Effet des sous-produits de distillation des feuilles de girofliers sur les composantes de rendement par rapport aux doses d’apports

Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études

Les sous-produits de distillation des feuilles de girofliers (SDFG) :

La culture du girofle avait fait la renommée de cette partie orientale de Madagascar. Le climat d’ANALANJIROFO est idéal pour cela, d’où la production est assez élevée dans cette partie de Madagascar. Soit 664T sur une superficie de 4430Ha en 2015. (PRD, 2015) Ce qui engendre l’abondance des SDFG. En effet, ces derniers proviennent des alambics artisanaux des paysans. La société GIVAUDAN achète les produits tirés de ces feuilles ; qui est l’huile essentielle et les transforme dans leur usine récemment créé à Tamatave.

Les types des sous-produits de distillation :

La différenciation des strates se base sur leur aspect visuel, le toucher, leur humidité apparente et la présence d’écoulement ou d’eau stagnante. La visite de 24 alambics dans la région d’Analanjirofo a permis de mettre en évidence l’existence de 4 états des effluents de distillation qui sont les feuilles sèches, les feuilles humides, les feuillets et le substrat issu des effluents de distillation. (MICHAUD, 2016)
Feuilles sèches et feuilles humides : absence de dégradation et individualisable facilement.
Feuillets : en profondeur, issu de la compaction des feuilles, individualisation impossible ; présence de champignon et fermentation en cours (T° élevée)
Substrat issu des effluents de distillation : en zone aérée, substrat fin et grumeleux, marron foncé à noire ; présence de débris végétaux et de faune : mille pattes, vers de terre, racine.

Possibilité de valorisation

Les sous-produits de distillation des feuilles de giroflier (SDFG) ne sont quasiment pas utilisés pendant toute l’année et ils sont facile à se procurer par les paysans ; c’est-à-dire que ces derniers n’ont pas besoin de les acheter parce qu’ils sont disponibles sur place.
Selon le rapport de Michaud en 2016, les feuilles épuisées sont déchargées de l’alambic (env. 75000 T/an) et forment des tas au pied de ces derniers. Alors que ces SDFG ne sont pas utilisés, il est à remarquer qu’ils présentent des potentiels de valorisation ; à savoir le :
 Paillage.
 Combustible.
 Fertilisant.
Les substrats ont été analysés au LRI Antananarivo pour confirmer le potentiel d’utilisation comme fertilisant, à l’occurrence la mesure du pH, le teneur en carbone organique et en azote total. Les résultats communiqués présentent un rapport C/N élevé, De grandes variations sont présentes dans les valeurs de pH des échantillons (3,94 à 10,08). Pour un prélèvement, aucun lien entre la valeur de son pH et son environnement d’origine n’a pu être établi. (Michaud, 2016)

Variété de riz :

La variété « vary sombitra » est une variété locale ayant un cycle de 4 à 5mois. Elle a été utilisée pour l’expérimentation à cause de son cycle court qui s’accorde à la durée du stage. Un aperçu sur leurs caractéristiques est présenté dans le tableau de l’Annexe 1.

Méthodologie :

Analyse du sol et des sous-produits de distillation des feuilles de girofliers :

Les analyses des sols et des SDFG s’effectuent avant la mise en place de l’expérimentation et comportent les éléments suivants :
 Azote (N) total
 Phosphore (P) assimilable
 Potassium (K)
 Bases échangeables
 La teneur en carbone organique : C.O
 Le pH (Eau)
Deux horizons seront considérés à chaque prélèvement du sol : 0-10 cm et 10-20 cm. Le nombre d’échantillons prélevés au niveau des terrains des paysans variera selon l’homogénéité des parcelles.
Les échantillons prélevés pour les SDFG sont ceux qui ont un rôle de fertilisant (substrat issu des effluents de distillation). Cette analyse a pour but d’ajuster les doses à enfouir dans les parcelles. Ces sous-produits pour la fertilisation se trouvent en général sur la partie où il y a des activités comme des vers, des plantes, des racines.

