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Modes d’émission de la lumière Laser
Il existe plusieurs modes d’émission pour un laser (continu, pulsé ou déclenché). Ils sont fonction du mode de pompage.
-le mode continu : il s’agit d’une émission ininterrompue d’un faisceau laser d’une puissance identique pendant tout le rayonnement, sans phase de repos, car la source d’énergie stimule en permanence le milieu actif (Fig 7). Le mode continu peut par conséquent entrainer un échauffement des tissus (évitable par la mise en mouvement perpétuelle de la fibre). Son utilisation est de plus en plus restreinte dans la chirurgie laser, mais il reste cependant le mode d’émission de certains lasers CO2 (1,2).
Dans le mode continu, le rayonnement peut être émis de manière « découpée » grâce à la présence d’un obturateur mécanique qui va pouvoir bloquer ou relâcher le faisceau. (1)
-le mode pulsé : il s’agit d’une émission constituée de plusieurs impulsions ou pulses de durée variable (Fig 7). Dans ce cas, la source d’énergie ne stimule le milieu actif que par intermittence, donnant ainsi des impulsions brèves, mais très intenses, et donc un rayonnement discontinu (1,2). Ce mode a pour avantage de permettre de pouvoir maitriser, pour chaque tir et avec précision, la durée, la puissance et le rapport entre la durée de l’impulsion et le temps de pause entre deux impulsions (reproductibilité) (2). Ceci permet aux tissus de pouvoir se refroidir entre deux pulses, contrairement au mode précédemment décrit.
Le mode pulsé est le mode majoritairement utilisé en chirurgie (2).
-le mode déclenché : ce mode est employé dans les lasers dits « Q-switch ». Ceci permet de pouvoir travailler avec une puissance de crête (puissance maximale instantanée) très élevée, de l’ordre de plusieurs gigawatts sur des temps très courts de l’ordre de quelques nanosecondes. (2) Ces différents modes n’ont pas les mêmes effets sur les tissus. Il faut les choisir avec réflexion en fonction des actions recherchées et de la nature des tissus cibles.
Système de transmission d’un Laser
Le système de transmission du faisceau laser est d’une importance capitale. En effet, le rayonnement doit être transporté du tube laser jusqu’aux tissus cibles et ce sans perte d’énergie et grâce à un matériau d’une grande souplesse pour offrir au praticien précision et visibilité lors de son intervention (1).
L’utilisation d’une fibre optique, gainée dans un matériau souple et isolant (ex : téflon) et reliée à une pièce à main fine et ergonomique, est ce qui est préférable. Lorsque le rayonnement doit être défocalisé (biostimulation), une pièce à main spécifique avec une lentille de défocalisation peut être utilisée. Les fibres optiques sont le plus souvent en silice, (matériau biocompatible et souple), permettant ainsi d’intervenir avec autant d’aisance sur une poche parodontale que sur un canal dentaire. Cependant lorsque les longueurs d’onde dépassent les 2000 nm, les fibres optiques en silice ordinaire ne sont plus aptes à transporter de telles longueurs d’onde et il faut alors utiliser des verres fluorés. (1)
Une autre difficulté est la puissance de crête très élevée des lasers pulsés. Elle peut parfois dépasser le kW-heure et ne peut donc pas passer par des fibres de diamètre inférieur ou égal au millième de cm carré. Pour répondre à ce type de problème, certains lasers sont équipés de systèmes où un jeu de miroirs à l’intérieur d’un bras articulé assure la transmission et dirige le faisceau laser vers le champ opératoire (1).
Pour la plupart des utilisations en odontologie les puissances employées peuvent aisément être transportées par des fibres optiques, c’est pourquoi la majorité des lasers du marché odontologique est équipée de fibres optiques et non d’un bras articulé (1).
Avant d’acheter un laser, l’acquéreur doit bien s’être informé sur l’entretien, le remplacement et la maintenance des systèmes de transmission car selon leurs modalités, cela peut devenir très couteux (1).
