Activités de l’animal
– Animal inactif : si au cours de la prise de données sur l’animal observé, l’animal en question reste immobile et n’effectue aucune activité.
– Animal actif : si au cours de la prise des données sur l’animal observé, l’animal en question effectue une activité à savoir manger, se déplacer, faire du toilettage,…
Test de similarité entre deux échantillons (BROWER et col., 1990)[07]
Pour voir s’il y a une similarité au niveau de l’utilisation des espèces d’arbres dans F1 et F2, nous avons calculé le coefficient de Jaccard (CC). Il est basé sur la présence ou l’absence d’une espèce dans l’ensemble des arbres utilisés par les animaux, et est obtenu par la formule :
CC = C/(S1+S2)-C
S1 est le noombre des espèces utilisées dans F1
S2 est le nombre des espèces utilisées dans F2
Cest le nombre des espèces utilisées dans F1 et F2
Selon ce test, les utilisations des espèces sont similaires si la valeur du coefficient est proche de 1 ou 100 %. Par souci de conformité, nous avons suivi les échelles suivantes :
100-80 % : il y a une forte similarité entre les utilisations considérées ;
80-60 % : il y a une grande similarité entre les utilisations considérées ;
60-40 % : il y a une similarité moyenne entre les utilisations considérées ;
40-0 % : il y a une faible similarité entre les utilisations.
Nous avons vérifié l’hypothèse nulle suivante avec ce test :
H0 : « Le genre Cheirogaleus spp. utilise des espèces d’arbres similaires dans la partie intacte et la partie dégradée de la forêt ».
DELIMITATION DE LA PARTIE INTACTE ET DE LA PARTIE DEGRADEE DE LA FORET
Sur une trajectoire de 1 645 mètres nous avons effectué 329 relevés. La figure 13 montre la structure verticale de la forêt, c’est à dire le profil de la zone d’étude suivant les différents points de relevé. Il est constaté que les arbres hauts fréquement présents à certains endroits, surtout aux alentours des premiers points de relevé ont tendance à diminuer puis exister de moins en moins jusqu’aux derniers points de relevé. Le taux de recouvrement des différentes strates tous les 10 points de relevés est présenté par la figure 14. Le taux de recouvrement de la strate supérieure (12 à 20 m) est faible à partir du point 190. Nous avons défini deux types de forêt au point 190.
– Type 1 (allant du point de relevé 0 jusqu’au 190) : le taux de recouvrement de la strate supérieure est supérieur ou égal à 30 %. Nous avons identifié ce type comme étant la partie intacte de la forêt.
– Type 2 (allant du point de relevé 191 jusqu’au 329) : le taux de recouvrement de la strate supérieur est inférieur à 30 %. Nous avons identifié ce type comme étant la partie dégradée de la forêt. Les recouvrements des végétaux relevés dans les deux parties de la forêt (la partie intacte et la partie dégradée) sont représentés respectivement par les figures 15, 16, et 17. Sur terrain, une diminution de la hauteur, du nombre, et du recouvrement des grands arbres de la strate supérieure est constatée à un certain endroit. Nous avons défini cette diminution comme étant la dégradation. Nous avons défini comme « partie dégradée » la partie de notre zone d’étude où le recouvrement des grands arbres diminue progressivement. La limitation des deux types de forêt en utilisant les données concernant les taux de recouvrement nous permet de faire la carte de l’état de dégradation de notre milieu d’étude (figure 18). Pour ce, nous avons utilisé le logiciel PATHFINDER (logiciel sous MS-DOS).
Distances des arbres à DHP≥10 cm
D’après le test F, les échantillons de «distances des arbres à DHP≥10 cm » ne sont pas issus de la même population. Il y a une différence significative entre les deux moyennes (ddl = 124 ; t calculée = |-3,82| > valeur critique de T = 1,97 ; P = 0,001). La probabilité d’obtenir une différence non significative entre les deux moyennes est égale à 0,001 (très faible). Il y a donc une différence au niveau des « distances des arbres à DHP≥10 cm » entre les deux parties de la forêt. Les « distances des arbres à DHP≥10 cm » dans la partie intacte sont inférieures aux distances des « distances des arbres à DHP≥10 cm » dans la partie dégradée.
