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Ecologie
Comprendre les facteurs รฉcologiques qui affectent la distribution de Trichoderma dans leurs habitats naturels peut conduire ร une meilleure comprรฉhension de la dynamique, de la survie et de la prolifรฉration des populations de ce champignon antagoniste dans le sol et la rhizosphรจre. Pour cette raison, une analyse minutieuse du comportement de ce champignon dans l’รฉcosystรจme du sol est nรฉcessaire.
Grรขce ร sa grande capacitรฉ d’adaptation aux diffรฉrentes conditions climatiques, le genre Trichoderma est trรจs rรฉpandu dans la nature. On le trouve aussi bien en milieu terrestre que marin. En effet, les Trichoderma sont remarquables pour leur croissance rapide et leur capacitรฉ ร utiliser diffรฉrents substrats et sont, par consรฉquent, l’รฉlรฉment majeur dans la microflore terrestre et marine.
Les Trichoderma terrestres se dรฉveloppent quasiment dans tous les sols (forestiers ou cultivรฉs), en particulier dans ceux contenant un important contenu en matiรจre organique et sur les vรฉgรฉtaux en dรฉcomposition. Ils semblent รชtre des colonisateurs secondaires ร cause de leur isolement frรฉquent dans la matiรจre organique bien dรฉcomposรฉe (Danielson et al., 1973). Les Trichoderma se trouvent รฉgalement sur la surface des racines de diverses plantes; รฉcorce en dรฉcomposition, surtout quand il est endommagรฉ par d’autres champignons (Danielson et al., 1973) et sur les sclรฉrotes ou autres propagules d’autres champignons ( Davet 1979, Wels et al., 1972). Ils contaminent frรฉquemment le compost de la culture industrielle des champignons comestibles, mais sont rarement parasites de plantes vivantes.
Dans la mer, les Trichoderma ont รฉtรฉ identifiรฉs ร tous les niveaux. Ils ont รฉtรฉ รฉgalement isolรฉs ร partir d’algues marines prรฉlevรฉes de la cรดte Atlantique et mรฉditerranรฉenne ibรฉriques ainsi qu’ร partir de moules au Canada. Leur prรฉsence dans le tractus digestif et la surface de plusieurs espรจces de concombre des mers reste insolite, puisque ces derniers bio-synthรฉtisent des glycosides tri terpรฉniques aux fortes activitรฉs antifongiques et cytotoxiques (Pivkin., 2000).
La rรฉpartition de Trichoderma dans les รฉcosystรจmes varie en fonction des contraintes biotiques et abiotiques. Lorsque les conditions sรจches du sol sont maintenues pendant une longue pรฉriode, les populations de Trichoderma (T.) diminuent (Davet, 1979). Danielson et Davey (1973) รฉgalement ont conclu que certaines souches de T. hamatum et T. pseudokoningii sont adaptรฉes ร des conditions d’humiditรฉ excessive du sol et que T. viride et T. polysporum sont restreints ร des zones oรน les tempรฉratures sont basses. T. harzianum est plus souvent prรฉsent dans les rรฉgions chaudes tandis que T. hamatum et T. koningii sont largement distribuรฉs dans les zones de conditions climatiques variรฉes. Les dรฉterminants supplรฉmentaires physiques et chimiques qui agissent sur la rรฉpartition de Trichoderma sont le pH du sol, le CO2, le HC03, la teneur en sel, en matiรจre organique et la prรฉsence ou l’absence d’autres micro-organismes dans le sol. La teneur en fer du sol peut aussi รชtre un รฉlรฉment dรฉterminant de la micro prรฉfรฉrence du site de Trichoderma (Papavizas, 1985). L’inventaire des souches fongiques marines du littoral atlantique montre que le genre Trichoderma est l’un des 3 prรฉdominants (Sallenave-Namont, 2000). Il vient ร la 3รจme position aprรจs les genres Penicillium et Aspergillus en importance numรฉrique. La prรฉsence des Trichoderma sp. en milieu terrestre (6% du nombre total des espรจces fongiques) semble comparable ร celle en milieu marin (6,4% ร 10,4%) (Landreau, 2001). L’abondance des Trichoderma sp. dans les รฉcosystรจmes est due ร leur capacitรฉ ร produire diverses substances bioactives et des enzymes. Ils sont de ce fait un maillon important dans les chaรฎnes biologiques (Mohamed-Benkada., 2006).
