DEFINITIONS
Malnutrition La malnutrition est un état pathologique résultant de l’insuffisance (voire de l’absence) d’un ou de plusieurs nutriments essentiels dans l’alimentation ou, à l’inverse, de l’excès de certains types d’aliments [10].
Etat nutritionnel L’état nutritionnel de l’être humain est conditionné essentiellement par ses relations avec son environnement physique, biologique et culturel. Ainsi, une nutrition adéquate dans les premières années de la vie permet aux enfants de développer au maximum leurs potentialités. A l’inverse, un mauvais état nutritionnel se répercute sur différents aspects de la vie de la société : la morbidité, la mortalité, le développement intellectuel, la capacité de travail, et il constitue ainsi un handicap majeur au développement humain et économique de la nation [11].
Sécurité alimentaire La sécurité alimentaire du ménage/de la famille est assurée lorsque cette dernière dispose, tout au long de l’année, de suffisamment d’aliments sains et nutritifs pour que tous ses membres puissent couvrir leurs besoins nutritionnels avec les aliments qu’ils aiment ou préfèrent pour mener une vie saine et active [12].
Besoins nutritionnels Les besoins en nutriment ou en énergie sont définis comme la quantité de ce nutriment ou d’énergie nécessaire pour assurer l’entretien (ou maintenance), le fonctionnement métabolique et physiologique d’un individu en bonne santé (homéostasie), comprenant ses besoins liés à son activité physique et à sa thermorégulation. A ces besoins de base, s’ajoutent les besoins supplémentaires nécessaires pendant certaines périodes de la vie caractérisées par des circonstances physiologiques particulières (croissance, gestation, lactation, vieillissement) ou encore lors de stress ou de certaines pathologies.
Aliments L’aliment est une substance qui, introduite dans l’organisme, fournit les éléments nutritifs nécessaires à la vie [13].
Ration alimentaire C’est la quantité journalière moyenne d’aliments qu’un individu doit consommer pour être en bonne santé et mener une vie active [14].
Nutriments Les nutriments sont des substances nutritives dont le corps a besoin, qu’il ne peut produire lui-même.
-Il existe 7 classes d’aliments:
▪ protéines,
▪ glucides,
▪ lipides,
▪ eau (pas seulement dans les boissons),
▪ fibres alimentaires,
▪ sels minéraux,
▪ vitamines (hydro- et liposolubles).
-Et deux (2) catégories d’aliments:
▪ les macronutriments : protéines, glucides, lipides.
▪ les micronutriments : sels minéraux et vitamines.
Dépenses liées à l’alimentation
La digestion, l’absorption et l’utilisation métabolique des aliments nécessitent de l’énergie (thermogenèse induite par les aliments), qui représente habituellement environ 10 % de la dépense des 24 heures. Quasi-nulles au cours du sommeil, elles sont de l’ordre de 20 à 30 kcal/h chez un sujet éveillé assis à sa table de travail, 150 à 200 kcal/h au cours de la marche. Dans les conditions habituelles de vie, elles représentent 15 à 30 % des dépenses globales sur 24 h. Au total les dépenses énergétiques par jour sont de l’ordre de 2 400-2 500 kcal ou 35 kcal/kg chez un adulte vivant dans des conditions normales. Les besoins doivent couvrir ces dépenses.
Conséquences de la malnutrition maternelle
La malnutrition accroit la prédisposition aux maladies et laisse les individus sans force et léthargiques, réduisant leur capacité de travail. Ainsi, elle baisse la productivité, entrave la croissance économique et l’efficacité des investissements dans les domaines de la santé et de l’éducation et elle augmente la pauvreté. Aussi, longtemps tenue pour une cause de la malnutrition, la pauvreté est de plus en plus considérée comme l’une de ses conséquences. En cas de malnutrition, les femmes courent de plus grands risques de complications et de mortalité pendant leur grossesse et leur accouchement; tout en menaçant également leurs bébés. Plus de 12 millions d’enfants de moins de cinq ans meurent chaque année et le décès de la moitié d’entre eux peut être attribué à la malnutrition due, bien souvent, à la mauvaise alimentation de la mère pendant sa grossesse. Ces enfants sont généralement les premières victimes des carences en micronutriments entrainant des conséquences graves à type de cécité, de crétinisme, de retard de croissance et de développement. En outre, elle contribue à l’accroissement du taux des décès dus à la rougeole, à la diarrhée et aux maladies respiratoires [19].Les enfants conçus par une maman malnutrie peuvent se retrouver handicapés à vie. Des conséquences dramatiques peuvent affecter toute une génération, alerte-t-on à une action contre la faim.
