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Cancers neuroendocriniens
Les tumeurs neuroendocrines (TNE) sont des affections malignes dรฉveloppรฉes ร partir des cellules du systรจme neuroendocrinien qui sont prรฉsentes principalement dans le tractus digestif et bronchique mais รฉgalement au niveau du pancrรฉas. C’est un groupe trรจs hรฉtรฉrogรจne de pathologies.
Les tumeurs peuvent รชtre fonctionnelles, en raison de l’activitรฉ endocrine sรฉcrรฉtoire qui est conservรฉe pouvant par exemple donner des flushs ou des diarrhรฉes : la dรฉcouverte de ces tumeurs se fait donc dans le cadre de lโexploration de ces symptรดmes sรฉcrรฉtoires. Dans dโautres cas ces pathologies tumorales sont non sรฉcrรฉtantes et รฉvoluent donc ร bas bruit, ce qui peut expliquer une dรฉcouverte fortuite ou ร un stade localement avancรฉ.
Ces pathologies tumorales peuvent รชtre sporadiques isolรฉes ou bien associรฉes ร dโautres pathologies endocriniennes, on parle de Nรฉoplasies Endocriniennes Multiples (NEM). Ces pathologies peuvent avoir un mode de transmission hรฉrรฉditaire.
Systรจme neuroendocrinien et gastro-intestinal
Les TNE se dรฉveloppent au sein des organes ayant un rรดle glandulaire ou dans un tissu voisin, ร partir des cellules neuroendocrines. Elles sont dissรฉminรฉes dans le systรจme neuroendocrine diffus, qui est composรฉ des glandes neuroendocrines et d’autres tissus tels que les poumons, l’appareil digestif ou encore la peau.
Thรฉrapies anticancรฉreuses
Les techniques de traitement des cancers n’ont cessรฉ d’รฉvoluer au fil du temps, et l’approche thรฉrapeutique diffรจre selon le type de cancer. En effet, les trois principales approches mรฉdicales que sont la chirurgie, la radiothรฉrapie et les traitements allopathiques permettent aujourd’hui la prise en charge de la majoritรฉ des cas. Cette derniรจre catรฉgorie correspond au traitement mรฉdicamenteux. Elle connait une vรฉritable explosion de stratรฉgie thรฉrapeutique innovante. Les premiers traitements apparus sont les chimiothรฉrapies dites classiques, car cytotoxiques, puis sont apparues les thรฉrapies ciblรฉes bloquant directement ou indirectement une voie biologique impliquรฉe dans la prolifรฉration cellulaire, et puis trรจs rรฉcemment, sont apparues des stratรฉgies thรฉrapeutiques qui ne ciblent pas la tumeur mais son environnement, comme par exemple la restauration de lโimmunitรฉ puisque l’on sโest aperรงu que les cellules tumorales pouvaient soit dรฉtourner le systรจme immunitaire ร leur profit, soit le rendre incompรฉtent. Le principe gรฉnรฉral est la destruction de la tumeur qui repose souvent sur la synergie des traitements : ils sont alors concomitants. La rรจgle est dโadapter le traitement ร lโรฉtat dโavancement de la pathologie.
Chirurgie
En cancรฉrologie, l’acte chirurgical est rรฉalisรฉ au bloc opรฉratoire, gรฉnรฉralement sous anesthรฉsie gรฉnรฉrale, ร des fins diffรฉrentes. Dans la majoritรฉ des cas, ร l’exception des tumeurs liquides, le traitement chirurgical est le seul traitement curatif. La non-rรฉsรฉcabilitรฉ ou la non-opรฉrabilitรฉ conduit souvent ร des options palliatives. Cette chirurgie curative a pour but de retirer le maximum de tissu tumoral du patient, y compris l’atteinte pรฉriphรฉrique non-visible et parfois les chaines ganglionnaires reliรฉes ร la zone opรฉrรฉe (curage ganglionnaire).
L’intรฉrรชt d’associer un traitement concomitant ร la chirurgie est le maintien du confort de vie du patient traitรฉ. La chirurgie peut aussi รชtre rรฉalisรฉe afin de rรฉduire le volume tumoral, et permettre aux traitements de chimiothรฉrapie ou de radiothรฉrapie rรฉalisรฉs par la suite de donner de meilleurs rรฉsultats.
Chimiothรฉrapie
La chimiothรฉrapie est rรฉalisรฉe ร l’aide d’une ou plusieurs molรฉcules anticancรฉreuses administrรฉes sur un ou plusieurs jours. Les effets sur la maladie sont analysรฉs au fil des phases alternรฉes de traitement et de repos, sur plusieurs mois, et le protocole de traitement est adaptรฉ en fonction des rรฉsultats. La chimiosensibilitรฉ des cancers et la tolรฉrance du patient conditionnent fortement la rรฉussite et l’efficacitรฉ du traitement.
A l’inverse de la chirurgie, l’avantage de la chimiothรฉrapie est qu’elle agit par voie gรฉnรฉrale sur toutes les cellules cancรฉreuses du corps et celles dont la multiplication est rapide, y compris les cellules non dรฉtectรฉes et les mรฉtastases dissรฉminรฉes. Administrรฉe avant la chirurgie, la chimiothรฉrapie nรฉo-adjuvante permet une diminution du volume tumoral. Elle peut รชtre utilisรฉe aprรจs une opรฉration ou bien seule pour traiter les mรฉtastases.
