Effets de différents régimes protéiques sur la croissance

Les pêcheries mondiales ont considérablement décliné depuis le début des années 70, en raison notamment de la surexploitation des principaux stocks d’intérêt économique. Le Sénégal n’a pas échappé à ce processus de transformation des économies et des sociétés, notamment, dans le secteur vital de la pêche. La demande en produits halieutiques devient de plus en plus importante et se manifeste à deux niveaux: les marchés intérieurs et extérieurs. La contribution du poisson à la satisfaction des besoins en protéines animales est prépondérante au Sénégal, bien qu’elle soit difficile à chiffrer. Il existe une grande variation entre la côte et l’intérieur du pays. La consommation moyenne par habitant et par an est estimée à 37 kg (Peterson et al. 2010)28Kg. Ainsi donc pour satisfaire cette demande, l’aquaculture pourrait être une alternative possible des pêches de captures. Cette aquaculture qui se développe de plus en plus au Sénégal, est devenue une source importante de protéines animales. Le tilapia qui fait partie des poissons d’eau douce les plus élevé dans le monde, occupe la première place dans l’aquaculture semi-intensive Sénégalaise (ANA, 2012).

L’aliment représente 40 à 60% des coûts de production en aquaculture, les protéines détiennent la part la plus importante dans ce coût (Fotedar, 2004). Ils fournissent les acides aminés essentiels et non essentiels qui sont nécessaires pour la formation des muscles, la croissance, les fonctions enzymatiques, l’énergie pour l’entretien (Yang et al. 2002). L’excès de protéines dans les régimes alimentaires constitue un gaspillage et entrainent des dépenses inutiles très coûteuses (Ahmad, 2000). L’un des principaux facteurs qui limitent le développement économique de l’aquaculture commerciale est l’exigence alimentaire. Considérées comme les substances les plus importantes pour la croissance des poissons, les protéines influent directement dans la formulation des régimes alimentaires. Elles affectent donc les coûts de production. Tous ces faits font que les protéines attirent de plus en plus une grande attention dans les études des exigences nutritionnelles des poissons.

L’élevage des tilapias en système semi-intensif et intensif requiert une alimentation artificielle de qualité, apte à subvenir aux exigences nutritionnelles des poissons en croissance. De nombreux paramètres doivent être pris en considération, telle que la qualité nutritionnelle de l’aliment en relation avec le type d’alimentation des poissons en milieu naturel (taux de protéines et de lipides, contenu énergétique, proportions de protéines animales et végétales). La proportion de protéines dans le régime est en effet de première importance, d’autant plus que les besoins protéiques des poissons sont généralement plus élevés que ceux des animaux terrestres. Les besoins en protéines (plus cher des macronutriments) des alevins de poissons sont très élevés et varie de 35 à 56% (Jauncy et Ross, 1982). Ces besoins en protéines alimentaires diminuent avec la taille et l’âge des poissons (EL-Sayed et Teshima, 1991). Des études ont montré que les alevins de tilapia de taille ˂ 1 g ont un besoin en protéines compris entre 35 et 50% tandis que ceux de taille égale 1 à 5 g ont un besoin en protéines compris entre 30- 40% et ceux de taille compris entre 5 et 25 g ont un besoin en protéines compris entre 25 et 35% (Balarin et Haller, 1982). Les alevins de tilapia ont des besoins en protéines très élevés car les besoins énergétiques sont plus élevés dans les premiers stades de vie. La teneur en protéines des aliments pour alevins de tilapia n’est pas encore déterminée au Sénégal même si certaines exploitations utilisent des aliments ayant 40% de protéine. Donc, il est essentiel de déterminer le taux de protéine adéquat pour les alevins afin de produire des poissons de qualité et en quantité.

La présente étude s’inscrit dans le plan stratégique de développement de l’aquaculture au Sénégal. Elle a été entreprise pour déterminer les performances de croissance et le taux de survie des alevins de tilapia nourris avec différents taux de protéines 21%, 25%, 32% 37% et 45%.

SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

Taxonomie

Oreochromis niloticus (Linnaeus, 1758) fait partie du genre Tilapia, famille des Cichlidés, ordre des Perciformes. Le genre Tilapia (Smith, 1840), essentiellement africain, a d’abord été divisé sur la base de différences morphologiques en trois sous-groupes: Tilapia, Sarotherodon (Ruppel, 1852) et Neotilapia (Regan, 1920). Mais depuis le siècle dernier, le nombre d’espèces de Tilapia a fortement augmenté avec la découverte d’espèces nouvelles, ce qui a conduit les systématiciens à revoir régulièrement la taxonomie de ce genre. Dernièrement, certains taxonomistes s’accordaient à diviser la tribu des Tilapiinés en quatre genres en se basant non seulement sur les caractères anatomiques, mais aussi, originalité en taxonomie, sur le comportement reproducteur et la nutrition (Trewavas, 1983):
– Incubation des œufs sur substrat avec garde biparentale, macrophytophages: Tilapia ;
– Incubation buccale avec garde biparentale ou paternelle, planctonophages: Sarotherodon ;
– Incubation buccale avec garde uniparentale maternelle, planctonophages: Oreochromis ;
– Caractéristiques éco-morphologiques particulières: Danakilia.

Morphologie et exigences écologiques

Le corps d’Oreochromis niloticus est peu allongé et comprimé latéralement. Ce corps, généralement de coloration grisâtre, avec des bandes verticales sombres assez bien marquées sur les flancs, est recouvert d’écailles cycloïdes. Sa ligne latérale, un organe sensoriel, est discontinue, donnant ainsi une ligne latérale supérieure et une ligne latérale inférieure. La ligne latérale supérieure perce 21 à 24 écailles et l’inférieure 14 à 18 écailles (Mélard, 1986). Son principal caractère distinctif des autres espèces d’Oreochromis est la présence de rayures verticales blanches et noires sur sa nageoire caudale. Sa nageoire dorsale, grisâtre et formée d’une seule pièce, comprend une partie épineuse présentant 17 ou 18 épines et une partie molle comptant 12 à 14 rayons souples (cf annexe 6) (Mélard, 1986). La papille génitale (sexe) est bien développée chez les deux sexes et on observe à ce niveau un dimorphisme sexuel des organes génitaux. Chez les mâles, la papille génitale est allongée alors que chez les femelles, elle est fort courte et présente en son milieu une fente transversale (oviducte) située entre l’anus et l’orifice urétal. Cette caractéristique permet de séparer assez aisément les mâles et les femelles lorsqu’ils atteignent un poids de 25-30 g et une taille de 10 à 12 cm (Mélard, 1986). De nombreuses études de terrain et de laboratoire (Pullin et Lowe-McConnel, 1982 ; Fishelson et Yaron, 1983) montrent que O. niloticus est une espèce relativement eurytope, adaptée à de larges variations des facteurs écologiques du milieu aquatique et colonisant des milieux extrêmement variés. Dans l’habitat naturel, cette espèce peut supporter des températures comprises entre 14 et 31 °C, mais l’intervalle de tolérance thermique observé en laboratoire est plus large : 8 et 40°C, pendant plusieurs heures (Balarin et Hatton, 1979). Les meilleures performances de croissance sont observées entre 28 – 31°C (Denzer, 1968). De plus, O. niloticus peut survivre dans des eaux dont la salinité est proche de 30 ‰ et dont le pH varie de 8 à 11. Cette espèce survie également durant plusieurs heures à des teneurs en oxygène dissous très faibles, de l’ordre de 1mg/l (Mélard, 1986), mais cesse de s’alimenter quand ce taux descend en-dessous de 1,5 mg/l (Allison et al. 1976). Oreochromis niloticus est connu pour sa croissance rapide et présente un indice de croissance plus performant que les autres espèces du genre. Sa durée de vie est courte (6 à 8ans) (Pauly et al. 1988). En aquaculture, une population d’alevins croit à une vitesse quasi maximale tant que l’alimentation et la qualité de l’environnement sont favorables (Hepter, 1988). Certaines opérations en élevage comme la manipulation des poissons, le confinement et l’alimentation (taille des aliments, mode de distribution, etc.) peuvent entrainer le stress chez les poissons et par conséquent un arrêt de croissance (Barcellos et al. 1999). La croissance des poissons, dans tous ses aspects, dépend strictement de l’aliment utilisé, la température, la densité, le pH et l’oxygène dissous (Baras et Jobling, 2002). Les variations de croissance observées chez les poissons au cours des premiers stades de développement, résultent d’une interaction d’un grand nombre de facteurs. Huston et De Angelis (1987) distinguent les facteurs inhérents (variation génétique changement morpho physiologique) à l’espèce et ceux imposés par les conditions d’élevage (température, qualité de l’eau, qualité et quantité de l’aliment, densité de stockage, etc.).

