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Potentialités et Contraintes du cadre géographique Potentialités
La diversité de ses structures pédologiques offre au département de Kébémer des possibilités de développer aussi bien une agriculture vivrière sous pluie qu’une activité de maraîchage. Les zones de culture s’articulent autour de la ville et lui fournissent des produits agricoles et font aussi transiter leurs productions vers Dakar ou les régions intérieures. On distingue ainsi :
– La zone des Niayes à vocation maraîchère qui est située sur le littoral maritime et occupe de grandes superficies favorables aux cultures de contre saison. Ces zones couvrent aussi des activités de pêche.
– La zone arachidière englobe tout le département avec une pluviométrie assez faible. Les sols sont sableux (dioor) et sont particulièrement favorables à la culture de l’arachide, du niébé et du mil. La culture arachidière a longtemps été encouragée par les autorités coloniales avec l’appui des populations locales.
Le secteur de l’élevage qui occupe aussi une importance capitale, est surtout marqué par l’importance du cheptel de petits ruminants et de la filière bovine.
La ville devient le principal centre administratif et commercial du bassin de production de l’arachide au Sénégal.
Contraintes
Les contraintes liées au secteur agricole sont :
Au plan environnemental, c’est le déficit pluviométrique, l’appauvrissement des sols la salinité des nappes et le parasitisme.
Au plan de la logistique : on assiste à un manque d’infrastructure de stockage et de conservation, l’accès à des intrants de qualité, vétusté du matériel agricole.
Ressources humaines : on a remarqué le manque de formation et d’information des producteurs.
Le déboisement et l’érosion ont aussi largement affecté la fertilité des sols.
Le secteur de l’élevage souffre aussi de quelques difficultés : c’est la carence alimentaire en qualité et en quantité du cheptel, l’insuffisance de suivi sanitaire et le manque de pâturages et de points d’eau.
La pèche aussi est confrontée à l’inorganisation du marché aux poissons, à la faiblesse des capitaux, à la mauvaise organisation des acteurs de la filière, au manque de sécurité et à l’insuffisance de l ‘encadrement.
La dynamique d’urbanisation de Kébémer
Evolution de la trame urbaine
Le périmètre urbain de la commune de Kébémer a été fixé par le même décret qui fait de Kébémer une commune. Mais depuis 1925, un arrêté avait établi ce périmètre à 400 ha. Les quartiers de la commune sont construits autour de trois axes principaux que sont : la gare ferroviaire, le marché central et le centre administratif. La ville a connu une croissance rapide consécutive aux cycles de sècheresse qui ont marqué la dynamique démographique.
Le plan directeur d’urbanisme (PDU) montre que la commune de Kébémer est passée de 955 concessions en 1995 à 1280 effectivement occupées en 1999 ; d’où une progression de 25 % en quatre ans. En 2010, les parcelles occupées sont estimées à 1987 unités. Cette extension rapide se traduit par l’occupation des espaces périphériques du tissu urbain par un habitat spontané et irrégulier. Aujourd’hui la ville s’étend du centre vers la périphérie de manière rapide. Les besoins de desserte pour faciliter la circulation à l’intérieur des quartiers et les voies artérielles pour relier le centre urbain et les quartiers sont réels. Les retombées favorables de l’émigration s’observent surtout au niveau de l’habitat. Les dernières données statistiques montrent que la plupart des ménages (73%) sont propriétaires du domicile dans lequel ils vivent.
La nouvelle Orientation : Présentation du quartier de Diamaguene
Situé au Sud-Ouest de la ville de Kébémer, Diamaguene n’a officiellement bénéficié du statut de quartier qu’en 2003.
C’est en 1980 que la zone a été lotie pour la première fois avec le maire Ameth DIOP et les premières attributions de parcelles ont été effectuées à cette période. La particularité de la situation géographique du quartier réside dans sa position en périphérie qui fait qu’il ne connaît pas les nuisances relatives à la forte occupation et qui se manifeste par une pollution de l’environnement de vie. Le quartier est calme et tranquille, appelé souvent par ces habitants « Almadie » ce qui a été la principale motivation qui a poussé certaines populations à s’y installer.
