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LA VÉGÉTATION
La végétation, caractéristique des zones soudaniennes, a subi de profondes modifica-tions dues à l’action anthropique et à la sécheresse. Le recouvrement est encore important dans la forêt-galerie (70%), dans la zone de parcours (où 30%), faible (5 à 10%) dans les champs (Coly et al., 2001).
La forêt galerie, assez dense en aval et discontinue voire absente vers l’amont, borde le cours d’eau. On y rencontre en effet par endroits des champs, des parcelles de jachère et d’arbres fruitiers, qui sont des indices de transformation (Akpo et al., 2003). Ces marques couvrent 20% environ, de sorte que la forêt ne représente actuellement que 2 km² environ (Madjikam, 2000).
Sur les versants et plateaux, la forêt claire et la savane boisée, autrefois caractérisées par une végétation à grandes graminées annuelles telles que Andropogon pseudapricus , Pen-nisetum violaceum, P. pedicellatum, ont complètement disparu. Elles ont fait place à des champs de mil, d’arachide, rarement de maïs ou à la zone de parcours. La zone de parcours est caractérisée par une végétation arbustive, dans laquelle dominent les Combretacées. Tou-tefois, de grands arbres isolés s’élèvent dans ces espaces ; ce sont les derniers vestiges des formations primaires (Coly et al., à paraître).
Des plantations d’arbres de Mangifera indica, Anacardium occidentale et Citrus sp constituent des marques d’anthropisation du milieu.
LES HOMMES ET LEURS ACTIVITÉS
La population
La population du terroir de la Néma est de 4 651 habitants répartis essentiellement entre 4 ethnies : Sérère (66%), Wolof (18,5%), Peuhl (7,4%) et Mandingue (3,7%). Les Sé-rères de la Néma représentent le groupe appelé Sérère Niomica, qui résulterait des Sérères du Sine-Saloum et des Mandingues.
La répartition des ethnies dans les villages n’est pas uniforme ; il y a en effet des vil-lages qui ne renferment que deux ethnies, Sérère et Peuhl, Sérère et Wolof, Sérère et Man-dingue, ou des villages quasi mono- ethniques (Dielmo, Néma Bâ et Santamba, avec 95 à 97% de Sérères, Keur Layen Fatim et Keur Oumar Bombé avec 95 à 100% de Wolofs). Il n’y a en revanche pas de village Mandingue-Peuhl.
Les activités économiques
L’agriculture itinérante, qui occupe plus de 75% de la population, concerne la pro-duction de l’arachide, du mil et du maïs en association ou en culture pure. L’arachide est en rotation avec le mil, rarement avec le maïs, dans un cycle continu arachide-mil-arachide ; la jachère a quasiment disparu (Ngom, 2000).
La préparation des champs consiste à enlever les arbustes et les jeunes plants car le défrichement ne se fait pratiquement plus. Ces brindilles sont utilisées pour le bois de chauffe ou brûlées. De même le labour n’est pas pratiqué (sol sableux). Le semis, l’épandage de l’engrais, le sarclage, la récolte de l’arachide et le transfert des produits vers les villages sont effectués en utilisant la traction animale (Ndao, 2001).
Le maraîchage permet de fournir des légumes frais aux populations locales et aux hô-tels environnants. C’est essentiellement une activité de saison sèche, pratiquée par les femmes (Mendy, 2000). En saison des pluies, les produits (gombo, aubergines, piment, to-mates, diakhatu, bissap …) sont destinés généralement à l’autoconsommation. L’arrosage est fait avec l’eau de puits (70%) ou du cours d’eau (20%). Pour la plupart (60%), le matériel est rudimentaire (Mendy, 2000 ; Dacosta et al., 2002).
La riziculture occupe principalement les femmes ; elle est de moins en moins prati-quée en raison des problèmes d’eau. Une importante partie de la production sert à l’autoconsommation (75%) et le reste est vendu (Mendy, 2000).
L’arboriculture est la nouvelle forme d’occupation de l’espace ; elle est représentée par des vergers installés dans les champs et la galerie (Coly, 1999). Dans ces vergers, nous avons recensé le manguier (Mangifera indica), l’anacardier (Anacardium occidentale), des agrumes (Citrus sp.), le bananier (Musa nana), le papayer (Carica papaya). Les vergers sont parfois clôturés avec du fil de fer barbelé. L’arboriculture est devenue une activité rentable : un kg de noix d’acajou est vendu à 900 – 1000 FCFA par le producteur (Ngom, 2000).