Morphologie
L’aspect macroscopique de Trichoderma sp. est apprรฉciรฉ ร partir de cultures sur gรฉloses nutritives appropriรฉes, rรฉparties en boรฎtes de Petri. Les colonies fongiques peuvent รชtre lรฉgรจrement floconneuses ou bien compactรฉes en touffes. Entre ces deux extrรชmes, existent des aspects intermรฉdiaires. Les colonies sont colorรฉes en fonction de la pigmentation des phialides. Cinq jours aprรจs sa germination, la conidie donne naissance ร un mycรฉlium d’abord blanc et stรฉrile en forme de cercle. Deux jours plus tard, une couleur verte est visible sur les parties aรฉriennes du mycรฉlium, correspondant ร la conidiogenรจse. D’autres cercles concentriques rรฉguliers se forment par la suite, et entre le 16รจme et le 20รจme jour un feutrage รฉpais se superpose ร la culture. Au microscope optique on peut observer un mycรฉlium composรฉ d’hyphes jaunes, septรฉs, ramifiรฉs ร parois lisses. Les conidiophores ont une forme conique ou pyramidale. Trรจs ramifiรฉs, ils portent des phialides en forme de flasques ou de quilles. A leur tour, les phialides portent les spores encore appelรฉs phialospores ou bien conidies (Cournut, 1984 ; Landreau, 2001).
Les conidiophores
Les conidiophores sont trรจs ramifiรฉs et donc difficile ร dรฉfinir ou ร mesurer. Lรขche ou compacte, ils sont souvent formรฉs dans diffรฉrents cercles concentriques ou au niveau de longs hyphes. Les branches principales des conidiophores produisent des branches latรฉrales qui peuvent รชtre appariรฉs ou non. Les plus longues branches รฉloignรฉes de la pointe et les phialides sont souvent insรฉrรฉes directement ร l’axe principal prรจs de la pointe. Les branches principales peuvent รชtre ramifiรฉes ร nouveau en branches secondaires. Les branches principales et secondaires forment un angle de prรจs de 90 ยฐ par rapport ร l’axe principal. Le conidiophore (figure 3) typique du genre Trichoderma est donc ramifiรฉ et formรฉ de branches ayant un aspect pyramidal ou conique (Samuels et al., 1994). En gรฉnรฉral, le conidiophore se termine par une ou quelques phialides. Chez certaines espรจces (par exemple, T. polysporum) les ramifications principales sont terminรฉes par de longs crochets simples ou ramifiรฉs, droites ou sinueuses avec des cloisonnements ร paroi mince et terminรฉs par des allongements stรฉriles ou fertiles. L’axe principal peut รชtre de mรชme largeur que la base de la phialide ou elle peut รชtre beaucoup plus large. Les conidiophores portent les phialides en formes de flasques ou de quilles (Samuels et al., 2013).
Les phialides
Les phialides hyalines sont gรฉnรฉralement รฉlargies au milieu en forme de bouteilles renflรฉes ร la base mais peuvent รชtre cylindriques ou presque subglobuleuses . Elles sont souvent disposรฉes en verticilles ร un angle de 90 ยฐ par rapport aux autres membres de la spire ou diversement pรฉnicillรฉes. Les phialides peuvent รชtre solitaires (par exemple T. longibrachiatum) ou disposรฉes en grappes denses sur l’axe principal (par exemple, T. polysporum , T. hamatum ). Elles portent ร leurs extrรฉmitรฉs les spores encore appelรฉs conidies ou phialospores (Samuels et al., 2013).
Les conidies
Les conidies apparaissent gรฉnรฉralement sรจches, mais chez certaines espรจces, elles peuvent รชtre dรฉtenues dans des gouttes de liquide vert ou jaune clair (par exemple, T. virens , T. flavofuscum ). Les conidies de la plupart des espรจces sont unicellulaires, ellipsoรฏdales de dimensions 3-5 x 2-4 um (L / l => 1,3). Il existe aussi des conidies de formes globuleuses. Les conidies sont gรฉnรฉralement lisses, mais finement verruqueuses. Cependant on peut observer aussi des conidies qui ont une forme tuberculรฉe chez certaines espรจces de Trichoderma. Elles ont une couleur verte et une paroi lisse ou rugueuse regroupรฉes dans des tรจtes collantes ร lโextrรฉmitรฉ des phialides (Samuels et al.,2013).