La route de Lompoul qui est la limite Sud-Est du quartier constitue aussi une voie d’accès par ce secteur. Le quartier avoisine la gare routière situé dans ses limites Sud et la route nationale numéro 2 qui est sa limite Est.
Ces deux routes, celle qui mène à Lompoul et à Dakar permettent ainsi aux populations d’avoir un accès à ces deux villes.
LES ASPECTS HUMAINS
Caractéristique générale de la population de Kébémer
Caractéristique socio démographique des ménages
Selon les données de l’enquête auprès des ménages, la population totale de la commune est passée de 6768 habitants en 1976, la commune a connu depuis une expansion démographique atteignant 10 042 habitants en 1988, 13 440 en 1997 et 15 028 habitants en 2003 avec un taux d’accroissement annuel de 2,74%. Selon les statistiques, ce taux de croissance démographique devrait se stabiliser en 2015 pour ne s’élever qu’à 1,59%. D’après les projections, la population passera alors de 19 417 habitants en 2015 et 27 235 habitants en 2025.
Aujourd’hui, la population est estimée à 17 422 habitants dont 8339 hommes soit 47,86% et 9083 femmes soit 52,13%. Suivant, les statistiques, la population de la commune est inégalement répartie. Elle est caractérisée par son extrême jeunesse 36% ont au moins plus de 15 ans et les plus de 65 ans seulement 3,96% avec une population féminine de 52%. Une population mal répartie qui porte la marque du déséquilibre entre les quartiers. En effet, l’essentiel de la population se trouve au niveau des quartiers de Mbabou et Escale qui concentraient 38% de la population en 2012 soit 6746 habitants contre 62% au niveau des quartiers de Diamaguene, Mbassine, Médina, Galla, Toby, Ndakhar et Ndiaby soit 10 676 habitants.
Structure de la population
La commune abrite beaucoup de groupes ethniques mais largement dominée par les Wolofs qui constituent 80% de la population totale en 1999. Viennent ensuite les Peulhs avec 15%, les Maures avec 4% et le reste, soit 1% est composé de Diolas, Sérères, Mancagnes, Bambaras, Lébous pour la plus part des fonctionnaires affectés à Kébémer.
La présentation de la composition ethnique montre que la commune Kébémer est constituée d’une forte dominante wolof, suivi les peulhs. Ces deux ethnies sont des groupes fortement hiérarchisés. En ce qui concerne la forte proportion des maures, cela s’explique par le fait que ce groupe ethnique a très tôt constitué le gros flux de migrants attirés par l’arachide. En effet, les maures gardent l’exclusivité de la manutention des marchandises et sont en majorité localisés dans le quartier de Médina.
Religion
La composition ethnique, avec une forte prédominance des wolofs et des peulhs traditionnellement musulmans, dicte la composition religieuse de la population. L’islam est la religion dominante avec près de 99,81% ; on y trouve seulement 0,19% de chrétien dont la présence est relative à leurs fonctions administratives.
Les activités des populations
Plusieurs types d’activités sont pratiqués dans la commune mais ceux qui englobent le plus d’actifs sont le commerce, l’artisanat et le transport. L’agriculture et l’élevage, également pratiqués, permettent aux populations de se procurer tant bien que mal des revenus.
Commerce
Les activités commerciales emploient près d’un millier de personnes dont 54% de femmes. Le commerce est la première activité par l’importance de la population active et le montant des revenus générés. Le nombre de cantine est passé de 108 en 1988 à 347 en 2002, alors que le nombre de boutiques est estimé de nos jours à 749. Cet accroissement rapide s’explique par l’investissement massif des émigrés dans ce secteur.
Ce commerce est pratiqué dans deux pôles d’activités qui dominent la structuration de Kébémer. D’une part, il ya le pôle du marché central situé au quartier escale et le deuxième pole se trouve au carrefour de la route nationale avec des cantines alignées le long de la route, et le deuxième marché communal situé au quartier Diamaguene.
