Effets de l’activité minières sur les possibilités de conservation

Effets de l’activité minières sur les possibilités de conservation

Aire d’étude

L’aire d’étude a été définie selon les limites administratives de la région de l’Abitibi Témiscamingue, soit une superficie d’environ 65 000 km2 avec une densité de  population de 2,6 habitants/km2 (Institut de la statistique du Québec, 2016). La région compte cinq municipalités régionales de comté, plus de soixante-cinq municipalités et trois grandes nations amérindiennes (les algonquins, cris et attikameks) (MERN. 2012).Selon la classification des écorégions terrestres de l’Amérique du Nord (niveau III), l’aire d’étude se situe essentiellement dans les écorégions des Plaines de l’Abitibi et du Plateau de la rivière Rupert (Wiken et al., 2011 ). Plus localement, elle recoupe trois provinces naturelles du Cadre écologique de référence du Québec (CERQ, Niveau I), soit les Basses-terres de 1 ‘Abitibi et de la baie James, les Hautes-terres de Mistassini et les Laurentides méridionales (Li et Duerne, 1999). Au point de jonction entre l’assise géologique du Bouclier canadien et les basses-terres de la Baie-James, on retrouve « la ceinture d’Argile », un paysage riche et unique constitué majoritairement de plaines au dépôt d’argile ou de limon. Ces dépôts lacustres proviennent de la présence de glaciers et du broyage des roches sous la glace. C’est également le retrait et la fonte des glaciers dans la région qui a engendré la création de moraines, d’ eskers, en plus de nombreux lacs avec dépôts glaciolacustres (MERN. 2006). Les variables géomorphologiques, comparativement aux variables climatiques, expliquent majoritairement la distribution des milieux humides et aquatiques (Ménard et al., 2013). L’aire d’étude est une région riche en eaux de surface, qui se drainent en partie vers la Baie James (notamment via les rivières Harricana et Nottaway) et en partie vers le Fleuve Saint-Laurent (rivière des Outaouais). L’aire d’étude est également l’une des régions avec la plus grande proportion de milieux humides au Québec (30,8% du territoire) (Ménard et al., 2013) dont les deux tiers se trouvent dans la province naturelle des basses-terres de l’Abitibi (Pellerin et Poulin, 2013). Selon le registre des aires protégées au Québec (en date du 31 mars 2016), 9,33% des milieux naturels du Québec étaient protégés selon les critères de 1 ‘Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). En Abitibi-Témiscamingue, le réseau d’aires protégées couvre 4 614 km2, soit 7,1% de la superficie du territoire (Institut de la statistique du Québec, 20 16).

 Design de l’étude

L’aire d’étude a d’abord été divisée en une grille d’unités de planification (UP) à une échelle de modélisation fine de 4 km2 Les UP étaient de forme hexagonale afin d’optimiser le ratio périmètre/aire, totalisant près de 16 120 UP dans notre aire d’étude. La taille d’une UP représentait à la fois la superficie approximative d’un grand milieu humide ou d’un territoire de nidification d’un canard, pouvant s’inscrire dans une petite aire protégée, à l’échelle du mésofiltre de conservation (Hunter, 2005). Pour chaque UP de la grille hexagonale, une valeur cumulative de superficie de chaque type de milieux humides issue de la cartographie (section 2.3.3) et une valeur cumulative
d’abondance potentielle de chaque espèce de sauvagine issue de la modélisation (section 2.3.4) ont été attribuées par superposition spatiale. C’est également à partir de cette grille d’UP que l’outilMarxan conçoit les réseaux de conservation.

 Cartographie des milieux humides

Les données sur les milieux humides provenaient des données cartographiques du 4′ inventaire écoforestier du Québec méridional, produit par le Ministère des forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) du Québec. Pour générer une carte des milieux humides, nous avons procédé par requêtes géomatiques selon une méthode adaptée des travaux de Ménard et al. (2013) réalisés avec les données du 3′ inventaire écoforestier. Le système de classification des milieux humides est présenté au tableau 2.1 et les détails méthodologiques de la mise à jour sont décrits dans un rapport technique de Canard Illimités Canada (Lachance et al. (sous révision), voir l’AnnexeA de ce mémoire).

