Dรฉfinitions
ย ย ย ย ย La dรฉfinition actuelle du ciment Portland selon la norme EN 197-1 est la suivante : ยซ Le ciment est un liant hydraulique c’est ร dire un matรฉriau minรฉral finement moulu qui, gรขchรฉ avec de l’eau, forme une pรขte qui fait prise et durcit par suite de rรฉaction et de processus d’hydratation et qui aprรจs durcissement conserve sa rรฉsistance et sa stabilitรฉ mรชme sous l’eau ยป. Il est formรฉ de constituants anhydres cristallisรฉs ou vitreux, renfermant essentiellement de la silice, de lโalumine et de la chaux. ยป [1] Le liant hydraulique : cโest une poudre minรฉrale qui forme avec lโeau une pรขte faisant prise et qui durcit progressivement, mรชme ร lโabri de lโair, notamment sous lโeau. Les liants hydrauliques sont donc le plus souvent appelรฉs ยซ ciment ยป. Ce sont des poudres fines constituรฉes de silicates et dโaluminates de chaux qui sโhydratent en prรฉsence dโeau pour donner naissance ร un matรฉriau solide, vรฉritable roche artificielle. Les liants hydrauliques peuvent agglomรฉrer une forte proportion de matiรจre inerte dโoรน leur emploi bien connu pour la fabrication des mortiers et des bรฉtons. Ils sont capables de durcir sous lโeau, dโoรน leur nom de ยซ liants hydrauliques ยป. [2] Clinker Portland (K) : le clinker portland est obtenu par cuisson, au moins jusquโร fusion partielle, dโun mรฉlange prรฉcis de matiรจres premiรจres (farine crue, pรขte ou suspension) contenant du CaO, SiO2, Al2O3 apportรฉs par le calcaire et lโargile des roches soigneusement sรฉlectionnรฉes. Ces constituants entrent dans la composition de tous les ciments. [2]
Les ciments et la normalisation
ย ย ย ย ย ย ย Lโobjectif de la normalisation est de rรฉpondre ร un souci de qualitรฉ et de rรฉgularitรฉ des ciments, grรขce ร des spรฉcifications rigoureuses de leurs compositions et de leurs caractรฉristiques. Plusieurs normes sont utilisรฉes, pour la normalisation des ciments. Ces normes peuvent รชtre propres ร un pays ou adoptรฉes par un ensemble de pays. Les pays membres de lโUnion Europรฉenne (UE), par exemple, utilisent la mรชme norme (EN 197-1) dans le domaine des ciments. A Madagascar, les normes en vigueur et utilisรฉes par les laboratoires de contrรดle sont celles publiรฉes par lโAFNOR. La norme de rรฉfรฉrence des ciments courants est la norme europรฉenne EN 197-1 publiรฉe par lโAFNOR sous la rรฉfรฉrence NF EN 197-1 ยซ Ciment โ Partie 1 : composition, spรฉcifications et critรจres de conformitรฉ des ciments courants ยป. La norme NF EN 197-1 est subdivisรฉe en trois rubriques :
๏ une premiรจre partie descriptive qui dรฉfinit les constituants du ciment et dรฉlimite les diffรฉrents types de ciments ;
๏ une deuxiรจme partie qui fixe les classes de rรฉsistance, les spรฉcifications mรฉcaniques et physico-chimiques ;
๏ une troisiรจme partie consacrรฉe aux critรจres de conformitรฉ, les procรฉdures de leur vรฉrification et les seuils de garantie.
Influence de la granularitรฉ
ย ย ย ย ย ย ย ย Il ne faut pas perdre de vue quโun bรฉton tire du granulat une bonne partie de sa rรฉsistance et plus particuliรจrement du gros granulat. Une part importante de la rรฉsistance est fonction de la plus ou moins bonne adhรฉrence du mortier sur la surface des graviers. Cette qualitรฉ peut รชtre mรชme plus importante que la rรฉsistance et la duretรฉ du gravier lui-mรชme. Pour la rรฉsistance du bรฉton frais, le rapport optimal sable/gravier est dโenviron 0,38 et les granulats concassรฉs donnent des rรฉsistances plus รฉlevรฉes que les granulats roulรฉs. La rรฉsistance du bรฉton aux intempรฉries et ร lโaction des eaux agressives croit avec la compacitรฉ cโest-ร -dire que si lโon veut รฉviter la dรฉsagrรฉgation du bรฉton, il convient avant tout de lui composer une ossature inerte aussi compacte que possible.
