Effets du castor sur les milieux humides et les milieux riverains

Facteurs d’habitat gรฉomorphologiques

Relation entre les facteurs gรฉomorphologiques et l’habitat du castor selon les รฉtudes de modรฉlisation retenues; facteurs significatifs((+++) ou(—) selon le sens de la relation), non ~ignificatifs (ns) ou non analysรฉs (nia.).

Gradient du cours d’eau Le gradient du cours d’eau est communรฉment dรฉfini comme รฉtant la pente entre deux points du cours d’eau, sur la distance sรฉparant ces deux points. Tous les auteurs ont choisi d’analyser le gradient du cours d’eau dans leurs รฉtudes, exceptรฉ Dieter et McCabe (1989) รฉtant donnรฉ que le gradient restait stable tout le long de la riviรจre Big Sioux, avec des valeurs de gradient de 1 ร  2% seulement. Le gradient des cours d’eau est le facteur d’habitat faisant le plus 1 ‘unanimitรฉ entre les diffรฉrentes รฉtudes, autant pour son importance dans 1 ‘habitat du castor que pour le sens de la relation (tableau 2), oรน la qualitรฉ de l’habitat va diminuer avec l’augmentation du gradient du cours d’eau. Howard et Larson (1985) identifient clairement le gradient comme รฉtant significativement important dans la sรฉlection d’habitat, tout comme Beier et Barrett (1987) oรน les colonies actives de l’รฉtude รฉtaient situรฉes sur des cours d’eau dont le gradient รฉtait significativement plus รฉlevรฉ que les portions non colonisรฉes. Suzuk:i et McComb (1998) n’ont observรฉ aucun barrage sur des cours d’eau avec un gradient de plus de 10% et ils estiment qu’un gradient de 3% est optimal. Northcott (1964) n’a retrouvรฉ aucune colonie sur des cours d’eau de gradient supรฉrieur ร  4%.

Dans la rรฉserve faunique Papineau Labelle au Quรฉbec, Cotton ( 1990) a obtenu une corrรฉlation positive entre la densitรฉ de colonies de castor et la densitรฉ de cours d’eau entre 2% et 6% de gradient. Elle a รฉgalement dรฉnotรฉ une corrรฉlation positive dans le Parc de la Gatineau, mais pour des gradients allant de 1% ร  10% cette fois. Les cours d’eau de l’aire d’รฉtude de Jakes et al. (2007), rรฉalisรฉe dans les hautes plaines cรดtiรจres en Caroline du Sud, prรฉsentaient tous des gradients infรฉrieurs ร  3%, et oรน la plupart de ceux de gradient supรฉrieur ร  1,5% รฉtaient qualifiรฉs d’intermittents. Dans leur cas, la plage optimale de gradient รฉtait donc infรฉrieure ร  1,2%. Le gradient รฉtait inclus dans le meilleur modรจle pour prรฉdire la prรฉsence d’un barrage, mais sa contribution ร  la relation demeurait plutรดt faible. Jakes et al. (2007) ont conclu que l’importance du gradient des cours d’eau et la valeur optimale dans 1 ‘habitat du castor sont fortement dรฉpendantes de la variabilitรฉ topographique dans la rรฉgion considรฉrรฉe (Jakes, et al. 2007). En effet, dans les paysages relativement plats, oรน les valeurs de gradient des cours d’eau sont faibles (< 1,5%), le gradient varie peu et ne reprรฉsente donc pas un facteur dรฉterminant dans la construction de barrages par les castors (Bames et Mallik 1997).