Les chlamydospores.
Les chlamydospores peuvent รชtre produites par toutes les espรจces de Trichoderma lorsque les conditions du milieu le permettent. Les chlamydospores sont gรฉnรฉralement subglobuleuses, unicellulaires et mettent fin ร des hyphes courts. Elles peuvent รฉgalement รชtre formรฉes dans les cellules des hyphes. Chez certaines espรจces de Trichoderma les chlamydospores sont multicellulaires (par exemple T. stromaticum ) (Samuels et al.,2013).
Cycle de vie de Trichoderma
Trichoderma est un champignon asexuรฉ. Les conidiophores reprรฉsentent la phase dominante de la multiplication. Dans des conditions appropriรฉes (figure 4), les conidiospores germent et lโobservation microscopique aprรจs environ 11 heures dโincubation rรฉvรจle la formation dโun tube germinatif. Aprรจs 40 heures dโincubation dans les conditions optimales de croissance, une multiplication active du mycรฉlium est observรฉe et la formation de nombreuses ramifications. Quelques jours plus tard, il y a formation des conidiophores portant ร leurs extrรฉmitรฉs les phialides et des conidies (Roussos, 1985).
Pouvoir antagonistes de Trichoderma
Les propriรฉtรฉs antagonistes de Trichoderma sont connues depuis longtemps puisque la premiรจre publication qui en fait mention date de 1887. Cependant, lโรฉtude approfondie du phรฉnomรจne dโantagonisme et de son application comme moyen de lutte ร lโรฉgard des parasites des plantes cultivรฉes nโa dรฉbutรฉ quโentre les deux guerres mondiales. Les modรจles รฉtudiรฉs sโintรฉressaient essentiellement aux parasites du sol mais dรฉjร , en 1952, Wood signalait lโefficacitรฉ de Trichoderma pour contrรดler Botrytis cinerea sur la laitue. Trichoderma a la capacitรฉ dโattaquer les agents pathogรจnes via diffรฉrents modes dโaction. Il peut utiliser lโantibiose, la compรฉtition et le parasitisme.
Antibiose
La sรฉcrรฉtion de substances antibiotiques est un phรฉnomรจne trรจs commun dans la nature. Ainsi, lโantibiose rรฉsulte de la production de substances qui agissent comme des ยซ antibiotiques ยป et qui inhibent la croissance, la germination et la sporulation de lโagent pathogรจne. Une รฉtude rรฉcente a montrรฉ que le filtrat de culture de Trichoderma harzianum peut complรจtement inhiber la germination et causer des gonflements au niveau des conidies des pathogรจnes responsables de la pourriture du collet du bananier par le mรฉcanisme dโantibiose (Krimi, 2009)
Compรฉtition
La compรฉtition peut รชtre dรฉfinie comme รฉtant une demande active et simultanรฉe dโune mรชme ressource de la part de deux ou plusieurs organismes et conduisant ร la restriction de la taille de la population ou de lโactivitรฉ microbienne de lโun ou de plusieurs dโentre eux (Clarke, 1965). Ces ressources sont le plus souvent des รฉlรฉments nutritifs, de lโoxygรจne ou dโespace. La compรฉtition se manifeste par lโaptitude de Trichoderma ร utiliser les mรชmes ressources du milieu (aires dโalimentation, sites de dรฉveloppement) que les champignons pathogรจnes mais Trichoderma emploie ce mode dโaction surtout pour occuper les lieux avant lโarrivรฉe des indรฉsirables;
Mycoparasitisme
Lโaction mycoparasitaire de Trichoderma se manifeste par la destruction de lโagent pathogรจne lorsque Trichoderma sโenroule autour de celui-ci soit en lโรฉtranglant soit en pรฉnรฉtrant ร lโintรฉrieur et lui ยซ injectant ยป des substances (enzymes) qui le dรฉtruisent.