HISTORIQUE
ย ย ย ย ย ย ย ย Dรจs les origines de la fabrication du bรฉton de ciment Portland, commencent les recherches sur lโincorporation de produits susceptibles dโamรฉliorer certaines de ses propriรฉtรฉs. On cherche ร agir sur les temps de prise, les caractรฉristiques mรฉcaniques et de mise en ลuvre et la porositรฉ.[6]. Dรจs 1881, Candlot รฉtudie lโaction des accรฉlรฉrateurs et des retardateurs de prise. Le sucre est dรฉjร connu comme retardateur de prise et souvent employรฉ ร partir de 1909. Entre 1910 et 1920, dรฉbute la commercialisation dโhydrofuges et dโaccรฉlรฉrateurs ร base de chlorure de calcium. ร partir de 1930, les entraรฎneurs dโair sont frรฉquemment utilisรฉs. Ils seront suivis par les antigels et les produits de cure. Depuis 1960, avec le dรฉveloppement du bรฉton prรฉfabriquรฉ et du bรฉton prรชt ร lโemploi, les adjuvants prennent une place grandissante. Le contrรดle des adjuvants est vite devenu une nรฉcessitรฉ. En 1964, est crรฉรฉe la COPLA (Commission Permanente des Liants hydrauliques et des Adjuvants du bรฉton). Elle รฉtait chargรฉe de lโagrรฉment et du contrรดle des adjuvants ayant une rรฉelle efficacitรฉ et pouvant รชtre employรฉs en toute sรฉcuritรฉ et dโen รฉtablir la liste officielle. Le dรฉveloppement des normes dโadjuvants ร partir de 1972 a abouti en 1984 ร la mise en place dโune certification par la marque NF Adjuvants, vรฉritable label de qualitรฉ. La liste des adjuvants bรฉnรฉficiant de la marque NF est publiรฉe rรฉguliรจrement par lโAFNOR. Il faut enfin prรฉciser que les adjuvants ont permis des progrรจs considรฉrables sur les propriรฉtรฉs des bรฉtons et dโรฉtendre leur champ dโapplication.
Les entraรฎneurs dโair
ย ย ย ย ย ย ย ย Ce sont des composรฉs d’addition gรฉnรฉralement ร base de rรฉsines de synthรจse : rรฉsine Vinsol, aryl alkyl sulfonates, acides gras, etc. Les entraรฎneurs d’air se prรฉsentent sous forme de liquides, de sels solubles ou de poudres insolubles ร ajouter au moment du malaxage. Ces adjuvants introduisent volontairement de l’air et agissent en stabilisant les bulles gรฉnรฉrรฉes lors du malaxage, sous forme d’un trรจs grand nombre de micro bulles, dont 80 % d’entre elles ont un diamรจtre infรฉrieur ร 100 microns, la plupart รฉtant comprises entre quelques microns et quelques dizaines de microns. Ces micro- bulles ne doivent pas รชtre confondues avec l’air occlus, constituรฉ de bulles de tous diamรจtres gรฉnรฉralement supรฉrieurs ร 1 mm, rรฉparties alรฉatoirement dans le bรฉton, qui se trouvent emprisonnรฉes pendant la mise en place. Ils amรฉliorent essentiellement :
๏ญ la plasticitรฉ et l’ouvrabilitรฉ du bรฉton, les bulles agissant comme autant de grains fins analogues ร de petites billes souples et sans frottement,
๏ญ la rรฉsistance au gel du bรฉton durci (antigelif): les trรจs nombreuses petites bulles d’air dissรฉminรฉes dans la masse constituant en effet autant de petits vases d’expansion dans le rรฉseau des canalicules internes pour l’eau interstitielle dont le volume augmente avant la prise en glace: cela รฉvite la dรฉsagrรฉgation du bรฉton par gel de cette eau.