L’artisanat
L’artisanat est la deuxième activité après le commerce tant du point de vue des personnes concernées estimées à 832 que des revenus générés. Dans ce secteur, la participation féminin est faible car s’élevant seulement à 9%. Avec l’émigration, on assiste à une augmentation du nombre d’artisans et de leurs équipements.
Cet artisanat comprend l’artisanat d’art, de production et de service (couture 32%, mécanique 32%, bâtiment 20% et menuiserie 15%).
Le transport
Le transport emploie près de 650 personnes. C’est la troisième activité après le commerce et l’artisanat. Il est dominé dans la commune par le transport hippomobile (calèche et charrette) avec près de 110 unités qui assurent l’essentiel des déplacements des populations. On note que depuis 2004, une intensification du transport des taxis urbains concomitante à l’ouverture de la nouvelle gare routière qui est à 2 km du centre-ville. Le transport est renforcé depuis peu par les motos urbaines communément appelées « Jakarta ».
L’agriculture
Parent pauvre du secteur primaire, l’agriculture n’emploie que 130 actifs sur les 9016 que compte la commune, soit 1,44%. Cette faiblesse s’explique par le développement de la dynamique urbaine auquel s’ajoute la dégradation des conditions naturelles, écologiques et climatiques. La faiblesse des activités agricoles peut s’expliquer aussi par la régression de l’économie arachidière. Néanmoins, on note des spéculations émergentes comme le niébé, la pastèque, le manioc et des produits maraichers.
L’élevage
L’élevage est surtout marqué par l’importance du cheptel de petit ruminant et de la filière bovin qui est un des secteurs d’investissement privilégié par les émigrés. On note également l’existence de la filière porcine. Cependant, l’élevage d’une manière général est de type extensif et transhumant. Avec le développement du transport hippomobile, les animaux de trait sont aussi nombreux dans la commune.
La pêche
Du fait de sa proximité avec Lompoul, zone de pêche Kébémer devient ainsi une zone de transit au poisson. Grace à cette façade maritime, ces activités sont pratiquées en permanence tout au long de l’année. Ainsi, une frange de la population constituée de jeunes et de femmes, s’active dans le mareyage, le micro mareyage, le transport et dans la commercialisation des produits halieutiques.
Conclusion partielle
La situation géographique de Kébémer la place dans un contexte particulièrement favorable à un essor démographique et économique. Son statut de ville relais acquis depuis la période coloniale a été à la base de l’implantation de beaucoup d’infrastructures commerciales et de communications.
Aves les mouvements naturels, d’importants ruraux en exode, la ville de Kébémer a connu un accroissement démographique rapide durant les années 90. Cependant d’importants programmes d’extension des limites urbaine ont été entamés à travers des opérations de lotissements, dont les objectifs étaient de réguler l’occupation et de répondre à la demande de logement. C’est ainsi que Diamaguene a été lotis pour la première fois en 1980 et a connu depuis lors des extensions.
La population de la Commune est inégalement répartie qui porte un déséquilibre entre les quartiers ou l’essentiel de la population est concentrée dans les quartiers de Mbabou, Escale et Diamaguene. Escale, ancien centre dans la traite de l’arachide, grâce à la création de la gare ferroviaire qui allait accroitre le flux vers la ville avec un nombre important d’immigrés consentie pendant la période de prospérité de l’arachide et du fait de son intégration dans le commerce de l’arachide. La production arachidière s’est estompée avec la conjugaison de plusieurs facteurs défavorables parmi lesquels on peut citer la sècheresse des années 70, la dégradation des conditions environnementales et le déclin de la traite de l’arachide. Cette situation est à l’origine de la mobilité interne mais surtout internationale notée dans la ville. Ainsi l’émigration constitue un moyen pour bénéficier d’un emploi et de revenu pour l’amélioration des conditions de vie.