En situation curative, prescrite avant ou juste aprรจs la chirurgie, la chimiothรฉrapie a pour but de rรฉduire les risques de rรฉcidive ou d’รฉvolution mรฉtastatique. En situation mรฉtastatique, situation palliative le plus souvent, les traitements synergรฉtiques ont pour objectif de ralentir la progression de la maladie.
Radiothรฉrapie
La radiothรฉrapie regroupe toute les techniques dรฉveloppรฉes dรจs le dรฉbut du siรจcle dernier ร la suite de la dรฉcouverte des effets de la radioactivitรฉ, et qui utilisent des rayonnements ionisants pour traiter les tumeurs. L’irradiation ciblรฉe dรฉlivrรฉe au patient permet de dรฉtruire les cellules tumorales et de bloquer la progression du cancer, tout en prรฉservant les tissus sains environnants. Durant le parcours de soin, plus de la moitiรฉ des patients atteints de cancer bรฉnรฉficient d’une technique de radiothรฉrapie. Comme la chimiothรฉrapie, l’irradiation peut รชtre nรฉo-adjuvante, adjuvante ou bien exclusive si la localisation le permet.
Trois modalitรฉs de radiothรฉrapie existent :
– en radiothรฉrapie externe, le faisceau d’irradiation provient d’un dispositif mรฉdical, l’accรฉlรฉrateur de particule, situรฉ hors du patient. Plusieurs รฉvolutions de la radiothรฉrapie classique ยซย conformationnelle 3Dย ยป รฉquipent les services de soin, comme la radiothรฉrapie avec modulation d’intensitรฉ, l’arcthรฉrapie, la tomothรฉrapie, la radiothรฉrapie stรฉrรฉotaxique, le Cyberknifeยฎ, le GammaKnifeยฎ, la protonthรฉrapie. Chacune de ces รฉvolutions apporte une plus grande prรฉcision et ou une meilleure efficacitรฉ au traitement, au bรฉnรฉfice du patient.
– la curiethรฉrapie utilise des sources radioactives scellรฉes d’iridium, d’iode ou de cรฉsium sous forme de grains ou de fils, positionnรฉes de faรงon temporaire ou dรฉfinitive au sein mรชme de la zone ร traiter. Selon la localisation tumorale, elle peut รชtre endocavitaire (vagin, utรฉrus), endoluminale (ลsophage, trachรฉe) ou interstitielle (prostate, sein, muscle) et permet l’irradiation trรจs localisรฉe des tissus. Ce positionnement particulier des sources permet l’utilisation de doses de radiation รฉlevรฉes en รฉpargnant les tissus sains.
– la radiothรฉrapie interne vectorisรฉe ou ยซย mรฉtaboliqueย ยป consiste en l’administration d’une molรฉcule radioactive qui se fixe en thรฉorie sรฉlectivement sur les cellules tumorales afin de les irradier. Cette technique est au cลur de ce travail de thรจse et sera dรฉtaillรฉe ci-dessous.
TNE et expression hormonale
Comme vu prรฉcรฉdemment, les tumeurs neuroendocrines conservent leur activitรฉ sรฉcrรฉtoire et produisent diverses hormones qui se retrouvent dans la circulation sanguine. Ces hormones sont utilisรฉes par l’organisme pour contrรดler une multitude de fonctions, comme la croissance, la tension artรฉrielle, la production d’urine, de lait, la digestion, la reproduction, etc. [10,11]. Lorsque les cellules neuroendocrines deviennent tumorales, la sรฉcrรฉtion n’est plus rรฉgulรฉe et des symptรดmes liรฉs apparaissent. Nous ne dรฉtaillerons pas ici toutes les hormones rattachรฉes au systรจme neuroendocrinien, nous dรฉcrirons briรจvement la somatostatine et la cholรฉcystokinine qui sont au centre des dรฉveloppements de notre travail.
Cholรฉcystokinine/Gastrine
La cholรฉcystokinine (anciennement pancrรฉozymine) est une hormone sรฉcrรฉtรฉe par le duodรฉnum, le premier segment de l’intestin grรชle, relarguรฉe dans la circulation sanguine, et qui joue un rรดle dans la digestion des graisses et des protรฉines par la libรฉration d’enzymes digestives et de bile, mais aussi dans la sensation de satiรฉtรฉ de de douleur. Le gรจne CCK rรฉgulant son expression est situรฉ sur le 3รจme chromosome du gรฉnome humain. La cholรฉcystokinine est un polypeptide composรฉ d’un nombre variable d’acides aminรฉs (4, 5, 8, 22, 33,โฆ), dont les diffรฉrentes formes issues du prรฉcurseur prรฉ-procholรฉcystokinine, sont produites au sein de cellules issues aussi bien d’un tissu gastro-intestinal qu’extra-gastro-intestinal [16] (fig. 3).
Chacune des formes de cholรฉcystokinine est prรฉsente en majoritรฉ dans un tissu et y apporte une fonction prรฉcise : CCK-8 pour une sรฉcrรฉtion pancrรฉatique exocrine, CCK-4 pour une sรฉcrรฉtion pancrรฉatique endocrine, par exemple. Le dรฉnominateur commun ร ces multiples formes de cholรฉcystokinine sont les 4 acides aminรฉs identiques de la chaine C-terminale (-Trp-Met-Asp-Phe-NH2) et qui assurent sa fonctionnalitรฉ sur les rรฉcepteurs membranaires [17]. Elle est de ce fait trรจs similaire en termes de structure ร la gastrine, une hormone sรฉcrรฉtรฉe dans l’estomac, et qui possรจde elle aussi ces 4 acides aminรฉs C-terminaux. Cet aspect versatile du groupe ยซย cholรฉcystokinine/gastrineย ยป permet ร cette hormone de rรฉguler ses cibles de maniรจre efficace. L’intรฉrรชt d’utiliser les diffรฉrentes formes de cholรฉcystokinine rรฉside dans l’expression des rรฉcepteurs membranaires associรฉs RCCK1 et RCCK2 seulement dans les tissus endocriniens tumoraux. Cet aspect sera abordรฉ plus en dรฉtail par la suite.