Trichoderma possรจde plusieurs mรฉcanismes dโattaque potentiellement utilisables mais qui demeurent toutefois complexes. Il peut employer un ou plusieurs modes dโaction en mรชme temps pour maรฎtriser un agent pathogรจne. Le dรฉploiement des modes dโaction varie รฉgalement selon les partenaires en prรฉsence et les conditions physico-chimiques du milieu (tempรฉratures, humiditรฉ, etc.โฆ). Trichoderma est efficace lorsquโon lui permet de sโinstaller avant lโarrivรฉe des champignons pathogรจnes. Son action est donc prรฉventive. Il permet, au niveau des racines, de crรฉer un manchon protecteur autour de celles-ci et ainsi contrer lโentrรฉe des agents pathogรจnes ร lโintรฉrieur des racines. Une fois installรฉ, Trichoderma peut avoir un effet stimulant pour la plante en absence de champignons pathogรจnes. (Caron et al., 2002)
Stimulation de la croissance de la plante
La production dโagents de lutte biologique (ALB) ร base de Trichoderma date de longtemps et a รฉtรฉ rรฉvisรฉe au cours des derniรจres dรฉcennies par plusieurs scientifiques qui lui ont attribuรฉe une importance en agriculture pour la lutte contre les maladies causรฉes par les pathogรจnes. Les sols inoculรฉs protรจgent les cultures et garantissent un milieu sain pour un dรฉveloppement normal de la vรฉgรฉtation (Harman 2000). En effet, ce champignon secrรจte de multiples enzymes, antibiotiques, hormones qui sont utiles pour la croissance des plantes et leur confรจrent une protection contre les pathogรจnes. Il en rรฉsulte aussi une amรฉlioration du contenu du sol en nutriments. La prรฉsence de Trichoderma dans le sol joue ร la fois un rรดle prรฉventif et curatif (Harman et al., 2004; Singh et al., 2007). Il a รฉtรฉ prouvรฉ que la souche T-22 de Trichoderma est capable dโaugmenter le dรฉveloppement des racines chez le maรฏs et chez dโautres plantes (Harman 2000; Harman et al., 2004). Cet effet peut durer toute la vie des plantes annuelles et peut รชtre induit par lโajout de petites quantitรฉs de bioinoculants ร base de Trichoderma appliquรฉes sur les semences (moins de 1 g/ha). Les recherches rรฉcentes ont prouvรฉ que les Trichoderma sont des opportunistes qui vivent en association bรฉnรฉfique avec des plantes autant quโils sont des parasites pour quelques champignons. Au moins quelques souches รฉtablissent une colonisation robuste et durable au niveau des surfaces racinaires et pรฉnรจtrent jusquโร lโรฉpiderme ce qui amรฉliore la croissance racinaire, la productivitรฉ, la rรฉsistance au stress abiotique et lโassimilation et lโutilisation des nutriments (Harman et al. 2004).
De rรฉcentes recherches ont montrรฉ que T. viride est un amรฉliorateur de croissance chez le soja (Harman, 2001) ; il protรจge la tomate, le piment (Verma, 2007) et quelques cucurbitacรฉes contre les phytopathogรจnes.
Harman et al. 2004 ont ajoutรฉ que la colonisation des racines des plantes par Trichoderma amรฉliore la croissance et le dรฉveloppement des racines mais aussi la productivitรฉ, la rรฉsistance au stress abiotique et le prรฉlรจvement et lโutilisation des nutriments. Le maรฏs rรฉpond gรฉnรฉralement ร lโajout de fertilisants riches en azote par lโamplification de lโintensitรฉ de la couleur verte, une bonne croissance et un rendement maximum. Cependant, les plantes de maรฏs issues de semences traitรฉes avec Trichoderma T-22 ont donnรฉ un rendement maximum avec un fertilisant contenant 40% moins dโazote par rapport ร des semences non traitรฉes avec T-22 (Harman 2000, 2001).