EFFETS DE LA MIGRATION INTERNATIONALE SUR LES MENAGES
La migration internationale à Kébémer
Origines et motifs de la migration internationale
Le Sénégal, au lendemain des indépendances, a toujours été un pays d’accueil de migrants. Beaucoup de peuples voisins, venaient dans nos frontières à la recherche de travail, surtout dans les champs agricoles du bassin arachidier.
L’agriculture sénégalaise, un secteur dans lequel évoluaient la plus grande partie des populations locales, a perdu peu à peu son lustre d’antan. L’arachide au cœur des activités agricoles du pays, a constitué sa principale activité le projetant au rang des principaux pays producteurs d’arachide au monde.
Mais à la suite de la crise arachidière due à une sècheresse persistante, l’attractivité s’est estompée, et on a assisté à une tendance répulsive des zones à économie agricole, ou les populations se voient obligées d’aller à la recherche d’économie compensatoire.
Origines de la migration internationale à Kébémer
La perte de vitesse du vieux bassin arachidier, s’est propagée sur toute la région de Louga, vidant les campagnes pour la ville, et la ville vers d’autres centres urbains, d’autres terroirs, ou d’autres continents. La ville, devenue trop étroite avec une économie précaire, s’est elle aussi étouffée face à la demande sociale croissante. Les difficultés locales et l’envie de réussir ont constitué des facteurs répulsifs pour les jeunes qui scrutent d’autres horizons à la recherche d’une aisance sociale. Face à cette situation, le phénomène de la migration internationale a commencé à Kébémer.
La migration internationale perçue comme le déplacement d’une personne qui change d’un lieu de résidence, est un évènement démographique individuel. Mais le déplacement individuel peut s’inscrire dans une logique plus large ,familiale ,ethnique, nationale…Le déplacement d’une personne, d’un groupe de personnes, d’une population, pourrait être analysé comme la recherche d’un lieu permettant d’assurer des besoins non satisfaits au point de départs :assurance de meilleurs conditions économiques, assurance de pouvoir vivre plus librement ou tout simplement de vivre, assurance de se trouver dans un milieu socio culturel plus proche de ses aspirations 35. Par conséquent, la ville de Kébémer est caractérisée incontestablement par la mobilité de sa population, surtout les plus jeunes qui alimentent des flux très importants et très complexes. De ce fait, les premiers migrants sont des bijoutiers partis vers le Niger, la Cote d’Ivoire, le Burkina Faso et les artisans vers la Mauritanie. Mais aujourd’hui, on distingue plusieurs types : les migrants qui partent pour poursuivre leurs études, sont accueillis par la France pour une large part. On note aussi que des pays comme le Maroc, l’Algérie, l’Allemagne et le Canada accueillent des jeunes de la ville. Ces étudiants partent par leurs propres moyens, ce qui les contraint à rester dans leurs pays d’accueil durant tout leur cursus universitaire.
Les émigrés Kébémerois sont généralement ce type de migrants qui après la fermeture de la gare de Lyon à Paris, qui constituait un véritable foyer d’immigration, sont partis vers l’Italie. Ils ont commencé à visiter d’autres pays d’Europe tel que l’Espagne. Aujourd’hui leur nombre est estimé à plus d’un millier d’émigrés. L’importance des investissements effectués par ces derniers, surtout dans le domaine de l’habitat à propulser le quartier de Diamaguene.
Les motifs da la migration internationale
Les causes de la migration internationale à Kébémer comme à Diamaguene en direction des pays du Nord sont en général les motifs de tout jeune africain. Néanmoins, ils sont multifactoriels et multiformes, et peuvent être résumés à deux niveaux : économique et éducatif.
