Effet des TCAPS sur les indices de localisation sonore 

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Protections auditives conventionnelles

Les protections individuelles contre le bruit peuvent avoir deux formes différentes. D’un côté, les casques (Figure I.1a) sont composés de deux coquilles montées sur un serre-tête. Chacune des coquilles englobe une oreille de l’auditeur et s’ajuste hermétiquement sur son crâne. De manière générale, elles se composent d’une coque en plastique contenant un absorbant acoustique, sous forme de mousse. De l’autre, les bouchons d’oreilles sont, comme leur nom l’indique, à insérer dans le conduit auditif. On les trouve sous forme de mousse à mémoire de forme (Figure I.1b), sous forme de bouchon en polymère avec un design à double ou triple ailette (Figure I.1c), ainsi que sous forme de bouchons personna-lisés, moulés à partir de l’oreille de l’utilisateur (Figure I.1d). Les bouchons d’oreilles et les casques peuvent être portés simultanément pour former une double protection auditive.
Les bouchons d’oreilles ont l’avantage d’être plus discrets que les casques. En particu-lier, ils s’adaptent bien à l’utilisation de protections individuelles différentes, comme des lunettes. En effet, ces dernières pourraient provoquer un défaut d’étanchéité du casque et diminuer l’atténuation du bruit. Toutefois, les systèmes de protection plus récents prennent en général ces problèmes en compte. D’un autre côté, le principal défaut des bouchons d’oreilles est la difficulté de leur mise en place, excepté pour les bouchons personnalisés. Les auditeurs ont en général tendance à ne pas assez enfoncer les bouchons en mousse dans leur conduit auditif. Si les bouchons à triple ailette sont plus faciles à mettre, le problème réside dans le choix de la taille du protecteur. Une mauvaise pose ou le choix de la mauvaise taille peuvent donc fortement réduire leur efficacité. Il devient donc nécessaire de former les personnels à l’utilisation de ces PICB.
Les différentes PICB présentées sur la Figure I.1 sont dites passives, car ils permettent l’atténuation du bruit sans apport d’énergie extérieur. Il existe aussi des systèmes actifs pour lesquels un apport extérieur d’énergie, principalement électrique, est nécessaire à l’atténuation. Les plus connus sont les systèmes à réduction active du bruit, ou Active Noise Reduction (ANR). Leur principe repose sur la production d’interférences destructrices : ils produisent un contre-bruit de même amplitude, mais en opposition de phase par rapport au bruit à atténuer. Ce type de protection auditive est particulièrement efficace à basse fréquence. Il ne fait toutefois pas partie de l’objet de notre étude.
Les protections auditives conventionnelles sont caractérisées par l’atténuation du bruit qu’elles apportent. Cette atténuation s’exprime en décibels et dépend de la fréquence. Toutefois, l’atténuation est souvent réduite à un chiffre unique qui doit être indiqué par le fabricant du protecteur. Par exemple, la norme américaine (ANSI S3.19-1974, 1974) décrit le calcul du Noise Reduction Rating (NRR) et la norme internationale (ISO 4869-2 :1994, 1994) celui du Single Number Rating (SNR). Cette dernière norme introduit aussi les cotes High, Middle, Low (HML) qui donnent des valeurs d’atténuation séparées pour les fréquences graves, médiums et aigües. Le détail du calcul de ces différents indices peut être trouvé dans (NIOSH, 2016). À titre d’exemple, le bouchon d’oreille en mousse .
Dans le cadre de notre étude, les NRR, SNR ou autres HML ne sont donnés qu’à titre indicatif. Nous nous intéressons plutôt à l’évolution de l’atténuation des protections audi-tives en fonction de la fréquence. Trois méthodes différentes de mesure de cette atténuation sont décrites dans la section suivante.

Mesure(s) de l’atténuation des protections auditives

Lorsque l’on parle d’atténuation d’une protection auditive, il faut distinguer deux quan-tités acoustiques différentes (Berger, 1986, 2005) : la réduction de bruit, notée Noise Re-duction (NR), et la perte d’insertion, notée Insertion Loss (IL). La différence entre les deux est expliquée par la Figure I.2. La NR est égale à la différence entre les niveaux mesurés à l’entrée et à la sortie de la PICB. À l’inverse, pour calculer l’IL, on mesure tout d’abord le niveau reçu au tympan sans protection, que l’on soustrait par le niveau obtenu avec protection. La nuance entre ces mesures réside dans la prise en compte de la fonction de transfert de l’oreille ouverte ou Transfer Function of the Open Ear (TFOE). En reprenant les notations de la Figure I.2, on a T F OE = A − B et IL = N R + T F OE. D’après Berger (2005), la perte d’insertion représente mieux l’efficacité de la protection auditive, le principal avantage de la NR étant la possibilité d’être mesurée pour des sources impulsionnelles. Nous nous intéressons donc à la mesure de la perte d’insertion.