L’élevage est traditionnel, de type extensif. Le cheptel est composé de bovins, d’équins, d’asins, de caprins et d’ovins. Des bovins sont utilisés dans l’attelage, les équins et asins pour le transport de personnes et les petits ruminants procurent un revenu de campagne. Les animaux de trait sont gardés en stabulation presque toute l’année. Ils sont nourris dans l’espace situé entre les champs en saison des pluies et avec les fanes d’arachide en saison sèche (Ngom, 2000). Les petits ruminants sont gardés pendant la saison des cultures dans les alentours des villages. Au cours de la saison des pluies, le reste du troupeau est laissé en gar-diennage contre rémunération en nature (lait et produits vivriers) ou en numéraire (5000 FCA par mois). En saison sèche, ce gardiennage n’est pas assuré et les bovins et petits rumi-nants divaguent pour se nourrir, dans les champs, de résidus de récolte et de jeunes pousses. Ils provoquent parfois de dégâts importants aux parcelles de cultures maraîchères installées dans les bas-fonds. L’abreuvement des animaux a lieu au niveau des mares et de la vallée. En saison sèche, après le tarissement des mares, la vallée reste le seul point d’eau pour l’abreuvement des troupeaux.
L’enquête proprement dite
L’unité d’enquête et d’observation est le carré, qui caractérise l’unité de production, c’est- à-dire l’agent du processus agricole (MCD,1991). C’est une structure relativement fa-cile à repérer pendant les enquêtes. C’est un groupe social caractérisé par un habitat commun (même concession) et qui est constitué d’un homme marié (chef de carré), de son (ses) épouse (s), de leurs enfants et d’éventuels dépendants mariés ou non. Le chef de carré cor-respond au chef d’exploitation.
L’enquête a consisté en des entretiens avec les chefs d’exploitations. Le questionnaire et de type fermé et ouvert. La fiche d’enquête comporte trois rubriques (voir annexe 1) qui renseignent sur :
• les caractéristiques socio-démographiques de l’exploitation considérée ;
• la production, le ramassage et la gestion des résidus de récolte ;
• la fertilisation des champs (type d’engrais, quantité, …).
Le suivi des exploitations
Après la définition des différents groupes, des exploitations ont été retenues pour être suivies. Il s’agit de caractériser les groupes. Une seconde fiche d’enquête a alors été établie (annexe 2). Elle présente les rubriques suivantes :
– identité de l’exploitation (nom du chef, âge, ethnie, personnes à charge, actifs, maté-riel) ;
– superficies emblavées, cultures (rendement, production, résidus de récolte) ;
– facteurs de production (outillage disponible, animaux disponibles) ;
– revenu agricole des exploitations ;
– consommation des produits agricoles dans l’exploitation ;
– production et utilisation de la fumure animale dans l’exploitation ;
– effet du type d’engrais utilisé sur les rendements.
La quantité de fane d’arachide produite et ramassée est évaluée en nombre de charre-tées. Le nombre de sacs de fane par charretée a été ensuite déterminé ; il est en moyenne de 37. Un sac renferme environ 14 kg de fanes.
Pour évaluer la charge moyenne d’une charrette de fumier répandu dans les champs, nous avons pesé la charge de 3 charrettes bovines. La charge moyenne est de 220 kg.
L’APPROCHE ECOLOGIQUE
Les premiers travaux ont révélé que l’arachide est la principale culture dans le terroir. De même, la fane d’arachide représente 89% des résidus de récolte tandis que les pailles de mil et de maïs ne constituent que 9,7% et 1,3% respectivement (Madjikam, 2000 ; Sarr 2001).
Evaluation de la production des gousses et de la fane d’arachide.
L’évaluation a été effectuée dans les champs d’arachide. Elle vise, à établir le rende-ment et la production en gousses et en fanes d’arachide. L’effet des différents types d’engrais utilisé a été aussi étudié.
Pour ce travail, nous avons utilisé la méthode des carrés de rendement, qui consiste à déterminer des placettes de 2 m de côté, et à récolter tous les plants d’arachide qui s’y trou-vent. Nous avons ensuite séparé les gousses des fanes. Au total 20 carrés ont été utilisés par champ. Des échantillons de fanes et de gousses sont prélevés, pesés et mis en sachets et ra-menés au laboratoire. Ils sont ensuite mis à sécher à l’étuve à 60°C jusqu’à poids constant.
Ce travail a été effectué pendant deux campagnes, 2000-2001 et 2001-2002.
Lors de la campagne 2001-2002, nous avons suivi l’utilisation des différents types d’engrais et leurs effets sur les productions de fanes et gousses. Dans ce cas, 3 champs sont suivis chez le même exploitant lorsque cela est possible ; un champ avec fumure minérale, un champ avec fumure organique et un champ sans fumure.
Analyse chimique du fumier
Des échantillons de fumier ont été prélevés dans des exploitations suivies. Ils ont été analysés au laboratoire commun de Chimie de l’IRD au Sénégal selon les techniques clas-siques d’analyse des éléments minéraux. Le bilan a été réalisé dans les champs d’arachide et de mil, qui sont les plus représentés dans le terroir.
Bilan des éléments nutritifs au champ
Le bilan établi a reposé essentiellement sur les données de production, de sous-produits d’arachide (schéma 1) et de mil (schéma 2), des quantités de fumier et d’engrais minéral utilisées. Il a consisté à faire la différence entre les éléments nutritifs apportés au champ et ceux exportés.
Lorsque les importations sont supérieures aux exportations on dit que le bilan est po-sitif et lorsque les importations sont inférieures aux exportations, le bilan est dit négatif.
Les éléments nutritifs sont importés par l’engrais minéral, la fumure organique, la fixation de l’Azote atmosphérique par les légumineuses alors que les exportations se font par les productions principales (grains) et les productions secondaires (résidus de récolte).
TRAITEMENT DES DONNEES
Typologie des exploitations
Afin de dégager les similitudes entre les exploitations du terroir et d’en déduire des groupes homogènes, la matrice 135 exploitations x 9 variables (avec 43 modalités) a été soumise à l’analyse factorielle des correspondances (AFC) . L’AFC permet en effet d’étudier les liaisons entre deux ensembles I et J, où à un couple (i,j) correspond un nombre positif n ij . L’analyse permet d’établir une correspondance entre ces deux ensembles, d’où le nom de la méthode.
Cette méthode a pour but de décrire sous forme de graphique le maximum de l’information contenu dans le tableau de données (exploitations et variables) appelé matrice.
Ces deux ensembles de données sont disposés l’un en ligne (exploitations) et l’autre en co-lonne (variables).
L’interprétation des résultats repose sur l’inertie du système, qui indique le pouvoir explicatif d’un axe factoriel, et les contributions absolues et relatives, qui donnent respecti-vement l’importance des relevés (exploitations) et des variables dans la détermination des axes et la qualité de la représentation sur ceux-ci .
Les informations recueillies ont été codifiées et saisies sur le tableur Excel. Le ta-bleau ainsi constitué est soumis à l’AFC sous le logiciel ADE4.
Etablissement du bilan agricole
L’évaluation de la quantité de fane d’arachide et de gousses produite en poids sec est réalisée à partir d’une constante K (teneur de matière sèche dans 100g de matière fraîche, %MS). PkgMS = PkgPF x K%MS
Le poids frais (PF) moyen est obtenu à partir de la moyenne du poids des échantillons prélevés dans les champs suivis. Le poids sec (P’) moyen est obtenu à partir de ces même échantillons après passage à l’étude jusqu’à obtention d’un poids constant.
La constante K a été calculée pour les différents groupes d’exploitations définis.
Pour chaque groupe, le poids sec moyen de fanes produit à l’ha est calculé par la formule suivante:
Ps = ((Σ i=1à n pi * Kx)/n)/4)*10 000 =((Σ i=1à n pi * K)/n)*2500
Ps = poids sec de fane produite à l’hectare ; pi = poids frais de fane par carré de 4m² ; K = teneur de matière sèche dans 100g de matière fraîche pour le groupe x ; n = nombre d’échantillons (carrés délimités dans les champs) dans l’ensemble des exploitations du groupe considéré.
La production de fane suivant les groupes d’exploitations a été calculée sur la base du rendement moyen de fane par exploitation et les superficies moyennes emblavées selon les groupes d’exploitations. Les superficies moyennes emblavées par exploitation ont été calcu-lées à partir de la moyenne des superficies emblavées pour les deux campagnes (2000-2001 et 2001-2002). Ainsi :
P = R*SE (où P = Production ; R = Rendement et S.E = Superficies emblavées).
Cette production de fanes d’arachide est calculée pour les campagnes 2000-2001 et 2001-2002. L’effet du type d’engrais sur les rendements a été évalué pendant la campagne 2001-2002.
Le bilan a été fait sur la base des importations et exportations des éléments nutritifs.
Exportations des éléments nutritifs (N P K) au champ
L’évaluation des quantités d’éléments exportés par culture et par élément a été faite. Ainsi pour les champs d’arachide, les quantités d’Azote (N) exportées sont calculées par la formule suivante :
Qté N-export.ara. = (fane-ara-prod.* ten. N-fane ara)+(gousses-ara-prod.* ten. N-gousses- ara)
Où -qté N- export.ara = quantité d’azote exportée des champs d’arachide .
-fane-ara- prod. =quantité de fane d’arachide produite (kg).
-ten.N-fane ara. =teneur en azote (N) de la fane d’arachide (g/kg).
-gousses-ara-prod. = quantité de gousses d’arachide produite (kg).
-ten.N-gousses-ara = teneur en azote des gousses d’arachide (g/kg).
Pour les importations nous avons considéré deux systèmes : le système des champs d’arachide fumés et celui des champs d’arachide avec engrais minéral.
Importations des éléments nutritifs
* dans les champs d’arachide fumés.
Les quantités d’azote importées sont calculées par les formules suivantes :
Qté N-fum-imp. ara = qté-fum.app.*ten-N-fum*coef.eff. N-fum*(1-f-en-p) où
-qté N-fum-ara -imp = Quantité d’azote importé dans les champs d’arachide par le fumier ; -qté-fum.app.= quantité de fumier apportée (kg) ; -ten-N-fum =teneur en azote du fumier (g/kg) ;
-coef. eff. N-fum = coefficient d’efficacité de l’azote du fumier ; -f-en-p = fraction d’engrais perdue.
Qté N-fix-ara = (N-fane ara. + N-gousses ara.)*f-fix*coef. eff.-N-fum*(1-f-en-p) où -qté N-fix-ara.= quantité d’azote atmosphérique fixée par les plantes d’arachide ; -N-fane ara. = quantité d’azote contenue dans la fane produite ;
-N-gousses ara = quantité d’azote contenue dans les gousses d’arachide produite; -f-fix = fraction d’azote fixée.
En somme, qté N-ara-imp. = qté N-fum-ara-imp. + qté N-fix-ara. Où Qté N-ara-imp. = quantité d’azote importée dans les champs d’arachide.
* dans les champs d’arachide avec engrais minéral
Les quantités d’azote importées au champ sont calculées par les formules suivantes :
Qté N-eng.min.-imp. ara-= qté eng.min app.* ten.N-eng.min où
-qté N-eng.min.-ara-imp.= quantité d’azote importée par l’engrais minéral dans les champs d’arachide ;
-qté eng.min app. = quantité d’engrais minéral apportée au champ (kg) ; -ten.-N-eng.min = teneur en azote de l’engrais minéral (g/kg).
L’engrais utilisé dans les champs d’arachide est le 6 20 10 soit une teneur de 60g/kg, 200g/kg et 100g/kg respectivement pour l’azote (N), le Phosphore (P) et le Potassium (K).
La quantité d’engrais minéral apporté dans les champs d’arachide est de 3 sacs selon les paysans soit une quantité de 150 kg, soit 6x 1,5 unités d’N, 20 x 1,5 unités de P et 10 x 1,5 unités de K.
qté N-fix-ara. = (N-fane ara.+ N-gousses ara.)*f-fix*(1- f-en-p) où
-qté N-fix-ara.= quantité d’azote atmosphérique fixée par les plantes d’arachide. Qté N-ara-imp. = qté N-en.min.-ara-imp + qté N-fix-ara où Qté N-ara-imp = quantité d’azote importée au champ.
Les paramètres N- fane ara ; N-gousses ara ; f- fix et f- en-p ont été définis plus haut.
Les mêmes procédures ont été utilisées pour le calcul des importations et exportations au champ du Phosphore et du Potassium sauf que pour ces derniers il n’y a pas de fixation atmosphérique comme importation.
Exportations des éléments nutritifs dans les champs de mil fumés.
Les quantités d’azote exportées des champs de mil sont calculées par les formules suivant :
Qté N-mil-exp. = (qté paille mil prod.*ten.N-paille mil)+(qté grains mil prod.*ten.N-grains mil) où Qté N-mil -exp = quantité d’azote exportée des champs de mil ; -qté paille mil prod = quantité de paille de mil produite (kg) ; -qté grains mil prod = quantité grains de mil produite ; -ten.N-paille mil = teneur en azote de la paille de mil ; -ten.N-grains mil = teneur en azote des grains de mil.
Importations des éléments nutritifs dans les champs de mil fumés.
La quantité d’azote importée dans les champ de mil est calculée par la formule suivante :
Qté N-fum-mil imp. = qté fum app.* ten N- fum. avec -qté fum app = quantité de fumier apportée au champ ; -ten N-fum = teneur du fumier en azote.
Les importations et exportations du Phosphore et du Potassium ont été aussi calculées de la même manière.
Les productions de paille de mil utilisées dans ces calculs sont obtenues par la mé-thode des ratios, avec . En effet pour le ratio Pailles Grains = 4.
Les teneurs en éléments nutritifs des grains, de la fane d’arachide et de la paille sont données en annexe.
Différents coefficients ont été déterminés :
– la capacité de fixation de l’azote atmosphérique par les légumineuses : 0,75 ;
– le coefficient d’efficacité des éléments nutritifs d’origine organique qui indique la frac-tion qui peut être effectivement utilisé par les plantes comparativement à ceux des en-grais. Ce coefficient est de 0,6 ; 1,2 et 1 respectivement pour l’azote, le Phosphore et le Potassium ; ce coefficient permet aussi de donner une valeur aux éléments nutritifs d’origine organique ; sachant leur efficacité par rapport à ceux de l’engrais ;
-la fraction d’engrais perdue détermine le coefficient d’utilisation par les plantes, c’est-à-dire la fraction effectivement disponible pour leur alimentation. Le niveau et les causes de pertes varient selon les différents types d’éléments nutritifs. Ainsi pour l’azote, les pertes sont principalement causées par la dénitrification, la volatilisation et la lixiviation alors que pour le Phosphore, elles sont surtout causées par immobilisation et pour le potassium, par lessivage. La fraction d’engrais perdue a été estimée à 0,4 pour l’azote et le Potassium et 0,5 pour le Phosphore (Camara, 1996).
Analyse économique
La valorisation des productions en éléments nutritifs, en résidus de récolte et en grains (productions principales) procure un revenu brut ou revenu potentiel net. La plus va-lue désigne la différence entre le RPN et le coût de l’activité de production du fumier, dans le cas des champs fumés.
Le coût de l’activité est calculé sur la base du temps nécessaire à son exécution et le coût d’une journée de travail. Dans le terroir, la journée de travail est payée à 2000 FCFA.
Pour valoriser les éléments nutritifs du fumier, de source organique, nous les avons convertis en éléments minéraux, notamment en engrais chimique dont on connaît le prix. Pour cela, on applique un coefficient d’efficacité aux rendements en N, P et K. Ce coefficient est égale à 0,6 ; 1,2 et 1 respectivement pour l’azote, le Phosphore et le Potassium (Camara, 1996). Il s’en suit que le prix d’un kg d’éléments nutritifs de source organique n’est pas équivalent à celui des nutriments de source minérale.
Dans les conditions de l’expérimentation, les éléments nutritifs, les résidus de récolte et les grains sont valorisés au prix de 320 FCFA par kg pour l’azote minéral, 400 FCFA par kg pour le Phosphore minéral, 320 FCFA par kg pour le Potassium minéral, 10 FCFA par kg de paille de mil, 36 FCFA par kg de fanes d’arachide, 110 FCFA par kg de gousses d’arachide et 150 FCFA par kg de grains de mil.
Le prix des éléments nutritifs du fumier est déterminé par : Prix-N-fum = 320*qté N-fum*coefficient d’efficacité N ; Prix-P-fum = 400*qté P-fum*coefficient d’efficacité P ; Prix-K-fum = 320*qtéK-fum*coefficient d’efficacité K.