Production de mรฉtabolites intรฉressants
La mise en รฉvidence de la production de mรฉtabolites secondaires par les Trichoderma sp. a รฉtรฉ rapportรฉe pour la premiรจre fois par Weidling (1936), concernant un antifongique (Papavizas, 1985). Depuis, les รฉtudes successives ont dรฉmontrรฉ que ces micromycรจtes รฉtaient virtuoses dans la biosynthรจse de mรฉtabolites secondaires (Vizscaino et al., 2005), processus rรฉgi par des interactions biochimiques extrรชmement complexes et parfaitement coordonnรฉes (Vining, 1990). La littรฉrature cite que les mรฉtabolites importants de Trichoderma sp. sont principalement des enzymes et des molรฉcules bioactives.
Production dโenzymes
La production des enzymes est variable d’une souche ร l’autre et sont principalement des xylanases ou des cellulases (Sandgren et al., 2005), exploitรฉs dans divers domaines biotechnologiques (Kubicek et al., 2003).
Production de substances bioactives
Parmi les substances bioactives produites par les Trichoderma on a :
๏ผ Les mรฉtabolites volatils reprรฉsentรฉes principalement par : le 6 pentyl ฮฑ pyrone, lโรฉthylรจne, le cyanure d’hydrogรจne, les alcools, les aldรฉhydes (Vizscaino et al., 2005).
๏ผ Les mรฉtabolites non volatils diffusibles dont les plus connus sont : les polyacรฉtates (antifongiques, antibiotiques), les trichotรฉcรจnes (variรฉtรฉ de toxines actives sur microorganismes et mammifรจres) notamment les trichodermines.
๏ผ Les mรฉtabolites polypeptidiques ciclosporines immunosuppresseurs anti-inflammatoire et les peptaรฏbols qui sont gรฉnรฉralement assimilรฉs ร des mycotoxines peptidiques (Landreau., 2001).
Synthรจses dโacides aminรฉs
La biosynthรจse des acides aminรฉs (AA) chez les micromycรจtes : Les champignons sont capables de synthรฉtiser les 20 AA usuels des deux sรฉries levogyre (L) et dextrogyre (D), en plus dโautres particuliers, en partant de lโammoniaque environnant provenant soit de la dรฉgradation enzymatique de composรฉs azotรฉs organiques ou inorganiques ou bien suite ร la fixation bactรฉrienne de lโazote atmosphรฉrique. Le rythme de croissance รฉlevรฉ des Trichoderma sp. leur permet dโassimiler rapidement lโammoniaque.
La biosynthรจse des AA est initiรฉe par la production de glutamate, rare et prรฉcieux dans la nature, car il est la trame de synthรจse du reste des AA et se trouve de ce fait ร des concentrations รฉlevรฉes dans les cellules vivantes (Ahmed et al., 1995 ; Voet ., 1998).
Aspect de Trichoderma sur diffรฉrents types de milieux de culture
Patato Dextrose Agar (PDA)
Sur milieu PDA, les colonies sont ร croissance trรจs rapide et peuvent envahir la boite de Petri dans les 48h. Le mycรฉlium est de couleur blanche au dรฉpart et devient verte plus tard marquant le dรฉbut de la conidiation. Le revers de la culture est incolore. Un ou plusieurs cercles concentriques de couleur verte peuvent se former autour du pont dโinoculation. La conidiation peut se faire du centre vers la pรฉriphรฉrie de la boite et les conidies sont ensuite dispersรฉes dans toute la boite. Chez certaines espรจces, par exemple T. pseudokoningui, il peut y avoir la formation dโune zone irrรฉguliรจre sans formation de conidies autour du point dโinoculation (Shah et al., 2012). On peut observer aussi la prรฉsence dโun pigment jaune secrรฉtรฉ typiquement sur milieu PDA (Samuels et al., 2013)
Malt Extract Agar (MEA)
Sur milieu MEA, les colonies sont ร croissance rapide dโaspect grumeleux, de couleur blanche au dรฉpart et devenant vert foncรฉ par endroit. La moisissure se rรฉpartit de faรงon hรฉtรฉrogรจne sur la boรฎte de Petri. Le revers est jaune-orange. La prรฉsence de chlamydospores est possible et leur taille peut aller jusquโร 14 ฮผm. Des cercles concentriques peuvent se former ou non au niveau du mycรฉlium cotonneux de couleur blanche et des conidies vertes dโaspects lumineux ou non peuvent se former sur toute la boite. Le pH du milieu augmente lรฉgรจrement mais reste acide.
Czapek Dox (Dox)
Sur milieu Czapek, les colonies sont ร croissance un peu plus lente que sur les autres milieux, Lesย colonies ont un aspect gรฉlatineux presque transparent. Le revers est de couleur crรจme. Les conidies peuvent se former dans toute la boite de Petri au niveau des cercles concentriques. On peut observer aussi des grappes jaunes formรฉes de conidies autour du point dโinoculation (Shah et al., 2012). La croissance de lโespรจce basidifie le pH du milieu.
Sabouraud (SB)
Sur milieu SB, les colonies compactรฉes en touffes sont ร croissance rapide. Le mycรฉlium est cotonneux de couleur blanche tandis que le revers de la culture est crรฉmeux. Des conidies peuvent se former dans toute la boite avec la prรฉsence de cercles concentriques blanchรขtres autour du point dโinoculation.
Prรฉsentation du site dโรฉchantillonnage
Les prรฉlรจvements de sols ont รฉtรฉ effectuรฉs dans des parcelles de tomates au niveau du champ รฉcole de la licence professionnelle agro ressource et entreprenariat (LPAG). Ce champ (Figure 5) se trouve au niveau du jardin botanique du Dรฉpartement de Biologie Vรฉgรฉtale de la Facultรฉ des Sciences et Techniques de lโUniversitรฉ Cheikh Anta Diop de Dakar. Le sol est caractรฉrisรฉ : par un pH basique (8.4) mesurรฉ ร l’aide d’un pH-mรจtre ร tempรฉrature ambiante avec agitation magnรฉtique dโun mรฉlange de 10 g de sol dans 25 ml dโeau, et une teneur en phosphore assimilable dโenviron 7.14 mg/Kg de sol (Ndiaye, 2007). Ce champ est crรฉe par le dรฉpartement de biologie vรฉgรฉtale dans le but dโapporter des solutions ร la maitrise de lโeau qui est un facteur clรฉ dans le dรฉveloppement de lโagriculture dโun pays. Ainsi le champ รฉcole LPAG est entiรจrement รฉquipรฉ dโun systรจme dโirrigation goutte ร goutte et permet aux รฉtudiants de mener leurs travaux de recherches.
Technique de prรฉlรจvement du sol
Lโรฉchantillonnage est effectuรฉ au niveau des racines des tomates. La surface du sol est dโabord dรฉbarrassรฉe des feuilles mortes et des dรฉbris des vรฉgรฉtaux. Puis ร lโaide de spatules prรฉalablement dรฉsinfectรฉes ร lโalcool, le sol est creusรฉ jusquโร des profondeurs allant de 10 ร 30 cm au niveau de la rhizosphรจre. Ensuite les prรฉlรจvements sont effectuรฉs ร ces horizons et le sol est mis dans des sachets en plastique puis ramenรฉ au laboratoire. La terre ainsi rรฉcoltรฉ est sรฉchรฉe ร lโรฉtuve ร 30ยฐ pendant 2 jours et est immรฉdiatement utilisรฉe pour lโisolement des champignons du genre Trichoderma. Au niveau de ce site, les prรฉlรจvements ont รฉtรฉ effectuรฉs dans trois parcelles de tomates. Pour chaque parcelle lโรฉchantillonnage a รฉtรฉ effectuรฉ dans deux zones choisies de maniรจre alรฉatoire. Ce qui correspond ร un total de 6 รฉchantillons de sol.