Contribution de la mรฉdecine nuclรฉaire ร la dรฉmarche diagnostique et thรฉrapeutique
La mรฉdecine nuclรฉaire est une spรฉcialitรฉ mรฉdicale diagnostique et thรฉrapeutique qui repose sur l’administration de mรฉdicaments radiopharmaceutiques (MRP). Selon l’isotope transportรฉ, il est possible de faire de l’imagerie monophotonique, biphotonique ou bien de la radiothรฉrapie interne vectorisรฉe. Le nombre de mรฉdicaments radio-pharmaceutiques (MRP) utilisรฉs est relativement important : dรฉrivรฉs technรฉtiรฉs, iode 123, thallium 201, gallium 68, indium 111, etc., ainsi que les radiotraceurs associรฉs.
Les techniques d’imagerie de tomographie par รฉmission monophotonique (TEMP-TDM) et de tomographie par รฉmission de positron (TEP-TDM) couplรฉes ร un tomodensitomรจtre sont rรฉalisรฉes afin d’examiner le mรฉtabolisme des tissus : en vรฉrifier la structure, le fonctionnement et dรฉtecter une affection fonctionnelle. En cancรฉrologie, ces techniques s’intรจgrent dans une dรฉmarche diagnostique ร la recherche de lรฉsions tumorales supposรฉes, faisant suite ร un examen mรฉdical initial. L’administration d’un MRP dont la nature (molรฉcule, anticorps, hormone, peptide, cellule, neurotransmetteur, etc.) est spรฉcifique de l’organe ร explorer permet aux รฉquipes soignantes d’รฉtablir des diagnostics, de dresser des bilans d’extension tumorale (mรฉtastases) et de poser un pronostic. En effet, ces MRP vont intรฉgrer le mรฉtabolisme du tissu ou de l’organe ciblรฉ et รฉmettre un rayonnement ionisant pouvant รชtre dรฉtectรฉ ร l’extรฉrieur du patient. Cette technique offre la possibilitรฉ de localiser avec une prรฉcision relative la ou les rรฉgions ร partir desquelles sont รฉmis les photons de dรฉsintรฉgration de l’atome radioactif. Ainsi une image de fixation est รฉtablie ร partie de laquelle il est possible de quantifier la radioactivitรฉ ยซย mรฉtabolisรฉeย ยป.
L’imagerie fonctionnelle reprรฉsente aujourd’hui la majoritรฉ (95 %) des actes rรฉalisรฉs en mรฉdecine nuclรฉaire. Les techniques utilisรฉes donnent des informations importantes et complรฉmentaires aux imageries de tomodensitomรฉtrie et IRM mais ne les remplacent pas.
Tomographie d’รmission Mono-Photonique (TEMP-TDM)
La TEMP est une technique dont le principe a รฉmergรฉ au milieu du XXรจme siรจcle ร l’Institut Curie, et qui a รฉvoluรฉ jusqu’ร aujourd’hui pour devenir une modalitรฉ d’imagerie fonctionnelle aux applications multiples. La fixation du traceur radioactif est imagรฉe ร l’aide de plusieurs dรฉtecteurs en rotation autour du patient. Ces dรฉtecteurs, qui รฉquipent les TEMP-TDM, sont composรฉs d’un scintillateur uniquement sensible aux photons : le dispositif peut imager un nombre important d’isotopes, ร la seule condition qu’ils soient รฉmetteurs de photons๏ ๏ง. Ces photons๏ ๏ง d’รฉnergie รฉlevรฉe sont transformรฉs en photons lumineux peu รฉnergรฉtiques au sein du cristal de scintillation, eux-mรชmes transformรฉs en รฉlectrons par une photocathode, et amplifiรฉs par un tube photomultiplicateur pour obtenir en sortie un signal รฉlectrique interprรฉtable. De nombreuses รฉvolutions ont รฉtรฉ apportรฉes ร la technique ces derniรจres annรฉes notamment le couplage quasi-systรฉmatique, sur les modรจles rรฉcents, d’un tomodensitomรจtre (TDM) aux camรฉras ร scintillation. L’examen mรฉtabolique est dรจs lors complรฉtรฉ par une scanographie de la zone explorรฉe : l’apport diagnostique est indรฉniable puisque la TEMP-TDM permet ainsi de quantifier et de localiser plus prรฉcisรฉment les fixations pathologiques de l’isotope administrรฉ [18].
