EFFETS DE L’INOCULATION SUR LA CROISSANCE ET LE DEVELOPPEMENT VEGETATIF

Dans les zones semi-arides sahéliennes d’Afrique de l’Ouest, outre le manque d’eau qui est le principal facteur limitant la croissance des plantes, les terres agricoles sont également pauvres en éléments nutritifs comme le phosphore (Diem et al., 1981; Mikola, 1987) ainsi qu’en oligoéléments comme le cuivre et le zinc (Nouaïm, 1994). Cette situation cause de sérieux préjudices au monde rural rendant toute activité agricole difficile et limitant étroitement les rendements agricoles dans les sols de ces régions. Cette précarité de l’activité agricole pousse les populations rurales à un exode massif vers les centres urbains. C’est dans ce contexte qu’au Sénégal, les pouvoirs publics ont décidé de passer d’une agriculture de subsistance à une agriculture de production en favorisant la diversification des cultures et de trouver des alternatives pour l’exportation. C’est ainsi que le sésame (Sesamum indicum L.), compte tenu de ses besoins en eau et en fertilisants modestes, facile à cultiver et très rentable, a été intégré dans le Programme Agricole National (Diouf, 1999a) pour améliorer la nutrition et les revenus des populations rurales au Sénégal.

Le sésame occupe une place très importante dans les pays de la sous-région ouest africaine en particulier (Compaoré, 2004 ; Togola, 2004 ; Amoukou, 2004) et dans le monde en général où les transactions se font essentiellement sous forme de graines (Dabat, 1999). En effet, la graine qui contient 45 à 57% d’huile, 19 à 25% de protéines, des vitamines (B, E…) et des minéraux (Ca, P, Mg…), est très utilisée dans l’alimentation humaine, dans l’industrie pharmaceutique et cosmétique (pour sa richesse en acides gras essentiels), ainsi que comme additif à la margarine (Weiss, 1971 ; Purseglove, 1984). Le tourteau du sésame est également très indiqué pour l’alimentation du bétail notamment le bétail laitier, les animaux à l’embouche ou comme engrais (Diouf, 2004).

Généralités sur le sésame

Systématique

Le sésame appartient à la classe des Dicotylédones, à l’ordre des Lamiales, à la famille des Pédaliaceae et à la tribu des Sésamées (Weiss, 2000 ; Purseglove, 1984; Lebrun et Stork, 1997). La famille des Pédaliaceae compte quelques 60 espèces reparties en 16 genres dont Ceratotheca, Dicerocaryum, Harpagophytum, Holubia, Josephinia, Linariopsis, Pedaliodiscus, Pedalium, Pterodiscus, Rogeria, Sesamothamnus, Sesamum, Uncarina. Le genre Sesamum compte quelques 36 espèces incluant le sésame cultivé, Sesamum indicum L. (Weiss, 2000). En Afrique, on note 17 espèces de Sesamum dont deux poussent aussi à l’état sauvage en Inde. S. indicum est également connu sous le synonyme Sesamum orientale L. Comme autres synonymes, on peut citer S. edule, S. luteum, S. oleiferum, S. africanum, S. foetidum (Weiss, 1971 ; Demol et al., 2002). Il existe de très nombreuses variétés de sésame qui diffèrent par leurs dimensions, leur forme, le type de croissance, la couleur des fleurs, le calibre, la couleur et la composition des graines (Demol et al., 2002).

Origine, historique et distribution 

Parmi les espèces oléagineuses, le sésame est probablement l’espèce la plus anciennement connue et utilisée par l’homme (Weiss, 1971 ; Weiss, 2000) connu également sous le nom de benniseed, gingelly, simsim et de til (Kafiriti et Deckers, 2001). Des vestiges archéologiques de sésame datant de 5500 BP ont été découverts dans la vallée d’Harappa en Inde (Ray Langham and Wiemers, 2002). Herodote (484-425 av. J.-C.) signale la présence de la plante dans la vallée de l’Euphrate et note que, dans cette région, on utilise l’huile de sésame à la place de l’huile d’olive (Weiss, 1971 ; Demol et al., 2002). Les romains connurent la plante par les grecs. Nombreux sont ceux qui se souviennent encore de l’expression « sésame ouvre toi » d’Ali Baba et les 40 voleurs utilisée pour ouvrir une grotte remplie de richesses. Cette expression est similaire aux capsules de sésame qui en s’ouvrant peut générer de la richesse. Au premier siècle, l’écrivain latin Columelle, dans son « Traité d’Agriculture », examine les exigences du sésame par rapport au sol, la période des semis, la récolte des graines et les usages de la plante (Demol et al., 2002). Cependant l’origine primaire et l’époque de domestication du sésame sont sujettes à des controverses même si l’origine Africaine serait la plus vraisemblable. En effet, hormis Sesamum prostatum Retz toutes les espèces sauvages sont attestées en Afrique (Kafiriti et Deckers, 2001) de même que les variétés résistantes aux infections bactériennes (Weiss, 1971 ; Cobley and Steel, 1976 ; Purseglove, 1984 ; Yahya, 1998 ; Demol et al., 2002). La Chine, l’Inde et le Japon seraient par contre devenus très rapidement des centres secondaires de diversité (Weiss, 2000 ; Kafiriti et Deckers, 2001). Selon toujours ces auteurs le sésame occupait une importante place dans la région Mésopotamienne pendant la troisième dynastie d’Ur (2130-2000 BC). Ce sont surtout les grecs et les romains qui ont contribué à l’extension de la culture dans tout le bassin méditerranéen.