Dans la pratique il convient de composer des bรฉtons dont le E/C est limitรฉ ร une valeur de l’ordre de 0.50, de prรฉvoir un dosage d’adjuvant tel que le pourcentage d’air entraรฎnรฉ soit de 4 ร 5% avec un maximum de 8%, en se rappelant que plus la dimension ยซDยป est grande , moins il est nรฉcessaire d’avoir un pourcentage รฉlevรฉ d’air entraรฎnรฉ, le bรฉton contenant alors un pourcentage de pรขte moindre. Enfin il est recommandรฉ dโรฉviter, lors de la mise en place, les durรฉes trop longues de vibration qui diminuent le pourcentage d’air entraรฎnรฉ (deux minutes de vibration en un mรชme point peuvent faire chuter de 6 ร 4 % ce pourcentage) et de prรฉvoir une cure efficace immรฉdiatement aprรจs mise en ลuvre. Les entraรฎneurs d’air autorisent une diminution du dosage en eau ร maniabilitรฉ รฉquivalente, ce qui permet de rรฉduire lรฉgรจrement lโE/C et de compenser ainsi une partie de la chute de rรฉsistance provoquรฉe par leur emploi. On peut effectivement chiffrer cette chute de rรฉsistance entre 4 et 6 % pour chaque 1% d’augmenta ion dโair entraรฎnรฉ si aucune correct ion telle une diminution du E/C n’est apportรฉe. Cette baisse de rรฉsistance รฉtant d’autant plus importante que la valeur initiale des rรฉsistances est plus รฉlevรฉe. Diffรฉrents paramรจtres influencent le pourcentage d’air entraรฎnรฉ :
๏ท le dosage en ciment : plus il augmente, plus le % d’air diminue ร dosage constant en adjuvant :
๏ท la nature et surtout la finesse du ciment : plus le ciment a un Blaine รฉlevรฉ, plus le dosage en adjuvant doit รชtre รฉlevรฉ :
๏ท plus la granulomรฉtrie des graviers augmente plus le % d’air entraรฎnรฉ diminue.
Le bรฉton durci contient naturellement une certaine quantitรฉ dโair provenant, soit dโun entraรฎnement lors du malaxage, soit de lโรฉvaporation de lโeau de gรขchage non fixรฉe. Cet air (de lโordre de 20 L/m3, soit 2 % du volume) est rรฉparti de maniรจre alรฉatoire. En revanche, lโentraรฎneur dโair permet dโen entraรฎner un volume supรฉrieur et de le rรฉpartir uniformรฉment. La rรฉsistance au gel du bรฉton durci, ainsi que sa rรฉsistance aux sels de dรฉverglaรงage, sont considรฉrablement amรฉliorรฉes. Les microbulles qui coupent les rรฉseaux des capillaires limitent le dรฉveloppement des contraintes dues au gel de lโeau interstitielle. Lโutilisation des entraรฎneurs dโair pour les bรฉtons routiers est obligatoire. La valeur de lโair occlus doit รชtre comprise entre 4 et 6 %. Il est recommandรฉ de coupler lโutilisation dโun plastifiant ร tout emploi dโentraรฎneur dโair.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE: GENERALITES SUR LE CIMENT
I.1 NOTATION DES CIMENTIERS
I.2 GENERALITES
I.2.1 Dรฉfinitions
I.2.2 Les matiรจres premiรจres utilisรฉs en ciment
I.3 FABRICATION DE CIMENT
I.3.1 Approvisionnement en matiรจres premiรจres
I.3.2 Dosage du cru
I.3.3 Prรฉparation du cru
I.3.4 Cuisson
I.3.5 Traitement du clinker โ conditionnement
I.4 TYPES DE CIMENT ET DOMAINES DโEMPLOIย
I.4.1 Gรฉnรฉralitรฉs
I.4.2 Les ciments et la normalisation
I.4.3 Types de ciment selon leurs classes de rรฉsistance
I.4.4 Les types de ciments de la norme NF en 197-1 (ciments courants)
I.4.5 Les autres de ciments qui font lโobjet dโautres normes
I.4.6 Domaines dโemploi des ciments
I.5 CONCLUSION
GENERALITES SUR LES BETONSย