Tomographie par Emission de Positons (TEP-TDM)
La TEP est la seconde modalitรฉs d’imagerie nuclรฉaire utilisant les dรฉtecteurs ร scintillation. A l’inverse de la gamma camรฉra, les dรฉtecteurs de la TEP sont disposรฉs en couronne autour du patient. Ceci est liรฉ ร la spรฉcificitรฉ de ce type d’imagerie qui est l’utilisation exclusive d’รฉmetteurs de positons (radioactivitรฉ๏ ๏ข+). Lors de ce type de dรฉsintรฉgration, le positon รฉjectรฉ du noyau s’annihile avec un รฉlectron avoisinant et deux photons de 511 keV sont รฉmis ร 180ยฐ l’un de l’autre. Les dรฉtecteurs disposรฉs en couronne autour du patient permettent de capter ces deux photons dans un laps de temps trรจs court โ de l’ordre de la nanoseconde โ pour obtenir un signal ยซย de coรฏncidenceย ยป. Une fois un nombre suffisant de coรฏncidences dรฉtectรฉes, l’image peut รชtre reconstruite informatiquement. Le radionuclรฉide รฉmetteur๏ ๏ข+ le plus couramment utilisรฉ en TEP est le fluor 18, mais d’autres isotopes ร durรฉe de vie courte ouvrent le champ des possibilitรฉs d’imagerie, comme le carbone 11, l’azote 13, l’oxygรจne 15 ou encore le gallium 68. Ces isotopes sont couplรฉs ร des vecteurs permettant l’exploration de diffรฉrents mรฉtabolismes.
A l’instar de la TEMP-TDM, la TEP est couplรฉe avec un scanner afin d’amรฉliorer la localisation des fixations imagรฉes (rรฉsolution spatiale TEP de 5 mm et scanner de 1 mm) dans un but d’amรฉlioration diagnostique. De plus, lorsque les hyperfixations du traceur sont neurologiques, les images obtenues en TEP peuvent รชtre fusionnรฉes avec des images issues d’un examen IRM afin d’obtenir des informations morphologiques et structurelles plus prรฉcises.
Dรฉmarche thรฉrapeutique de l’imagerie
L’imagerie fonctionnelle dans le cadre thรฉrapeutique est principalement basรฉe sur le suivi de traitement et son รฉvaluation. Le pilotage du traitement, cโest-ร -dire sa modification, son arrรชt ou son prolongement, est guidรฉ par les images obtenues. Elles sont rรฉalisรฉes de maniรจre chronique aux รฉtapes clรฉs du traitement. L’imagerie TEP est notamment utilisรฉe pour le suivi de chimiothรฉrapies et radiothรฉrapies et dans le cadre d’une recherche de rรฉcidive chez les patients dรฉjร traitรฉs. Plusieurs molรฉcules sont utilisรฉes en routine clinique, ร savoir le 111In-DTPA-octreotide (Octreoscanโข) pour l’imagerie TEMP, ainsi que le 18F-DOPA et le 68Ga-DOTANOC pour l’imagerie TEP.
Radiothรฉrapie interne vectorisรฉe : considรฉrations gรฉnรฉrales et applications aux TE
Comme vu prรฉcรฉdemment, les cancers neuroendocriniens, par le rรดle sรฉcrรฉtoire, expriment des rรฉcepteurs membranaires peu ou pas prรฉsents dans les cellules saines. En routine clinique, cette spรฉcificitรฉ permet l’irradiation des tissus tumoraux par plusieurs techniques de radiothรฉrapie interne, vectorisรฉe ou non-vectorisรฉe.
Bases de physique particulaire et rayonnements ionisants
Un rayonnement ionisant (RI) est un flux de particules dont l’รฉnergie est suffisante pour ioniser la matiรจre qu’il rencontre et traverse : ce flux y dรฉpose une quantitรฉ d’รฉnergie suffisante pour arracher des รฉlectrons au cortรจge รฉlectronique de l’atome qui s’ionise en se chargeant positivement. Ce type de rayonnement existe ร l’รฉtat naturel (rayonnement cosmique, tellurique), et peut รชtre obtenu de maniรจre artificielle en centrale nuclรฉaire, ร l’aide d’accรฉlรฉrateurs de particules (de type cyclotron) ou de tubes ร rayons X. Les rayonnements ionisants sont dits ยซย pรฉnรฉtrantsย ยป et peuvent altรฉrer la nature de la matiรจre en profondeur, en fonction de leur nature et de l’รฉnergie qu’ils transportent. Les divers effets de cette altรฉration induisent des dรฉgรขts aux tissus biologiques irradiรฉs, et qui sont la base des traitements de radiothรฉrapie.
Rayonnements directement ionisants et indirectement ionisants
Le caractรจre ionisant d’un rayonnement se distingue en deux catรฉgories selon le processus d’interaction qui a lieu lors de sa traversรฉe de la matiรจre. Lorsque le rayonnement ionise la matiรจre par l’intermรฉdiaire de particules ionisantes secondaires qu’il a prรฉcรฉdemment mis en mouvement, il est qualifiรฉ de rayonnement ยซย indirectement ionisantย ยป : c’est le cas des neutrons et les photons X et๏ ๏ง, qui sont รฉlectriquement non-chargรฉs. Ces derniers cรจdent leur รฉnergie aux รฉlectrons du milieu, mais ne sont pas responsables de la crรฉation d’ions tout au long du parcours dans la matiรจre : dans un premier temps, la particule secondaire chargรฉe est libรฉrรฉe dans le milieu (รฉlectron libรฉrรฉ par un photon ou proton libรฉrรฉ par un neutron). Dans un second temps, la particule chargรฉe libรฉrรฉe dรฉpose son รฉnergie au fil des interactions coulombiennes avec la matiรจre sur son trajet.
A l’inverse, les rayonnements de particules รฉlectriquement chargรฉes sont qualifiรฉs de ยซย directement ionisantsย ยป : รฉlectrons, positrons, protons, ions et particule๏ ๏ก. Ils dรฉposent une รฉnergie suffisante pour ioniser la matiรจre en arrachant les รฉlectrons sur leur trajet. Ces rayonnements induisent des modifications chimiques ou physico-chimiques transitoires ou permanentes pouvant dรฉtruire la structure des molรฉcules.