Technique dโisolement
La technique utilisรฉe pour lโisolement des Trichoderma est celle dite de ยซ suspension dilution ยป. Le principe consiste ร mettre le sol en suspension dans de lโeau stรฉrile, puis ร incorporer les diffรฉrentes dilutions de cette suspension dans le milieu dโisolement. Cette technique comprend plusieurs รฉtapes, allant de la prรฉparation des dilutions jusquโร lโinterprรฉtation des rรฉsultats (Rapilly, 1968). La prรฉparation des dilutions consiste tout dโabord ร ajouter 10g de sol ร 90 ml dโeau physiologique stรฉrile, puis ร agiter pendant 30 mn, ce qui constitue la dilution 10โ1. Lโagitation permet dโhomogรฉnรฉiser le milieu et de libรฉrer les microorganismes des diffรฉrentes particules. Des prรฉlรจvements successifs de 10 ml dans cette suspension, puis dans les suivantes sont ajoutรฉs chaque fois ร 90 ml dโeau stรฉrile et vont constituer les dilutions 10โ2, 10โ3, … jusquโร 10โ6(Figure 8). Rappelons que pour rรฉaliser ces diffรฉrents prรฉlรจvements, il est nรฉcessaire dโutiliser des pipettes stรฉriles qui sont changรฉes ร chaque dilution. Au moment de lโanalyse 1 ml de chaque dilution est incorporรฉ dans les boites de Petri et on verse par dessus le milieu de culture. Deux milieux de culture ont รฉtรฉ utilisรฉes pour lโisolement du champignon, le milieu PDA et le milieu MA2. Les milieux sont stรฉrilisรฉs ร lโautoclave ร 121ยฐ pendant 20mn. Les boites de Petri ensemencรฉes sont homogรฉnรฉisรฉes par des mouvements circulaires et sont laissรฉes sous la hotte jusquโร leur solidification. Les boites sont ensuite para filmรฉes puis incubรฉes ร la tempรฉrature ambiante. Trois boites sont ensemencรฉes pour chaque dilution. Aprรจs 6 jours dโincubation les colonies individuelles prรฉsentant une couleur verdรขtre et un aspect circulaire sont repiquรฉes dans un nouveau milieu PDA.
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Table des matiรจres
Introduction
Synthรจse bibliographique
1. Gรฉnรฉralitรฉs sur Trichoderma
1.1. Historique de la classification
1.2 Ecologie
1.3 Morphologie
1.3.1. Conidiophores
1.3.2. Phialides
1.3.3. Conidies
1.3.4. Chlamydospores
1.4. Cycle de vie de Trichoderma
2. Importance de Trichoderma
2.1. Pouvoir antagonistes de Trichoderma
2.1.1. Antibiose
2.1.2. Compรฉtition
2.1.3. Mycoparasitisme
2.2. Stimulation de la croissance de la plante
2.3. Production de mรฉtabolites intรฉressants
2.3.1. Production dโenzymes
2.3.2. Production de substances bioactives
2.3.3. Synthรจses dโacides aminรฉs
3. Aspect de Trichoderma sur diffรฉrents milieux de culture
3.1.Patato Dextrose Agar
3.2.Malt Extract Agar
3.3.Czapek Dox
3.4.Sabouraud
Matรฉriel et mรฉthodes
1. Isolement de Trichoderma
1.1. Prรฉsentation du site dโรฉchantillonnage
1.2. Technique de prรฉlรจvement des รฉchantillons de sol
1.3. Technique dโisolement
2. Identification de Trichoderma
2.2. Au plan microscopique
3. Conservation des souches
4. Etude de la biologie de Trichoderma
4.1. Culture dans diffรฉrentes conditions abiotiques
4.1.1. Culture dans diffรฉrents milieux de culture
4.1.2. Culture dans diffรฉrents pH
4.1.3. Culture dans diffรฉrents tempรฉrature dโincubation
4.1.4. Culture dans diffรฉrents pourcentage de sel
5. Tests dโantagonisme in vitro ..
5.1. Mรฉthode de confrontation directe
5.2. Mรฉthode de confrontation ร distance
Rรฉsultats
1. Identification de Trichoderma
1.1.Examen macroscopique
1.2.Examen microscopique
2. Effets des facteurs abiotiques sur la croissance de Trichoderma
2.1.Effet des milieux de culture sur la croissance de Trichoderma
2.2.Effet de la Tempรฉrature dโincubation sur la croissance de Trichoderma
2.3.Effet du pH sur la croissance de Trichoderma
2.4.Effet de la salinitรฉ sur la croissance de Trichoderma
3. Tests dโantagonisme in vitro
3.1.Confrontation directe
3.2.Confrontation ร distance
Discussion
1. Isolement de Trichoderma sp
2. Culture in vitro de Trichoderma sp
3. Tests dโantagonismes
Conclusion et perspectives
Rรฉfรฉrences bibliographiques
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