Comparaison entre Cheirogaleus spp. et Avahi laniger
Dans la partie intacte, les diamètres des arbres à DHP≥10 cm ainsi que le nombre de tiges par 4m² présentent une différence statistiquement significative. Dans la partie dégradée, cette différence est localisée au niveau des diamètres des arbres à 5≤DHP≤9,9 cm. Par conséquent, dans la partie intacte, Cheirogaleus spp. et Avahi laniger partagent les mêmes caractéristiques du microhabitat au niveau des distances des arbres à DHP≥10 cm, au niveau des distances des arbres à 5≤DHP≤9,9 cm. Dans la partie dégradée, ces mêmes caractéristiques du microhabitat se situent au niveau des diamètres des arbres à DHP≥10 cm, au niveau des distances des arbres à 5≤DHP≤9,9 cm et des nombres de tiges par 4m²
DENSITE
La variation de la densité entre les sites d’étude chez les Primates est le résultat de la présence ou de l’absence d’espèces en compétition (HARRISON & HLADIK, 1986), les événements historiques (comme la maladie) (BUTYNSKI, 1990), la variation au niveau des espèces et composition des plantes, et l’hétérogénéité de l’habitat (OATES et col., 1990), et le modèle des changements saisonniers sur la disponibilité au niveau de la nourriture (OATES et col., 1990)[34][35][26][25]. Mais notons aussi que la nourriture est un facteur écologique dont la qualité, la quantité, et l’accessibilité jouent un grand rôle en modifiant divers paramètres de la fécondité, la longévité, la vitesse de développement, le taux de natalité. La nourriture joue un rôle de facteur limitant, surtout sous l’aspect qualitatif. La bonne qualité de l’alimentation est un facteur essentiel de la survie des jeunes. Le climat, en particulier la pluviosité influencent la qualité et la quantité de la nourriture disponible[13]. A Sainte-Luce, il semble que la quantité de nourriture ne soit pas un facteur limitant pour l’espèce étudiée. En effet, pendant le mois de juillet 2000, exactement quatre mois avant le début de notre étude, il y avait plus de pluie que d’habitude à la même saison de l’année [04]favorisant la floraison et la fructification de beaucoup d’espèces à fruits. Les transects phénologiques effectués par BOLLEN et DONATI dans le bloc S9 sur la présence ou l’absence de fruits et de fleurs sur les arbres en 2000 ont montré la présence de fruits et de fleurs pendant toute l’année malgré une certaine réduction de la fructification en avril[29] (figure 34). Ces fruits étaient accessibles aux animaux dès la reprise de leur activité après l’hibernation pendant la saison froide. En plus, la présence de jeunes animaux signifie que la qualité de la nourriture a été assez bonne pour permettre la gestation des femelles et la naissance des jeunes. Des études effectuées dans la région de Bemaraha en 1993 pendant la saison d’hibernation de Cheirogaleus medius ont montré une densité moyenne de 85 animaux/km² dans la forêt d’Antsingy et 99 animaux/km² dans celle de Tsimembo[03]. Des recensements à Mandena, région de Fort-Dauphin en 1989 et 1998 ont montré que Cheirogaleus medius est abondant dans les forêts littorales dégradées (un animal par kilomètre)[29]. D’après les études de ANDRIANJAZALAHATRA dans cette forêt de Mandena en 2000-2001 ont montré que le milieu à dégradation modérée (M15/M16) présente une densité de Cheirogaleus spp. égale à 220 animaux/km² contre 90 animaux/km² dans le milieu à dégradation extrême (M13). Dans cette même étude, ANDRIANJAZALAHATRA a affirmé que ce genre est sensible à la destruction de l’habitat[02]. ANDRIAMASIMANANA et col. (2001) ont remarqué que Cheirogaleus major est parmi les trois espèces de lémurien présentes dans le corridor de Mantadia-Zahamena qui sont