Il existe deux méthodes majeures de mesure de la perte d’insertion d’une protection auditive. La première se base sur l’évaluation des seuils d’audition d’un sujet sans et avec la PICB, et s’appelle la méthode d’atténuation réelle au seuil d’audition, ou Real-Ear Attenuation at Threshold (REAT). Elle est normalisée dans (ANSI S12.6-2016, 2016) et (ISO 4869-1 :1990, 1990). L’avantage de cette méthode est d’estimer les performances réelles de la protection sur l’auditeur : elle prend en compte l’atténuation du protecteur, la morphologie de l’auditeur et la mise en place du protecteur. Elle permet donc la prise en compte de variabilités interindividuelles. C’est généralement cette méthode qui est utilisée par les fabricants pour pouvoir ensuite calculer les NRR, SNR ou HML et les indiquer sur leur produit. La méthode REAT générale nécessite l’installation d’un système d’audiométrie en champ diffus dans une cabine insonorisée. Toutefois, pour mesurer la perte d’insertion avec des bouchons d’oreilles, il « suffit » d’un simple audiomètre avec un casque audio assez profond pour pouvoir porter les bouchons en dessous.
La seconde méthode s’appuie aussi sur une mesure sur sujet, mais ne repose pas sur une audiométrie ou une quelconque réponse du sujet à un test. Pour mesurer la perte d’insertion, une sonde est placée entre la PICB et le tympan de l’auditeur. Il s’agit de la méthode à microphone dans l’oreille réelle, ou Microphone In Real Ear (MIRE), détaillée dans la norme (ANSI S12.42-2010, 2010). Contrairement à la méthode REAT, elle ne dépend plus de la manière dont l’auditeur répond au test d’audiométrie, et permet donc une mesure plus fiable de l’IL. De plus, elle peut être appliquée pour différents niveaux sonores, alors que la méthode REAT est fixée au seuil d’audition. En revanche, le principal défaut de la méthode MIRE demeure le placement de la sonde entre la protection et le tympan de l’auditeur. Pour un casque ou pour des bouchons d’oreilles, cette sonde peut en effet provoquer une fuite acoustique qui conduirait à une mesure erronée de l’atténuation. Certains fabricants utilisent alors des versions instrumentées de leur PICB et une correction de la fuite pour mesurer l’atténuation avec la méthode MIRE.
Pour finir, la mesure de la perte d’insertion d’une PICB, lorsque l’auditeur est soumis à des bruits continus ou impulsionnels à très forts niveaux, n’est pas possible avec la méthode MIRE standard. On ne peut effectivement pas réaliser la mesure sans protection. Dans ce cas, c’est la réduction de bruit NR qui est mesurée et corrigée par une TFOE. Une autre méthode, dérivée de la méthode MIRE, repose sur l’utilisation d’une tête artificielle
à la place d’un auditeur réel. Elle est décrite dans les normes (ANSI S12.42-2010, 2010) et (ISO 4869-3 :2007, 2007). Cette méthode est très attirante puisqu’elle ne nécessite plus d’expérimentation avec des sujets humains. Mais c’est justement le confort de ces sujets, leur morphologie, l’effet de la conduction osseuse et la mise en place de la protection qui influencent substantiellement les performances des PICB (Berger, 2005). De plus, les têtes artificielles n’offrent qu’une simulation du système auditif. Malgré ces limitations considérables, cette méthode permet au moins d’assurer la répétabilité des mesures.