Largeur et profondeur du cours d’eau

La largeur du cours d’eau s’est rรฉvรฉlรฉe รชtre un critรจre important dans 1 ‘habitat du castor dans plusieurs des รฉtudes de modรฉlisation que nous avons analysรฉes, mais elle semble montrer ร  la fois des effets positifs et nรฉgatifs (tableau 2). D’abord, la largeur du cours d’eau fait partie du meilleur modรจle permettant de prรฉdire la densitรฉ maximale de colonies actives par section de cours d’eau dans le Massachusetts (Howard et Larson 1985) et l’utilisation de l’habitat par le castor dans le bassin de la riviรจre Trukee au Nevada-Californie (Beier et Barrett 1987), et dans les deux cas, la relation entre la largeur du cours d’eau et la qualitรฉ d’habitat est positive. Dans le cas des trois autres รฉtudes ayant dรฉnotรฉ l’importance de ce facteur, la relation est cependant inversรฉe. Par exemple, Suzuk:i et McComb (1998) ont remarquรฉ que la frรฉquence des barrages รฉtait nรฉgativement associรฉe ร  l ‘augmentation de la largeur des cours d’eau. La profondeur de l’eau a รฉgalement รฉtรฉ analysรฉe dans quelques รฉtudes (tableau 2), mais n ‘a รฉtรฉ retenue comme รฉtant importante que dans deux cas (Beier et Barrett 1987, Dieter et McCabe 1989). Un cours d’eau profond couvre les entrรฉes de la hutte, permet la circulation du castor sous l’eau durant l’hiver et lui offre รฉgalement une meilleure protection face ร  la prรฉdation (McGinley et Whitham 1985). D’aprรจs l’analyse de Suzuki et McComb (1998), il y aurait une forte corrรฉlation entre la profondeur et la largeur d’un cours d’eau. Lors des pรฉriodes de crues, la force rรฉsultante d’un grand volume d’eau peut devenir trop importante pour รชtre maintenue par un barrage sur les cours d’eau larges et profonds (McComb, et al. 1990U:J!!.. nouveau paramรจtre liant la profondeur et la largeur moyenne du cours d’eau, l’aire transversale (m2 ), a รฉtรฉ identifiรฉ comme รฉtant trรจs important dans le choix de l’รฉtablissement d’un barrage par le castor dans l’รฉtude de Bames et Mallik (1997), dans le nord de l’Ontario (tableau 2).

Taille du bassin versant en amont du barrage Plusieurs รฉtudes ont omis d’inclure la taille du bassin versant dans leurs analyses et pourtant, trois des quatre รฉtudes l’ayant fait ont dรฉnotรฉ son importance (tableau 2). Bames et Mallik (1997) en Ontario et Jakes et al. (2007) en Caroline du Sud ont relevรฉ la taille du bassin versant en amont comme รฉtant le facteur le plus dรฉterminant dans l’รฉtablissement d’un barrage par le castor. Dans les hautes plaines cรดtiรจres de la Caroline du Sud, les castors รฉtaient plus enclins ร  construire des barrages sur des cours d’eau dont le bassin versant รฉtait de taille moyenne, c’est-ร -dire de 1 000 ร  5 000 ha (Jakes, et al. 2007). Ces derniers expliquent que les petits bassins versants sont peu adรฉquats pour l’รฉtablissement de barrages par le castor ร  cause des conditions intermittentes des eaux de surface et que les grands bassins versants ne conviennent pas non plus ร  cause du trop grand dรฉbit et d’autres problรจmes physiques liรฉs ร  l’amplitude de dรฉcharge. Seuls McComb et al. (1990) n’ont pas relevรฉ l’importance de ce facteur dans leur รฉtude, mais ce serait en raison de la distribution spatiale des barrages caractรฉrisรฉs, puisque 71% des barrages รฉtaient situรฉs dans seulement 8% du bassin versant total de leur aire d’รฉtude (Bames et Mallik 1997).

Largeur de la vallรฉe/plaine inondable Trois รฉtudes ont intรฉgrรฉ la largeur de la vallรฉe ou de la plaine inondable dans leurs analyses, mais seulement Suzuk:i et McComb (1998) ont conclu que c’รฉtait une variable dรฉterminante dans l’habitat du castor (tableau 2). Ils n ‘ont retrouvรฉ aucun barrage dans des vallรฉes de moins de 10 rn de largeur et la majoritรฉ d’entre eux se trouvaient dans des vallรฉes de 25-30 rn de largeur. Northcott (1964) avait รฉgalement notรฉ que les vallรฉes รฉtroites รฉtaient inadรฉquates pour le castor. Il explique que le drainage associรฉ ร  ce type de vallรฉe engendre des sols secs dรฉfavorables ร  la croissance des espรจces recherchรฉes par le castor, tels que le peuplier (Populus spp.), le saule (Salix spp.), l’aulne (Alnus spp.) ou le bouleau (Betula spp.). De plus, les cours d’eau ร  gradient รฉlevรฉ, donc ceux de moindre qualitรฉ dans l’habitat pour le castor (tableau 2), sont gรฉnรฉralement associรฉs ร  de petites plaines d’inondation (Jakes, et al. 2007). Suzuk:i et McComb (1998) ont en effet dรฉcelรฉ une forte corrรฉlation entre la pente riveraine et la largeur de la vallรฉe.

