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CLIMAT, HYDROGRAPHIE, VEGETATION ET FAUNE
Le climat
Appartenant au domaine tropical, la zone de Diass est balayée par un climat de type soudano-sahélien, caractérisé par une alternance d’une courte saison pluvieuse qui dure trois (3) à quatre (4) mois de juin à octobre et une longue saison sèche qui dure huit (8) à neuf (9) mois.
Les températures sont caractérisées par une variation marquée avec une périodicité allant de mars à mai, très chaud avec une moyenne de 33,9°C au cours de la saison sèche du fait de la forte insolation et de l’influence de l’harmattan. A partir du mois de Juin, elles diminuent progressivement pour atteindre des valeurs plus faibles autour de 27°C en moyenne entre Août et Septembre. Le mois d’Octobre marque une nouvelle étape de hausse des températures maximales. Cette nouvelle augmentation introduit un second maximum thermique en Novembre. L’augmentation des températures maximales durant cette période est suivie par une autre baisse entre décembre et janvier.
La moyenne annuelle de l’humidité relative est de 66% et le maximum est atteint en Août et Septembre, avec 81%. Le mois de Février qui correspond au moment où l’humidité est relativement faible, 51,9% s’explique par l’influence de l’alizé continental, représentant 77% de la circulation des vents, entraînant une évaporation très importante de 77 mm environ ; il est de direction Est à Nord- Est, chaud et sec et poussiéreux.
A côté de ce flux nous trouvons l’alizé maritime qui est un vent relativement frais, de direction Nord à Nord- Ouest qui balaie la côte et atténue les températures. La mousson quant à elle arrive avec une humidité élevée de l’air apportant la pluie.
L’hivernage s’étend de Juin à Octobre. Il enregistre son maximum au mois d’août (en moyenne 200 mm), suivie d’une baisse de celle-ci jusqu’à l’arrêt complet en octobre où le FIT (front intertropical) amorce son retrait vers le sud. Cette période est caractérisée par le séjour de la mousson. La saison sèche quant à elle est marquée par une absence totale des vents de mousson et la couverture de la zone par des flux d’alizé et de l’harmattan.
L’hydrographie
La commune de Diass ne possède pas un réseau hydrographique dense. Elle est faiblement arrosée. On y distingue des eaux de surface et des eaux souterraines :
Les eaux de surface : elles sont constituées par des vallées fossiles qui ne sont actives qu’en hivernage. Les principales eaux de surface de la zone sont le Nougoumou au nord de Ndayane, le ngaba prenant sa source au niveau des buttes de Tchicky et la somone qui constitue le seul cours d’eau permanent de la zone traverse la forêt classée de Bandia et coule entre Bandia et Kirène avant de se jeter en mer.
Les eaux souterraines : La commune de Diass renferme des nappes souterraines qui sont composées d’un système aquifère inférieur et d’un système aquifère supérieur.
Ce système aquifère d’une profondeur de 200 mètres occupe la quasi-totalité de la zone. Ces nappes souterraines ne sont pas toujours correctement réalimentées en eau et la baisse entraine l’assèchement des puits des villages7.
L’alimentation en eau des nappes phréatiques dépend entièrement de la pluviométrie ainsi que l’écoulement des cours d’eau. Pendant les années de déficit pluviométrique, les aquifères ne réalimentent pas.
La végétation
Elle est composée d’une savane arborée au sud de la forêt classée de Bandia, d’une savane arbustive au sommet des plateaux et des collines et d’une savane herbacée composée d’un tapis herbacée dominé par des espèces suivants : rônier, baobab, fromager, quinkéliba.
Deux forêts classées sont aussi présentes dans la commune de Diass : celle de Bandia (7166ha) et celle de Diass (1 860ha) à cheval sur la commune de Diass et la zone de Sébikhotane.
La faune
La présence de faune sauvage est quasiment faible dans la zone du fait de la dégradation du milieu et de la forte présence humaine. On y rencontre des lapins, des biches, des chats sauvages, reptiles, crapauds et des milliers d’oiseaux de plusieurs espèces.
En somme, le sous-sol de la commune de Diass se trouvant dans le bassin sédimentaire est très riche en minerais comme le calcaire, le grès, le basalte… La plupart des carrières sont implantées dans la forêt classée de Bandia. Cette dernière a toujours servi de zone de pâturage et de cueillette pour la population locale. L’implantation de ces carrières dans cette zone risque d’annihiler les activités humaines et de pâturage des animaux d’une part et d’autre part d’accélérer la dégradation des sols et de couvert végétal.
