Effet de la séparation maternelle sur le métabolisme glucidique et lipidique

Parmi les mammifères supérieurs, c’est le petit être humain qui présente le plus grand décalage entre sa naissance biologique et son éclosion psychique. S’il reçoit, avant même de naître, un flot de sensations inscrivant déjà des engrammes qui deviendront des souvenirs, puis des représentations, si sa manière d’être entraîne déjà des réactions particulières de son environnement dès le début de son existence, s’il a été rêvé et donc généré en tant qu’image avant même de naître, il est tout en confusion et fusion lorsqu’il surgit à la vie et va devoir entamer un long processus de séparation et d’individuation.

Ce n’est que vers les années soixante-dix qu’ont vu le jour des études spécifiques sur la séparation et son impact sur l’enfant (Alber et al., 2000; Gunnar et Donzella, 2002 ). L’accroissement rapide du phénomène a alors donné lieu à une littérature florissante sur le sujet. Dans l’ensemble, les écrits font ressortir que la séparation des parents entraine inévitablement des répercussions sur l’enfant du fait qu’elle risque d’entraver le développement de sa personnalité et qu’elle perturbe à différents degrés divers aspects de son fonctionnement. Il est également reconnu que les réactions des enfants lors de la séparation de leurs parents varient considérablement en fonction de l’âge (King et al., 2000 ; King et Bernstein, 2001).De nombreuses études se sont intéressées aux différentes perturbations qui peuvent menacer l’organisme et il a été démontré que les réponses aux agressions sont très variables d’un individu à un autre et dépendent du type, de l’intensité et de la nature de l’agent stressant (De Boer et al., 1990).

Le stress en général est un fait naturel. Il affecte tous les organismes, de la simple bactérie et du protozoaire, aux complexes eucaryotes comme les mammifères. Dans les organismes unicellulaires et dans chacune des cellules de notre corps, des molécules se sont développées pour assurer une série de systèmes d’urgence qui protègent les fonctions cellulaires-clés des attaques externes inattendues et de leurs conséquences internes. (Quitkin et al., 1996) Dans les organismes complexes, comme le nôtre, les systèmes de stress ont évolué en tant que processus hautement sophistiqués pour nous permettre de gérer les défis hors de l’ordinaire qui peuvent nous affliger. Ces processus utilisent les mécanismes de protection cellulaire comme des blocs de construction dans un réseau plus vaste de protection contre le stress. (Reul et al., 1993; Yau et al.,2002) .

Les travaux de recherche se sont multipliés et ont suivi schématiquement deux axes de recherche. Le premier s’est focalisé sur les aspects neurobiologiques du stress et le second sur les dimensions psychologiques selon trois approches : psychosociale, cognitive, et psychobiologique (Boudarene et al., 1997). Les études neurobiologiques ont permis de préciser la nature et le rôle des systèmes hormonaux et neuronaux qui sont impliqués dans la mise en œuvre et la régulation du stress. Tandis que les travaux psychologiques se sont intéressés aux aspects relationnels entre la réaction et l’agression. Ainsi, le concept du stress s’est élargi aux agressions psychologiques et sociales. Certains auteurs remarquent l’influence de l’environnement social comme étant le facteur déterminant les caractéristiques des réactions de stress. La réaction du stress n’est donc plus considérée comme une simple réponse limitée dans le temps mais devient une réponse adaptative, dynamique et qui est à la fois biologique et comportementale par la mise en jeu de l’axe hypothalamo–hypophysocorticosurrénalien appelé axe corticotrope (Mildred et al., 1994 ; Kasdallah et al., 2005 ; Antonijevic et al ., 2000 ; Husum et al ., 2002 ; Murakami et al., 2005).

MATERIEL ET METHODES 

Elevage
Les animaux utilisés dans notre expérimentation sont des rats blancs adultes Ratus ratus de la souche Wistar, classe des mammifères nocturnes de l’ordre des rongeurs provenant d’institut Pasteur d’ Alger et pèsent 250±50g chacun. La gestation dure 20 -23 jours et les portées sont de 8 -14 jeunes. Ceux-ci pèsent 5-7g, ils sont glabres et aveugles et ouvrent les yeux entre le12eme et le16eme jour ; Le pelage se développe complètement aux 10eme jours .Les jeunes peuvent être séparées de la mère à partir des 20 eme jours environ. Les rats sont pubères entre 50et 60 jours après la naissance chez les deux sexes, la descente des testicules se produit bien avant la puberté, habituellement autour de l’âge de sevrage. Un rat en santé peut vivre de 2 à 3ans avec de sensibles variations dépendant de la souche, du sexe, des conditions environnementales et autres variables. Les animaux se reconnaissent entre eux par l’odorat. Les rats également marquent leurs territoires avec leur urine.Dès leurs arrivées, les animaux sont élevés dans des cages de polyéthylène faciles à nettoyer ; ces dernières sont tapissées d’une litière constituée de copeauxde bois que l’on change tous les 2 jours. En raison de l’extrême susceptibilité de l’animal à toutes sortes d’agressions, nous avons attaché la plus grande importance à l’environnement et aux conditions de manipulations journalières. Elles ont été réalisées par le même expérimentateur pour minimiser l’état de stress (Ader et Friedman, 1965).