Dispositif expérimental :

Procédure de l’expérimentation :

Pour le dispositif expérimental, il y a 4 traitements : T0, T1, T2 et T3. Chaque programme est disposé dans une parcelle élémentaire de 2m*2m soit 4m2. A l’intérieur de chaque bloc, la fertilité est homogène (même historique). L’attribution des parcelles aux différentes modalités se fait par randomisation. Puis, une espace d’au moins 0,5m de large a été aménagée entre les parcelles. Chaque ligne est délimitée par une diguette d’environ 0,5m afin de minimiser les mélanges entre les traitements. L’expérimentation se porte principalement sur la mise en place dans un dispositif en bloc de Fischer à 3 répétitions. Chaque modalité est donc répétée 3 fois. Il y a ainsi 6 blocs avec 24 parcelles pour l’ensemble du programme. La source d’eau provient d’une rivière qui se situe à côté du terrain (cf. annexe 2). Les branchements du réseau primaire approvisionnent l’eau dans les différentes parties des parcelles. Pour ne pas mélanger l’eau issue de chaque parcelle et d’éviter les risques de transfert de la fertilisation et de corrompre les résultats, les parcelles ayant la même quantité de SDFG sont ouvertes ou fermées simultanément et ainsi de suite.

Modalités :

Il y aura 2 dispositifs bien distincts durant l’expérimentation, à savoir :
Dispositif 1 : Application de différentes doses avec 15j de repiquage.
Dispositif 2 : Application de différentes doses avec 30j de repiquage.

Programme :

Le programme se composera de 3 traitements suivant l’ordre croissant de la masse des SDFG et un témoin qui n’en contient pas.
• Quantité des SDFG à enfouir :
La dose et le type d’apport (fumier brut ou compost) dépendent des cultures à fertiliser et des objectifs recherchés : apports de matières organiques stables dans le sol, stimulation de la vie microbienne du sol, apports d’éléments fertilisants. (CHARBONNIER, 2012) Cependant, La dose devra être calée pour ne pas apporter plus de 170 kg d’azote par hectare, limite fixée par le règlement (CE) n° 889/2009. Ceci représente un apport maximal de : 25T/Ha de compost, avec un apport optimum de 20T/Ha.
Pour environ 8g d’azote/kg de matière sèche, il faut apporter environ 20T/Ha. Ainsi pour environ 24g d’azote/kg de matière sèche dans les SDFG, (LRI, 2017), il faut en apporter environ 6T/Ha. Donc pour les parcelles, il faut apporter :
T1 : 2kg/parcelle (5T/Ha) pour voir s’il y a un effet significatif en faible quantité.
T2 : 2,5kg/parcelle (6,25T/Ha) pour l’apport standard
T3 : 3kg/parcelle (7,5T/Ha) pour voir l’effet sur la dose croissante.
Ainsi, il faut environ 60kg des substrats issu de la dégradation des effluents de distillation.

Schéma global représentatif en bloc de Fischer à 3 répétitions :

T0 : Témoin ; T1 : 2kg/parcelle ; T2 : 2,5kg/parcelle ; T3 : 3kg/parcelle.
Bloc 1 = bloc 2 = bloc 3 = repiquage 15jours / Bloc 4 = bloc 5 = bloc 6 = repiquage 30jours.
Chaque parcelle élémentaire est séparée par une canalisation de 50cm et les diguettes sur les parcelles élémentaires sont au plus 25cm.

Itinéraires techniques :

Pépinières :

La pépinière est située dans la rizière. Elle est piétinée manuellement pour éliminer les grosses mottes de terre sur la rizière. Elle doit éviter une submersion d’eau, d’où il est impératif de faire un petit canal autour de celui-ci. Avant le semis, il y est nécessaire de faire le planage.
Cependant, le taux de levé du premier semis est très faible à cause de la qualité des semences achetées dans un magasin de semences à Vohibao, 20km au Nord de la ville de Fénérive Est ; D’où l’achat d’une semence de variété locale dans le village pour le second semis.