Production

La Chine est de loin le plus grand producteur du tilapia du Nil. En 2003, la production chinoise annuelle a grimpé jusqu’à presque 806 000 tonnes et l’Egypte a signalé une production d’environ 200 000 tonnes, alors que les Philippines, la Thaïlande et l’Indonésie ont produit 111 000 tonnes, 97 000 tonnes et 72 000 tonnes respectivement. Les autres cinq «top ten» producteurs de tilapia du Nil étaient Laos, Costa Rica, Equateur, Colombie et Honduras. Le Brésil et le Taiwan Province de Chine sont aussi de grands producteurs du tilapia du Nil et plusieurs autres pays, tel que Cuba, Israël, Malaisie, les États-Unis d’Amérique, Viet Nam et Zimbabwe produisent d’importantes quantités annuellement. Cependant, la production de ces pays est reportée à la FAO sous la catégorie des statistiques générales «tilapias nei» (qui peuvent inclure d’autres espèces de tilapia) et «poissons d’eau douce nei».

Chez les poissons, comme chez d’autres animaux d’élevage, les mêmes dix acides aminés sont indispensables: arginine, histidine, isoleucine, leucine, lysine, méthionine, phénylalanine, thréonine, tryptophane et valine. Les besoins quantitatifs en AAI ne sont pas connus pour toutes les espèces. Néanmoins, des données existent pour les principales espèces d’intérêt aquacole (NRC, 1993; Tibaldi et Kaushik, 2005) (Tableau 3). En comparant les données bibliographiques de composition en AAI de différents tissus d’un grand nombre d’espèces de poisson et leurs besoins en AAI, Mambrini et Kaushik (1995) ont constaté que la composition en AAI du corps entier était le meilleur reflet des besoins en AAI et que ces besoins étaient très conservés entre espèces. Lorsque l’apport alimentaire est déficient en un AAI, on observe une augmentation des excréta azotés provenant de la désamination oxydative des acides aminés, reflétant leur dégradation accrue. Pour que les acides aminés puissent être utilisés pour la synthèse protéique, il est important que l’apport alimentaire soit équilibré entre AAI et AANI (acides aminés non indispensables). En nourrissant des truites avec des aliments contenant des acides aminés en quantité variable pour obtenir six rapports AAI/AANI différents, Green et al. (2002) ont trouvé qu’un rapport AAI/AANI de 46/54 permettait une rétention azotée optimale. Ces valeurs sont similaires à celles recommandées pour les mammifères et les oiseaux .

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Table des matières

INTRODUCTION
II. SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
II.1. Taxonomie
II.2. Morphologie et exigences écologiques
II.3. Production
II.4. Besoins en protéines et acides aminés des poissons
III. MATERIELS ET MÈTHODE
III.1. Matériel
III.1.1. matériel biologique
III.1.2. Matériel de mesures
III.1.3. Matériel pour la fabrication des aliments
III.1.3. Matériel d’élevage
III.1.4. Matériel d’analyse
III.2. Méthodes
III.2.1. Fabrication des aliments
III.2.1.1. Les ingrédients utilisés
III.2.1.2. Procédure de fabrication des aliments
III.2.2. Analyse biochimique des aliments
III.2.2.1. Protocole expérimental utilisé
III.2.2.1.1 Détermination de la matière sèche (MS)
III.2.2.1.2 Détermination des cendres
III.2.2.1.3. Dosage de la cellulose brute (CB) ou fibre
III.2.2.1.4. Détermination de la matière grasse ou lipides
III.2.2.1.5 Détermination des protéines brutes (PB)
III.2.3. Milieu d’étude et infrastructures
III.2.4. Condition d’élevage
III.2.5. Suivie des paramètres physico-chimiques
III.2.6. Les paramètres de croissance
III.2.7. Analyse statistique
IV. RESULTATS
IV.1. Les paramètres physico-chimiques
IV.2. Les paramètres de croissance
IV.3. Les Protéines et les Lipides de la chair
IV.4. Analyse économique
V. DISCUSSION
VI. CONCLUSION ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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