Modélisation de l’abondance potentielle de sauvagine

Les données de population de sauvagine utilisées proviennent du suivi aérien de la sauvagine réalisé par hélicoptère pour l’ensemble du Québec forestier entre 1990 et 2005, issu d’un partenariat entre le Plan conjoint sur le canard noir et le Service canadien de la faune (PCCN-SCF). Les relevés ont été initiés en 1990 avec 83 quadrats de 10 x 10 km (100 km2) répartis de façon systématique et ce nombre est passé à 43 en 1994, puis à 35 en 1995 (Lem elin et al., 2004). En 1996, suite à une réévaluation de la stratégie d’échantillonnage visant à diminuer les coûts, la taille des quadrats a été réduite à 5 x 5 km (25 km2) et le nombre de quadrats a été augmenté à 156. Depuis, la moitié des quadrats sont inventoriés annuellement selon un système de rotation à quatre groupes. Ainsi, tous les quadrats sont survolés à deux reprises sur une période de 4 ans (Leme lin et al., 2004).
À partir de la cartographie des milieux humides (section 2.3.3), nous avons identifié les habitats potentiels de nidification de sauvagine selon les travaux de Lemelin et al. (2008 et 201 0). Chaque observation de sauvagine, issue des relevés aériens, a été associée à l’habitat de milieu humide le plus près de la localisation de l’observation(< 100 rn) (voir tableau 2.2), via un algorithme simple. Leme lin et al. (2010) ont modélisé l’abondance potentielle d’un échantillon de huit espèces de sauvagine pour l’ensemble du Québec forestier puisqu’elles étaient suffisamment abondantes pour faire l’objet d’étude d’utilisation de l’habitat (tableau 2.3). Nous avons joint en Annexe D la méthodologie utilisée pour concevoir les modèles prédictifs de sauvagine pour le Québec forestier (rapport non publié). Les espèces à l’étude sont la Bernache du Canada (Branta canadensis), le Canard colvert (Anas platyrhynchos), le Canard noir (Anas rubripes), le Fuligule à collier (Aythya collaris), le Garrot à oeil d’or (Bucephala clangula), le Grand Harle (Mergus merganser), le Harle couronné (Lophodytes cucullatus) et la Sarcelle d’hiver (Anas crecca).

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Table des matières

AVANT-PROPOS
LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
RÉSUMÉ
CHAPITRE I INTRODUCTION GÉNÉRALE
1.1 Problématique
1.2 État des connaissances
1.2.1 Milieux humides
1.2.2 Sauvagine
1.2.3 Industrie minière- Titres miniers
1.3 But et objectifs
CHAPITRE II PLANIFICATION SYSTÉMATIQUE DE LA CONSERVATION DES MILIEUX HUMIDES ET DE LA SAUVAGINE EN RÉGION BORÉALE MIXTE CONTRAINTE PAR L’ACTIVITÉ MINIÈRE
2.1 Résumé
2.2 Introduction
2.3 Méthodologie
2.3.1 Aire d’étude
2.3.2 Design de l’étude
2.3.3 Cartographie des milieux humides
2.3.4 Modélisation de l’abondance potentielle de sauvagine
2.3.5 Activité minière- Titres miniers
2.3.6 OutilMarxan: Scénarios avec cibles de protection
2.3.7 Identification des milieux humides d’intérêt pour la conservation
2.4 Résultats
2.4.1 Cartographie des milieux humides
2.4.2 Modélisation de l’abondance potentielle de sauvagine
2.4.3 Complémentarité des approches de conservation
2.4.4 Effets de 1 ‘activité minière sur les possibilités de conservation
2.5 Discussion
2.5.1 Complémentarité des approches de conservation
2.5.2 Effets de l’activité minières sur les possibilités de conservation
CHAPITRE III CONCLUSION GÉNÉRALE
ANNEXE A MÉTHODE DE CLASSIFICATION DES MILIEUX HUMIDES DU QUÉBEC BORÉAL À PARTIR DE LA CARTE ÉCOFORESTIÈRE DU 4E INVENTAIRE DÉCENNAL
ANNEXEE CARTES DE LA RÉP AR TITI ON ET DE L’ABONDANCE POTENTIELLE DES HUIT ESPÈCES DE SAUVAGINE À L’ÉTUDE
ANNEXEC CARTES DES RÉSEAUX DE CONSERVATION, SANS CONTRAINTE MINIÈRE
ANNEXED MÉTHODE DE MODÉLISATION POUR PRÉDIRE L’ABONDANCE DE SAUVAGINE À L’ÉCHELLE DU QUÉBEC FORESTIER
BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALE

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