Le sésame est cultivé dans toutes les régions tropicales et subtropicales. Sa principale distribution se situe entre 25° de latitude nord et 25° de latitude sud. Il a été introduit en Amérique Latine par les portugais, il est entré aux USA à partir de la Caroline du Sud avec le commerce des esclaves (Weiss, 2000). Aujourd’hui sa distribution s’étend jusqu’à 40° de latitude nord en chine, en Russie, à 30° de latitude sud en Australie et à 35° de latitude sud en Amérique du sud (Westphal and Ferwerda 1985 ; Kafiriti et Deckers, 2001). On le rencontre également en Amérique du nord où les utilisations les plus célèbres sont la garniture du hamburger et les barres sucrées (Weiss, 1971 ; Yahya, 1998).

Le sésame est beaucoup cultivé dans plus de 60 pays. Vavilov et ses collaborateurs cités par Demol et al. (2002) distinguent cinq principaux centres de dispersion :
• la région abyssine, centre d’origine de la plante ;
• l’Hindoustan y compris la Birmanie et l’Assam, centre de base d’origine des variétés cultivées ;
• l’Asie centrale (Punjab, Cachemire, Afghanistan) ;
• l’Asie mineure, l’Iran et le Turkménistan où se rencontre la sous-espèce bicarpellatum ;
• la Chine, centre secondaire, où, dans les régions montagneuses du centre et de l’ouest, existent des groupes endémiques d’espèces naines.

A côté de ces centres d’origine, il est possible de faire correspondre des groupes géographiques et écologiques bien différenciés, parmi lesquels on peut mentionner les variétés résistantes aux infections bactériennes et à haute capacité de rendement (Afrique), les variétés à haute teneur en huile (Inde), les variétés à fruits composés de 8 locules, caractère récessif (Japon) et les variétés naines (Chine) (Demol et al., 2002).

Caractéristiques botaniques

Appareil végétatif

Le sésame est une plante herbacée annuelle à port érigé. Les feuilles généralement de couleur vert-terne sont de formes variables et un même plant présente des feuilles appartenant à différents types. La taille des feuilles varie entre 3 et 17 cm de long et 1 à 1,7 cm de large, le mode d’insertion des feuilles ne répond à aucune phyllotaxie particulière (Djigma, 1984 ; Weiss, 2000 ; Kafiriti et Deckers, 2001). En effet, les feuilles du bas à limbe triangulaire sont opposées, larges et palmilobées avec un long pétiole (5 cm) alors que les feuilles supérieures sont alternes ou sub opposées, étroites ou effilées (9 cm x 2 cm) à pétiole court (1-2 cm) et lancéolées au stade floraison. Les stomates et les poils sont présents sur les deux faces (Weiss, 2000). Dans les conditions optimales de croissance, la hauteur de la tige principale varie de 0,5 à 2m selon les variétés. Elle est généralement quadrangulaire avec des sillons longitudinaux bien marqués mais il existe également des variétés à tige rectangulaire, large et plate (Kafiriti et Deckers, 2001). Les tiges et les rameaux sont légèrement poilus ou très poilus et les variétés sont groupées suivant ce trait (Kafiriti et Deckers, 2001). Selon Weiss (2000), cette pubescence est très souvent associée à une adaptation à la sécheresse. Certaines variétés possèdent peu de rameaux ; d’autres forment des rameaux primaires sur la partie inférieure de la tige principale et des rameaux primaires et secondaires plus haut sur la plante. Le degré de ramification est influencé par l’environnement (Kafiriti et Deckers, 2001).

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
1.1 GENERALITES SUR LE SESAME
1.1.1 Systématique
1.1.2. Origine, historique et distribution
1.1.3. Caractéristiques botaniques
1.1.3.1. Appareil végétatif
1.1.3.2. Appareil reproducteur
1.1.3.3. Système racinaire
1.1.4. Phénologie
1.1.5. Ecologie
1.1.5.1. Température et chaleur
1.1.5.2. Sols
1.1.5.3. Besoins en eau du sésame
1.1.5.4. Caractéristiques et choix des variétés
1.1.6. Acquis sur l’agro-physiologie du sésame au Sénégal
1.1.7. Importance de la culture dans le monde et au Sénégal
1.2. SYMBIOSE MYCORHIZIENNE
1.2.1. Définition et taxonomie
1.2.2. Intérêt de la symbiose mycorhizienne pour l’agriculture
1.2.2.1 Mycorhization et amélioration de la nutrition hydro-minérale
1.2.2.2. Lutte contre les parasites racinaires
CHAPITRE II: MATERIEL & METHODES
2.1. MATERIEL VEGETAL
2.2. MATERIEL FONGIQUE
2.3. DISPOSITIFS EXPERIMENTAUX
2.4. CONDITIONS EXPERIMENTALES
2.5. OBSERVATIONS PHENOLOGIQUES ET MESURES DES PARAMETRES AGROMORPHOLOGIQUES
2.6. PARAMETRES DE LA MYCORHIZATION
2.7. ANALYSES STATISTIQUES
CHAPITRE III: RESULTATS & DISCUSSION
3.1. SUIVI DE LA TEMPERATURE DU SOL
3.2. EFFETS DE L’INOCULATION SUR LA CROISSANCE ET LE DEVELOPPEMENT VEGETATIF
3.2.1. Croissance en hauteur
3.2.2. Nombre de feuilles et surface foliaire
3.2.3. Biomasse aérienne
3.3. INFECTIVITE DES SOUCHES ET IMPACT SUR L’ENRACINEMENT
3.3.1. Pourcentage de colonisation des racines
3.3.2. Dynamique d’enracinement
DISCUSSION
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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