Rayonnements รฉlectromagnรฉtiques X et๏ ๏ง
Les rayonnements รฉlectromagnรฉtiques sont ร la fois une onde et un flux de photons, dont la dรฉnomination X ou๏ ๏ง est donnรฉe en fonction de leur provenance : les rayons X sont produits au sein du nuage รฉlectronique des atomes, alors que les photons๏ ๏ง sont produits au sein du noyau lors de la conversion des nuclรฉons. Wilhelm Conrad Rรถntgen dรฉcouvre le phรฉnomรจne de rayonnement X en 1896 [19], et il reรงoit le prix Nobel de physique en 1901. La mise en รฉvidence du rayonnement๏ ๏ง est quant ร elle attribuรฉe au physicien franรงais Paul Villard en 1900.
Les rayonnements photoniques ionisants peuvent interagir avec la matiรจre qu’ils traversent par trois phรฉnomรจnes diffรฉrents et dรฉpendant de l’รฉnergie du faisceau incident : l’effet photoรฉlectrique, la diffusion Compton et la crรฉation de paires. Les deux premiers ont lieu pour toutes les รฉnergies permettant l’ionisation d’un atome, auxquels vient s’ajouter la production de paires au-delร de 1022 keV, et leur prรฉdominance est fonction du numรฉro atomique de la cible et de l’รฉnergie du photon incident (fig. 4 et 5).
Radiobiologie des rayonnements ionisants
Transfert linรฉique d’รฉnergie
Afin de les caractรฉriser selon leur effet dans la matiรจre, les diffรฉrents rayonnements ionisants sont classรฉs en fonction de l’รฉnergie moyenne transfรฉrรฉe localement tout au long de leur parcours : le transfert d’รฉnergie linรฉique (TEL). Ce paramรจtre physique, gรฉnรฉralement exprimรฉ en keV.ยตm-1, a รฉtรฉ dรฉfini en 1976 par l’International Commission on Radiological Units (ICRU) comme le rapport oรน DE est l’รฉnergie moyenne localement transmise au milieu par une particule chargรฉe d’รฉnergie spรฉcifique sur la distance DL. Il varie selon la masse, la charge et l’รฉnergie de la particule ionisante et reprรฉsente le dรฉpรดt d’รฉnergie par ralentissement progressif ou par attรฉnuation des particules dans la matiรจre par unitรฉ de longueur parcourue. Un TEL รฉlevรฉ reflรจte une grande quantitรฉ d’รฉnergie dรฉposรฉe et donc des dรฉgรขts biologiques potentiellement importants. Ce paramรจtre rรฉsulte des travaux expรฉrimentaux de Hans Bethe corrigรฉs par Felix Bloch en 1932 [25]. Les interactions des photons avec la matiรจre ayant un caractรจre alรฉatoire, leur TEL proche de 1 n’est pas rรฉellement caractรฉristique mais comparatif vis-ร -vis des interactions ร caractรจre obligatoire des particules massiques (neutrons, protons, รฉlectrons, positons, particule๏ ๏ก).
Effets des rayonnements ionisants sur les tissus biologiques
Les effets biologiques des radiations sont usuellement classรฉs dans deux catรฉgories : les effets dรฉterministes (obligatoires et non-alรฉatoires), et les effets stochastiques (probabilistes et alรฉatoires).
Les effets dรฉterministes sont causรฉs par la dรฉlivrance d’une forte dose absorbรฉe, supรฉrieure ร un certain seuil, et qui dรฉpend notamment de la nature du tissu ainsi que de sa radiosensibilitรฉ. Pour un mรชme organe, la valeur de seuil dรฉpend du fractionnement et de l’รฉtalement de la dose dans le temps : lorsqu’elle est dรฉlivrรฉe sur un temps court, le seuil dรฉterministe est plus faible que lorsque la dรฉlivrance est รฉtalรฉe. Quand des tissus radiosensibles tels que les tissus hรฉmatopoรฏรฉtiques, les gonades, la peau et les intestins sont touchรฉs, les effets dรฉterministes peuvent รชtre rรฉversibles ร condition que les cellules souches prรฉsentes dans ces tissus soient suffisamment nombreuses et intactes pour reconstruire les lรฉsions. Certains effets dรฉterministes tardifs peuvent quant ร eux รชtre irrรฉversibles (cataracte, infertilitรฉ, lรฉsions cutanรฉes par exemple) [35].
Les effets stochastiques n’ont pas d’effet de seuil : leur occurrence est proportionnelle ร la dose absorbรฉe. De plus, ils se distinguent des effets dรฉterministes par une sรฉvรฉritรฉ de l’atteinte indรฉpendante de la dose. Les mutations radio-induites engendrรฉes peuvent persister au fil des divisions successives et les consรฉquences apparaรฎtre des annรฉes aprรจs sous diffรฉrentes formes (affections hรฉrรฉditaires, cancers) [36]. Du fait que l’apparition de cancers primaires est la consรฉquence d’effets stochastiques multifactoriels, รฉtablir un lien entre ces lรฉsions et l’apparition de cancers radio-induits n’est pas aisรฉ et nรฉcessite des รฉtudes รฉpidรฉmiologiques [37]. Des suivis sur plusieurs dรฉcennies estiment l’apparition de ces cancers secondaires chez 5 ร 20 % des patients ayant subis une radiothรฉrapie [38,39].
