EFFETS DE L’UTILISATION D’UN MICROMONDE ARISTOTÉLICIEN
Modèle de diSessa visant la continuité conceptuelle
Alors que les modèles visant la rupttlre conceptuelle postulent l’existence d’un cadre concepttiel relativement bien structuré et influençant le changement conceptuel, les modèles visant la continuité conceptuelle adhèrent davantage à l’idée qtie les apprenants ne possèdent pas toujours de théories bien développées à propos des sujets sur lesquels nous les questionnons. Selon ce second coutant de recherche, les conceptions ne sont pas seulement engendrées par tin cadre théorique sous-jacent, mais également par des habitudes interprétatives qui permettent de structurer et d’interpréter les observations. Ces structures interprétatives ne dépendent pas nécessairement d’tine théorie et ne sont donc ni systématisées ni toujours utilisées à bon escient. Alors que les modèles cités précédemment cherchaient à déconstruire une théorie déjà établie afin de la remplacer par une autre, compatible avec les conceptions scientifiques que l’on veut enseigner, les modèles de la continuité cherchent plutôt à construire ou organiser un cadre théorique, parce que celui existant n’est que peu structuré. Les deux modèles proposent une interprétation différente des processus de changement conceptuel.
Le modèle phénoménologique de diSessa (1993) s’inscrit dans la perspective de la continuité. Le but avoué de ce chercheur dans son article Toward an Episternotogy of Physics (diSessa, 1993) est de fonder une épistémologie de la physique inttiitive. Il ne s’agit pas de se questionner sur la nattire du cadre théorique sur lequel reposent les conceptions des élèves, mais sur les mécanismes souvent intuitifs menant à la formulation d’une interprétation des données de l’expérience sensible et à l’élaboration de conceptions. Dans cette section, nous présentons un résumé de la perspective de diSessa. Après avoir discuté des postulats de cette théorie, nous définirons ce qu’est tine primitive phénoménologique (concept-clé de sa théorie), pour ensuite donner des exemples de ces structures primitives d’interprétation. Finalement, nous verrons la signification que prend le changement conceptuel ati sein de ce cadre théorique.
Le postulat de la théorie de diSessa
Dès le début de son article, diSessa (1993. P. 105) affirme que son but est de proposer un cadre théorique décrivant comment se comportent les systèmes de connaissance peu organisés . En fait, non seulement un tel système de connaissances présente un faible degré d’organisation, mais il manque relativement de profondeur quant à sa structure de justification et est incapable de résoudre des conflits sur la base des connaissances se trouvant à l’intérieur du système. Selon ce postttlat, les conceptions des élèves reposent davantage stir des structures interprétatives intuitives que sur des théories bien élaborées. Dans ce contexte, la différence entre le savoir— expert et le savoir novice ne se situe pas au niveau d’une incompatibilité entre deux cadres de reference, mats plutot au ntveau d’une dtfference de profondeur et de systématicité dans l’utilisation des structures ou habitudes interprétatives.
Le concept de primitive phénoménologique
Les outils intuitifs permettant de formuler une interprétation dans un certain contexte se nomment primitives phénoménologiques (p-prims). Il s’agit de petites structures de raisonnement simples découlant de notre expérience du réel et qtti nous servent à organiser et interpréter les observations. Elles sont dites primitives pour exprimer le fait qu’elles sont souvent auto-explicatives (quelque chose arrive parce que c’est dans la nature de cette chose d’arriver ainsi), mais aussi, et peut-être surtout, parce que ces structures auto-explicatives peuvent être vues comme les éléments primitifs à la base des mécanismes cognitifs (les éléments les plus atomiques et isolés de mémoire que la structure mentale puisse trouver). Elles sont aussi dites phénoménologiques, parce qu’elles proviennent souvent d’une interprétation superficielle des données de l’expérience et aussi parce que, une fois établies, elles constituent un vocabulaire riche à travers lequel on se souvient et interprète les « I provide a framework for describing and correlating characteristics ofweakly organized knowledge systems. données de l’expérience. Ce sont en qtielque sorte des schémas tout prêts, simples et fonctionnels. Nous donnerons des exemples de primitives phénoménologiques plus loin.