Les dispositifs expérimentaux disponibles pour notre étude ne permettant pas l’ap-plication des méthodes REAT ou MIRE standards, l’atténuation de protecteurs auditifs sera évaluée en utilisant une tête artificielle. Celle-ci a été développée par l’Institut franco-allemand de recherches de Saint-Louis (ISL) pour répondre aux exigences des normes américaines et internationales pour ce type de mesure en champ impulsionnel (Buck & Parmentier, 1999; Parmentier et al., 2000). Dans notre cas, la mesure de perte d’insertion est réalisée en champ diffus stationnaire avec une source sonore à large bande fréquentielle [40 Hz − 10 kHz]. Pour cela, le stimulus sonore utilisé est un bruit rose (spectre plat en tiers d’octave) et la tête artificielle est placée dans une chambre réverbérante. Ce dispositif est présenté sur la Figure I.3. Le dispositif de sonorisation de la chambre offre la possi-bilité de mesurer la perte d’insertion pour un niveau sonore extérieur variant entre 70 et 120 dB(SPL).

Perte d’insertion de protecteurs conventionnels

La Figure I.4 présente les pertes d’insertion du casque et des bouchons d’oreille 3M™ de la Figure I.1, mesurées sur tête artificielle en chambre réverbérante, avec un niveau extérieur de 100 dB(SPL). Les bouchons personnalisés ne font pas l’objet de cette mesure puisqu’ils ne sont pas adaptés à la tête artificielle. Les bouchons d’oreille sont plus efficaces que le casque à basse fréquence puisqu’ils apportent une atténuation d’environ 30 dB entre 100 et 400 Hz. Cette différence entre bouchons et casques est quasiment toujours observée.
Elle est due à la cavité formée par le casque autour de l’oreille et à un effet de pompage amplifié suivant la souplesse du coussin (Zannin & Gerges, 2006; Boyer et al., 2014).
À plus haute fréquence, les bouchons restent globalement plus performants que le casque, avec une atténuation comprise entre 40 et 60 dB. Mais le casque offre tout de même une perte d’insertion supérieure à 30 dB. L’atténuation maximale, environ 60 dB, est obtenue avec le bouchon 3M™ E-A-R™ Classic™ pour les fréquences aux alentours de 2 kHz. Ce bouchon en mousse est le plus performant des trois, mais il s’agit aussi de celui qui se dégrade le plus facilement : idéalement, il doit être changé tous les jours, alors que le bouchon en polymère et le casque sont réutilisables.
Il semble que la perte d’insertion s’effondre lorsque la fréquence dépasse 10 kHz, quelle que soit la protection. Cet affaiblissement n’est en général pas observé lorsque la méthode REAT est employée. L’atténuation devrait soit rester à peu près constante, soit augmenter avec la fréquence. L’effet observé ici est en réalité causé par une mauvaise efficacité du système de sonorisation à haute fréquence : le niveau mesuré dans la chambre réverbérante par un microphone de contrôle en fonction de la fréquence est compris entre 85 et 90 dB de 100 Hz à 3 kHz. Il chute ensuite jusqu’à 60 dB à 16 kHz, biaisant l’estimation de la perte d’insertion.
En conclusion, les protections auditives classiques de type bouchons d’oreille ou casque peuvent apporter une atténuation suffisante du bruit auquel l’auditeur peut être confronté, que ce soit dans le domaine industriel ou dans le domaine militaire. Idéalement, les porter simultanément permet de sommer leur perte d’insertion et donc de soumettre l’auditeur à des niveaux sonores plus élevés, sans pour autant que son audition soit endommagée. Le choix de la protection auditive à utiliser doit toutefois être réfléchi. En cas de surprotec-tion, l’auditeur peut se retrouver isolé de son environnement sonore, c’est-à-dire être bien protégé, mais ne plus entendre les sons utiles.
Protection auditive et situational awareness
Si une protection auditive empêche la dégradation de l’audition par les bruits dange-reux, elle empêche aussi l’auditeur d’entendre des sons plus faibles, comme la voix. La perception et l’interprétation de l’environnement sonore sont des capacités résumées sous le terme de connaissance de la situation ou situational awareness, et à présent considérées comme cruciales pour l’efficacité et la survie de l’auditeur. Pour ces raisons, les auditeurs peuvent décider de ne pas porter leurs PICB et d’exposer leur audition à des environne-ments dangereux (Bevis et al., 2014). Le premier élément définissant cette connaissance de la situation est la détection des signaux. Les seuils d’audition étant augmentés par les protections auditives conventionnelles, cette détection est détériorée (Casali et al., 2004; Alali, 2011).