considérées comme sensibles au phénomène de fragmentation[01]. La présente étude menée à Sainte-Luce a montré que la densité dans les deux parties de la forêt est statistiquement la même malgré une légère hausse dans la partie dégradée : 197,48 animaux/km² dans la partie intacte et 214,70 animaux/km² dans la partie dégradée. En comparant ces densités avec celles obtenues par ANDRIANJAZALAHATRA en 2000-2001 à Mandena, les densités obtenues dans le fragment de forêt S9 sont élevées aussi bien dans la partie intacte que dégradée. RICHARD et SUSSMAN (1975, 1987), ont avancé que l’espèce C. medius est considéré en déclin à cause de la destruction de l’habitat[50]. Il semble alors que l’état de dégradation de la forêt durant la période d’étude n’a pas d’effet sur la densité de la population de Cheirogaleus spp.. Le taux à Sainte-Luce semble être le fait que premièrement le fragment de forêt est en générale en bonne condition tant au niveau de la nourriture citée plus haut qu’au niveau de la dégradation de la forêt mais aussi par la diminution des pressions anthropiques sur le milieu. En effet, un peu avant et durant notre séjour, le fokontany de Sainte-Luce a mis en place une sorte de convention interne interdisant la chasse à certains animaux dans la forêt (y compris les lémuriens), et modérant la coupe de bois. Malgré quelques exceptions près, nous avons constaté que la mise en vigueur de cette convention (surtout pour la chasse) a été bénéfique pour non seulement Cheirogaleus spp. mais aussi pour les autres espèces d’animaux. Ceci est confirmé par les études de RAHARIVOLOLONA et de RANAIVOSON dans le Parc National d’Andohahela. Le suivi écologique qu’ils y ont effectué ont montré que la chasse est la principale cause de la déclinaison de la faune lémurienne et que la densité des groupes semble se réduire à cause des pressions anthropiques s’exerçant sur le parc[41]. Notons que la prédation est certainement présente dans le milieu d’étude.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I. SITE D’ETUDE
I. SITE D’ETUDE
I.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE
I.2. LA FORET DE SAINTE-LUCE
I.3. FACTEURS PHYSIQUES
I.3.1. Le climat
I.3.2. Le sol
I.4. FACTEURS BIOTIQUES
I. 4.1. Flore et végétation
I.4.2. Faune
PARTIE II. MATERIEL D’ETUDE
II. MATERIEL D’ETUDE
II.1. MATERIEL BIOLOGIQUE
II.2. POSITION SYSTEMATIQUE
II.3. DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE
II.4. HABITAT
II.5. MORPHOLOGIE
II.5.1. Cheirogaleus major
II.5.2. Cheirogaleus medius
II.6. MORPHOMETRIE
II.7. REGIME ALIMENTAIRE
II.8. LOCOMOTION
II.9. COMPORTEMENTS ET BIOLOGIE
II.10. PREDATEURS
PARTIE III. METHODES
III. METHODES
III.1. PERIODE D’ETUDE
III.2. COLLECTE DES DONNEES SUR LES ANIMAUX
III.3. COLLECTE DES DONNEES SUR LA STRUCTURE VEGETALE
III.3.1. Description de la structure végétale
III.3.2. Délimitation de la partie intacte et de la partie dégradée la forêt
III.4. DEFINITIONS DES TERMES UTILISES
III.4.1. Activités de l’animal
III.4.2. Utilisation de l’habitat
III.4.3. Caractéristiques des arbres fréquentés
III.5. METHODES D’EXPLOITATION DES DONNEES COLLECTEES
III.5.1 Test χ² de Pearson
III.5.2. Test T de Student
III.5.2.1. Description de la population
III.5.2.2. Comparaison des variances de deux échantillons
III.5.2.3. Comparaison des moyennes de deux échantillons
III.5.3. Test de similarité entre deux échantillons
III.5.4. Estimation globale du recouvrement
III.5.5. Test de Mann-Whitney
III.5.6. Test de Kruskal-Wallis
PARTIE IV. RESULTATS ET INTERPRETATIONS
IV. RESULTATS ET INTERPRETATIONS
IV.1. DELIMITATION DE LA PARTIE INTACTE ET DE LA PARTIE DEGRADEE DE LA FORET
IV.2. ETUDE DE LA DENSITE DE Cheirogaleus spp. ENTRE LA PARTIE INTACTE ET LA PARTIE DEGRADEE DE LA FORET
IV.2.1.Calcul de la surface surveillée pendant les 22 transects de 21.00 à 00.00 heures et 00.00 à 03.00 heures
IV.2.2. Calcul de la densité de Cheirogaleus spp. dans les deux parties de la forêt
IV.3. ETUDE DU MICROHABITAT DE Cheirogaleus. spp. DANS LES DEUX PARTIES DE LA FORET
IV.3.1. Diamètres des arbres à DHP≥10 cm
IV.3.2. Distances des arbres à DHP≥10 cm
IV.3.3. Diamètres des arbres à 5 ≤ DHP ≤ 9,9 cm
IV.3.4. Distances des arbres à 5 ≤ DHP ≤ 9,9 cm
IV.3.5. Nombre de tiges
IV.4. ETUDE DES CARACTERISTIQUES DES ARBRES FREQUENTES PAR Cheirogaleus. spp. DANS LES DEUX PARTIES DE LA FORET
IV.4.1. DHP des arbres fréquentés
IV.4.2. Hauteur du tronc
IV.4.3. Epaisseur de la couronne
IV.4.4. Hauteur totale de l’arbre fréquenté
IV.4.5. Diamètre I
IV.4.6. Diamètre II
IV.4.7. Formes de la couronne utilisée
IV.4.8.Utilisation des espèces d’arbres
IV.5. UTILISATION DE L’HABITAT
IV.5.1. ORIENTATIONS DU SUPPORT
IV.5.1.1. Utilisation de l’orientation du support dans les deux parties de la forêt
IV.5.1.2. Utilisation de l’orientation du support dans la partie intacte de la forêt
IV.5.1.3. Utilisation de l’orientation du support dans la partie dégradée de la forêt
IV.5.2 DIMENSIONS DU SUPPORT
IV.5.2.1. Utilisation de la dimension du support dans les deux parties de la forêt
IV.5.2.2. Utilisation de la dimension du support dans la partie intacte de la forêt
V.5.2.3. Utilisation de la dimension du support dans la partie dégradée de la forêt
IV.6. HAUTEURS FREQUENTEES
IV.7. UTILISATION DE L’HABITAT PAR LES LEMURIENS SYMPATRIQUES DU FRAGMENT
IV.7.1. Orientations du support utilisé
IV.7.1.1. Orientations du support utilisé dans les deux parties de la forêt
IV.7.1.2. Orientations du support utilisé dans chaque partie de la forêt
IV.7.2. Dimensions du support utilisé
IV.7.2.1. Dimensions du support utilisé dans les deux parties de la forêt
IV.7.2.2. Dimensions du support utilisé dans chaque partie de la forêt
IV.8. HAUTEURS FREQUENTEES PAR LES LEMURIENS SYMPATRIQUES DANS LE FRAGMENT DE FORÊT S9
IV.8.1. Comparaison des hauteurs fréquentées par Cheirogaleus spp. et les autres espèces dans les deux parties de la forêt
IV.8.2. Comparaison des hauteurs fréquentées par Cheirogaleus spp. et les autres espèces dans chaque partie de la forêt
IV.9. COmparaison des caracteristiques des microhabitats et des arbres frequentes par les lemuriens sympatriques du fragment de foret S9
IV.9.1. Caractéristiques du microhabitat
IV.9.1.1. Comparaison entre Cheirogaleus spp. et Avahi laniger
IV.9.1.2. Comparaison entre Cheirogaleus spp. et Eulemur collaris
IV.9.1.3. Comparaison entre Cheirogaleus spp. et Microcebus rufus
IV.9.2. Caractéristiques des arbres fréquentés
IV.9.2.1. Comparaison entre Cheirogaleus spp. et Avahi laniger
IV.9.2.2. Comparaison entre Cheirogaleus spp. et Eulemur collaris
IV.9.2.3. Comparaison entre Cheirogaleus spp. et Microcebus rufus
PARTIE V DISCUSSIONS
V. DISCUSSIONS
V.1. DENSITE
V.2. MICROHABITAT
V.3. Caractéristiques des arbres fréquentés
V.4. UTILISATION DE L’HABITAT
V.4.1. Orientations du support utilisé
V.4.2. Dimensions du support utilisé
V.4.3. Hauteur fréquentée
V.5. UTILISATION DE L’HABITAT PAR LES LEMURIENS SYMPATRIQUES DU FRAGMENT DE FORET
V.5.1. Orientation du support
V.5.2. Dimensions du support utilisé
V.6. HAUTEURs FREQUENTEEs PAR LES LEMURIENS SYMPATRIQUES DU FRAGMENT de forêt s9
V.7. Microhabitats utilisés par les lemuriens sympatriques du fragment de foret s9
V.8. Caracteristiques des arbres frequentes par les lemuriens sympatriques du fragment de foret s9
CONCLUSIONS
BIBLIOGRAPHIE
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