Préparation du sol :

La préparation du sol a été réalisée avec les techniques courantes des paysans et l’utilisation de la pioche, qui remplace le travail de l’angady, facilitant le morcellement des parcelles. La pratique culturale adoptée se déroule par le labour, le piétinement du sol et le planage pour permettre de faciliter et assurer la reprise des jeunes plants durant le repiquage. L’enfouissement des sous-produits de distillation des feuilles a été faite après le labour.

Repiquage :

Les jeunes plants sont repiqués à deux (2) reprises, âgés de 15 et de 30jours. Le nombre de brins repiqués est de 1 brin par poquet pour les parcelles fertilisées et de 3-4 brins par poquets pour les témoins distancés chacun de 25×25cm (RAKOTONJANAHARINIAINA, 2009).

Entretiens :

Les entretiens sont surtout constitués par le sarclage manuel qui est effectué à 2 reprises, 15jours et 30jours après le repiquage ; et la gestion de l’eau qui constitue à maintenir le niveau de l’eau. Cette dernière était un peu compliquée à cause de la rizière ayant une légère pente de l’intérieur vers l’extérieur.

Variables mesurées :

Variables agronomiques

Les variables prises en compte sont celles qui sont susceptibles d’influencer le rendement :
– La hauteur des plants et le nombre de talles
– Le nombre de ramifications de panicule par talle, le nombre de grains par panicule, le pourcentage de talles fertiles, le pourcentage de grains pleins et le poids de 1000 grains : ces variables constituent les composantes de rendement.
– Le rendement en paddy.
• La hauteur des plants et le nombre de talles :
La mesure de la hauteur des plants se fait toutes les semaines et à l’aide d’un ruban gradué, à partir du collet jusqu’à l’extrémité de la feuille la plus extrême. Ce procédé reflète l’analyse visuelle de l’aspect de la végétation.
L’observation de l’évolution du tallage et le comptage périodique du nombre de talles offrent une première appréciation des effets des différents traitements sur le plant de riz. Le comptage s’effectue sur les mêmes échantillons, tous les 7 jours, débutant 2 semaines après le repiquage jusqu’à la fin de tallage. (LACHARME, 2001)
Cependant, 3 observations ont été considérées durant ces mesures : (i) mi- période de la phase végétative (stade 1), (ii) fin de la phase végétative (stade 2), (iii) épiaison de tous les plants sur la parcelle élémentaire (stade 3). Les mêmes échantillons ont été gardés durant toute l’étude. (GOMEZ, 1972 in RAMINOARISON, 2015)
• Les composantes de rendement :
Pour la mesure des composantes de rendements, il faut :
 Sélectionner 3 plants de riz au hasard sur les 9 échantillons durant le comptage du nombre de talles. Puis, 3 autres plants hors des 9 échantillons précédemment afin de minimiser les erreurs qui peuvent être dues aux manipulations faites sur les échantillons gardés depuis le début. Ces 6 échantillons sont marqués par un ruban pour les différencier.
 Sur les 6 échantillons, observer et compter le nombre des talles qui sont attaqués par les rats ou sont non fertiles. Puis, il faut soustraire ces derniers par le nombre total des talles et calculer la moyenne en pourcentage des talles fertiles.
 Prendre au hasard 12 panicules sur les 6 échantillons, puis compter le nombre des grains pleins et vides pour avoir la moyenne en pourcentage des grains pleins par panicule.
 Prendre 1000 grains sur les grains pleins puis peser.
• Mesure du rendement sur le dispositif :
La formule ci-dessous a été utilisée afin de valoriser le rendement en grain sur chaque parcelle élémentaire de 4m2. (MOREAU, 1987 in RAKOTONJANAHARINIAINA, 2009)
R=2,38×P.
R : rendement (T/Ha).
P : production sur 4m2 (kg).
2,38 : constante de rendement de 1Ha + 86% de récolte + erreur au seuil de 5%
L’humidité du paddy est supposée à 14% après séchage. (Wopereis et al, 2008) Nombre de pieds de plant/m2 (écartement : 25cm × 25cm) = 16 Nombre de Nombre de Nombre de Poids de 1000grains P = pieds de × 4 × panicule × grain par × plant/m2 /pieds panicule 1000.

