Quelques notions de base
La production Production vient du mot latin productio qui signifie allongement, prolongation. Il est construit ร partir de pro, en avant et de ducere, conduire. Etymologiquement, la production se dรฉfinit donc comme un processus ou une action conduite dans le temps. Au sens large, la production est une activitรฉ รฉconomique qui consiste ร crรฉer des biens ou des services pour satisfaire des besoins individuels ou collectifs. En fait, il existe deux grandes catรฉgories de productions :
– la production marchande รฉtant celle rรฉalisรฉe en vue dโรชtre vendue sur le marchรฉ ;
– la production non marchande qui est souvent celle fournie gratuitement.
Dans le premier cas, le prix de vente doit couvrir au moins son cout de production. La production marchande est donc rรฉalisรฉe, dans un but lucratif, par des entreprises aussi bien privรฉes que publiques. Par contre, la production non marchande est les fruits des activitรฉs ร but non lucratif, notamment celles des administrations publiques. Dans un processus de production, on utilise des inputs appelรฉs aussi ยซ intrants ยป pour produire des outputs. Lโobjectif principal est de maximiser la satisfaction que ce soit pour les producteurs ou pour les consommateurs. Les inputs sont les diffรฉrents facteurs de productions utilisรฉs par lโentreprise. Ils englobent les facteurs terre, travail et capital. Rรฉcemment, on a introduit les services et lโรฉnergie. Ces inputs peuvent รชtre fixes ou variables selon la pรฉriode, plus souvent les fixes sont utilisรฉs pour des pรฉriodes de court terme et les inputs variables pour le long terme. Cependant, lโoutput concerne les produits finaux c’est-ร -dire les biens et services produites par les facteurs de productions. Les firmes rencontrent souvent des difficultรฉs dans la mesure multi-inputs multi outputs surtout pour les diffรฉrents secteurs de service comme lโรฉducation, la santรฉ, les transports qui ont des grands intรฉrรชts du point de vue รฉconomique. Ainsi ils nรฉcessitent une attention particuliรจre.
La fonction de production on peut prรฉsenter lโensemble de la production inputs et outputs par un graphe quโon note GR et reprรฉsentรฉ par :๐บ๐
= {(๐ฅ, ๐ฆ) โ ๐ผ๐
+๐+๐: ๐ฅ peut produire y}. En plus des caractรฉristiques qui sont dรฉfinis prรฉcรฉdemment, on peut constater ร partir de cette graphe que lโensemble de production est bornรฉ cโest ร dire quโil est impossible de produire une quantitรฉ infinie dโoutput en utilisant une quantitรฉ finie dโinput. Cette reprรฉsentation est importante du fait quโelle permet de dรฉfinir une technologie de production. Toutefois la modรฉlisation รฉconomique de la technologie se fait ร travers la fonction de production qui est dรฉfini par la fonction f :๐ผ๐
+๐ โ ๐ผ๐
+ suivant GR : {(x, y) ะ ๐ผ๐
+๐โ ๐ผ๐
+: yโค ๐(๐ฅ)} Cette fonction doit aussi respecter lโhypothรจse de monotonicitรฉ c’est-ร -dire quโune augmentation de quantitรฉ dโinput ne peut aboutir ร une diminution de la quantitรฉ dโoutput Une technologie de production est un processus qui transforme des inputs x en output y. Notons x= (x1, x2, โฆ, xn) ะ IR un vecteur dโinput et y= (y1, y2, โฆ, yn) ะ IR un vecteur dโoutput. On peut alors prรฉsenter lโensemble de production par trois maniรจres diffรฉrentes : correspondance en input, correspondance en output et le graphe.
a) La Correspondance en input : Ici lโoutput est donnรฉ et on cherche lโensemble des inputs pour le produire. Soit ๐ฟ โถ ๐ผ๐
+๐ โ2๐ผ๐
+๐. Elle est dรฉfini par :L(y) = {x ะ ๐ผ๐
+๐: y est productible par x} En effet, si lโinput est nul, il nโy aura pas de production. De plus, une quantitรฉ finie dโoutput ne peut รชtre produite quโร partir dโune quantitรฉ finie dโinput et que lโaugmentation de facteur de production ne peut aboutir ร une production moindre cโest ce que traduit lโhypothรจse de la libre disposition forte en input.
b) La correspondance en output : Cette correspondance donne lโensemble des outputs qui peuvent รชtre produits pour un niveau dโinput donnรฉ. On peut le dรฉfinir par P : ๐ผ๐
+๐ โ 2๐ผ๐
+๐P(x) = {y ะ ๐ผ๐
+๐: y est produit par x} Il est possible de ne pas produire dโoutput, mais par contre, on ne peut produire une quantitรฉ dโoutput non nulle avec une quantitรฉ dโinput nulle. Une quantitรฉ finie dโinputs ne peut produire quโune quantitรฉ finie dโoutputs. Lโhypothรจse de libre disposition forte est encore valable dans le cas de lโoutput, il รฉnonce que si une certaine quantitรฉ dโinputs permettent de produire un niveau dโoutputs, elle peut de surcroรฎt permettre de produire une quantitรฉ moindre. Il nโest pas nรฉcessaire que la diminution soit proportionnelle ; en dโautres termes, il sโagit de lโhypothรจse de libre disposition faible.
Les diffรฉrentes catรฉgories dโefficiences.
ย ย ย ย ย ย ย ย ย ย En matiรจre de production, il existe plusieurs formes dโefficiences mais les plus utilisรฉes sont : lโefficience allocative, l’efficience technique, l’efficience รฉconomique et l’efficience d’รฉchelle.
Lโefficience allocative Parfois appelรฉe efficience de prix, lโefficience allocative concerne ยซ la capacitรฉ ร combiner les inputs et les outputs dans les proportions optimales-compte tenu des prix donnรฉs sur le marchรฉ ยป10. Autrement dit elle consiste ร dรฉterminer le coรปt de production total d’une unitรฉ de production ou entreprise, puis ร situer ce coรปt total par rapport ร l’efficience technique. Elle dรฉcrit l’ajustement des inputs et des outputs pour reflรฉter les prix relatifs, la technologie de production รฉtant dรฉjร choisie.
Lโefficience technique Appelรฉe aussi efficience physique, lโefficience technique met en relation les intrants11, cโestร - dire les ressources consommรฉes dans le processus de production, avec les extrants ou les rรฉsultats obtenus. Cette catรฉgorie dโefficience concerne donc ยซ la capacitรฉ ร รฉviter le gaspillage ยป. Dans ce cas, une entreprise est considรฉrรฉe comme techniquement efficiente si, pour le niveau dโinputs utilisรฉ et dโoutput produit, il lui est impossible dโaugmenter la quantitรฉ dโun ou plusieurs inputs ou de rรฉduire la quantitรฉ dโun autre output.
L’efficience รฉconomique Elle prend simultanรฉment en compte les deux premiรจres catรฉgories dโefficiences : technique et allocative. Lorsque ces deux efficiences se recoupent, lโentreprise est รฉconomiquement efficiente.
L’efficience d’รฉchelle Elle cherche ร dรฉterminer dans quelle mesure une entreprise ou autre unitรฉ de production fonctionne avec des rendements d’รฉchelle croissants ou dรฉcroissants, ce qui permet de dรฉfinir la taille optimale de cette unitรฉ productive
Avantages et limites de la mรฉthode DEA
Avantages DEA fournit une image globale de la performance organisationnelle. En fonction de l’orientation de l’erreur (entrรฉe-orientรฉ, ou de sortie orientรฉe vers le modรจle de base), DEA prรฉsente trois caractรฉristiques trรจs utiles15 :
๏ Il caractรฉrise chaque DMU par un score d’efficacitรฉ unique; En projetant unitรฉs inefficaces sur l’enveloppe efficace, il met en รฉvidence des amรฉliorations pour chaque DMU unique;
๏ Il facilite de faire des infรฉrences sur le profil gรฉnรฉral de l’EAE. Charnes et al (1994) donnent une liste complรฉmentaire d’autres avantages de DEA, notamment :
๏ถ La possibilitรฉ de traiter des multiples entrรฉes et sorties indiquรฉes en unitรฉs de mesure diffรฉrente ;
๏ถ Lโaccent รฉtant mis sur une frontiรจre de meilleures pratiques, plutรดt que sur la population centrales tendances. Chaque unitรฉ est comparรฉe ร une unitรฉ ou une combinaison efficace d’unitรฉs efficaces. La comparaison, par consรฉquent, conduit ร des sources d’inefficacitรฉ des unitรฉs qui n’appartiennent pas ร la frontiรจre;
๏ถ aucune restriction n’est imposรฉe sur la forme fonctionnelle concernant les entrรฉes aux sorties. Ces caractรฉristiques ont rendu le DEA une mรฉthode populaire dans l’รฉvaluation d’efficacitรฉ. Toutefois, les modรจles standards DEA comportent certaines limites inhรฉrentes.
Limites de la mรฉthode DEA Les mรชmes caractรฉristiques citรฉes ci-dessus peuvent รฉgalement crรฉer des problรจmes. En effet, un analyste doit garder ร l’esprit ces limites au moment de choisir si oui ou non l’utilisation de la DEA. Depuis DEA est une technique de pointe extrรชme, le ยซ bruit blanc ยป tel que l’erreur de mesure peut causer des problรจmes importants. Depuis DEA est une technique non paramรฉtrique, les tests d’hypothรจses statistiques sont difficiles et font l’objet de recherches en cours. Depuis une formulation standard de DEA crรฉe un programme distinct linรฉaire pour chaque DMU, des problรจmes importants peuvent รชtre des calculs intensifs. Certains paquets sont disponibles qui facilitent le traitement de grandes quantitรฉs de donnรฉes. L’analyse traditionnelle DEA a d’autres limites16 :
๏ถ limites de l’agrรฉgation des diffรฉrents aspects de l’efficacitรฉ, en particulier dans le cas oรน DMU est effectuรฉ en multiples activitรฉs.
๏ถ insensibilitรฉ aux รฉlรฉments incorporels et catรฉgorique (par exemple, la qualitรฉ de service dans un cadre succursale bancaire).
Un autre problรจme est liรฉ ร la difficultรฉ de mรฉlanger les diffรฉrentes dimensions de l’analyse. Considรฉrons un DMU assurant deux fonctions diffรฉrentes. Le DMU peut รชtre trouvรฉ efficace dans la premiรจre fonction et trรจs inefficace dans la seconde fonction. Par exemple, les agences bancaires sont une plate-forme unique de gestion utilise pour vendre des services financiers ร des clients ainsi que la fourniture de services bancaires plus traditionnelles telles que le traitement des dรฉpรดts ou de prรชts. En d’autres termes, il est difficile d’รฉtudier l’efficacitรฉ des ventes et l’efficacitรฉ des services de la branche dans le mรชme temps. Un problรจme similaire serait l’รฉtude de la productivitรฉ et de la rentabilitรฉ de la branche en mรชme temps que la premiรจre dimension implique l’utilisation d’intrants et les extrants opรฉrationnels et le second implique en utilisant les financiers. Depuis intrants et extrants pertinents pour chaque dimension ne sont pas directementย comparables, l’analyste aura ร exรฉcuter deux modรจles DEA, un modรจle de productivitรฉ et une rentabilitรฉ. Ensuite, le problรจme de compromettre les rรฉsultats des deux modรจles ยปse pose. Cook et al (1998) a dรฉveloppรฉ une mรฉthodologie visant ร รฉvaluer l’efficacitรฉ des ventes et de services dans les agences bancaires. Leur travail est venu comme une extension de Beasley (1991). Ils tentรจrent d’รฉvaluer simultanรฉment l’efficacitรฉ de la recherche et de l’enseignement pour les diffรฉrents dรฉpartements universitaires. Enfin, la DEA est conรงu pour estimer l’efficacitรฉ relative d’un DMU mais il ne traite pas spรฉcifiquement de l’efficacitรฉ absolue. En d’autres termes, il raconte comment le DMU est fait par rapport aux pairs (ensemble d’unitรฉs efficaces), mais pas par rapport ร un maximum thรฉorique. Les deux inconvรฉnients majeurs qui en rรฉsultent sont:
๏ถ l’impossibilitรฉ de classer les unitรฉs efficaces; voire toutes les unitรฉs efficaces ont un score d’efficience de 100%;
๏ถ d’un point de vue managรฉrial, il peut รชtre plus utile de comparer les branches d’une frontiรจre de meilleure performance absolue. Par consรฉquent, l’analyste serait en mesure de mieux dรฉtecter, par exemple, un rรฉseau de succursale de la banque de vรฉritables inefficacitรฉs.
En fait, on pourrait soutenir que les unitรฉs efficaces peuvent ne pas รชtre suffisamment efficaces et que la frontiรจre crรฉรฉe ne reflรจte pas le potentiel rรฉel du rรฉseau d’agences. Il convient de souligner ร nouveau que le cadre dans lequel DEA est le plus utile sont celles oรน il n’est pas possible de gรฉnรฉrer vaguement normes de l’industrie, d’oรน une frontiรจre absolue n’est pas possible. Enfin, il n’existe pas de mรฉthodologie spรฉcifique pour prรฉdire ou de tester la pertinence d’un ensemble de facteurs dans une รฉtude d’efficacitรฉ. Un modรจle DEA peut indiquer sur un ensemble de facteurs, l’efficacitรฉ d’un DMU spรฉcifique est, et quel est son score d’efficacitรฉ est. Il n’indique pas, cependant, si les facteurs choisis sont les bons ร utiliser.
CONCLUSION
ย ย ย ย ย ย ย ย ย Ce mรฉmoire avait pour objectif dโanalyser les effets de la politique monรฉtaire sur la croissance รฉconomique par le biais dโune analyse des donnรฉes par la mรฉthode DEA. La mรฉthode DEA est considรฉrรฉe comme la mรฉthode la plus appropriรฉe et la plus facile ร utiliser. Elle a permis de mesurer lโefficacitรฉ de la politique monรฉtaire de la Banque Centrale de Madagascar sur les dix derniรจres annรฉes. Il ressort de cette รฉtude que la politique monรฉtaire axรฉe sur les agrรฉgats de monnaie a effet non significatif sur la croissance รฉconomique. Ceci se justifie par la situation de surliquiditรฉ du systรจme bancaire. Par ailleurs, cet รฉtat de chose est de nature ร conforter le fait que la stabilitรฉ des prix soit au centre des prรฉoccupations de la Banque Centrale dans la plupart des pays aujourdโhui. Car en maintenant la stabilitรฉ des prix, la Banque Centrale garantie un cadre macro-รฉconomique stable, indispensable ร toute croissance รฉconomique soutenue. Lโanalyse des donnรฉes par la mรฉthode DEA a rรฉvรฉlรฉ une relation รฉtroite entre politique monรฉtaire et croissance รฉconomique. Le dรฉveloppement dโun systรจme bancaire encore prรฉcaire et une meilleur gestion des agrรฉgats monรฉtaires peut donc favoriser une forte croissance รฉconomiques ร Madagascar. Une autre question suscitรฉe par cette รฉtude est de savoir si les effets de la politique monรฉtaire sur lโactivitรฉ ne passent pas plutรดt par la maitrise de lโinflation en dโautres termes, il sโagit de questionner la relation entre stabilitรฉ des prix et croissance รฉconomique.
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Table des matiรจres
Introduction
PARTIE I : THEORIE DE LA FONCTION DE PRODUCTION ET DE LโEFFICIENCE
Chapitre I : La fonction de production
1. Quelques notions de base
1.1. La production
1.2. La fonction de production
2. Approche thรฉorique de la fonction de production
2.1. Dรฉfinition
2.2. Inputs et outputs
2.3. Ensemble de production
2.4. Les diffรฉrentes sortes de fonction de production
2.4.1. La fonction de production Cobb-Douglas
2.5. Les Rendements Dโรฉchelles
Chapitre II : Concept dโefficience
1. Dรฉfinition
2. Efficience et efficacitรฉ
3. Les diffรฉrentes catรฉgories dโefficiences
3.1. Lโefficience allocative
3.2. Lโefficience technique
3.3. L’efficience รฉconomique
3.4. L’efficience d’รฉchelle
4. Mesure dโefficience
4.1. Lโapproche paramรฉtrique
4.2. Lโapproche non paramรฉtrique
5. Lโefficacitรฉ au sens de Pareto
5.1. Au niveau du consommateur
5.2. Au niveau du producteur
5.3. Au niveau de la combinaison des biens produits
PARTIE II :ANALYSE QUANTITATIVE DE LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA BANQUE CENTRAL DE MADAGASCAR
Chapitre 1 : La mรฉthode DEA
1. Historique
2. Dรฉfinition du DEA
3. Description du logiciel DEA
3.1. Le logiciel DEA
3.2. Manipulation
3.3. Les rรฉsultats
4. Avantages et limites de la mรฉthode DEA
4.1. Avantages
4.2. Limites de la mรฉthode DEA
Chapitre 2 : Les caractรฉristiques du DEA
1. Lโefficacitรฉ en mรฉthode DEA
1.1. Cas dโune entrรฉe avec une sortie
1.2. Cas multiple input et multiple output
2. Les diffรฉrentes sortes de modรจles en DEA
2.1. Le modรจle CCR
2.2. Le modรจle BCC
Chapitre 3 : Traitement des donnรฉes
1. Description des donnรฉes
1.1. Les unitรฉs de dรฉcisions
1.2. Inputs et outputs
2. Les donnรฉes
3. Application
3.1. Les scores dโefficience et les rangs
3.2. Les รฉcarts
4. Orientations รฉconomique et politiques
4.1. Recommandation technique
4.2. Recommandations de la Banque Centrale
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
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