L’élément le plus étudié concernant le situational awareness est la compréhension de la voix. Il est effectivement concevable que l’intelligibilité puisse être réduite par les bouchons d’oreille ou les casques, puisque l’audibilité est dégradée. Toutefois, les PICB doivent être portées en environnement bruyant et certaines études montrent que dans ce cas, la compréhension de la parole est conservée, voire améliorée, par les protections (Howell & Martin, 1975; Abel et al., 1982, 1993; Lambourg et al., 2016). En effet, si le rapport signal sur bruit n’est pas affecté par la protection, l’effet de masquage du bruit sur la parole diminue avec le niveau sonore perçu. Il semble tout de même que dans le cadre de conditions d’écoute particulières, l’effet des PICB puisse être inversé (McKinley, 2000; Casali et al., 2004). De plus, pour des auditeurs présentant des pertes auditives, les protecteurs ont plus tendance à dégrader l’intelligibilité (Abel et al., 1982; Suter, 1989; Abel et al., 1993). Pour finir, on peut considérer que les militaires, plutôt sujets à des sources de bruit impulsionnel, se trouvent « la plupart du temps » en environnement silencieux. Les PICB doivent donc avoir un impact négatif sur leur compréhension de la parole.
Dans le but de préserver la capacité des auditeurs à détecter des bruits faibles et à comprendre la parole, tout en leur assurant une protection suffisante contre les bruits à fort niveau, de nouveaux types de protection auditive ont été développés.
Systèmes Tactiques de Communication et Protection
À la différence des PICB conventionnelles, ces nouveaux protecteurs présentent une perte d’insertion qui dépend du niveau sonore : les sons faibles comme la voix sont peu atténués, tandis que l’atténuation est maximale pour les sons forts (Martin, 1979; Humes, 1983; Wilde & Humes, 1987). Ce type de protection est bien adapté à la protection en environnement impulsionnel. Nous appelons globalement ce type de protecteur auditif les systèmes tactiques de communication et protection ou Tactical Communication And Protective System (TCAPS), ils sont souvent associés aux systèmes de radiocommunica-tion. Dans cette partie, nous décrivons trois types de TCAPS différents : les bouchons non linéaires, les bouchons talk-through et les casques talk-through. Pour chaque type, deux systèmes sont présentés plus en détail. Notamment, nous présentons des mesures de perte d’insertion pour différents niveaux sonores extérieurs, obtenues sur tête artificielle en chambre réverbérante (cf. Figure I.3). Ces six TCAPS seront ceux utilisés tout au long de notre étude.
Bouchons d’oreille non linéaires
Il est possible d’obtenir une atténuation dépendant du niveau sonore extérieur en utilisant la non-linéarité acoustique d’un orifice (Ingard & Ising, 1967). Lorsqu’un filtre exploitant cette propriété est soumis à une onde sonore d’amplitude élevée, il entraîne l’apparition d’un flux turbulent augmentant l’impédance du protecteur, principalement pour les hautes fréquences. Les premiers protecteurs exploitant cette propriété sont apparus au début du XXe siècle (Mallock-Armstrong, 1915). En général, ces filtres se présentent sous la forme de cylindres qui sont alors adaptés à des bouchons d’oreille conventionnels (il n’existe aucun « casque non linéaire » à notre connaissance). Ce type de protecteur a l’avantage d’être ouvert, puisqu’il doit laisser passer les sons faibles. Il permet donc aussi de réduire l’effet d’occlusion. Dans notre étude, deux modèles différents sont testés : les bouchons 3M™ CombatArms™ et SureFire® EP4 Sonic Defenders® Plus.
3M™ CombatArms™ – Génération 4.1 Ce bouchon d’oreille en polymère, repré-senté sur la Figure I.5a, est actuellement en dotation dans l’armée française. Il comprend un filtre non linéaire, développé à l’Institut franco-allemand de recherches de Saint-Louis (Dancer et al., 1999; Hamery et al., 2000), permettant d’obtenir une atténuation dépen-dante du niveau sonore. Ce filtre peut être fermé dans les zones de bruit continu, à l’aide d’un interrupteur à bascule (voir Figure I.5a), afin d’obtenir un bouchon d’oreille conven-tionnel. La bonne mise en place du bouchon dans l’oreille est assurée par un design à triple ailette et une languette s’insérant dans la conque. Dans la suite, ce bouchon est appelé P1.