ASPECTS DEMOGRAPHIQUES
La population de la commune de Diass est constituée en grande partie par des sérères (saafi).
On y rencontre également des peuls, des wolofs, des bambaras etc.
Avec les mutations qu’a connues ces dernières années la zone, cette population ne cesse pas d’évoluer du point de vue de son effectif, de sa composition et de sa répartition.
EVOLUTION DE LA POPULATION
Sur une superficie de 106 Kilomètres carrés, la population est estimée à 27 105 habitants en 2002, soit une densité de 255,7 habitants au kilomètre carré. Cette population augmente de façon rapide. Elle est passée de 29 880 habitants en 2008 à 30 396 habitants en 2013 et les projections pour 2015 donnent 38 838 habitants. Cette forte évolution démographique, combinée aux nouvelles contingences économiques du fait du foisonnement des industries, soulèvent beaucoup de problèmes sociaux en général et ceux relevant du foncier en particulier.
STRUCTURE DE LA POPULATION
La population de la commune de Diass, à l’image de tout le Sénégal, est essentiellement jeune car les moins de 18 ans représentent 46,4%. Du fait des nombreuses installations industrielles, la commune de Diass devient un pôle attractif. Malgré cette réceptivité de la zone, la population demeure toujours homogène dans la composition ethnique avec une prédominance des sérères (85%) suivis des wolofs et lébous (14%), peuls, bambaras et autres (1%). La commune de Diass compte 17 villages de taille démographique différente. Cette variation démographique dépend en partie de la position des villages, du dynamisme de leurs activités économiques et de la dimension des terroirs. On y distingue quatre gros villages de taille relativement considérable que sont : Diass (4632 habitants); Tchicky (3766 habitants) ; Toglou sérère (3265 habitants); et Boukhou (2516habitants). Le reste des villages ayant constitué la deuxième vague dispose d’une population comprise entre 1000 et 2000 habitants et de petits villages avec des populations n’atteignant pas 1000 habitants.
MOUVEMENTS DE LA POPULATION
La population de la commune de Diass est marquée par une forte mobilité. Le principal mouvement de la population est l’exode rural qui constitue la réponse à la crise du secteur agricole. Ce phénomène touche particulièrement les jeunes motivés par la recherche d’un meilleur niveau de vie. Cependant avec le développement de nouvelles activités économiques comme l’exploitation minière, l’implantation des industries et la construction de l’AIBD, Diass devient aujourd’hui un pôle de croissance, un récepteur de plusieurs flux migratoires venant d’horizon divers.
En conclusion, nous constatons que la population de la commune de Diass est composée en majorité de sérères et peuls. Ces ethnies sont connues pour leur grande vocation agropastorale. Si les terres qui leur servaient jusque-là d’agriculture, de pâturage et de cueillette sont occupées par les carrières, leur condition de survie pourrait être plus difficile. A cette situation il faut ajouter que cette population est en majorité composée de jeunes actifs qui sont en âge de recherche d’emplois. A défaut d’accéder à la terre, ils seraient tentés de prendre le chemin de l’exode ou de se laisser choir au désœuvrement si toute fois ces carrières ne leur offrent pas d’emplois.
LES ACTIVITES ECONOMIQUES
IL’AGRICULTURE
Nous avons constaté que les deux tiers de la population de Diass travaillent dans le secteur primaire dont la principale activité est l’agriculture qui occupe 74,7% de la population. La surface agricole utile n’excède guère 3.700 hectares. Cette surface abrite les cultures sous pluie, le maraichage et l’arboriculture généralement en association. L’agriculture sous pluie, repose essentiellement sur des spéculations telles que le mil, le niébé, la pastèque, l’aubergine, le manioc et l’arachide.
Le maraichage, activité en croissance dans la zone, est pratiqué à petite échelle dans les villages et à grande échelle par des particuliers avec 180 ha dans le village de Kiréne et 60 hectares dans celui de Samkedji. L’arboriculture quant à elle est dominée par des espèces comme les manguiers, les mandariniers, les orangers et les goyaviers. Toutefois, ce secteur agricole est confronté à d’énormes difficultés entravant ainsi son essor dans la commune.