Autres éléments du Laser
Afin de rendre visible le faisceau laser et ainsi permettre des tirs précis, un faisceau rouge supplémentaire, de faible puissance, est superposé au faisceau principal. (6)
Selon la puissance du laser, un système de refroidissement est parfois nécessaire (1).
Les lasers sont équipés d’un écran d’affichage où apparaissent les données nécessaires à leur utilisation (type de traitement, puissance de sortie, fréquence des impulsions, durée des impulsions…), afin de pouvoir les régler. De plus, une pédale permet d’activer les tirs et ainsi de pouvoir les maitriser. (7)
Les différents types de lasers
Classiquement les différents lasers médicaux sont hiérarchisés selon la nature de leur milieu actif (solides, gaz, semi-conducteurs, liquides, électrons libres). Il existe donc cinq familles de lasers, selon la nature du milieu actif « excité ». (2)
De par leurs tissus cibles, la complémentarité de leurs applications, ainsi que pour certains leur ergonomie et leur prix attractif, les lasers les plus fréquemment rencontrés dans les cabinets dentaires sont les lasers : Diode, Hélium-néon (He-Ne), Nd :YAG, Nd :YAP, Er :YAG et Dioxyde de Carbone (CO2). (1)
Le milieu actif du laser est primordial. En effet, il est à l’origine de l’émission du rayonnement laser et des propriétés de ce dernier (longueur d’onde). De plus, ce sont les caractéristiques du laser et donc par extension son milieu actif, qui détermineront quels en seront les tissus cibles. Par exemple les lasers CO2 sont efficaces principalement sur les tissus mous et les lasers Erbium : YAG (Er :YAG) sur les tissus durs. (1)
Les lasers diodes ou à semi-conducteurs (Fig 12)
Ces lasers sont apparus en 1962 (4). Le milieu actif de ce type de lasers est constitué d’une diode à semi-conducteurs (de plusieurs natures différentes qui sont souvent une combinaison de Gallium (Ga), Arséniure (As), Aluminium (Al) ou Indium (In)), entourée par deux lames métalliques (1). L’effet laser est déclenché par le clivage du semi-conducteur de fort indice optique. Le pompage est électrique (2). Ces lasers sont équipés d’un circuit de refroidissement (1). Leur mode d’émission peut être continu, pulsé ou super-pulsé. (4)
Tous les lasers diodes n’émettent pas dans la même longueur d’onde. Les longueurs d’ondes varient entre 625 et 980 nm (rouge et IR proche). Les lasers émettant dans des longueurs d’ondes entre 625 et 700 nm sont employés principalement pour de la biostimulation (à basse puissance) (3). Le rayonnement des lasers diode est pénétrant au niveau des tissus mous et agit peu sur les tissus durs. Les actions principales de ce laser concernent donc les tissus mous (incision, hémostase, désinfection des poches parodontales…). Ils peuvent également être utilisés en désinfection endodontique. (1,3)
Ces lasers diodes sont les lasers les plus couramment retrouvés dans les cabinets d’omnipratique odontologique. En effet, ils offrent de multiples avantages.
Leur système simple de conversion de l’énergie électrique en énergie lumineuse permet de pouvoir réduire leur taille, tout en pouvant obtenir des puissances élevées. Ce sont les plus compacts du marché. L’utilisation de ces lasers est aisée grâce à la fibre optique de transmission fine et souple dont ils sont équipés, ainsi que de la lentille de biostimulation. Ce sont les lasers les moins couteux du marché. (1)
En Odontologie, les deux types de lasers diodes les plus utilisés sont :
– Le laser GaAsAlIn (Gallium, Arséniure, Aluminium et Indium).
– Le laser AlGaInP (Aluminium, Gallium et Phosphorure d’Indium).
Les lasers diodes ont aussi d’autres applications que le domaine médical. Ils sont notamment utilisés dans l’industrie (télécommunications, lecteurs optiques, imprimantes, systèmes de « pompage » pour des lasers plus volumineux (lasers à solides), pointeurs…). (2)
Effet thermique de carbonisation
Les rayonnements laser transportent de l’énergie et donc de la chaleur. Ainsi, ils peuvent parfois être à l’origine d’un échauffement excessif des tissus, entrainant rétraction tissulaire, déshydratation, puis mort cellulaire. C’est la carbonisation (Fig 14). Cet effet irréversible est plutôt un effet indésirable lors d’un traitement par laser. Il a lieu lorsque la température atteint les 75 à 85 °C. (1)
Effet thermique de coagulation
L’effet thermique de coagulation (Fig 14) a lieu pour des températures plus basses que pour la carbonisation (entre 55 et 70°C). L’échauffement des tissus entraine une dénaturation des protéines plasmatiques, ce qui aboutit à l’augmentation de la viscosité du sang et ainsi à la formation d’un caillot sanguin. (1)
Par exemple, le passage du laser dans une alvéole suite à une extraction aide à la mise en place du caillot. (1)
Effet thermique de vasodilatation
L’effet thermique de vasodilatation (Fig 14) a lieu pour des températures inférieures à 50°C.
Dans ce cas-là, l’effet recherché sera de produire un saignement au niveau des alvéoles ou des sites de chirurgie lorsqu’un apport de sang et de facteurs de croissance naturels sont nécessaires. Les effets thermiques sont constamment retrouvés lors de l’utilisation du laser, car il est une source d’énergie et donc de chaleur. Ces effets sont différents selon la profondeur dans le tissu car la température apportée est plus importante en surface que pour les couches inférieures. De la superficie vers la profondeur sont donc retrouvés l’effet de carbonisation, puis de coagulation et enfin de vasodilatation (Fig 14). Les effets thermiques s’ajoutent systématiquement aux autres. Ils ne sont pas toujours recherchés et pourront être diminués en jouant sur la vitesse de mobilisation de la fibre ainsi que sur la durée et la fréquence des temps de repos. (1)
Effets photochimiques
Il s’agit d’une action de décontamination en profondeur (par exemple pour un traitement de poches parodontales, de péri-implantites, de canaux endodontiques etc…).
Cet effet est obtenu grâce l’activation d’un composé (eau oxygénée, colorants type bleu de méthylène, bleu de toluidine, etc…) déposé au niveau d’une zone à décontaminer. Cette substance va être activée par l’application du rayonnement laser à son niveau.
L’effet photochimique permet une décontamination très efficace, et ceci principalement avec des lasers peu absorbés en surface afin que leur rayonnement soit pénétrant et décontamine en profondeur.
Pour ce type d’effet se situant en dessous de la limite des effets visibles (Fig 14), il est essentiel d’observer un protocole rigoureux et confirmé scientifiquement. Concernant la désinfection parodontale, Rey (2000) a notamment décrit un protocole de photothérapie dynamique, qui a été validé dans la littérature scientifique. Il consiste en l’activation d’eau oxygénée (H2O2) par le passage du laser. En effet, il va y avoir un transfert de l’énergie des photons du faisceau laser sur l’oxygène contenu dans les tissus (réaction d’oxydo-réduction). La présence d’oxygène est donc essentielle pour que cette réaction ait lieu. Cette photo-oxydation entraine la production d’oxygène singulet fortement bactéricide. (1)
Pour obtenir les effets photodynamiques ou photochimiques, il faut régler le laser sur des puissances moyennes. Le rayonnement devra être appliqué en rafales de durée moyenne, entrecoupées de temps de repos. (1)
Exemple d’application clinique de l’effet photochimique (Fig 16):
Il s’agit ici du cas d’un patient présentant des lésions parodontales secteur 1. Le protocole de désinfection parodontale laser assisté de Rey (2000) est mis en place.
Avant tout, une rééducation à l’hygiène bucco-dentaire est réalisée. Un détartrage et aéropolissage sont effectués. Lors de la désinfection parodontale assistée par laser, la première étape consiste en un dépôt d’eau oxygénée à 10 volumes (peroxyde d’hydrogène à 3 %) dans l’ensemble des lésions parodontales à l’aide d’une aiguille intramusculaire. Elle est laissée agir pendant 2 minutes environ. Puis ce produit va être activé par le passage de la fibre laser dans les lésions parodontales par un mouvement vertical d’allers-retours.
Les lasers pouvant être utilisés sont les lasers diodes (810 à 980 nm environ), les lasers Nd YAP (1340 nm), les lasers Nd YAG (1064 nm). Dans ce cas clinique, le laser utilisé est le laser diode. La durée d’application du laser par secteur a été d’environ 6 minutes à une puissance moyenne de 0,7 à 0,8 W, avec une énergie totale d’environ 250 J répartie sur le secteur et une fréquence d’impacts de 6000 Hz (soit 6000 impacts par seconde). Un effet thermique de vasodilatation entrainant un saignement est obtenu. Les petits caillots sanguins obtenus sont laissés en place car ils ont un rôle protecteur et aident au démarrage de la cicatrisation. (11)
Mécanisme d’action de la Biostimulation
La biostimulation est le résultat des réactions photochimiques, photoélectriques et photothermiques qui ont lieu lorsque les photons (donc l’énergie) contenus dans la lumière laser rouge et proche IR, interagissent avec les cellules cibles et en modifient le métabolisme. (1)
Le principe d’action de la biostimulation consiste en l’absorption, principalement par des protéines, de l’énergie laser. Cependant, le fonctionnement exact aboutissant à l’effet biologique n’est pas encore connu avec certitude. (13)
Le principe majoritairement décrit dans les articles publiés dans la littérature scientifique met en jeu l’absorption par des photorécepteurs cellulaires de l’énergie photonique apportée par l’émission laser. Ceci aboutit à des réactions photochimiques et de fluorescence au sein de la cellule, qui agissent sur la chaine respiratoire mitochondriale et entrainent une augmentation de la production d’Adénosine Tri Phosphate (ATP) par la cellule. (10)
Ceci provoque par la suite de nombreux effets sur différents types de cellules, effets qui pourraient être utilisés dans de multiples applications dans le domaine odontologique.
Pour comprendre le principe de la biotimulation, il faut connaitre le fonctionnement de la chaine respiratoire mitochondriale (Fig 18). Elle est constituée de cinq complexes protéiques (de I à V) contenus dans la membrane interne des mitochondries, ainsi que de deux molécules qui diffusent librement et amènent les électrons d’un complexe à l’autre (l’Ubiquinone et le Cytochrome c). Le rôle de cette chaine respiratoire est de créer de l’énergie en produisant de l’ATP (Adénosine Tri Phosphate). Pour ce faire, un transfert d’électrons a lieu, à partir de NADH (Nicotinamide Adénine Dinucléotide Déshydrogénase) et de FADH2 (Flavine Adénine Dinucléotide), vers des molécules d’Oxygène. Ceci va donner, grâce à des protons présents dans la matrice mitochondriale, des molécules d’eau. Ces dernières se transformeront en énergie en libérant des protons qui seront transportés de la matrice interne de la mitochondrie à l’espace inter-membranaire par des pompes à protons (Complexes I, III ou IV). Ceci créera un gradient de protons entre l’intérieur et l’extérieur de la mitochondrie. Les protons ne pourront re-rentrer dans la matrice interne que par l’intermédiaire de l’ATP-Synthase (complexe V), et ceci fournira l’énergie nécessaire à ce complexe pour produire de l’ATP en phosphorylant l’ADP (Adénosine Diphosphate) en ATP. (19)
Mise en oeuvre de la biostimulation
Comme cela a été expliqué précédemment, les lasers utilisés pour la biostimulation sont des lasers réglés en basse énergie, ils sont dits « froids ». Pour obtenir des fluences biostimulatrices, le rayonnement laser doit être défocalisé (6). Ces lasers sont donc munis d’une pièce à main spéciale de biostimulation qui permet la divergence ou la défocalisation du faisceau. Elle a la taille d’un stylo environ (Fig 19). Si le laser n’est pas équipé d’une pièce à main de biostimulation, il faut défocaliser soi-même la fibre laser en l’éloignant de la cible.
Le fait que le faisceau laser soit défocalisé permet d’augmenter la surface irradiée et de diminuer la densité de puissance appliquée à cette surface et ainsi d’obtenir des fluences biostimulatrices. La fibre du laser ne doit jamais rester statique sous peine d’échauffement thermique. Elle doit être déplacée en continu en balayant à vitesse moyenne la zone à stimuler. (6)
Dosimétrie utilisée en biostimulation
En LLLT, la dosimétrie est un paramètre essentiel car ses effets se trouvent en-dessous des effets visibles. (15)
Pour obtenir des effets biostimulants, il faut une densité de puissance faible ainsi qu’une surface d’impact large afin de répartir cette énergie. Les durées d’application peuvent être assez longues (jusqu’à 60 ou même 120 s), tout en veillant à ne pas avoir de sensation d’augmentation de chaleur (6).
Une dose précise pour chaque indication n’a pas encore été déterminée (14), et de grandes difficultés sont rencontrées pour tenter de déterminer une “fenêtre thérapeutique” de doses utilisables dans le domaine de la biostimulation laser.
Ainsi une grande disparité est retrouvée dans la littérature scientifique concernant les dosimétries employées en biostimulation laser.
Certaines études valident la Loi Arndt Schultz (Fig 20) qui dit que « les faibles doses stimulent les systèmes vivants, les doses moyennes les entravent et les doses élevées les détruisent ». (15) l’axe horizontal représente la dose d’irradiation (croissant de la gauche vers la droite), et indique que la biostimulation se produit pour d’assez faibles doses, alors que les doses élevées provoquent une bio-inhibition. (23)
Il a également été rapporté dans la littérature que pour une action de biostimulation, la fenêtre thérapeutique correspondrait à des fluences comprises entre 0,001 et 10 J/cm2 (24). Bien que la dose appliquée puisse être dans la fenêtre thérapeutique, elle pourrait être trop faible ou trop élevée pour l’effet désiré. Mester et al ont rapporté que des fluences de 1 à 2 J/cm2 sont nécessaires pour obtenir un effet sur la cicatrisation. (25)
Il a aussi été démontré qu’en LLLT, les fluences utilisées sont aussi fonction des tissus cibles et qu’elles sont souvent comprises entre 2 et 10 J/cm2 :
-2 à 3 J/cm2 pour l’épithélium oral et la gencive.
-2 à 4 J/cm2 pour une irradiation trans-osseuse.
-6 à 10 J/cm2 pour une irradiation des muscles extra-oraux et des Articulations Temporo-Mandibulaires (ATM).
Pour les recherches futures, la priorité devra être donnée à établir un consensus concernant l’élément essentiel qu’est la dosimétrie en biostimulation, car son absence freine l’avancée des découvertes dans ce domaine.
Action de la biostimulation sur différents types de cellules mis en jeu dans les processus inflammatoires et de cicatrisation
Comme cela a été montré précédemment, l’application de la LLLT sur les tissus est à l’origine de réactions en chaine au niveau cellulaire. Elles ont comme conséquence l’activation du métabolisme de certaines cellules et la stimulation de leurs réponses. Ces cellules sont notamment: les fibroblastes, les cellules immunitaires, les cellules épithéliales, les cellules osseuses, les cellules nerveuses et les cellules du système vasculaire.
De plus, les tissus sur lesquels intervient la LLLT sont les tissus lésés, enflammés, par exemple après une intervention chirurgicale, ou encore les tissus en cours de cicatrisation. C’est pourquoi il est important de connaitre les caractéristiques de ces tissus, afin de comprendre comment la LLLT va agir sur eux.
Caractéristiques de la réaction inflammatoire
La réaction inflammatoire est une réaction protectrice innée des organismes sains contre les agressions. Elle s’articule autour de quatre phases : le recrutement, l’initiation, le développement et la résolution. En effet, elle débute par le recrutement des éléments nécessaires à l’inflammation. La réaction est ensuite initiée, elle se développe jusqu’à l’inflammation complète et à la destruction de l’agent pathogène. Et pour finir il y a résolution et rétablissement de l’intégrité des tissus avec la restauration des fonctions du tissu.
Un processus inflammatoire peut se manifester après un traumatisme, une chirurgie ou une inflammation chimiquement induite.
Ainsi, lorsqu’un tissu subit un dommage ou une infection, le système immunitaire inné est activé et met en marche une réponse inflammatoire locale. Celle-ci implique des intéractions complexes entre les cellules inflammatoires et les cellules vasculaires. Les cellules vasculaires principalement concernées sont les cellules endothéliales et les cellules des muscles lisses. Des cellules immunitaires, telles que les neutrophiles et monocytes, sont recrutées. Un ensemble de médiateurs pro-inflammatoires appelés cytokines est libéré. Les principales cytokines sont le TNF alpha (Facteur de Nécrose Tumorale-alpha), l’Interleukine-1 (IL-1) béta, l’IL-6 et l’IL-8. Ces molécules sont essentielles dans les processus d’inflammation et de réparation des tissus. Elles sont produites par de nombreux types cellulaires, tels que les monocytes, les lymphocytes, etc. Elles ont un pouvoir chimiotactique et servent de signaux de communication entre les cellules. L’IL-1et le TNF alpha, sont responsables entre-autre de l’adhésion des leucocytes à l’endothélium vasculaire, de leur migration trans-endothéliale et de leur cheminement vers les tissus cibles, lors d’une réponse inflammatoire.
En plus de leur rôle dans l’inflammation, les cytokines sont importantes dans la réparation des tissus. Le TNF-alpha par exemple, favorise la prolifération fibroblastique et la synthèse du collagène. De plus, le TNF alpha et l’IL-8 sont des médiateurs de l’angiogenèse (Fig 21). (26,27) Au cours d’une inflammation aiguë, divers médiateurs inflammatoires sont libérés, comme les prostaglandines (PGE2), les leucotriennes (LTD4), les interleukines (IL-1, IL-6), l’oxyde nitrique (NO) et des espèces réactives à l’oxygène. Ces médiateurs inflammatoires ont le potentiel pour continuer à stimuler et maintenir la réponse inflammatoire. Cependant, la réaction inflammatoire est étroitement contrôlée par différents éléments, notamment les macrophages, afin d’éviter des lésions extrêmes aux tissus hôtes et la dégénérescence possible en pathologie chronique (comme par exemple les Maladies Chroniques Inflammatoires). Ainsi, l’organisme passera à un mode de réparation des tissus en cessant la stimulation de l’inflammation et en activant en même temps un mécanisme de régulation négative, entraînant ainsi une résolution de l’inflammation.
Enfin, les cellules immunitaires innées produisent une série de facteurs de croissance (y compris le VEGF (Facteur de Croissance de l’Endothélium Vasculaire) et le TGF-β (Transforming Groth Factor)), participant ainsi à la phase finale de reconstruction des tissus et au rétablissement de l’homéostasie de l’organisme.
Les monocytes et les macrophages sont retrouvés tout au long de la réaction inflammatoire, notamment dans l’élimination directe des agents étrangers et dans la surveillance de l’homéostasie des tissus. (26,27,28)
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Table des matières
I – Généralités sur les Lasers
I.1 Historique
I.2 Principes de fonctionnement de la lumière laser – Bases physiques
I.2.1 Description de la lumière
I.2.1.1 La lumière ordinaire
I.2.1.2 La lumière laser
I.2.2 Notions d’émission spontanée et émission stimulée
I.2.3 Notions d’Energie, Puissance, Irradiance et Fluence
I.2.4 Notions d’intéractions entre un rayonnement et les tissus rencontrés
I.3 Fonctionnement d’un Laser
I.3.1 Généralités
I.3.2 Eléments constituant un Laser
I.3.3 Spécificités de la lumière Laser
I.3.4 Modes d’émission de la lumière Laser
I.3.5 Système de transmission d’un Laser
I.3.6 Autres éléments du Laser
I.4 Les différents Lasers
I.4.1 Les lasers à solides
I.4.2 Les lasers à gaz
I.4.3 Les lasers diodes ou à semi-conducteurs
I.4.4 Les lasers à liquides (ou lasers à colorants)
I.4.5 Les lasers à électrons libres (LEL) (ou Free electron Laser (FEL))
I.4.6 Notions de sécurité concernant l’utilisation des lasers
I.5 Les effets tissulaires
I.5.1 Effet photo-ablatif (effet « bistouri »)
I.5.2 Effet thermique de carbonisation
I.5.3 Effet thermique de coagulation
I.5.4 Effet thermique de vasodilatation
I.5.5 Effets photochimiques
I.5.6 Effets biostimulants
I.5.7 Effets mécaniques de certains lasers pulsés
II – La Biostimulation
II.1 Définition
II.2 Mécanisme d’action de la Biostimulation
II.3 Mise en oeuvre de la biostimulation
II.4 Dosimétrie utilisée en biostimulation
II.5 Action de la biostimulation sur différents types de cellules mis en jeu dans les processus inflammatoires et de cicatrisation
II.5.1 Caractéristiques de la réaction inflammatoire
II.5.2 Caractéristiques du processus de cicatrisation
II.5.2.1 La cicatrisation épidermique
II.5.2.2 Cicatrisation de première et deuxième intention
II.5.2.3 La cicatrisation muqueuse
II.5.2.4 La cicatrisation osseuse
II.5.3 Effets de la biostimulation sur les cellules cibles
II.5.3.1 Effets de la biostimulation sur les fibroblastes
II.5.3.2 Effets de la biostimulation sur les cellules immunitaires
II.5.3.3 Effets de la biostimulation sur les cellules épithéliales
II.5.3.4 Effets de la biostimulation sur les cellules osseuses
II.5.3.5 Effets de la biostimulation sur les cellules nerveuses
II.5.3.6 Effets de la biostimulation sur le système vasculaire
III – Possibilités d’applications de la Biostimulation laser en Parodontologie
III.1 Stimulation de la cicatrisation
III.2 Action antalgique
III.3 Action sur les tissus parodontaux
III.3.1 Action sur le métabolisme osseux
III.3.1.1 Biostimulation ostéoblastique lors de la cicatrisation osseuse
III.3.1.2 Biostimulation osseuse péri-implantaire
III.3.2 Renforcement de l’efficacité des traitements parodontaux
III.3.3 Effets de la LLLT sur les traitements d’Orthodontie
III.3.4 Effets de la LLLT dans le traitement de pathologies de la muqueuse buccale
III.3.4.1 Effets préventifs et curatifs de la LLLT sur les mucites orales radio-induites
IV – Protocole d’étude clinique randomisé sur l’effet du laser diode en Parodontologie
IV.1 Le but de l’étude
IV.2 Hypothèse
IV.3 Matériel et Méthode
IV.3.1 Matériel
IV.3.1.1 Les patients
IV.3.1.2 Les praticiens
IV.3.1.3 Les investigateurs
IV.3.2 Méthode
IV.3.2.1 Description de la mise en place de l’étude
IV.3.2.2 Données techniques concernant les différentes techniques de prélèvement et de greffe de conjonctif enfoui
IV.3.2.2.1 Les différentes techniques de GCE
IV.3.2.2.2 Les différentes techniques de prélèvement
IV.3.2.3 Déroulement de l’étude
IV.3.2.4 Rôle des investigateurs dans l’évaluation de la cicatrisation
IV.3.2.5 Rôle des patients dans l’évaluation de l’efficacité de la biostimulation laser
Conclusion
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