Le travail que nous présentons dans cette thèse, porte sur un système aquifère qui fait partie des aquifères carbonatés fissurés, du type karstique. Il fait suite à de nombreux travaux antérieurs sur la région de Chéria, et se veut un complément d’étude dans la connaissance de ce système. De part le caractère semi aride de la région de Chéria, cela induit des conditions climatiques contraignantes sur la ressource hydrique.
L’objectif étant d’identifier l’impact de l’évolution des conditions climatiques et particulièrement la variabilité climatique sur l’état de cette ressource. Il est admis que la variation du régime des précipitations accompagné d’épisodes de sécheresse alternés, se traduit par une modification des apports en recharge et par conséquent, des modifications des conditions de circulation avec des conséquences sur les caractéristiques physico-chimiques. L’écoulement de l’eau dans un milieu souterrain fracturé est dépendant de processus hydrauliques, chimiques, thermiques et mécaniques. La prise en compte de ces différents mécanismes à différentes échelles semble donc indispensable à une bonne compréhension du fonctionnement global de ce type d’aquifère. La région de Chéria d’un point de vue géographique est située à plus d’une cinquantaine de kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Tébessa et se situe sur un plateau culminant a plus de 1000 m d’altitude. En raison de l’importance de son système aquifère et en particulier le niveau Eocène, notre démarche se veut un pas de plus vers une meilleure connaissance de cet aquifère et particulièrement en tenant compte de l’aspect climatique et sa variabilité, facteur d’impact indiscutable sur la ressource en eau. Dans un premier temps, nous présentons dans une première partie, les caractéristiques géographiques et géologiques de la région d’étude, suivie d’une identification géométrique de l’aquifère par la géophysique. L’hydroclimatologie a permis de définir le type de climat d’une part et de visualiser l’évolution des paramètres climatiques d’autre part indicateurs de la variabilité climatique.
CADRE GÉOGRAPHIQUE ET GÉOLOGIQUE
Situation géographique
La région de Chéria est située au NE Algérien (Fig. 1), à 47 kilomètres au Sud- est de la ville de Tébessa. Le bassin versant étudié s’étend sur une surface de 720 km². Le plateau de Chéria fait partie du bassin versant du ChottMelghir, de forme grossièrement triangulaire dont les limites sont constituées de monts culminants à différentes altitudes. D’une altitude moyenne de 1100 m, limité grossièrement entre les parallèles 35°50 et 36°. A sa périphérie, un bourrelet montagneux qui domine la cuvette de 200 à 300 m, la bordure montagneuse s’élève à des altitudes qui culminent à plus de 1500 m (Djebel Doukkane 1650 m).
Aspect socioéconomique
La localité de Chéria qui abrite une population dont le nombre avoisine les 100 000 habitants, se caractérise par une activité économique essentiellement agricole et d’élevage. Imprégné d’un mode de vie rural, l’agriculture est du type pastoral en relation avec l’activité d’élevage, avec un revirement vers une agriculture maraichère, les dernières années, conséquence du changement climatique qui s’est fait ressentir les dernières décennies.
Géologie
La région de Chéria et notamment son plateau fait partie des systèmes hydriques souterrains de la wilaya de Tébessa, il est inclus également dans les hautes plaines, atteignant une coté de 1100 m d’altitude. Les différents travaux effectués sur cette région et qui ont traité de l’aspect géologique, dont nous citerons les auteurs tels que L. Durozoy (1947), Ricard (1979)…etc. En raison du contexte hydrogéologique de notre étude, il est intéressant de mettre en relief les caractéristiques géomorphologiques de cette région. De forme globalement triangulaire, le bassin versant de Chéria se termine vers le Sud par l’exutoire principal. A la périphérie du bassin se trouve une chaine de montagnes formant les différentes bordures. La cote maximale de ces monts atteint une valeur de 1685m (sommet du Doukkane). Les pentes de ces massifs sont plus ou moins fortes. La pente globale du bassin évolue du nord vers le sud. En raison de sa forme triangulaire, le bassin est plus étendu dans sa partie Nord que la partie Sud où les chaines montagneuses convergent vers l’exutoire.
L’aspect stratigraphique
Sur la base des investigations et études géologiques antérieures, on peut présenter l’aspect stratigraphique comme suit : du plus anciens vers le plus récent .
Le Secondaire
Crétacé supérieur
Marqué par le Turonien et le sénonien supérieur, le premier sous forme de calcaires de couleur beige et sombre, le deuxième qui est représenté par deux niveaux, le campanien et le maestrichtien. Le campanien est constitué de marnes de couleur grise, affleurant en bordure du plateau et atteignant des épaisseurs de l’ordre de 400 m. Le Maestrichtien est représenté par des calcaires tendres et atteignant des épaisseurs de 250 m.
Le Tertiaire
Eocène moyen inférieur
Danien et Thanétien succèdent aux formations calcaires Maestrichtiennes, ils débutent par des formations marneuses noirâtres atteignant les 150 m d’épaisseur (Mont de Tazbent), au Sud, dans la région de Télidjène, affleurent des calcaires lumachelliques marquant le Thanétien.Viennent ensuite le niveau Yprésien et Lutétien, avec des formations carbonatées (calcaires et marnes) et la présence de niveaux phosphatés, marquant l’Yprésien, le Lutétien est marqué par des calcaires à gypse vulnérables entrainant souvent des phénomènes d’effondrement dans la région.
Mio-Pliocène
Le Mio-Pliocène, formé de couches d’argiles à gypses qui alternent avec des lentilles de sables jaunes, il s’étale sur les calcaires de l’Eocène moyen en discordance. Son épaisseur dépasse parfois les 60 m.
Le Quaternaire
Disposés en plateaux avec une pente inclinée vers la partie sud du bassin, on le rencontre vers le nord aux abords de Tazbent (Nord), plus au sud, on rencontre le quaternaire sous forme de cailloutis. Les alluvions actuelles sont constituées de trois types, les alluvions de remplissage, les alluvions de piedmont et les éluvions. Ils sont constitués respectivement de cailloutis et galets de petites tailles enrobés dans un ciment plus moins argileux, ils constituent ce qu’on appelle les marécages de Chéria. Les alluvions de piedmont sont formées de cailloutis propres et se localisent en périphérie de la plaine de Chéria (Fig. 3). Les éluvions, ce sont des esquilles de tailles variables (de quelques centimètres).
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Table des matières
I)INTRODUCTION
II) GENERALITES
III) METHODOLOGIE
IV) RESULTATS
V) COMMENTAIRES ET DISCUSSION
VI) CONCLUSION
VII) REFERENCES
ANNEXES
RESUME