Ces difficultés sont entre autre la faiblesse de la fertilité des sols, les déficits pluviométriques, l’insuffisance des intrants (semence et matériel agricole) ; les fortes attaques parasitaires et l’insuffisance des terres cultivables liées notamment à l’augmentation de la population, l’accaparement des terres par des particuliers, l’implantation des unités industrielles et de l’aéroport ainsi que l’importance des cuirasses latéritiques dans la zone.8
L’ELEVAGE
A côté de l’agriculture, l’élevage occupe une place très importante dans l’économie. Il présente un cheptel varié, composé de bovins et des petits ruminants. On y pratique l’élevage intensif ou extensif selon les zones. L’importance du cheptel selon les espèces montre que la volaille est plus représentative dans la Commune avec 74% de l’effectif, suivi des caprins (14%), des ovins (5%), des bovins (4%) et enfin des asins et des équins avec respectivement 2% et 1%. L’activité connait une régression notoire due à la réduction du cheptel à cause du manque de pâturage et du vol de bétail dans la zone.
LE COMMERCE
Le commerce est relativement peu développé dans la commune de Diass du fait de l’absence de structures organisées et de l’enclavement de la plupart des villages. Dans ce secteur d’activité, les femmes sont largement majoritaires avec un taux de 70% environ sur l’ensemble des intervenants. Dans les villages de Diass, Boukhou, Toglou wolof et Kandam traversés par la RN1, les femmes font du commerce de fruits (mangues, mandarines, pastèques) et autres produits de cueillette aux abords de la route. A Bandia Mbambara, la proximité du village de la route qui relie Thiès et Mbour permet aux apiculteurs de vendre sans difficulté leur miel. L’impraticabilité de certaines pistes et l’absence de marché hebdomadaire dans la zone constituent une entrave pour la commercialisation des produits locaux.
A côté de ces activités économiques, on note l’essor de l’activité des carrières avec tous leurs corollaires d’avantages et d’inconvénients qui font l’objet de notre étude.
L’ACTIVITE DES CARRIERES
La commune de Diass est aujourd’hui l’une des communes les plus industrialisées du Sénégal du fait du développement des carrières. Ainsi, il constitue un poids économique important dans la balance économique de la région de Thiès et du pays. Dans cette partie du Sénégal le secteur primaire à travers l’agriculture dominait largement l’activité économique. Actuellement ce secteur connaît une nette régression du fait du développement du secteur secondaire représenté par l’activité industrielle et minière. On y trouve de nombreuses carrières qui sont variées et réparties entre les différents villages de la zone : Paki, Toglou, Bandia, Tchiky… Ces carrières exploitent du calcaire, du grès, de l’argile…
Bien que la population de la zone pratique l’agriculture familiale et s’active dans le petit commerce depuis longtemps, il demeure qu’elle est confrontée à d’énormes difficultés de subsistance. Ces difficultés sont liées aux rendements médiocres des champs, à la réduction du cheptel mais surtout à l’enclavement des villages. En l’absence de marché hebdomadaire dans la zone aggravée par le manque de pistes de production, l’écoulement des produits et l’accès aux denrées restent une préoccupation majeure. Avec l’implantation des carrières dans la zone les populations auraient l’opportunité de trouver des emplois salariés en lieu et place de leurs activités traditionnelles. La seule difficulté résiderait dans l’adaptation des populations pour travail des carrières qui requière une certaine qualification.
EFFETS DES CARRIERES DE BANDIA SUR L’ENVIRONNEMENT ET LES ACTIVITES SOCIECONOMIQUES
Ces effets ont été identifiés grâce à l’analyse et à l’interprétation des résultats obtenus auprès des services techniques, des responsables de carrières, des ouvriers, des leaders communautaires/chefs de famille et à l’observation directe des impacts sur l’environnement physique dans les carrières visitées. La discussion de ces résultats nous a permis aussi de tirer des conclusions.
PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS
RESULTATS OBTENUS AUPRES DES SERVICES TECHNIQUES
Nous constatons que 2 carrières en moyenne sont autorisées à s’implanter dans la zone de Bandia dans la période de 2000 à 2015. L’effectif des carrières autorisées en 2015 est impressionnant. Cette augmentation grandissante de carrières dans la zone de Bandia risque d’entamer dangereusement l’environnement à cause des effets négatifs de l’activité dans cette forêt classée de Bandia ou la majorité des carrières sont implantées.