Calculs économiques :

• Coût des travaux.
Ce paramètre est évalué en calculant le temps et le coût des travaux par hectare mis par un producteur pour chaque opération, depuis la mise en place des parcelles jusqu’à la récolte. Les durées de travail sont obtenues après une enquête avec le propriétaire du terrain, qui a au plus 600m2 de rizière.
• Revenu monétaire.
Le calcul du revenu monétaire s’obtient en ôtant de la valeur de la production de chaque modalité, les coûts totaux engendrés par chaque modalité.
Le coût des mains d’œuvre, le coût des semences et le prix du riz ont été obtenus à la suite d’un entretien avec les paysans expérimentateurs.

Analyse des données

Le logiciel XLSTAT 2008 a été utilisé pour l’analyse statistique des données. La valeur de p comparée au seuil de signification (α =0,05) vérifie si le traitement présente ou non un effet significatif sur la variable étudiée. Lorsque les traitements ont un effet significatif dans son ensemble, on fait un test paramétrique (test de Levene) des données suivant les traitements (SxTx) et le système de repiquage (Sx) pour faire sortir les moyennes et les écarts types de la moyenne sur chaque variable. Puis les données ont été analysées dans l’analyse de la variance (ANOVA) avec une variable explicative et qualitative, qui n’est autre que les traitements et le système de repiquage. Cela a pour but de comparer les moyennes de chaque modalité s’il y a une différence significative entre eux. Le test de comparaison effectué est le test de Tukey. Les box plots sont introduits dans la fonction de la statistique descriptive. Le dispositif (facteur bloc) entre comme facteur supplémentaire dans le traitement des données dans le but de diminuer l’erreur expérimentale sans pour autant considérer les résultats issus de ce facteur.

Limites de travail :

Le passage du cyclone ENAWO (7 au 10 mars 2017) qui a apporté beaucoup de pluie torrentielle et un vent violent a provoqué des répercussions sur le déroulement de l’expérimentation. Les travaux ont eu des retards d’une semaine à cause des inondations par la pluie. La période de fécondation de certains plants correspondait au venu du cyclone d’où le taux élevé des grains vides pour quelques traitements. De plus, les plants atteignant le stade d’épiaison ont subis des verses, les routes menant vers le village sont devenus inaccessibles.
Durant l’expérience, les jeunes plants, soit 15jours après le premier repiquage, sont exposés aux actions destructives des ravageurs. Ces ravageurs vivent dans le sol en permanent. Ils se manifestent beaucoup dans la partie de la rizière où il n’y a pas d’eau. Leur trajet est plutôt aléatoire, cependant il se stagne auprès des jeunes plants de moins d’un mois après le repiquage, c’est-à-dire durant la phase végétative de la plante. Les ravageurs attaquent surtout les bouts inférieurs de la tige. Cette dernière se jaunit et se flétrit jusqu’à ce qu’elle tombe. Ces observations confirment qu’il s’agit des termites. (WOPEREIS et al., 2008)
Avant la récolte, les attaques de rats des champs ont été aussi un vrai problème pour l’expérimentation. Malgré l’emploie des raticides (Barakai), cela n’a pas empêché aux rats d’attaquer et de manger les grains, en coupant les tiges. Cet obstacle a provoqué une grande perte sur le rendement (voir annexe 3).