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Table des matières
TABLE DES ILLUSTRATIONS
Tableaux
Figures
INTRODUCTION
CHAPITRE 1ER. LA ZONE D’ETUDE : LE TERROIR DE LA NEMA DANS LE NIOMBATO
1.1. LE MILIEU PHYSIQUE
1.1.1 Situations géographique et administrative
1.1.2 Géologie et Géomorphologie
1.1.3 Sols
1.1.4 Hydrographie
1.2. LES FACTEURS CLIMATIQUES
1.2.1 Humidité relative
1.2.2 Insolation
1.2.3. Vents
1.2.4 Bilan climatique
1.3. LA VÉGÉTATION
1.4. LES HOMMES ET LEURS ACTIVITÉS
1.4.1 La population
1.4.2 Les activités économiques
CHAPITRE 2 : MATÉRIEL ET MÉTHODES
2.1 L’APPROCHE SOCIO-ECONOMIQUE
2.1.1 Le choix des exploitations
2.1.2 L’enquête proprement dite
2.1.3 Le suivi des exploitations
2.2 L’APPROCHE ECOLOGIQUE
2.2.1 Evaluation de la production des gousses et de la fane d’arachide
2.2.2 Analyse chimique du fumier
2.2.3 Bilan des éléments nutritifs au champ
2.3 TRAITEMENT DES DONNEES
2.3.1 Typologie des exploitations
2.3.2 Etablissement du bilan agricole
2.3.2.1 Exportations des éléments nutritifs (N P K) au champ
2.3.2.2 Importations des éléments nutritifs
2.3.2.3 Exportations des éléments nutritifs dans les champs de mil fumés
2.3.2.4 Importations des éléments nutritifs dans les champs de mil fumés
2.3.3 Analyse économique
CHAPITRE 3 : RESULTATS
3.1 TYPOLOGIE DES EXPLOITATIONS
3.1.1 Répartition selon les parcs
3.1.2 Identification des groupes d’exploitations
3.1.3 Description des groupes d’exploitations
3.2 PRODUCTION DE RESIDUS DE RECOLTE
3.2.1 Rendement moyen de fane d’arachide
3.2.2 Production totale de fanes d’arachide
3.3 GESTION DES RESIDUS DE RECOLTE
3.3.1 Formes d’utilisation des résidus de récolte
3.3.2 Les résidus dans l’alimentation du bétail
3.3.2.1 Mode de conduite du bétail
3.3.2.2 Problèmes d’alimentation du bétail
3.3.2.3 Les fanes d’arachide
3.3.2.4. Les contraintes au stockage de fanes d’arachide
3.3.3 Commercialisation des résidus de récolte
3.4 EFFET DU FUMIER SUR LA QUANTITE DE FANE D’ARACHIDE PRODUITE
3.4.1 Les types d’engrais
3.4.2 Variation des rendements dans les groupes d’exploitations
3.4.2.1 Variation selon la nature de l’engrais utilisé
3.4.2.2 Variation selon la variété d’arachide
3.5 BILAN DES ELEMENTS NUTRITIFS AU CHAMP
3.5.1 Dans les champs d’arachide fumés
3.5.2 Dans les champs d’arachide avec engrais minéral
3.5.3 Dans les champs de mil fumés
3.5.4 Synthèse du flux net
3.5 ANALYSE ECONOMIQUE
3.5.1 Le coût des engrais
3.5.1.1 Temps nécessaire à la production et au transport du fumier
3.5.1.2 Coût de production et de transport du fumier
3.5.1.3 Coût de l’ engrais minéral
3.5.2 Le revenu potentiel net
3.5.2.1 Dans les champs d’arachide fumés
3.5.2.2 Dans les champs de mil fumés
3.5.3.3 Dans les champs avec engrais minéral
3.5.3 La plus value annuelle
3.5.3.1 Dans les champs d’arachide fumés
3.5.3.2 Dans les champs de mil fumés
3.5.3.3 Dans les champs à engrais minéral
3.5.3.4 Coût d’opportunité de l’utilisation du fumier
CHAPITRE 4 : DISCUSSION & CONCLUSIONS 45
4.1 LES CARACTERISTIQUES DES EXPLOITATIONS,
4.2 LA DISPONIBILITE DES SOUS-PRODUITS AGRICOLES
4.3 LES FORMES D’UTILISATION DES SOUS-PRODUITS AGRICOLES
4.4 L’IMPORTANCE DU FLUX DES ELEMENTS FERTILISANTS
4.5 L’OPPORTUNITE DES PRATIQUES DE FERTILISATION
4.6 UNE AGRICULTURE BIOLOGIQUE ?
4.7 CONCLUSION
REFERENCES CITEES
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