Conditions d’élevage

L’expérimentation a lieu après une période d’acclimatation de 20 jours pendant laquelle les rats soumis à une de température 25°c, une hygrométrie de 50% et de la photopériode naturelle. L’aliment distribué se présente sous forme de pellettes. L’eau de boisson est fournie dans des biberons. La nourriture et l’eau sont fournies ad libitum, ceci permet de répondre aux besoins de l’animal.

L’approche expérimentale
L’ensemble des traitements et des protocoles expérimentaux ont été réalisés en conformité avec les principes et recommandations de santé animale. (NIH publication No. 85-23 révisée 1985).

Animaux et protocole de séparation

Pour tenter de reproduire le plus étroitement possible les circonstances connues pour favoriser les maladies prédites chez l’homme, se sont développés de nombreux modèles expérimentaux animaux. Et c’est l’importance fondamentale, dans toutes les espèces, des liens entre la mère et le nouveau-né dans le développement harmonieux de ce dernier qui sous-tend la pertinence des modèles de séparation mère/nouveau né. Ces derniers ont été utilisés pour essayer de décrire les conséquences de ce stress précoce sur le développement des petits. La mère sert de lien premier entre l’environnement et l’animal en développement ; la séparation maternelle pourrait donc avoir des conséquences néfastes visibles à long terme, entraîner des altérations des fonctions neuronales, qui se manifestent. La privation maternelle altère à la fois comportement et les systèmes de neurotransmission, dans de nombreuses espèces (Hall, 1998 ; Anisman et al., 1998) .

Il existe plusieurs modèles de séparation mère/nouveau-né chez le rat. Ils diffèrent essentiellement par le temps de séparation (cinq minutes, trente minutes, une heure).Les modifications induites sont différentes selon le protocole de séparation utilisé (Hall, 1998). Dix femelles gestantes Ratus ratus de la souche Wistar ont été hébergées individuellement. Le jour de la naissance des petits a été nommé J0. Le protocole de séparation maternelle a commencé dès J3. A J3, on a effectué des lots de 8 à 14 ratons, seuls les mâles ont été conservés, qui ont été attribués à des mères de façon aléatoire de façon à ce que toutes les mères aient le même nombre de petits (n=8), et répartis en quatre groupes expérimentaux, toujours de façon aléatoire :

-Le lot Témoin (T) : les rats non séparés (n=8).
-Le lot 5 : les rats séparés pendant 5 mn (n=8).
-Le lot 30 : les rats séparés pendant 30 mn (n=8).
-Le lot 1 : les rats séparés pendant une heure (n=8).

Le groupe des animaux séparés a été traité de la façon suivante : de J3 à J14, chaque mère était tout d’abord retirée de la cage d’habitation et à sa portée, et placée, le temps de la séparation qui se déroulait à 10h00 quotidiennement, dans une autre cage avec eau et nourriture (cette cage resta la même pendant les douze jours de séparation quotidienne de 5 mn, 30 mn et une heure). Chaque nouveau-né était alors placé dans leur cage d’habitation pendant la période de séparation. Le groupe des animaux T n’a pas du tout été manipulé pendant les 12 jours, excepté au moment des nettoyages des cages. Au moment de traitement (J3 au J14), nous allons peser les ratons de chaque lot quotidiennement avant la séparation chez les lots 5, 30, 1 et même le lot T.

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Table des matières

INTRODUCTION
MATERIEL ET METHODES
1- Elevage
2- Conditions d’élevage
3-L’approche expérimentale
4- Animaux et protocole de séparation
5-Lotissement des animaux
6-Première partie
6-1- Prélèvements sanguins
6-2-Dosages métaboliques
6-2-1 Le glucose plasmatique
Principe
Mode opératoire
Calcule de la concentration
6-2-2- Le cholestérol plasmatique
Principe
Mode opératoire
Calcule de la concentration
6-2-3-Les triglycérides plasmatiques
Principe
Mode opératoire
Calcule de la concentration
7-Deuxième partie
7-1-Tests de réponse non conditionnée (les tests classiques émotionnelle)
7-1-1-Evaluation d’un comportement d’exploration dans un contexte stressant : test de l’open-field
7-1-2-Evaluation d’un comportement d’anxiété dans le test du labyrinthe en croix surélevé (plus maze)
7-1-3-Evaluation du comportement d’appétence dans le test de la consommation d’eau sucrée
8- Prélèvements sanguins
9-Analyse statistique des résultats
RESULTATS
1- Effet de la séparation maternelle sur la croissance pondérale des ratons (g) chez le lot témoin et les lots traités
1ère PARTIE
1-Effet de la séparation maternelle sur le métabolisme glucidique et lipidique
1-1-Variation de la concentration du glucose plasmatique en (g/l) chez le lot témoin et les lots traités
1-2-Variation de la concentration du cholestérol et les triglycérides plasmatiques en (g/l) chez le lot témoin et les lots traités
2éme PARTIE
1-Effet de la séparation maternelle sur le comportement d’exploration évalué dans le test de l’open-field
2-Effet de la séparation maternelle sur le comportement d’anxiété évalué dans le test du labyrinthe en croix surélevé (plus maze)
3-Effet de la séparation maternelle sur le comportement d’appétence évalué dans le test de la consommation d’eau sucrée
4- Effet de la séparation maternelle sur les paramètres immunitaires
DISCUSSION
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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