D’après la documentation fournie par le constructeur, ce bouchon non linéaire présente un SNR de 16 dB en mode ouvert, pour lequel principalement les hautes fréquences sont atténuées, et de 28 dB en mode fermé. L’atténuation dans ce dernier mode est relative-ment plate entre les hautes (H = 28 dB), moyennes (M = 25 dB) et basses fréquences (L = 24 dB). Enfin, la mesure de la réduction du bruit impulsionnel révèle la variation d’atténuation en fonction du niveau, allant de 4,8 dB pour un pic sonore de 110 dB, à 30,2 dB pour un pic de 190 dB. La perte d’insertion de ce bouchon d’oreilles en bruit continu a été mesurée en chambre réverbérante pour un niveau sonore extérieur variant de 70 dB(SPL) à 110 dB(SPL). Le résultat est représenté sur la Figure I.5b en fonction de la fréquence. On observe très clairement que la variation d’atténuation en fonction du niveau sonore n’est effective qu’à haute fréquence (au-dessus de 5 kHz).
SureFire® EP4 Sonic Defenders® Plus Le bouchon d’oreille présenté sur la Fi-gure I.6a comprend un filtre non linéaire Hocks-Noise-Braker® permettant d’obtenir une atténuation dépendante du niveau sonore. Ce filtre peut être fermé dans les zones de bruit continu, à l’aide d’un bouchon en plastique, afin d’obtenir un bouchon d’oreille « clas-sique ». La bonne mise en place du bouchon dans l’oreille est assurée par un design à triple ailette en polymère et un anneau de maintien EarLock® se plaçant dans la conque. Dans la suite, ce bouchon est appelé P2.
D’après la documentation fournie par le constructeur, ce bouchon non linéaire présente un NRR de 12 dB en mode ouvert, pour lequel principalement les hautes fréquences sont atténuées, et de 24 dB en mode fermé. L’atténuation dans ce dernier mode est relativement plate entre les hautes (37,7 dB à 8 kHz), moyennes (35,6 dB à 2 kHz) et basses fréquences (31,7 dB à 125 Hz). Enfin, la mesure de la réduction du bruit impulsionnel révèle la variation d’atténuation en fonction du niveau, allant de 23,9 dB pour un pic sonore de 132 dB, à 30 dB pour un pic de 168 dB. La perte d’insertion de ce bouchon d’oreilles en bruit continu a été mesurée en chambre réverbérante pour un niveau sonore extérieur variant de 70 dB(SPL) à 110 dB(SPL). Le résultat est représenté sur la Figure I.6b en fonction de la fréquence. On observe très clairement que la variation d’atténuation en fonction du niveau sonore n’est effective qu’à haute fréquence (au-dessus de 4 kHz).
Bouchons d’oreille talk-through
Les bouchons non linéaires sont des systèmes passifs, car ils ne nécessitent aucune électronique. À l’inverse, les systèmes talk-through obtiennent une variation d’atténuation avec le niveau extérieur par traitement du signal reçu par un microphone placé à l’entrée du protecteur. Il s’agit donc de systèmes actifs, qu’il est important de ne pas confondre avec les systèmes de réduction active du bruit. Dans le cas des bouchons talk-through, l’oreille est totalement protégée, et on trouve généralement un microphone au niveau de l’oreille de l’auditeur et un haut-parleur, permettant de bloquer les bruits dangereux et de restituer les bruits faibles. Les bouchons talk-through sont le plus souvent compatibles avec les systèmes de radiocommunication. De plus, avec une bande passante assez large, ils permettent d’obtenir des qualités sonores très correctes (Killion et al., 2011). Dans notre étude, les deux bouchons talk-through utilisés sont les bouchons Nacre QuietPro® et Silynx Clarus™.
Nacre QuietPro® Ce système électronique de protection auditive et de communication, représenté sur la Figure I.7a, propose une atténuation dépendante du niveau extérieur et obtenue par compression du signal reçu au microphone placé à l’entrée de l’oreille et res-titué par un haut-parleur (talk-through). La faible latence du système permet de protéger correctement l’utilisateur contre les bruits impulsionnels de fort niveau. Les oreilles de l’au-diteur sont bouchées par des embouts en mousse présentant un NRR de 27 dB (données d’atténuation fournies par le constructeur). Ils ne laissent passer que la sortie du haut-parleur, pour le bon fonctionnement des systèmes talk-through et de radiocommunication.