II.1 INTRODUCTION
II.2 LES COMPOSANTS DU BETON
II.2.1 Le ciment
II.2.2 Granulats
II.2.3 Sables
II.2.4 Pierrailles
II.2.5 Eau
II.2.6 Les adjuvants
II.3 LES PROPRIETES ESSENTIELLES ET RESISTANCES DU BETON
II.3.1 Influence de la granularitรฉ
II.3.2 Influence du dosage en ciment et du dosage en eau
II.3.3 Influence de la tempรฉrature et de lโhumiditรฉ
II.3.4 La rรฉsistance ร la traction
II.3.5 Le phรฉnomรจne de retrait
II.3.6 Lโouvrabilitรฉ du bรฉton
II.4 FABRICATION DU BETON
II.4.1 Approvisionnement des matรฉriaux
II.4.2 Mise en ลuvre
II.4.3 Contrรดle du bรฉton frais
II.5 CONCLUSION
GENERALITES SUR LES ADJUVANTSย
III.1 HISTORIQUE
III.2 DEFINITION
III.3 FONCTIONS DES ADJUVANTS
III.3.1 Fonction principale
III.3.2 Fonction secondaire
III.3.3 Effets secondaires
III.4 LES DIFFERENTES CLASSES DโADJUVANTS
III.4.1 Les adjuvants modifiant la maniabilitรฉ du bรฉton
III.4.2 Les adjuvants modifiant la prise et le durcissement
III.4.3 Les adjuvants modifiant certaines propriรฉtรฉs du bรฉton
APERรU SUR LES SUPERPLASTIFIANTSย
IV.1 INTRODUCTION
IV.2 DEFINITION
IV.3 CLASSIFICATION ET CARACTERISTIQUES STRUCTURALES
IV.3.1 Superplastifiants ร base de sulfonates
IV.3.2 Superplastifiants ร base de carboxylates
IV.4 MODES DโACTION DES SUPERPLASTIFIANTS
IV.4.1 Adsorption des superplastifiants sur les grains de ciment
IV.4.2 La rรฉpulsion รฉlectrostatique
IV.4.3 Lโencombrement stรฉrique
IV.4.4 Effets rhรฉologiques
IV.5 AVANTAGES DE LโUTILISATION DES SUPERPLASTIFIANTSย
IV.6 CONCLUSION
ETUDE EXPERIMENTALEย : CARACTERISATION DES MATIERES PREMIERESย
V.1 METHODES DE CARACTERISATIONS ET DโESSAIS
V.1.1 Caractรฉristiques physiques
V.1.2 รquivalent de sable
V.1.3 Coefficient volumรฉtrique des granulats
V.1.4 Coefficient dโaplatissement des granulats
V.2 CARACTERISATION DES MATERIAUX DโEXPERIMENTATION
V.2.1 Ciment
V.2.2 Le sable
V.2.3 Le gravillon
V.2.4 Les additions minรฉrales
V.2.5 Les superplastifiants
V.2.6 Eau
V.3 CARACTERISATION DES CIMENTS COMPOSES
V.3.1 Ciment composรฉ avec 10% de pouzzolane
V.3.2 Ciment composรฉ avec des cendres volantes
V.3.3 Ciment composรฉ avec le basalte
V.3.4 Ciment composรฉ avec 5% de basalte, 10% de cipollin et 5% de pouzzolane
ETUDES SUR LES PรTES PURES ET LES MORTIERS
VI.1 FABRICATION DE PATES DE CIMENT
VI.2 PREPARATION DES MORTIERS NORMAL
VI.3 ESSAIS RHEOLOGIQUES
VI.3.1 Mesure de la consistance : essai de raidissement
VI.3.2 Mesure de la plasticitรฉ : รฉtalement Haegermann
VI.4 ESSAIS MECANIQUE
VI.5 RESULTATS
VI.5.1 Essai de raidissement avec le superplastifiant OPTIMA100
VI.5.2 Mesure de lโรฉtalement
VI.5.3 Rรฉsistance mรฉcanique des mortiers
VI.6 CONCLUSION
ETUDES SUR LES BETONS
VII.1 FORMULATION DU BETON
VII.2 MISE EN ลUVRE POUR LA FABRICATION DU BETONย
VII.3 LES ESSAIS DE COMPRESSIONS
VII.4 CARACTERISTIQUES DE BETON ET RESULTATS
INTERPRETATION DES RESULTATS
ANALYSE DE LโIMPACT ENVIRONNEMENTAL
IX.1 LES EMISSIONS DE CO2 DE LโINDUSTRIE CIMENTIERE
IX.1.1 Les รฉmissions รฉnergรฉtiques
IX.1.2 Les รฉmissions de procรฉdรฉ
IX.2 EVALUATION DES IMPACTS
IX.2.1 Les impacts positifs
IX.2.2 Les impacts nรฉgatifs
IX.2.3 Solutions proposรฉs pour minimiser les impacts environnementaux
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
REFERENCES WEBOGRAPHIQUES
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