Les motifs d’ordre économique
La migration est l’action combinée de multiples facteurs répulsifs comme attractifs. Elle constitue un bon baromètre pour mesurer les déséquilibres économiques entre deux espaces. Au niveau de Diamaguene, la migration est pratiquement orientée vers les pays d’Europe considérés par la plupart des jeunes africains comme la terre promise ou de réussite. D’une manière générale, la migration est souvent confondue à la pauvreté. Les personnes migrent parce qu’elles sont pauvres et sont en quête de meilleures conditions de vie. Cependant, les résultats obtenus de nos enquêtes ont montré que les habitants de Diamaguene n’ont pas migré en raison de la pauvreté mais plutôt par l’envie d’accumuler des fonds et investir dans le maraîchage. Ce qui rejoint les résultats des enquêtes obtenus par Cerstin SANDER et Issa BARRO qui affirment que « la motivation première des migrants sénégalais est donc la recherche de ressources financières ».36 Ceci réconforte aussi l’idée que la migration est la rencontre entre le travail et le capital. Les migrants vont à l’extérieur pour monnayer leur talent ou leurs forces.
Il est limite de vouloir considérer la migration en se limitant à la dimension de pauvreté car cette dernière est un processus qui exige un capital financier, un capital réseau, une capitale santé et aussi un capital intellectuel (connaissances du milieu, bien que beaucoup de gens migrent sans connaitre au préalable leurs milieux d’accueil).
En posant la question de savoir pourquoi avez-vous pris la décision d’émigrer ? 90% des migrants ont répondu que c’est pour accumuler des fonds et revenir investir. Comme l’affirme ce migrant de retour rencontré dans le quartier « Avant de migrer je travaillais dans le commerce et je gagnais ma vie convenablement. J’ai migré pour obtenir plus d’argent et renforcer mon business ». Ces migrants s’inscrivent dans la migration circulaire. La décision de retour est prise à l’aube de la migration.
D’autres ont également migré parce que leurs activités ne marchaient plus. Ils n’arrivaient pas à joindre les deux bouts et croient que la migration peut les permettre d’accumuler des ressources financières importantes pour renforcer leurs activités. Ces deux types de migrations sont animés d’une autonomisation financière. La migration est vue alors comme un outil productif et de recherche de profit. Elle n’a pas ici une valeur initiatique ni une valeur existentielle mais plutôt une incidence économique. L’incidence économique est déterminée par les opportunités d’emplois qu’offre le milieu de destination. Ce point de vue est partagé par Samuel A. Stouffer37 qui analyse la migration à partir de la distance fonctionnelle et non de la distance physique. A son avis les espaces s’attirent par leurs possibilités économiques différentes.
Les résultats ont montré aussi la dimension « rotative » de la migration. En effet, les migrants retraités avant le retour, font migrer un membre de la famille généralement un homme (enfant, neveu, oncle, etc.) pour permettre à la famille de continuer à bénéficier des retombées de la migration. A cet effet, la migration est considérée comme un héritage ou une succession. La migration comme relai est une stratégie de pérennisation des transferts des migrants et confirme la dépendance des ménages et le souci de perdre les opportunités engendrées par celle-ci.
Les motifs d’ordre éducatif
Le durcissement des politiques migratoires dans les pays d’accueil surtout ceux du nord qui vise à réduire les flux migratoires en mettant l’accent sur la qualification des migrants, et l’accès à l’emploi exigeant un minimum de compétences, a entrainé l’adoption de nouvelles stratégies d’insertion de la part des candidats africains à l’émigration. Ils optent désormais à la migration d’études espérant après les études trouver un emploi. Dans notre zone d’étude, la migration d’ordre éducative, même si, elle est minime, commence à prendre d’avantage de racine. Au début, les habitants de Diamaguene migraient sans qualification du moins pour la plupart d’entre eux. Mais aujourd’hui, ils ont compris que la qualification constitue un facteur encourageant à la réussite du migrant dans le pays de destination. De ce fait, 10% des migrants affirment avoir migré dans le cadre d’une formation. Au-delà de la recherche pour le migrant africain à continuer ses études en Europe, la migration d’études ne revêt-elle pas quelque part une incidence économique pour les pays d’immigration ?