Evolution de la production de calcaire dans la région de Thiès
De 2006 à 2011, la production de calcaire a évolué en dents de scie avec 26% d’augmentation au terme de l’année 2011. Cette augmentation s’est constamment maintenue jusqu’en 2012 où la production a progressé de 27,5% comparé à 2006. La surexploitation du calcaire montre à quel point le minerai est prisé pour la fabrication de produits à haute valeur ajoutée comme le ciment. Cette pression sur le minerai aura pour conséquence l’enrôlement continu de nouvelles zones avec le risque d’entamer l’équilibre environnemental.
Evolution de la production de ciment dans le pays
Nous constatons une augmentation graduelle de la production de ciment dans le pays (Sénégal). En 2012, la production de ciment a augmenté de 55,3% comparé à 2007. Cette tendance s’explique par les besoins accrus en ciment exprimés par les populations (habitations) et les industriels (infrastructures). Cette situation se répercute de façon indéniable sur la production de calcaire qui entre dans la fabrication du ciment. Cette pression sur le minerai entrainerait la réduction accélérée des gisements dans un avenir proche si aucune mesure n’est prise.
Situation de la forêt classée de Bandia en août 2013
La carte montre une forte réduction de la superficie de la forêt classée de Bandia. Une bonne partie de la surface forestière est occupée actuellement par les carrières (249 hectares/7166 hectares) dont le nombre ne cesse d’augmenter. Avec l’implantation continue des carrières dans la zone, la forêt classée pourrait complètement disparaitre d’ici quelques années.
Evolution des maladies favorisées par les carrières dans la population
Les maladies favorisées par les carrières (maladies respiratoires, maladies de la peau, maladies des yeux…) sont en constante augmentation dans la zone. Il urge pour les autorités comme pour les responsables des carrières de mettre en œuvre des mesures d’accompagnement pour protéger et soulager les populations locales des nuisances liées aux carrières (poussière, fumée, bruit, produits chimiques laissés sur le sol et dans les eaux stagnantes).
RESULTATS OBTENUS A L’OBSERVATION DIRECTE DES EFFETS SUR L’ENVIRONNEMENT PHYSIQUE
Impacts observés sur le sol
Les observations sur le sol, les pistes et les dunes dans les différentes carrières montrent des impacts grossiers laissés par les travaux ou la circulation des engins et camions.
Dans toutes les carrières visitées, la couche superficielle du sol est partout décapée laissant le sol à nu avec des formations de grandes excavations par endroits. La chaussée des routes bitumées à la sortie des carrières est émaillée d’argile et de calcaire sur une bonne partie; ce qui fait qu’elles deviennent très glissantes surtout en hivernage.
Un autre fait marquant dans toutes les carrières est constitué des dépôts de gasoil, d’huile et d’emballages déchirés contenant des produits chimiques versés à même sol.
Il faut noter qu’au niveau de la SODEVIT, de grands espaces exploités sont déjà remblayés, nivelés et reboisés bien qu’il existe encore des superficies importantes non restaurées.
Impacts observés sur les eaux de surface
Dans toutes les carrières visitées, on constate une discontinuité du trajet des eaux de ruissellement issues de la pluie. Cette situation a partout entrainé la formation de grandes flaques d’eau à l’intérieur des carrières. Ces eaux stagnantes persistent pendant une bonne partie de l’année. Le mélange de ces eaux avec les résidus et autres détritus issus de l’activité des carrières à savoir poussières, produits chimiques, emballages vides, huiles-moteur, carburant entrainent la formation de matières verdâtres sur ces eaux. Ainsi, se crée un milieu nocif, favorable au développement de microorganismes et d’insectes nuisibles à l’écosystème et à la santé de l’homme et des animaux qui viennent s’y abreuver.
En plus des eaux issues du ruissellement de la pluie, il y a dans les carrières, un grand bassin de réception des eaux de drainage avec mélange de produits divers. On y aperçoit aussi la formation de matières gris-verdâtres sur la surface. Les animaux s’y abreuvent également. Aucune mesure n’est prise pour assécher ces cours d’eau ni empêcher l’introduction des produits chimiques et des carburants.
Impacts observés sur la végétation
Dans toutes les carrières, le couvert végétal est quasiment mis à nu dans les espaces d’exploitation. Par ailleurs, on peut voir dans l’environnement immédiat de ces carrières jusqu’à une distance de un kilomètre sur les arbres, les arbustes et même sur l’herbe le dépôt important de poussière. Bien que l’impact ne soit pas permanent car avec la pluie une bonne partie de la poussière s’enlève mais toujours est-il que cette situation entraine une perturbation dans le développement de ces plantes.
Impacts observés sur l’atmosphère
Dans les alentours de toutes les carrières, on aperçoit des nuages de poussière et fumée en suspension dans l’air. Elles sont plus visibles à la proximité des carrières et en dehors des périodes de pluies. Cependant ces nuages de poussière et de fumée sont perçus et ressentis jusqu’au niveau des villages voisins situés à plusieurs kilomètres des carrières à savoir Bandia Mbambara, Bandia Sessène, Thiéo… A ces nuisances constituées par la poussière et la fumée, il faut y ajouter les bruits des engins, des camions et des tirs de mines sous forme d’explosion qui font même vibrer les habitations situées à quelques 5 kilomètres de ces carrières.
RESULTATS OBTENUS AUPRES DES RESPONSABLES DE CARRIERES
Capacité de production des carrières
Effectif du personnel des carrières visitées
Les carrières visitées n’ont pas la même envergure bien qu’ayant un effectif important en personnel, SODEVIT est plus grande entreprise suivie de ROYAL. Avec ses 50 travailleurs, GAZAL n’en est pas moins important dans la mesure où l’offre d’emplois n’est pas négligeable.
Production de calcaire des carrières en fonction de l’effectif du personnel
Avec son effectif important de travailleurs (46%), SODEVIT a la plus importante capacité de productivité annuelle de calcaire suivie de GAZAL. Cette dernière n’a que 50 employés soit 22,5% de tout l’effectif des carrières mais sa productivité supplante de loin celle de ROYAL qui a pourtant à son actif plus de personnel. En somme la capacité de production de la carrière n’est pas systématiquement fonction de l’effectif en personnel.
Production de calcaire des carrières en fonction de la superficie occupée
Les carrières n’ont pas la même envergure car SODEVIT occupe une surface 3 fois plus étendue que GAZAL et 7 fois plus que ROYAL. La surface exploitée semble conditionnée la capacité de production de la carrière. L’étendue des superficies emblavées pour l’exploitation de carrière pourrait être une menace sérieuse sur l’environnement dans toutes ses dimensions si des mesures d’accompagnement ne sont prises.
Impact sur l’environnement physique
Tenues de séances de discussions publiques avant implantation des carrières
Selon les responsables interrogés, seules ROYAL et GAZAL ont organisé des audiences foraines avec les populations locales pour discuter des modalités d’implantation et d’exploitation de leur carrière. Les discussions ont généralement porté sur le recrutement des travailleurs, la protection de l’environnement et les mesures d’accompagnement sanitaire pour la population y compris, l’hygiène et la sécurité au travail.
Mesures entreprises par les carriers pour réduire les effets des exploitations sur les espaces agropastorales
Selon les interviewés, chaque organisation met en œuvre des actions d’accompagnement pour limiter les impacts négatifs des exploitations sur les espaces jadis dévolues aux activités agropastorales. Ces mesures visent à limiter les effets liés à la poussière. Cependant c’est à la SODEVIT qu’il y a le maximum de mesures mises en œuvre. Ces mesures consistent à regrouper les tirs d’explosion de mines dans un temps limité; arroser les espaces d’exploitation et les pistes et aussi remblayer et reboiser les surfaces déjà exploitées.
A GAZAL, la seule mesure évoquée est l’arrosage des espaces d’extraction et des pistes alors que ROYAL se contente de verser une redevance financière à la collectivité locale pour dédommager la population.
Mesures entreprises pour limiter les effets des carrières sur les eaux de surface et la nappe phréatique
Selon les responsables des carrières, aucune mesure spécifique n’est entreprise pour limiter les effets des exploitations sur les eaux souterraines et les eaux de drainage suite aux travaux.
Mesures entreprises pour limiter les effets des carrières sur le couvert végétal
A la SODEVIT comme à GAZAL, des espaces déjà exploités sont reboisés avec des espèces qui poussaient dans la zone. Ces travaux de restauration de la flore sont encadrés par le service des Eaux et Forêts. Quant à ROYAL, aucune action n’est encore menée dans ce sens.
Mesures prises pour limiter les effets des carrières sur le cheptel
En dehors de la haie d’arbres épineux plantés par la SODEVIT et GAZAL pour empêcher les animaux d’accéder aux carrières, aucune autre mesure n’est entreprise pour limiter les accidents avec les engins et les intoxications des animaux suite au breuvage des eaux de drainage ou à la consommation d’emballages jetés qui contenaient des produits chimiques.
Effets sur la santé des populations et des ouvriers
Développement de maladies
Près de la moitié des responsables de carrières (4/9) affirme qu’il y a eu un développement de maladies sur les populations et les travailleurs. Ils ne connaissent pas la nature des maladies en général ni leur cause, mais reconnaissent la recrudescence de maladies respiratoires chez les populations comme chez les travailleurs depuis l’avènement des carrières.
Mesures prises par les carrières pour limiter les maladies chez les populations
Selon les responsables des carrières visitées, les seules mesures entreprises consistent à arroser le sol et dresser une haie d’arbres pour limiter la poussière qui arrive au niveau des villages voisins. Des actions sont aussi entreprises pour minimiser les bruits et les vibrations du sol consécutifs aux tirs de mines. Par ailleurs, quelques rares donations de médicaments sont faites aux cases et postes de santé des villages voisins.
Mesures de protection et de prévention pour les ouvriers
Dans toutes les carrières, la mesure principale de prévention des accidents et maladies professionnelles chez les ouvriers consistent à les doter d’équipements de protection (gants, bottes, lunettes, casque, cache-nez.). A la SODEVIT, en plus de ces mesures, il y a aussi la couverture médicale à travers une IPM (Institution de Prévoyance Maladie) et la prime de lait.
RESULTATS OBTENUS AUPRES DES OUVRIERS
Identification des ouvriers
Niveau d’instruction des ouvriers
La plupart des ouvriers ont le niveau du cycle primaire. Une importe frange est arrivée au niveau du moyen secondaire. La minorité restante a fait l’école coranique ou alphabétisée en langue nationale.
La grande majorité des ouvriers sont mariés quel que soit la carrière où ils travaillent. Les recruteurs auraient la préférence de ces ouvriers parce qu’ils devraient être plus responsables avec une conscience plus élevée du travail. Cependant une importante minorité d’ouvriers célibataires travaillent toutes les carrières.
Un peu moins de la moitié des ouvriers (47%) ont une surcharge familiale d’au moins 11 personnes et ce type d’ouvriers est nombreux à GAZAL. Ils sont également 47% à devoir prendre en charge une famille de 5 à 10 personnes. Cette catégorie d’ouvriers est plus rencontrée à la SODEVIT. C’est seulement à ROYAL qu’on trouve quelques rares ouvriers (6%) qui ont moins de 5 personnes en charge.
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Table des matières
INTRODUCTION
I. PROBLEMATIQUE
II. HYPOTHESES ET OBJECTIFS DE RECHERCHE
A. Hypothèses de recherche
B. Les objectifs de recherche
1. Objectif général
2. Objectifs spécifiques
III. CADRE CONCEPTUEL (DEFINITION DES CONCEPTS-CLES)
IV. REVUE DE LITTERATURE
V. METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
A. La recherche documentaire
B. L’étude de terrain
C. La population cible de l’étude
D. Technique d’échantillonnage et échantillon
E. Outils de collecte de données
F. Méthode de traitement et d’analyse des données
VI. DESCRIPTION DE LA ZONE D’ETUDE
PREMIERE PARTIE : DIASS, une commune favorable au developpement des carrieres
CHAPITRE I : les conditions PHYSIQUES
I. PEDOLOGIE : Géologie, relief et sols
A. Géologie
B. Le relief
C. les types de sols
II. CLIMAT, HYDROGRAPHIE, VEGETATION ET FAUNE
A. Le climat
B. L’hydrographie
D. La faune
CHAPITRE II : ASPECTS DEMOGRAPHIQUES
I. EVOLUTION DE LA POPULATION
III. MOUVEMENTS DE LA POPULATION
CHAPITRE III : LES ACTIVITES ECONOMIQUES
II. L’ELEVAGE
III. LE COMMERCE
IV. L’ACTIVITE DES CARRIERES
DEUXIEME PARTIE : Effets DES CARRIERES DE BANDIA SUR L’ENVIRONNEMENT ET LES ACTIVITES SOCIECONOMIQUES
CHAPITRE I : PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS
I. RESULTATS OBTENUS AUPRES DES SERVICES TECHNIQUES
A. Evolution du nombre de carrières autorisées à Bandia
B. Evolution de la production de calcaire dans la région de Thiès