Analyse des sous-produits de distillation des feuilles de girofliers :

Le tableau 2 ci-dessous affirme que les SDFG ont un taux d’azote plutôt élevé qui est de 25,77g.kg-1 de matière sèche. Ils apportent beaucoup de carbone organique sur la culture, soit 681,2 g.kg-1 de matière sèche. La teneur en calcium total est aussi élevée pour un engrais organique qui est de 19,45 g.kg-1 de matière sèche. Cependant, l’analyse a montré une faible teneur en phosphore total et en potassium, successivement 3,2 et 0,93 g.kg-1 de matière sèche. Les autres éléments (Mg, Mn) ont une proportion moyenne.

Pourcentage de talles fertiles

 Système de repiquage 15jours (système 1) :
Selon la figure 13, le pourcentage de talles fertiles varie faiblement en fonction des doses d’apport sur un système de repiquage de 15jours. La moyenne de cette variable descend du traitement T0 à T2 puis monte en T3. Les écarts interquartiles sont plutôt minime sur T0 et T1, à l’inverse du traitement T2 et T3. La distribution de tous les traitements est dissymétrique, cependant celle du T1, T2 et T3 s’allonge vers les plus petites valeurs. Et celle du traitement sans apport en fertilisant a une dissymétrie s’allongeant vers les plus grandes valeurs.
Les résultats de l’analyse de la variance du pourcentage de talles fertiles en fonction du traitement laissent voir que le pourcentage de talles fertiles n’a pas une différence significative suivant les doses d’apport en fertilisation. Et statistiquement, T0 a la plus grande moyenne parmi les traitements.

DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS :

Sur les résultats préliminaires :

La complémentarité du sol et les apports du SDFG:

La présence de l’azote dans le sol varie beaucoup du site 1, où il y a le bloc 1, au site 2, contenant les autres blocs. Le site 1 contient 20,210g/kg et le site 2, 15,77g/kg de matière sèche. Les réserves d’azote dans le sol sont alors élevées. Le carbone organique prend aussi une place importante dans le sol parce que la teneur est supérieure à 324,22g/kg de matière sèche. Comme la récolte consiste à récupérer juste la partie où il y a les panicules et les grains, les parties inférieures de chaque plant de riz sont laissées sur place. Et ces dernières seront enfouies pour la culture suivante. En plus, 10ans auparavant, la rizière contenait une ancienne forêt de viha où les racines sont très difficilement dégradable. C’est pour cela qu’il y a une énorme quantité significative d’azote total et de carbone organique dans le sol.
Avec l’apport des sous-produits de distillation des feuilles de girofliers, les réserves de l’azote total et du carbone organique augmentent encore dans le sol. En effet, le taux d’azote total du SDFG est très élevé, il est de 25,77g/kg de matière sèche. Par rapport au taux de carbone organique, il est de 681,2g/kg de matière sèche. Ce dernier est aussi élevé. De plus, le taux de calcium total de ces sous-produits est très abondant avec un taux de 19,45g/kg de matière sèche.
En fait, le taux de calcium très élevé dans le SDFG est très bénéfique pour la culture. En effet, il existe un échange de cation entre la solution du sol et le complexe absorbant. Ce dernier est un ensemble de colloïdes, dotés de charges négatives susceptibles de retenir les cations sous la forme dite échangeable. Ces cations peuvent être remplacées par d’autres cations, dans certaines conditions précises (DUCHAUFOUR ; 1995). Parmi ces cations échangeables figurent le Ca2+, Mg2+, K+, Na+ et NH4+. En général, si le sol est mieux pourvu en Ca échangeable, la fixation ou l’adsorption des autres cations comme le K+, et le NH4+ par le complexe absorbant est favorisée alors que l’ion Ca2+ passe dans la solution du sol (DEMOLON ; 1966). L’ion NH4+ provient de l’ammonification des azotes organiques qui est d’autant plus favorisée dans le milieu anaérobique. En sus, la température élevée accélère ce processus d’ammonification. Il est aussi à remarquer que par rapport aux autres engrais, les SDFG sont plutôt intéressants. Pour le compost de fumier de bovin la teneur en azote total varie de 5 à 9g/kg de matière sèche ; et le taux de carbone organique est compris entre 150 à 200g/kg de matière sèche (Charbonnier, 2012). L’engrais GUANOMAD a un taux d’azote total de 25 à 50g/kg de matière sèche et une teneur en carbone d’environ 150 à 250g/kg de matière sèche (GUANOMAD, 2015). Selon RAKONJANAHARINIAINA, en 2009, qui a réalisé une expérimentation du tourteau de jatropha curcas pour la fertilisation rizicole, la teneur en azote total de ce composant est de 53,3g/kg de matière sèche et seulement un taux de calcium de 3,5g/kg de matière sèche.