Lรฉsions ร l’ADN et phรฉnomรจnes de rรฉparation
L’action des rayonnements ionisants sur la molรฉcule d’ADN provoque des dรฉgรขts de plusieurs types : altรฉration des bases puriques ou pyrimidiques, pontage ADN-ADN ou ADN-protรฉines, les cassures simple-brin (SSB) et double-brin (DSB) de la chaรฎne polynuclรฉotidique.
Outre l’activitรฉ mรฉtabolique normale des cellules, l’exposition ร une dose de 1 Gy produit environ 2000 dommages de bases, 1000 cassures simple-brin, 150 pontages ADN-protรฉine, 40 cassures double-brin et 30 pontages ADN-ADN par cellule. Les cassures double-brin sont les plus difficiles ร rรฉparer et une seule DSB non rรฉparรฉe suffit ร induire la mort cellulaire [40]. En outre, les particules ร fort TEL crรฉant des grappes d’ionisations sur une faible distance induit l’accumulation de lรฉsions รฉlรฉmentaires (SSB, altรฉration des bases, pontages) sur environ un tour d’hรฉlice de l’ADN. La rรฉparation de ces lรฉsions multiples localisรฉes est lente et souvent infidรจle, ce qui leur confรจre un fort pouvoir lรฉtal [41].
Les systรจmes dรฉveloppรฉs par les cellules eucaryotes pour rรฉparer ces dommages impliquent un grand nombre d’acteurs en relation avec les points de contrรดle du cycle cellulaire. Les deux voies de rรฉparation les plus importantes sont :
– la rรฉparation par excision-resynthรจse qui comprend l’excision de base (base excision repair, BER) et l’excision de nuclรฉotide (nucleotide excision repair, NER) qui prennent en charge les altรฉrations de base et les cassures simple-brin, mais aussi la rรฉparation des mรฉsappariements de bases ou mismatch repair, qui apparaissent sur les erreurs de rรฉplication de l’ADN [41].
– Les mรฉcanismes de rรฉparation des cassures double-brin qui comprend la recombinaison homologue (HR), pour laquelle la DSB sur un chromosome est rรฉparรฉe par l’utilisation du chromosome homologue non-lรฉsรฉ en tant que matrice pour une rรฉparation sans erreur gรฉnรฉtique, ainsi que la suture non-homologue (non-homologous end-joining, NHEJ) pouvant produire une perte d’information gรฉnรฉtique [42].
Aussi, schรฉmatiquement, on peut retenir que la survie cellulaire aprรจs une exposition aux rayonnements ionisants va dรฉpendre du rapport entre le nombre et la complexitรฉ des lรฉsions supplรฉmentaires crรฉes et les capacitรฉs de rรฉparation cellulaire qui sont dรฉclenchรฉes.
Chronologie d’une irradiation cellulaire
Les mรฉcanismes d’action des radiations ionisantes dans l’organisme se distinguent selon 4 phases successives : physique, chimique, cellulaire et tissulaire (fig.20).
Phase physique (de 10-18 ร 10-13 secondes) : il s’agit de la phase d’ionisation ou d’excitation des atomes du milieu par le flux de particules incidentes.
Phase physicochimique (de 10-13 ร 1 seconde) : les rรฉarrangements atomiques et molรฉculaires de la phase physique entrainent des rรฉactions chimiques pouvant durer jusqu’ร une seconde (lรฉsions directes). Ces rรฉactions chimiques induisent de nombreuses ruptures de liaisons covalentes et scissions dans les molรฉcules irradiรฉes qui finissent par former des radicaux libres. Ces fragments molรฉculaires, notรฉs Aโข ou Rโข, portent un ou plusieurs รฉlectrons libres non-appariรฉs sur les couches externes. Cela leur confรจre une rรฉactivitรฉ chimique importante menant ร des ruptures ou pontages molรฉculaires, notamment au niveau des structures vitales de la cellule comme l’ADN, les membranes cellulaires (peroxydation lipidique), les ribosomes et les mitochondries. Les dommages indirects causรฉs par la radiolyse de l’eau sont responsables d’environ deux tiers des effets des rayonnements ionisants dans les tissus.
Le mรฉcanisme lรฉsionnel principal repose sur la rรฉaction radiochimique ร partir de la production d’espรจces radicalaires issues de la radiolyse de l’eau. Celles-ci vont interagir avec les molรฉcules environnantes et altรฉrer le fonctionnement et amener ร des dรฉgรขts cellulaires. Lors de l’irradiation des tissus biologiques (lรฉsions indirectes), la radiolyse de l’eau prรฉsente dans les cellules conduit ร la formation de deux radicaux libres fortement rรฉactifs : l’oxydant hydroxyle HOโข, le rรฉducteur hydrogรจne Hโข, l’รฉlectron aqueux e-aq, le superoxyde O2โข-. D’autres espรจces rรฉactives de l’oxygรจne, non radicalaires comme le peroxyde d’hydrogรจne H2O2, sont formรฉes lors de la radiolyse de l’eau et entrent en jeu dans l’altรฉration du matรฉriel gรฉnรฉtique.
Phase cellulaire ou biochimique (quelques heures aprรจs l’irradiation) : la molรฉcule d’ADN est lรฉsรฉe et les processus de rรฉparation entrent en jeu. Lorsque la rรฉparation est complรจte, la cellule poursuit son cycle de division cellulaire normalement. Lorsque la rรฉparation est ยซย fautiveย ยป, les mutations du gรฉnome engendrรฉes peuvent ou non inhiber la rรฉplication cellulaire. Si la mutation รฉchappe aux contrรดles et aux systรจmes d’รฉlimination (apoptose, immunitรฉ, elle peut รชtre responsable de consรฉquences hรฉrรฉditaires ou de cancers secondaires (effet stochastique).