Le fait que certains pays d’Europe comme d’Amériques (Canada) ouvrent leurs portes universitaires aux étudiants africains est souvent combiné à une recherche de gains et de profits. Dans ce cas de figure, la migration est un marché financier. Les étudiants africains injectent beaucoup de capitaux dans les universités et les centres de formation au niveau des pays du nord. Ce marché financier fait l’objet de politiques incitatives pour favoriser la migration clandestine.
Caractéristiques des émigrés internationales de Diamaguene
Age
Les enquêtes ont montré que la migration est un phénomène qui touche toutes les catégories d’âges. Elle n’est pas réservée à une seule tranche d’âges précise. Néanmoins nous constatons à l’issu de nos enquêtes, une forte domination des personnes âgées de 35 à 54 ans de l’ordre de 68,8% contre 16,9% et 14,3% de jeunes et de plus de 55 ans. (Voir graphique 1)
Ainsi à Diamaguene, le nombre de jeunes propriétaires est assez dérisoire, car pour la plupart d’entre eux l’expérience migratoire étant assez récente, ils n’ont pas encore amassé la manne financière pouvant leur permettre d’acquérir une maison, toutefois, cela n’enlève en rien le fait que ces jeunes émigrés participent souvent à la modernisation des concessions familiales.
Sexe
A Diamaguene, la migration internationale est essentiellement un fait plus masculin que féminin. Sur un échantillon de 77 émigrés 4 femmes seulement y figurent. Cependant, elles sont mieux représentées dans la migration à courte distance.
La notion de distance semble être significative dans la répartition du sexe ration des migrants. L’Etat embryonnaire de la migration dans cet espace a influé sur la migration féminine. Les rares femmes qui migrent à l’étranger, sont celles où leurs maris sont en Europe, ce phénomène est favorisé par le regroupement familial.
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Table des matières
REVUE CRITIQUE DE LA LITERRATURE
CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
CADRE OPERATOIRE
METHODOLOGIE
PREMIERE PARTIE : CADRE PHYSIQUE ET HUMAIN
CHAPITRE I : LE CADRE GÉOGRAPHIQUE
I. Présentation générale de la ville de Kébémer
1. Situation géographique
2. Potentialités et contraintes du cadre géographique
II. La dynamique d’urbanisation de Kébémer
1. Evolution de la trame urbaine
2. La nouvelle orientation : Présentation du quartier de Diamaguene
CHAPITRE II : LES ASPETS HUMAINS
I. Caractéristique générale de la population
1. Caractéristique socio démographique des ménages
2. Structure de la population
3. Religion
II. Les activités des populations
1. Le commerce
2. L’artisanat
3. Le transport
4. L’agriculture
5. L’élevage
6. La pêche
CONCLUSION PARTIELLE
DEUXIEME PARTIE : EFFETS DE LA MIGRATION INTERNATIONALE SUR LES MENAGES
CHAPITRE I : LA MIGRATION INTERNATIONALE A KEBEMER
I. Le phénomène de l’émigration
II. Les motifs de la migration internationale à Diamaguene
III. Caractéristiques des émigrés de Diamaguene
CHAPITRE II : LES TRANSFERTS DE FONDS
I. Les transferts d’argent
II. Les transferts de matériel
CONCLUSION PARTIELLE
TROISIEME PARTIE : EFFETS DE LA MIGRATION INTERNATIONALE SUR LA DYNAMIQUE URBAINE
CHAPITRE I : MIGRATION INTERNATIONALE ET MOBILITÉ RÉSIDENTIELLE
I. Les émigrés et le marché foncier
II. Le changement du statut d’occupation : Du statut d’hébergé à celui de propriétaire
III. Les émigrés acteurs des relations centre périphérie
CHAPITRE II : IMPACT DE L’INVESTISSEMENT DES MIGRANTS SUR L’ECONOMIE LOCALE
I. Les investissements domestiques
1. Le bien d’équipement des ménages
2. Niveau de vie des ménages
II. Les investissements économiques
6. L’immobilier
7. Le commerce
8. L’élevage
9. L’agriculture
10. Le transport
CONCLUSION PARTIELLE
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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