement thermique quasi absolu du plumage. Elle se traduit par une brusque accélération des mouvements respiratoires. La fréquence obtenue correspond à la fréquence de résonnance de la cage thoracique, ce qui explique qu’elle sera fonction de la taille de l’animal. Cette fréquence optimale permet d’entretenir les mouvements respiratoires sans augmentation excessive de la thermogenèse. Les mouvements de l’air sur une surface humide (muqueuse nasale, trachéale) assurent une perte d’eau et partant d’énergie. Pour éviter une alcalose respiratoire, les mouvements respiratoires deviennent superficiels.

Contrôle de la thermorégulation

Le centre principal de contrôle de la thermorégulation est l’hypothalamus qui se comporte comme un vrai « thermostat ». Les centres thermorégulateurs qui y sont localisés comparent en permanence la température réelle du corps avec la valeur de consigne.
Il y a deux centres thermorégulateurs : le centre hypothalamique antérieur (centre de la thermolyse) assure la réponse thermique à la chaleur en déclenchant la thermolyse par la vasodilatation et l’augmentation de sudation ou de la fréquence respiratoire (polypnée) ; le centre hypothalamique postérieur (centre de la thermogenèse) assure la réponse thermique au froid par la stimulation de la thermogenèse musculaire et chimique et par la vasoconstriction cutanée pour imiter les pertes de chaleur.
Les centres hypothalamiques reçoivent des informations thermiques de 2 types de thermorécepteurs :
(i) les uns centraux (profonds, viscéraux et surtout hypothalamiques mêmes) :Ce sont des récepteurs localisés dans la cavité abdominale (WOOD, 1970), la moelle épinière (récepteurs spinaux) et même l’hypothalamus (NAKAYAMA, 1961) qui sont sensibles à la température du sang,
(ii) les autres périphériques (superficiels, cutanés) sensibles aux basses températures (impression du froid) et aux températures élevées (impression de chaleur). Leur existence dans la régulation de la température a été depuis longtemps mise en évidence par les travaux de BROWN SEQUARD et al. (1856).
En dépit des recherches menées de tout temps par les histologistes et les physiologistes, la structure exacte des récepteurs de température n’est pas encore élucidée. Seuls les axones qui convoient les stimuli thermiques sont identifiés (IGGO, 1971)

Les limite de l’homéothermie

Selon la valeur de la température ambiante, le maintien de la température centrale se fera pour des niveaux différents de la thermogenèse et de la thermolyse. Dans la zone d’homéothermie, la thermogenèse est égale à la thermolyse. Lorsque la thermolyse excède la thermogenèse, l’animal entre dans la zone d’hypothermie. Par contre lorsque la thermogenèse excède la thermolyse, l’animal entre dans la zone d’hyperthermie.
Dans la zone d’homéothermie, on définit la zone de neutralité thermique, pour un niveau de nutrition donné, comme étant l’intervalle des températures ambiantes pour lequel la thermogenèse est à son minimum et pour lequel la thermolyse n’est ni assurée par la sudation ni par une augmentation de la fréquence respiratoire.
La zone de neutralité thermique est limitée par les températures critiques inférieures et supérieures. La température critique inférieure (TCI) est la température ambiante à partir de laquelle l’animal doit augmenter sa thermogenèse pour compenser un accroissement de la thermolyse sensible. La température critique supérieure (TCS) est la température ambiante pour laquelle l’animal doit augmenter sa thermolyse insensible pour une réduction de la thermogénèse.

Particularités de la thermorégulation chez le poulet de chair

Donnés générales

Les poulets appartiennent au groupe d’animaux homéothermes capables de maintenir la température centrale de leur corps constante (41°C pour les adultes et 38°C pour les poussins). Ceci est vrai dans les limites dites zones de neutralité thermique (15 à 25°C chez l’adulte et 28 à 38°C chez le poussin).Toutefois, durant la phase d’emplumement, (1j à 3 semaines d’âge), ils sont sensibles aux stress thermiques froids. Après emplumement qui ne sera complet qu’à partir de la 5ème semaine d’âge, ils présentent une excellente isolation et seront plutôt sensibles aux excès de chaleur. Donc tout inconfort thermique peut avoir des répercussions sur l’équilibre physiologique de l’animal, son état de santé et ses performances zootechniques.

Production de chaleur ou thermogenèse chez le poulet de chair

Les sources de chaleurs

L’ensemble des synthèses et dégradations nécessaires au maintien des fonctions vitales (métabolisme) est à l’origine de la grande partie de la chaleur produite par l’organisme.
Le bilan énergétique représentant les différentes composantes énergétiques est représenté par la figure1. Il ressort de cette figure que la thermogenèse fait intervenir un certain nombre de mécanismes représentés par le métabolisme basal, l’activité physique, la thermogenèse de thermorégulation et la thermogenèse alimentaire ou extra chaleur (GERAERT, 1991).

Thermolyse par chaleur sensible (ou direct ou sans perte d’eau)

El BOUSHY et VAN MARLE (1978) estiment qu’en climat tempéré, près de 75 % de la thermogenèse chez les oiseaux est éliminée par la voie sensible. Les pertes par rayonnement (ou par radiation) ne représentent que 5 % du flux total de chaleur, précise WALSBERG en 1988. MITCHELL (1985) affirme que la perte thermique due au rayonnement baisse avec l’augmentation de la température.
Les pertes par convection dépendent du niveau de ventilation ambiante. En effet, il suffirait que l’air arrivant au niveau de l’animal soit plus frais que le corps de ce dernier pour qu’il cède des calories.
La conduction thermique a surtout lieu d’une part au niveau des appendices céphaliques (crêtes et barbillons) pouvant représenter jusqu’à 7 % de la surface totale du corps et des pattes d’autre part (FREEMAN, 1983). Ces parties dépourvues de plumes peuvent servir à exporter près de la moitié de l’énergie due à la thermogenèse en raison d’une importante vasomotricité qui améliore les échanges thermiques via l’accroissement du flux sanguin. Cette affirmation rejoint celle de GERAERT (1991), disant que le flux sanguin vers la peau emplumée et les organes internes diminue lors de l’exposition au chaud.
MITCHELS et al. (1985) évoquent les modifications physiques (épilation) et génétiques (génotype cou nu) de l’emplument comme étant favorables aux pertes sensibles. Le comportement des volailles en vue de se débarrasser de la chaleur ainsi que la réduction des densités d’élevage sont aussi des atouts permettant la réalisation de la voie sensible.

Thermolyse par chaleur latente (ou indirect ou avec perte d’eau)

Lorsque le poulet a chaud, il augmente la thermolyse évaporatoire, font remarquer El BOUSHY et VAN MARLE (1978).
DAWSON (1982) estime que le poulet peut perdre par la peau, les 40 % voire plus de l’évaporation totale lorsqu’il est en zone de neutralité thermique. Cependant, l’augmentation de la température fait que la voie respiratoire devient la plus sollicitée. Vers 28-29°C, le halètement apparaît et se traduit par une très forte augmentation de la fréquence respiratoire. Il est sous la dépendance de récepteurs médullaires et hypothalamiques et ce n’est qu’après élévation des températures hypothalamiques, qu’a lieu le halètement (WOODS et WHITTOW, 1974).
Une hygrométrie élevée sature l’atmosphère en vapeur d’eau, réduisant ainsi les possibilités d’évaporation. Elle favorise dès lors la sensation de stress thermique.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE :SYNTHESE BIBLIOGRAHIQUE
CHAPITRE I : PHYSIOLOGIE DE LA THERMOREGULATION CHEZ LE POULET DE CHAIR
I.1. Données générales sur la thermorégulation chez les homéothermes
I.1.1.Définitions-Généralités
I.1.1.1.Homéothermie
I.1.1.2. Thermorégulation
I.1.2. Facteurs de l’équilibre thermique des homéothermes
I.1.2.1. La thermogenèse (production de chaleur)
I.1.2.1.1.Thermogenèse de base (ou métabolisme de base)
I.1.2.1.2. Thermogenèse facultative (extra chaleur)
I.1.2.2. La thermolyse (perte de chaleur)
I.1.2.2.1. Thermolyse sensible (ou direct ou sans perte d’eau)
I.1.2.2.2. Thermolyse insensible (ou indirect ou latente ou encore par évaporation d’eau)
I.1.3. Contrôle de la thermorégulation
I.1.4. Les limite de l’homéothermie
I.2. Particularités de la thermorégulation chez le poulet de chair
I.2.1. Donnés générales
I.2.2. Production de chaleur ou thermogenèse chez le poulet de chair
I.2.2.1. Les sources de chaleurs
I.2.2.1.1.Métabolisme basal
I.2.2.1.2. Activité physique
I.2.2.1.3. Extra chaleur ou thermogenèse alimentaire
I.2.2.2. Contrôle hormonal de la thermogenèse
I.2.2.2.1. Rôle de La glande Thyroïde
I.2.2.2.2. Rôle des glandes surrénales
I.2.3. Thermolyse ou perte de chaleur
I.2.3.1. Thermolyse par chaleur sensible (ou direct ou sans perte d’eau)
I.2.3.2. Thermolyse par chaleur latente (ou indirect ou avec perte d’eau)
I.2.4. Réactions thermorégulateurs des volailles en fonction de la température
I.2.4.1. Régulation thermique en zone de neutralité thermique
I.2.4.2. Régulation thermique sous la zone de neutralité thermique
I.2.4.3. Régulation thermique au-delà de la zone de neutralité thermique
I.2.4.3.1. Baisse de la thermogénèse
I.2.4.3. 2. Augmentation de la thermolyse
I.2.4.3. 3. Réactions végétatives et comportementales associées
CHAPITRE II : EFFETS DU STRESS THERMIQUE CHEZ LE POULET DE CHAIR ET LES MOYENS DE LUTTE
II.1. Effets du stress thermique chez le poulet de chair
II.1.1. Effets sur la thermorégulation
II.1.2. Effets sur le métabolisme
II.1.2.1. Baisse du métabolisme de base
II.1.2.2. Troubles hydro électrolytiques
II.1.2.3. Perte d’énergie
II.1.3. Effets sur les performances zootechniques
II.1.3.1. Baisse de productivité
II.1.3.2. Baisse de la durée de survie
II.2. Moyens de lutte contre le stress thermique
II.2.1.Manipulations thermiques des animaux
II.2.1.1. Pendant l’embryogénèse
II.2.1.2.Pendant les premiers jours de la vie
II.2.2.Amélioration génétique
II.2.3. Modification de la photopériode
II.2.4.Alimentation
II.2.5.Abreuvement
II.2.6.Thérapeutiques diverses
II.2.6.1.Les vitamines
II.2.6.2. les sels
II.2.6.3. les Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS)
II.2.6.4.Acclimatation précoce
DEUXIEME PARTIE :ETUDE EXPERIMENTALE
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES
I.1. Matériel
I.1.1. Période et site des essais
I.1.2 « Nutricool »
I.1.3.Oiseaux
I.1.4.Matériel d’élevage et de contrôle de performance
I.2. Méthodes
I.2.1. Conduite d’élevage des oiseaux
I.2.1.1. Préparation du bâtiment
I.2.1.2. Installation des poussins
I.2.1.3. Mise en lots des poussins
I.2.1.4. Programme de prophylaxie médicale
I.2.1.5. Alimentation
I.2.2. Collecte des données
I.2.2.1. Paramètres d’ambiance
I.2.2.2. Réactions organo-végétatives
I.2.2.3. Consommation d’eau et d’aliment
I.2.2.4. Evolution pondérale
I.2.2.5. Mortalités
I.2.3. Evaluation des performances de croissance
I.2.3.1. Consommation alimentaire et d’eau
I.2.3.2. Gain Moyen Quotidien
I.2.3.3. Indice de consommation alimentaire
I.2.3.4. Rendement carcasse
I.2.3.5. Taux de Mortalité
I.2.4. Evaluation de la rentabilité économique
I.2.5. Analyses statistiques des données
CHAPITRE II : RESULTATS ET DISCUSSION
II.1. RESULTATS
II.1.1. Paramètres d’ambiance
II.1.1.1.Température ambiante
II.1.1.2. Hygrométrie
II.1.2.Effets de l’apport du « Nutricool » sur les réactions organo-végétatives
II.1.2.1.Sur la température rectale.
II.1.2.2.Sur la fréquence respiratoire
II.1.3.Effets de l’apport du « Nutricool » sur les performances de croissance
II.1.3.1.Sur la consommation alimentaire et d’eau
II.1.3.2. Sur l’évolution pondérale
II.1.3.3. Sur le gain moyen quotidien
II.1.3.4. Sur l’indice de consommation alimentaire
II.1.3.5. Sur le rendement carcasse
II.1.3.6. Sur la mortalité
II.1.4. Effets de l’apport du « Nutricool » sur la rentabilité économique
II.2.DISCUSSION
II.2.1. Méthodologie utilisée
II.2.2. Effets de l’apport du « Nutricool » sur les réactions organo-végétatives
II.2.2.1.Sur la température rectale
II.2.2.2.Sur la fréquence respiratoire
II.2.3. Effets de l’apport du « Nutricool » sur les performances de croissance du poulet de chair
II.2.3.1. Sur la consommation alimentaire et d’eau
II.2.3.2. Sur l’évolution pondérale
II.2.3.3. Sur l’indice de consommation alimentaire
II.2.3.4. Sur le rendement carcasse
II.2.3.5. Sur la mortalité
II.2.4. Effet de l’apport du « Nutricool » sur la rentabilité économique
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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