C. Evolution de la production de ciment dans le pays
D. Situation de la forêt classée de Bandia en août 2013
E. Evolution des maladies favorisées par les carrières dans la population
II. RESULTATS OBTENUS A L’OBSERVATION DIRECTE DES EFFETS SUR L’ENVIRONNEMENT PHYSIQUE
A. Impacts observés sur le sol
B. Impacts observés sur les eaux de surface
C. Impacts observés sur la végétation
D. Impacts observés sur l’atmosphère
III : RESULTATS OBTENUS AUPRES DES RESPONSABLES DE CARRIERES
A. Capacité de production des carrières
1. Effectif du personnel des carrières visitées
3. Production de calcaire des carrières en fonction de la superficie occupées
C. Impact sur l’environnement physique
1. Tenues de séances de discussions publiques avant implantation des carrières
2. Mesures entreprises par les carriers pour réduire les effets des exploitations sur les espaces agropastorales
3. Mesures entreprises pour limiter les effets des carrières sur les eaux de surface et la nappe phréatique
4. Mesures entreprises pour limiter les effets des carrières sur le couvert végétal
5. Mesures prises pour limiter les effets des carrières sur le cheptel
D. Effets sur la santé des populations et des ouvriers
1. Développement de maladies
2. Mesures prises par les carrières pour limiter les maladies chez les populations
3. Mesures de protection et de prévention pour les ouvriers
IV : RESULTATS OBTENUS AUPRES DES OUVRIERS
A. Identification des ouvriers
1. Niveau d’instruction des ouvriers
2. Statut matrimonial des ouvriers
3. Charge familiale des ouvriers
B. Expérience professionnelle des ouvriers
1. Qualification Professionnelle des ouvriers
2. Expérience des ouvriers dans le travail des carrières
1. Maladies constatées régulièrement chez les ouvriers
2. Perception des causes des maladies par les ouvriers
3. Mesures de protection sanitaires des ouvriers
4. Ouvriers ayant eu un accident ou maladie ayant nécessité une évacuation
D. Pouvoir d’achat des ouvriers
1. Appréciation de la rémunération
E. Suggestions des ouvriers pour limiter les effets négatifs des carrières
1. Suggestions pour limiter les effets sur l’environnement
2. Mesures suggérées pour améliorer l’hygiène et la sécurité au travail
3. Mesures suggérées pour améliorer la prise en charge médicale des ouvriers
A. Identification des chefs de famille
1. Niveau d’instruction des chefs de famille
2. Charge familiale des chefs de famille
B. Avis de chefs de famille relatifs aux effets des carrières sur l’environnement physique
1. Discussions entre populations et responsables des carrières avant implantation
2. Discussions entre responsables des carrières et populations sur la gestion des espaces agricoles et pastoraux
3. Discussions entre responsables des carrières et populations sur la préservation des eaux de surface et la nappe phréatique
4. Discussions entre responsables des carrières et populations sur la préservation du couvert végétal
C. Observations des chefs de famille sur les changements de l’environnement
1. Changements observés sur les activités agricoles
2. Changements observés sur les activités pastorales
3. Changements observés sur le niveau et la qualité de l’eau
4. Changements observés sur la végétation
5. Changements observés sur l’atmosphère
D. Observations des chefs de famille sur les changements relatifs à la santé des populations
1. Maladies devenues plus fréquentes observées avec les carrières
2. Effets du bruit et de la poussière sur les populations
3. Actions entreprises par les responsables de carrières pour limiter les maladies
E. Effets des carrières sur le niveau de vie des populations
1. Membres des familles employés dans les carrières
2. Appréciation du niveau de vie des populations
3. Suggestions des chefs de famille pour améliorer la vie des populations
CHAPITRE II: DISCUSSIONS ET SYNTHESE DES RESULTATS
I : DISCUSSIONS DES RESULTATS
A. Augmentation graduelle des carrières et de la production de calcaire et de ciment
B. Effets sur le sol
C. Changements constatés sur le niveau et la qualité de l’eau
D. Effets sur le couvert végétal
E. Effets sur l’atmosphère
F. Effets sur les activités agropastorales
G. Effets sur les activités socioéconomiques
I. Suggestions pour des mesures d’accompagnement
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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