Si la rรฉparation du matรฉriel gรฉnรฉtique est impossible, la mort cellulaire survient soit :
– par mort mitotique diffรฉrรฉe : la cellule perd la capacitรฉ ร se diviser infiniment et meurt aprรจs mitose. Le dรฉlai entre l’irradiation et la diminution du volume tumoral est reliรฉ au nombre de divisions avant l’apparition d’un clone abortif. La mort mitotique est le mรฉcanisme majoritaire dans l’arrรชt de la prolifรฉration suite ร une irradiation.
– par apoptose : programmรฉe et rรฉgie par l’activitรฉ des mitochondries et les rรฉcepteurs de mort [43], l’apoptose radio-induite est initiรฉe par la voie du gรจne p53 dans les premiรจres heures aprรจs l’irradiation. Ce processus d’autodestruction est plus ou moins efficace selon la nature de la tumeur et la mutation ou non de la voie p53.
– par mort immรฉdiate : cette mort nรฉcrotique survient ร la suite de fortes doses d’irradiation ou lorsque les lรฉsions ร l’ADN sont directement lรฉtales.
Phase tissulaire ou biologique (plusieurs jours ร plusieurs annรฉes) : la cible principale est l’ADN du tissu. Les consรฉquences des lรฉsions cellulaires de la phase biochimique sont soit des effets tissulaires prรฉcoces pour les tissus et organes ร renouvellement rapide, soit des effets tissulaires tardifs qui correspondent ร un dรฉficit cellulaire qui se rรฉvรจle longtemps aprรจs l’irradiation, pour des tissus ร renouvellement lent. La majoritรฉ des tumeurs malignes sont assimilรฉes ร des tissus ร fort renouvellement, sur lesquels les dommages radiologiques sont rapidement perceptibles.
Effet Bystander
L’effet de proximitรฉ, aussi appelรฉ effet Bystander, est l’ensemble des consรฉquences biologiques qui surviennent, suite ร l’irradiation d’une cellule, au sein des cellules voisines non-irradiรฉes. Le mรฉcanisme d’action de l’effet de proximitรฉ est basรฉ sur la communication entre la cellule exposรฉe et ses voisines qu’elles soient au contact ou ร distance (fig. 14). La transmission d’espรจces oxygรฉnรฉes et azotรฉes rรฉactives ROS/RNS (reactive oxygen/nitrogen species), tels que des radicaux libres, et de cytokines par la cellule irradiรฉe ร ses voisines via les gap-junction et le milieu extracellulaire induisent chez ces derniรจres des rรฉactions similaires. Ces composรฉs activent des voies de signalisation (NF-๏ซB, JAK-STAT3, MAPK) dans les cellules Bystander qui, tout en subissant des dรฉgรขts consรฉquents, produisent ร leur tour des cytokines, des espรจces radicalaires ROS/RNS, et les transmettent en entrainant ainsi une nouvelle cascade de dommages cellulaires [44]. L’intervention de macrophages sur le site d’irradiation participe aussi ร la formation de cytokines, propageant l’effet Bystander.
Bien dรฉfini en radiothรฉrapie externe, en radiothรฉrapie interne vectorisรฉe l’importance de l’effet Bystander sur la radiosensibilitรฉ tumorale n’est pas clairement dรฉcrite [46] et les รฉtudes suggรจrent une diffรฉrence d’efficacitรฉ selon le TEL des particules irradiantes utilisรฉes [47]. Cependant, Mairs et Boyd ont rรฉcemment montrรฉ que l’effet Bystander est prรฉpondรฉrant en RIV en comparaison avec la radiothรฉrapie externe [48,49].
Effet abscopal
Comme l’effet Bystander, l’effet abscopal est un phรฉnomรจne reliant une irradiation locale avec une rรฉgression tumorale ร distance du site ciblรฉ. Cet effet a รฉtรฉ dรฉmontrรฉ dans plusieurs types de cancers, notamment le mรฉlanome, le lymphome et le carcinome du rein [50โ52]. Bien que partiellement dรฉcrit, l’effet abscopal est une consรฉquence de l’activation du systรจme immunitaire par la radiothรฉrapie [53,54].
De rรฉcentes รฉtudes mettent en avant une synergie entre le premier temps de traitement, la radiothรฉrapie, et l’activation dans un second temps d’une rรฉponse immunitaire, lorsque les patients sont traitรฉs afin d’augmenter l’effet antitumoral [55].
Le mรฉcanisme de l’effet abscopal dรฉbute par l’activation d’un signal ยซย dangerย ยป via les protรฉines Hsp70 Heat-shock protein 70) et HMGB1, et le relargage de motifs molรฉculaires associรฉs aux dรฉgรขts (DAMP) par les cellules irradiรฉes (fig. 15). Le recrutement de cellules prรฉsentatrices d’antigรจnes (APC) qui suit permet la maturation de cellules dendritiques indispensables ร l’activation des lymphocytes T cytotoxiques [56,57]. Bien que ces mรฉcanismes soient connus, la comprรฉhension des rรฉactions immunitaires liรฉes aux effets d’irradiation sur le microenvironnement tumoral reste floue.