Hauteur des plants et nombre de talles :

L’étude des sous-produits de distillation des feuilles de girofliers est très récent, et jusqu’à maintenant, il n’y a pas encore d’étude scientifique concernant cela, d’où il est nécessaire de comparer les résultats avec des autres études de fertilisation d’autres composés sur riziculture irriguée. D’après les résultats, il a été constaté que la hauteur des plants croit exponentiellement du stade mi période de la phase végétative jusqu’à l’épiaison des plants pour chaque traitement.
La hauteur de plants du riz atteint son maximum jusqu’au stade de l’épiaison (LACHARME, 2001). Selon RAMINOARISON (2015), qui a étudiée les réponses des variétés de riz irrigué nerica L36 et makalioka 34 aux différentes formes d’engrais azotés, la hauteur des plants ont aussi augmentée au fur et à mesure jusqu’au stade de l’épiaison. Cependant, la hauteur des plants sur la variété riz sombitra est environ 100 à 120cm au stade de l’épiaison, alors que celle du nerica L36 n’atteint que 80 à 90cm et le makalioka 34 mesure entre 120 et 140cm.
L’apport des sous-produits de distillation des feuilles de girofliers (SDFG) ont augmenté significativement la hauteur des plants. En effet, la hauteur des plants sur le traitement T0 est toujours inférieure par rapport à celle qui a eu des apports en SDFG quel que soit le stade de développement du riz. Statistiquement, la hauteur des plants augmente à chaque fois que la dose d’apport augmente de T1, T2 à T3, mais reste peu significatif. Ce qui signifie que dans la partie où il y a l’apport en SDFG, le taux d’azote assimilable est supérieur à celui du traitement T0. L’absence d’azote dans le sol empêche la croissance des plantes. Si l’azote est présent en quantité insuffisante dans les végétaux, ceux-ci restent petits. Cela ne permettrait pas aux racines de se développer (BASCHET, 2009). Sur des études de fertilisation sur riziculture irriguée, la hauteur des plants ont tous une différence significative entre les traitements fertilisés et non fertilisés comme ceux de RAKOTONJANAHARINIAINA (2009), RAMINOARISON (2015), DIALLO et al. (2010) et Tran Van et al. (1994).
Le nombre de talle a aussi une grande différence significative entre le traitement T0 et les autres traitements fertilisés. En manquant de l’azote assimilable dans le sol, la racine des plants ne se développe pas normalement et il y a des conséquences sur le développement du riz (BASCHET, 2009). De plus, le système de repiquage sur le traitement T0 reste traditionnel, contrairement aux traitements avec apports qui appliquent le repiquage en ligne, d’où il est plus facile de retirer les adventices entre les plants. D’après l’étude de DIALLO (2010), sur l’effet de la fumure organique sur la croissance et le rendement du riz NERICA, le nombre de talles par pieds est plus élevé avec la fumure. Selon RAKOTONJANAHARINIAINA (2009), qui a étudié  le jatropha curcas comme fertilisation sur riziculture irriguée, il a eu aussi des résultats avec une différence significative de nombre de talle entre le traitement témoin et les autres traitements où il y a le composé fertilisant.
En fonction de la phase de végétation du riz, le nombre de talle atteint son maximum au stade de la fin de la phase végétative, et diminue au moment de la mesure en phase d’épiaison. La cause de cette diminution est due aux attaques des rats qui ont posés plus de problème. Dès que les grains se forment, les rats des champs coupent la talle pour qu’ils puissent atteindre les grains. Ce qui différencie à l’étude de RAMINOARISON (2015), où le nombre de talle diminue au fur et à mesure que le cycle avance, car l’émission atteint son maximum dès la première mensuration.