Disponibilitรฉ de tiges feuillues et de plantes herbacรฉes ou aquatiques Le castor se nourrit de plusieurs types de plantes (aquatiques, graminรฉes, herbacรฉes, arbustes, arbres), de plusieurs espรจces ainsi que de diffรฉrentes parties de ces plantes (fleurs, feuilles et rhizomes des plantes aquatiques, et l’รฉcorce, les bourgeons et les feuilles des plantes ligneuses) (Jenkins 1975). Malgrรฉ le fait qu’il soit gรฉnรฉraliste, le castor montre certaines prรฉfรฉrences qui sont probablement affectรฉes par les variations annuelles et saisonniรจres dans la qualitรฉ nutritionnelle des diffรฉrentes espรจces (Jenkins 1979). Il prรฉfรจre la vรฉgรฉtation herbacรฉe plutรดt que ligneuse lorsqu’elle est disponible, et la taille et l’espรจce des tiges sรฉlectionnรฉes va varier avec la distance par rapport ร  la rive (Jenkins 1980). L’analyse dendroรฉcologique de Bordage et Filion (1988) au Lac George (Quรฉbec) a rรฉvรฉlรฉ une prรฉfรฉrence marquรฉe pour le peuplier faux-tremble (Populus tremuloides Michx. ), suivi du bouleau blanc (Be tula papyrifera Marsh.) puis du sorbier d’Amรฉrique (Sor bus americana Marsh.). Il est clairement reconnu que lorsque prรฉsent, le peuplier faux-tremble est l’espรจce prรฉfรฉrรฉe par le castor et il va รชtre coupรฉ jusqu’ร  une plus grande distance que les autres espรจces. Denney (1952) a dressรฉ un ordre de prรฉfรฉrence en Amรฉrique du Nord en se basant sur la littรฉrature. Il liste d’abord le peuplier faux-tremble, le saule (Salix spp.), le peuplier baumier (Populus balsamifera L.) et l’aulne.

Il demeure que le castor peut tout de mรชme trรจs bien survivre sans ses espรจces prรฉfรฉrรฉes (Jenkins 1975) et qu’il peut mรชme subsister en mangeant des conifรจres (Brenner 1962). Toutes les รฉtudes de modรฉlisation que nous avons retenues ont mesurรฉ un ou plusieurs facteurs liรฉs ร  la disponibilitรฉ de nourriture, mais l’accent y a รฉtรฉ mis surtout par les รฉtudes dont la variable rรฉponse portait sur la colonie de castor plutรดt que le barrage (tableau 3). Le couvert d’arbres feuillus est la variable la plus frรฉquemment quantifiรฉe et se rรฉvรจle comme ayant un effet positif dans six des treize aires d’รฉtudes investiguรฉes. En se basant sur l’ordre de prรฉfรฉrence de Denney (1952), Slough et Sadleir (1977) ont mesurรฉ la longueur de rivage dominรฉ par le peuplier faux-tremble et le saule, laquelle est ressortie comme รฉtant la plus significative dans leur modรจle prรฉdisant le nombre de sites potentiels pour le castor. Parmi les variables de vรฉgรฉtation รฉtudiรฉes par Suzuki et McComb (1998), les couverts d’aulnes rouges (Alnus rubra Bong.) et d’arbustes (nรฉgativement corrรฉlรฉs), ainsi que les couverts d’herbacรฉes (positivement corrรฉlรฉs) se sont rรฉvรฉlรฉs d’une certaine importance dans l’รฉtablissement des barrages de castor. Cotton (1990) a รฉgalement trouvรฉ que la superficie en vรฉgรฉtation dรฉcidue รฉtait corrรฉlรฉe positivement avec la densitรฉ de colonies pour deux de ses aires d’รฉtudes au Quรฉbec. Dans un systรจme dominรฉ par les prairies le long de la riviรจre Big Sioux dans le Dakota du Sud, Dieter et McCabe (1989) ont รฉvaluรฉ le couvert de vรฉgรฉtation d’une hauteur de 2 rn comme รฉtant trรจs important dans la sรฉlection de l’emplacement de la hutte.

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Table des matiรจres

AVANT -PROPOS
LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
Rร‰SUMร‰
INTRODUCTION Gร‰Nร‰RALE
Biologie du castor
Effets du castor sur les milieux humides et les milieux riverains
But et objectifs
CHAPITRE 1
MODร‰LISATION SPATIALE DE L’HABITAT DU CASTOR
(CASTOR CANADENSIS) :Oร™ EN SOMMES-NOUS?
Rรฉsumรฉ
Abstract
Introduction
Mรฉthodologie
Rรฉsultats
Discussion
Remerciements
Ouvrages citรฉs
CHAPITRE2
FACTORS AFFECTING LANDSCAPE-SCALE ABUNDANCE OF BEAVER
DAMS IN FORESTED QUEBEC
Abstract
Introduction
Methods
Results
Discussion
Conclusions
Acknowledgements
Literature cited
CONCLUSION Gร‰Nร‰RALE
Implications et recommandations
LISTE DES Rร‰Fร‰RENCES

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