Courbes de survie cellulaire
Les courbes de survie cellulaire dรฉcrivent la relation qui existe entre les doses dรฉlivrรฉes et la proportion de cellules irradiรฉes ayant survรฉcu. La dรฉfinition de la survie cellulaire diffรจre selon le contexte et la nature des cellules : pour les cellules diffรฉrentiรฉes qui ne prolifรจrent pas, la perte d’une fonction spรฉcifique est une caractรฉristique de mort ; pour les cellules prolifรฉratives telles que les cellules hรฉmatopoรฏรฉtiques, la mort cellulaire peut รชtre dรฉfinie par la perte de la capacitรฉ de reproduction normale. Ainsi, des cellules irradiรฉes et continuant le cycle mitotique une ร deux fois, tout en produisant des protรฉines peut tout de mรชme รชtre considรฉrรฉe comme morte si elle ne peut plus prolifรฉrer. Ces dรฉfinitions sont d’autant plus vraies pour la radiothรฉrapie des cellules tumorales, puisque le but recherchรฉ est bien l’arrรชt de la prolifรฉration et l’induction de la mort mitotique ou de l’apoptose.
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Table des matiรจres
A. Oncologie endocrinienne
A.1. Gรฉnรฉralitรฉs
A.1.1. Cancers neuroendocriniens
A.1.2. Systรจme neuroendocrinien et gastro-intestinal
A.1.3. Thรฉrapies anticancรฉreuses
A.2. TNE et expression hormonale
A.2.1. Somatostatine
A.2.2. Cholรฉcystokinine/Gastrine
A.2.3. Contribution de la mรฉdecine nuclรฉaire ร la dรฉmarche diagnostique et thรฉrapeutique
A.2.4. Dรฉmarche thรฉrapeutique de l’imagerie
B. Radiothรฉrapie interne vectorisรฉe : considรฉrations gรฉnรฉrales et applications aux TE
B.1. Bases de physique particulaire et rayonnements ionisants
B.1.1. Rayonnements directement ionisants et indirectement ionisants
B.1.2. Rayonnements รฉlectromagnรฉtiques X et ฮณ
B.1.3. Rayonnements particulaires ฮฑ et ฮฒ
B.1.4. Notion de parcours
B.2. Radiobiologie des rayonnements ionisants
B.2.1. Transfert linรฉique d’รฉnergie
B.2.2. Efficacitรฉ biologique relative (EBR)
B.2.3. Effets des rayonnements ionisants sur les tissus biologiques
B.2.4. Irradiation ร bas dรฉbit de dose par les MRP
B.2.5. Evaluation de la dose absorbรฉe
B.3. Traitements en RIV
B.3.1. Radioimmunothรฉrapie : anticorps monoclonaux
B.3.2. Radiopeptidothรฉrapie : ligands peptidiques
C. Optimisation de l’efficacitรฉ du traitement en RIV
C.1. Index thรฉrapeutique
C.2. Changement de cible
C.2.1. Rรฉcepteurs ร la somatostatine
C.2.2. Rรฉcepteurs ร la cholรฉcystokinine
C.3. Augmentation de l’affinitรฉ pour le rรฉcepteur ciblรฉ
C.3.1. Affinitรฉ du ciblage
C.3.2. Spรฉcificitรฉ du ciblage
C.4. Accessibilitรฉ de la cible : choix des vecteurs
C.4.1. Ciblage tumoral du RCCK2
C.4.2. Dรฉrivรฉs de la cholรฉcystokinine/gastrine
C.5. Diminution de la fixation non-spรฉcifique
C.6. Augmentation de l’efficacitรฉ radiobiologique
C.6.1. Choix des radionuclรฉides
C.6.2. Association thรฉrapeutique
D. Radiomarquage des analogues peptidiques CCK4
D.1. Objectifs du travail
D.2. Matรฉriel & Mรฉthodes
D.2.1. Rรฉalisation du marquage
D.2.2. Contrรดle qualitรฉ par chromatographie sur couche mince
D.3. Rรฉsultats
D.3.1. Marquage au 111In
D.3.2. Marquage au 90Y
D.3.3. Marquage au 177Lu
D.4. Discussion
E. Optimisation de l’efficacitรฉ par association thรฉrapeutique
E.1. Action de la DDA
E.2. Matรฉriel & Mรฉthodes
E.2.1. Culture cellulaire
E.2.2. Action de la dendrogรฉnine A : mort cellulaire
E.2.3. Expression de protรฉines : mise au point
E.3. Rรฉsultats
E.3.1. Effet de la DDA : mort cellulaire
E.3.2. Expression de RCCK2
E.3.3. Expression de Notch-1 et Notch-3
E.4. Discussion
F. Expรฉrimentation in vivo de la RIV par analogues CCK4 radiomarquรฉs
F.1. Objectifs de l’รฉtude
F.2. Matรฉriel & Mรฉthodes
F.2.1. Modรจle de souris Swiss Nude
F.2.2. Xรฉnogreffe tumorale des lignรฉes NIH-3T3-E151A et CMT-TT
F.2.3. Suivi de pousse tumorale
F.2.4. Dose de traitement et dose maximale tolรฉrรฉe
F.2.5. Efficacitรฉ du traitement de peptides CCK4 radiomarquรฉs au 90Y
F.3. Rรฉsultats
F.3.1. Suivi de la pousse tumorale
F.3.2. Dose maximale tolรฉrรฉe
F.3.3. Efficacitรฉ du traitement de peptides CCK4 radiomarquรฉs au 90Y
F.4. Discussion
G. Discussion gรฉnรฉrale
H. Conclusion et perspectives
Rรฉfรฉrences
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