En plus de cette définition, diSessa propose des principes permettant d’identifier les p-prims. Comme ensemble, ces principes peuvent être considérés comme une définition opérationnelle de la notion de p-prim. Limitons-nous à deux de ces principes en guise d’exemples (diSessa en énumère près de vingt) t
• Principe d’évidence: Les p-prims s’auto-suffisent, c’est-à-dire qu’elles n’ont pas besoin d’être expliquées, parce qu’elles sont « évidentes ».
• Principe d’impénétrabilité t Les p-prims étant les plus petites unités de raisonnement, elles ne peuvent être expliquées (quoique d’autres p-prims peuvent parfois être reliées à la p-prim étudiée).
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INTRODUCTION
PROBLÉMATIQUE
1. LE PROBLÈME DU CHANGEMENT CONCEPTUEL
2. LE RÔLE DE L’HISTOIRE DES SCIENCES DANS LES PROCESUS DE CHANGEMENT CONCEPTUEL
3. LES MICROMONDES HISTORIQUES COMME OUTIL POUR FAVORISER LE CHANGEMENT CONCEPTUEL
CADRE CONCEPTUEL
1. LEs MODÈLES DU CHANGEMENT CONCEPTUEL
1.] Modèles visant la ruptitre conceptuelle
1.2 Modèle de diSessa visant la continuité conceptuelle
1.3 Comparaison entre tes modèles de Vosniadott et diSessa
2. LES ÉLÉMENTS HISTORIQUES RELIÉS AU DÉVELOPPEMENT DU PRINCIPE D’INERTIE
2.] La mécanique aristotélicienne
2.2 Vers la mécanique newtonienne
2.3 Les élément à retenir pour l’élaboration des mnicromondes
3. LES QUESTIONS DE RECHERCHE
CADRE MÉTHODOLOGIQUE
1.LE5SUJETS
2. LES MICROMONDES HISTORIQUES
2.] Situations relevant de la milécanique aristotélicienne
2.2 Situation relevant de ta théorie de t ‘impétus
2.3 Situations relevant de la mécanique newtonienne
3. LES ENTREVUES ET LA COLLECTE DES DONNÉES
4. L’ANALYSE 86
ANALYSE ET INTERPRÉTATION
1. EFFETS DE L’UTILISATION D’UN MICROMONDE ARISTOTÉLICIEN
1.1 Activation de la p-prim d’atténuation fr dying away »)
1.2 Activation de ta p-prim d’Ohm
1.3 Activation de ta p-prim d’annulation et de la p-primn de dépassement lorsqite la p-prit!? d’Ohm n’arrive pas à expliquer un phémiomnène
2. EfFETS DE L’UTILISATtON D’UN MICROMONDE INSPIRÉ DE LA THÉORIE DE L’IMPÉTUS
2.] Renuse en question souvent hésitante de l’utilisation de la p-prim d’atténuation ait profit du
principe d’inertie
2.2 Remise en question de l’idée que la masse cause toujours une résistance au mouvement et
incompréhension devant l’idée que la masse petit aider la continuation dti mouvement
3. EFFErS DE L’UTILISATION D’UN MICROMONDE NEWTONIEN
3.1 Instabilité dans Ï ‘utilisation de ta p-primn d ‘atténuation et du principe d ‘inertie
3.2 Complexification et contextualisation des critères de validité de la p-prim d’atténuation
4. EFErs DE LA RÉUTILISATION DES MICROMONDES SUITE À UNE PREMIÈRE EXPLORATION
4.] Stabilisation relative de l’utilisation dit principe d’inertie
4.2 Ait gmentation dit degré de priorité d’appel de la notion de frottement
5. RÉPoNsEs AUX QUESTIONS DE RECHERCHE
5.1 Les situations permettent-elles l’activation de p-prims? Si oui, comment les élèves tes utilisent-ils?
5.2 Quelles sont les priorités d’appel et de «reliabilité» des p-prims utilisées?
5.3 Les situations permettent-elles aux élèves de reutettre en question l’utilisation de leurs prims ?
5.4 Est-ce que le parcottrs des élèves à travers les mnicromondes permet d’organiser et de
systématiser leur utilisation des p-prims?
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
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