Bien qu’il existe différente types d’habitats naturels, Madagascar présente une pauvreté en espèces d’oiseaux par rapport aux autres pays tropicaux ; 280 espèces constituent son peuplement ornithologique (Raherilalao & Goodman, 2011), alors qu’il y a 691 espèces d’oiseaux au Paraguay (www.birdlife.org/datazone). Par contre, elle présente un taux d’endémisme élevé (51 %) et la majorité sont liées au milieu forestier. Il est à souligner que 90 % des espèces nicheuses endémiques sont des espèces forestières (Goodman & Hawkins, 2008 ; Raherilalao & Goodman, 2011). Cependant, cette richesse inestimable est menacée d’extinction par diverses pressions, surtout les activités anthropiques (Sussman et al., 1994; Agarwal et al., 2005), tels que la déforestation progressive et le feu de brousse répétitif .
L’élevage et l’agriculture sont les principales activités de base des populations rurales malgaches. L’élevage du bétail prend une place importante dans leurs coutumes, car le besoins pour la nourriture, les bœufs sont un symbole de richesse et ils tiennent une place importante au cours des différents évènements. L’agriculture joue un rôle dans la vie quotidienne (nourriture) et l’économie (source de revenu familiale), surtout pour l’approvisionnement en nourriture des populations locales. Elle est souvent du type extensif et le mode de l’élevage consiste généralement à laisser les zébus en divagation , ou à surveiller par des bouviers. L’élevage et l’agriculture sont souvent associés au feu de brousse (Razanaka et al., 2001) et ces pressions anthropogéniques étaient l’une des origines de la perte d’une vaste formation originelle, qui était la savane boisée naturelle de Madagascar (Bond, 2008). Cette pratique de culture et d’élevage traditionnelle menace également la plupart des écosystèmes malgaches, entre autres, les zones facilement accessibles et exploitables.
MILIEU D’ÉTUDE
Localisation géographique
La Nouvelle Aire Protégée (NAP) de Bemanevika se trouve dans la partie Nord-Ouest de Madagascar, Région de SOFIA, située à 40 km environ au NordOuest du village de Bealanana, Chef-lieu de District. Elle se trouve à cheval entre la Commune Rurale d’Antananivo au Nord et celle de Beandrarezona au Sud. Bemanevika couvre une superficie de 1950 ha environ d’après l’Arrêté N°1555- MAER/DG/DIR/PRO/FOR du 14 avril 1967 (The Peregrine Fund, 2009.
Climat
Le bioclimat de la région de Bemanevika est caractérisé par un étage subhumide, un sous-étage à saison sèche non atténuée, avec une température moyenne des mois les plus froids comprise entre 7 et 10 °C et avec sept mois de saison sèche. La saison humide ne dure que cinq mois (Cornet, 1974).
A partir des données météorologiques récoltées dans la région de Bealanana de 1951 à 1980, la courbe ombrothérmique de Gaussen a été tracée suivant le modèle de Walter & Lieth (1960). Les lignes verticales représentent une saison relativement humide et la couleur pleine indique les précipitations moyennes mensuelles supérieures à 100 mm. La courbe permet de définir la durée de chaque saison dont celle de pluie correspond à la période où la courbe de la précipitation se trouve au-dessus de celle de la température.
La région de Bealanana est marquée par deux saisons, à savoir la période sèche qui s’étend de mi-avril à mi-octobre et la saison chaude et humide de fin-octobre à mi-avril . La température moyenne est de 20,3 °C et la précipitation moyenne annuelle est de 1290,7 mm .
Etude édaphique
Géologie
La région de Bemanevika fait partie des formations géologiques de la région volcanique d’Ankaizina. Au cours de la dernière phase volcanique pléistocène, les basaltes des vallées ont un important développement sur le plateau de Bemanevika d’où ils sont épanchés dans la vallée de l’Ankaizina vers le Sud et des affluents de Sandrakota au Nord et à l’Ouest. Sur ce plateau et ses environs, il existe des nouveaux centres d’émission à appareils bien conservés, cônes, cratères et cratères-lacs (Besairie, 1972). Ces anciens cratères ont formés les quatre lacs, des marais et des marécages de Bemanevika.
Sol
Selon Humbert et Cours-Darne (1965), dans le District de Bealanana, trois types de sol peuvent être rencontrés :
• Sols ferralitiques sous forêt de couleur rouge, caractérisé par une structure compacte en absence des minéraux apparts de quartz pure et d’une zone d’altération blanchâtre. Le pH est très faible et les principaux constituants sont des kaolins et d’oxydes de fer et d’alumine. Le sol est relativement abondant en humus mais peu épais environ 10 cm, créé par des feuilles mortes et de nombreuses racines.
• Sols ferralitiques sous prairie induit par une érosion intense causée par la disparition de la végétation forestière où les parties superficielles noir et jaune qui caractérisent les sols de forêt sont enlevées.
• Sols ferralitiques sur basalte caractérisés par une couleur rouge foncé due par son teneur élevé en fer et manganèse. Sa structure polyédrique est meilleure que la structure compacte des sols ferralitiques sous forêt.
Hydrographie
Les zones humides de Bemanevika sont constituées par les quatre lacs, les marais et les marécages. Les lacs sont d’origine volcanique, dont quatre sont permanents, représentant une superficie de 150 ha et d’autres sont saisonniers d’une superficie de 10 ha environ. Les sources sous les blocs forestiers, les lacs et les marais alimentent les principaux cours d’eau et les affluents de la rivière de Bealanana, notamment, les rivières Sandrakota, Ambatomainty, Amberivery et Beandrarezona. Cette dernière débouche dans la rivière Bealanana, qui est le principal affluent de la Maevarano et qui est un des principaux affluents de l’Antsamaka (Chaperon et al., 1993).
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Table des matières
I. INTRODUCTION
II. MILIEU D’ÉTUDE
II.1. Localisation géographique
II.2. Climat
II.3. Etude édaphique
II.3.1. Géologie
II.3.2. Sol
II.4. Hydrographie
II.5. Flore et végétation
II.6. Faune
III. METHODOLOGIE
III.1. Site d’étude
III.2. Période d’étude
III.3. Méthodes de collecte des données
III.3.1. Données sur les oiseaux
III.3.2. Caractérisation de l’habitat : méthode de plot botanique
III.4. Traitement et analyse des données
III.4.1. Abondance relative des espèces d’oiseaux
III.4.2. Analyse de la diversité biologique
III.4.3. Analyse de la similarité entre les espèces des différents habitats
III.4.4. Caractérisation de la végétation
IV. RESULTATS ET INTERPRETATIONS
IV.1. Richesse spécifique
IV.2. Répartition des espèces dans les habitats
IV.3. Similarité des communautés d’oiseaux entre les habitats
IV.4. Répartition écologique des espèces
IV.5. Abondance relative des oiseaux dans les différents types d’habitat
IV.6. Diversité biologique des populations d’oiseaux
IV.7. Caractérisation des habitats
IV.7.1. Hauteur des arbres
IV.7.2. Nombre d’arbres morts
IV.7.3. Pourcentage d’ouverture de la canopée
IV.7.4. Epaisseur de la litière
IV.7.5. Diamètre à la hauteur de poitrine des arbres
V. DISCUSSION
V.1. Richesse spécifique et répartition écologique des espèces
V.2. Composition des espèces d’oiseaux
V.3. Similarité des communautés d’oiseaux entre les habitats
V.4. Abondance relative dans les différents types d’habitat
V.5. Diversité biologique des populations d’oiseaux dans les habitats
V.6. Caractérisation des habitats
VI. CONCLUSION