Les aliments consommés
L’analyse des résultats fait ressortir que la base du régime alimentaire des femmes est centrée sur la consommation de riz et de tubercules (100%). Les feuilles vertes constituent le principal accompagnement du riz et elles sont consommées presque tous les jours mais varient seulement en fonction de la saison. Par ailleurs, la consommation des graines, de noix et d’aliments carnés (riches en protéines) prédomine en période post récolte. En revanche, la consommation de légumineuses, de fruits et légumes augmente pendant la période de soudure étant donné une hausse de production de ces types d’aliments qui augmente leur disponibilité et leur accessibilité pendant cette période. Une étude réalisée à Mali sur une enquête menée en période de soudure montre une légère augmentation de consommation de graines, de noix, de poissons en période de soudure. Seule la consommation de viande diminue en période de soudure par rapport au période post récolte [17]. La non consommation de ces aliments peut être due à la hausse des prix lors de la période de soudure surajoutée à la baisse du pouvoir d’achat de la population pendant cette période. Par ailleurs, la consommation des produits laitiers et des œufs reste faible pendant les deux périodes. La faible disponibilité de ces aliments dans la région étudiée, surtout en milieu rural, et leur accessibilité du point de vue financier limitent leur consommation. Un accès durable à des denrées alimentaires quantitativement et qualitativement suffisantes devrait être assuré; afin que tous les membres de la famille aient une ration adéquate et une vie saine.
L’IMC et/ou périmètre brachial
En considérant les deux indicateurs IMC inférieur à 18,5 et périmètre brachial inférieur à 220mm, qui sont conformes à la norme de l’OMS, les résultats de cette étude font ressortir que la prévalence de la malnutrition en période post collecte se situe à 19,5% et que celle en période de soudure s’élève à 27,5% et que la différence est significative (p=0,001) (tableau IX). Tous ces résultats montrent que la période a un effet sur l’état nutritionnel des mères. La période de soudure aggrave la situation nutritionnelle des mères et favorise ainsi l’augmentation de la fréquence de la malnutrition. Pendant cette période difficile, les aliments restent peu disponibles et les paysans qui vivent de l’autoconsommation n’ont pas les moyens d’acheter des aliments. A cet effet, les solutions suivantes pourraient être suggérées:
✓ Les agents communautaires et agents de santé devraient surveiller l’état nutritionnel des mères surtout pendant la période de soudure et référer les malnutries aux structures ou organisations capables de les prendre en charge;
✓ Toutes les structures ou organisations travaillant dans le secteur de la nutrition devraient avoir dans leur programme des interventions renforcées ou spécifiques pour la période de soudure;
✓ Les leaders communautaires doivent plaidoyer auprès des partenaires techniques et financiers pour que les interventions en nutrition tiennent compte de l’effet période;
✓ Les secteurs responsables de l’agriculture et de l’élevage devraient fournir des techniciens capables d’aider et d’appuyer les paysans, afin d’augmenter la production.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: RAPPELS
I. DEFINITIONS
II. GROUPES ET FONCTIONS DES ALIMENTS
III. BESOINS NUTRITIONNELS
IV. EVALUATION DE L’ETAT NUTRITIONNEL
V. ENQUETE ALIMENTAIRE
VI. LES DETERMINANTS DE LA MALNUTRITION
VII. LA MALNUTRITION
DEUXIEME PARTIE: METHODES ET RESULTATS
I. METHODES
I.1. Cadre de l’étude
I.2. Type d’étude
I.3. Durée d’étude
I.4. Période d’étude
I.5. Population d’étude
I.6. Mode d’échantillonnage
I.7. Taille de l’échantillon
I.8. Variables étudiées
I.9. Mode de collecte des données
I.10. Analyse des données
I.11. Limites de l’étude
I.12. Considération éthique
II. RESULTATS
II.1. Description de l’échantillon
II.2. Score de diversité alimentaire
II.3. Etat nutritionnel
II.4. Effet période
II.5. Déterminants de la malnutrition
TROISIEME PARTIE: DISCUSSIONS
III.1. Caractéristiques de l’échantillon
III.2. Effets périodes
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
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