Un réglage d’amplification est possible et permet à l’utilisateur d’augmenter ses capa-cités auditives, par exemple pour mieux entendre une autre personne parler ou détecter des bruits faibles. Dans toutes nos études, nous ne considérons pas l’effet de cette amplifi-cation et l’avons réglée au minimum. Enfin, l’allumage du système talk-through ne peut se faire qu’après l’insertion des bouchons d’oreilles, car l’appareil réalise une mesure d’étan-chéité pour assurer leur bonne mise en place. Cette mesure consiste principalement en l’estimation du niveau sonore à l’intérieur du conduit auditif pendant que le haut-parleur envoie un signal composé de deux sinus à environ 15 et 580 Hz. Lorsqu’un bouchon est mal positionné, c.-à-d. lorsqu’une fuite est présente, le niveau dans le conduit ne provient que de la composante à 580 Hz et se trouve donc amoindri. Le système QuietPro® renvoie donc une alarme à l’utilisateur pour lui indiquer ce défaut de placement. Dans la suite, ce bouchon est appelé P3.

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Table des matières

Nomenclature
Introduction
I Contexte de l’étude 
1 Lutte contre le bruit dans les domaines civil et militaire
1.1 Réglementation
1.2 Protections auditives conventionnelles
1.3 Mesure(s) de l’atténuation des protections auditives
1.4 Perte d’insertion de protecteurs conventionnels
2 Protection auditive et situational awareness
2.1 Systèmes Tactiques de Communication et Protection
2.2 Performances de localisation sonore
II Effet des TCAPS sur les indices de localisation sonore 
1 Mécanismes de la localisation sonore
1.1 Différence interaurale d’intensité
1.2 Différence interaurale de temps
1.3 Limitation de la théorie duplex
1.4 Indices spectraux
2 Head-Related Transfer Functions
2.1 Protocole de mesure
2.2 Estimation des différences interaurales de temps et d’intensité
2.3 Modèle auditif de lissage des HRTF
2.4 Indices de localisation sonore avec TCAPS
2.5 Conclusion sur les HRTF mesurées avec les TCAPS
III Expérience subjective de localisation sonore 
1 Protocole expérimental
1.1 Auditeurs
1.2 Dispositif expérimental
1.3 Procédure
1.4 Interprétation des erreurs de localisation
1.5 Analyse des données
2 Analyse des résultats
2.1 Performances de localisation sonore
2.2 Étude des erreurs
2.3 Temps de réponse
2.4 Effets de l’âge et du genre
2.5 Étude du ressenti des auditeurs
3 Conclusion
IV Prédiction des performances de localisation 
1 Modèle d’appariement
1.1 Principe
1.2 Mesure de similarité spectrale
1.3 Développement du modèle d’appariement
1.4 Optimisation des paramètres
1.5 Conclusion sur le modèle d’appariement
2 Réseau de neurones
2.1 Modélisation
2.2 Apprentissage du réseau
2.3 Application à la localisation sonore
2.4 Conclusion sur le réseau de neurones
3 Performance des modèles
3.1 Étude des matrices de probabilité
3.2 Analyse des métriques
3.3 Vraisemblance des modèles
3.4 Conclusion sur les performances des modèles
4 Correction du modèle d’appariement
4.1 Révision du principe du modèle
4.2 Dépendance en azimut des paramètres
4.3 Étude des corrections
5 Correction du réseau de neurones
5.1 Définition des améliorations
5.2 Étude des corrections
6 Discussion
6.1 Résultats finals
6.2 Effet des TCAPS sur les performances de localisation sonore
6.3 Limitations
6.4 Conclusion
V Validation de la modélisation et application 
1 Indépendance vis-à-vis de la tête artificielle
1.1 Dispositif expérimental du CNAM
1.2 Optimisation du modèle d’appariement avec le KEMAR
1.3 Optimisation du réseau de neurones avec le KEMAR
1.4 Comparaison des têtes artificielles
1.5 Conclusion sur l’indépendance des modèles à la tête artificielle
2 Applications
2.1 Amélioration des performances d’un casque talk-through
2.2 Étude des performances de bouchons à atténuation uniforme
2.3 Prédiction de la dégradation des performances de localisation créée par des aides auditives
2.4 Conclusion sur la validation des modèles de prédiction
Conclusion
1 Résultats
2 Perspectives
Bibliographie 

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