Sur les effets des sous-produits issus de la distillation des feuilles de girofliers sur les composantes de rendement en fonction des doses d’apports :

Les traitements avec les SDFG ont des effets sur le nombre de grain par panicule et le rendement en paddy, qui sont élevés comparativement aux parcelles non fertilisées. Ces résultats informent de l’importance de l’utilisation des engrais organiques en riziculture surtout de l’engrais azoté, car le SDFG contient beaucoup d’azote, qui est considéré comme le principal facteur limitant de la production rizicole en condition irriguée (BANDAOGO, 2010).
En effet, le nombre de panicule par talle est élevé sur les traitements ayant des apports, en système de repiquage à 15jours. Cependant, pour le système de repiquage à 30jours, la moyenne du nombre de talle sous traitement T0 (6,19 talles) est statistiquement élevée par rapport à celle sous traitement T1 qui est de 6,16 talles. En tout cas, ces valeurs n’ont pas une différence significative. Cela est expliqué par l’attaque des rats qui a faussé les résultats. En effet, ils coupent les talles déjà en phase d’épiaison, et mangent les grains de riz. Ces résultats ne sont pas alors conformes à celui de RAKOTONJANAHARINIAINA (2009), où le nombre de panicule semble être positivement influencé par le traitement et il a constaté qu’il y a une différence significative entre les différentes doses sur le nombre de panicules par talle.
La période de récolte n’était pas faite au même jour, à cause du manque d’eau dans quelques parties de la rizière. Elle a été faite en 3 périodes différentes. Les plants sur les parcelles où il y avait assez d’eau ont été récoltés avant. Et durant la 2ème récolte, il y avait la pluie, d’où les grains récoltés étaient plus humides que les autres même après séchage durant 2jours. Durant le pesage de 1000grains, les grains plutôt humides sont pesés par une balance de précision à gramme près, c’est-à-dire que les résultats ne contenaient pas de virgule. D’où il y avait quelques données imprécises en calculant le poids de 1000grains à 14% d’humidité, qui est à un taux convenable pour l’usinage ou le stockage du paddy (WOPEREIS et al., 2008). C’est pour cela que le poids de 1000grains présente une petite différence significative entre les traitements T2 et les autres traitements. Parce qu’en général les types de fertilisation n’agissent pas de manière significative sur le poids de mille grains (RAMINOARISON, 2015). Cependant, dans l’étude de MOURET et al. (2009), sur la production de références pour optimiser la fertilisation organique en riziculture biologique camarguaise en France, il est affirmé que les traitements avec apports d’engrais à l’initialisation paniculaire induisent un poids de 1000grains plus élevé, quel que soit le nombre de grains par panicule. Ces phénomènes avaient déjà été constatés en riziculture conventionnelle à partir d’engrais minéraux (BARBIER et MOURET, 1994 ; FABRE et al., 2005 in MOURET et al., 2009).

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION
I. MATERIELS ET METHODES
I.1. Matériels
I.2. Méthodologie
I.3. Limites de travail
II. RESULTATS
II.1. Résultats préliminaires
II.2. Effet des sous-produits de distillation des feuilles de girofliers sur les composantes de rendement par rapport aux doses d’apports
II.3. Comparaison de la productivité des 2 types de repiquage sous l’effet des sousproduits de distillation de feuilles de girofliers
II.4. Calculs de rentabilité
III. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
III.1. Sur les résultats préliminaires
III.2. Sur les effets des sous-produits issus de la distillation des feuilles de girofliers sur les composantes de rendement en fonction des doses d’apports
III.3. Sur la comparaison de la productivité des 2 types de repiquage sous l’effet des sousproduits de feuilles de girofliers
III.4. Sur les calculs de rentabilité
III.5. Recommandations
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *