Effet de la lumière sur la germination et la croissance

Effet de la lumière sur la germination et la croissance

Bouleau jaune

Le bouleau jaune est classé comme une espèce de tolérance modérée à l’ombre et à croissance moyenne (Bellefleur et Villeneuve 1984; Beaudet et Messier 1998; Beaudet et al. 2000; Lupien 2004). Il semble cependant que les sujets en position hiérarchique inférieure peuvent rapidement être éliminés (Oueliet et Zamovican 1999). Le bouleau jaune est considéré comme une espèce qui ne produit pas de rejets de souche (Solomon et Blum 1967). Ses mécanismes de régénération sont plutôt limités à la reproduction sexuée (Ruel et Margoiis 1997). La viabilité des graines de bouleau jaune dans le sol, évaluée à environ deux ans par Houle (1992), demeure très courte.

Effet de la qualité du lit de germination

Le principal facteur affectant l’établissement du bouleau jaune semble être le lit de germination (Godman et Krefting 1960). La régénération est difficile sur sol forestier intact, couvert de sa litière (Falkenhagen 1969).La radicelle du jeune semis parvient difficilement à pénétrer une litière te moindrement épaisse (Ruel et Pineau 1994; Drinkwater 1957). Plusieurs chercheurs (Wang 1965 dans Burton et al. 1969; Jarvis 1957 dans Falkenhagen 1969; Godman et Krefting 1960; Perala et Aim 1990) ont identifié que le meilleur lit de germination correspondait à un mélange de texture (humus-sol minéral), indépendamment du drainage ou du couvert arborescent. De façon naturelle, les monticules de chablis offrent ces conditions.

Effet de la lumière sur la germination et la croissance

Bien que le principal facteur affectant l’établissement du bouleau jaune semble être le lit de germination, le succès de la régénération en bouleau jaune est également une affaire de contrôle du couvert (Goodhue 1969). Le bouleau jaune se régénère parfois sous couvert, mais nécessite la plupart du temps qu’une ouverture soit faite au niveau du couvert arborescent et du sous-étage (Perala et Aim 1990; Erdmann 1990 dans Beaudet et Messier 1997). Wang (1965 dans Burton et al. 1969) a par ailleurs identifié que, indépendamment des autres variables, la meilleure croissance a été observée sous un couvert de faible densité. Toutefois, une exposition excessive à la lumière peut inhiber également sa régénération (Carlton et Bazzaz. 1998). Dans une étude réalisée en Ontario, Jarvis (1957 dans Godman et Krefting 1960) a observé que ia meilleure croissance en hauteur de la régénération avait été atteinte sous un couvert offrant 70 % de pleine lumière. Cette observation est appuyée par Tubbs et Metzger (1969) qui recommandent de réduire le couvert arborescent à une densité de 30 %. Wang (1965 dans Perala et Aim 1990) mentionne que la meilleure croissance en hauteur est obtenue sous un couvert allant de 29 à 50 % sur des stations à drainage frais. Quant à Logan (1965 dans Perala et Aim 1990), ses travaux indiquent que les semis de bouleau jaune les plus hauts se trouvaient sous un couvert offrant entre 25 % et 45 % de pleine lumière. Les poids les plus élevés ayant été constatés chez les semis exposés à 45 % de lumière, il
est probable que le pourcentage le plus favorable à la croissance de cette essence soit plus près de 45 % que de 25 %. Cette conclusion se rapproche de celle de Godman et Krefting (1960) qui ont signalé que le gain en poids de la tige, du feuillage et des racines et la croissance moyenne en hauteur des semis de bouleau jaune étaient supérieurs lorsque l’intensité de la lumière était de 50 %. Godman et Erdmann (1985 dans Perala et Aim 1990) recommandent quant à eux un couvert de 70 à 80 %. On observe ainsi un gradient de résultats relativement large, allant d’une ouverture permettant 70 % de pleine lumière à 20 %.
La croissance du bouleau jaune semble donc déterminée par la disponibilité de la lumière. Cette observation est vraie pour la croissance des branches du haut de la cime. Les branches se trouvant dans le bas de la cime ne démontrent pas une forte croissance et cette dernière n’est pas reliée à la disponibilité en lumière. La présence de ces deux types de branches chez le bouleau jaune contribue à sa morphologie multicouche (Goulet et ai. 2000). Il s’agit d’une façon de maximiser la croissance en hauteur tout en minimisant une expansion des branches les moins efficaces. Cette réaction est avantageuse dans des situations de compétition pour la lumière. Toutefois, les espèces maintenant de forts taux de croissance en hauteur en milieu ombragé présentent un fort taux de mortalité, n’allouant suffisamment pas de ressources à leur système racinaire (Kobe et al. 1995 ; Kitajima 1994 dans Beaudet et Messier 1998). Ce fait sousentend que même s’il y a germination, la croissance et la survie du bouleau jaune nécessitent une ouverture durable ou fréquente du couvert (Seymour 1994 dans Beaudet et al. 2000), car il tolère peu, au maximum pendant trois à cinq ans (White et al. 1985), ou pas du tout les périodes de suppression. Il semble que la survie et la croissance du bouleau jaune soient menacées à moins de 10 % de lumière (Kobe et al. 1995). Ainsi, comme ses exigences en lumière augmentent très tôt, il doit être dégagé s’il est dominé par une haute régénération, sinon il est éliminé (Falkenhagen 1969; Forcier 1975 dans Beaudet et al. 2000; White et al. 1985). Ces observations permettent de croire que la compétition peut également être un facteur critique dans la régénération du bouleau jaune.

Espèces de compétition

Dans les peuplements du sous-domaine de la sapinière à bouleau jaune de l’est, la strate arbustive
regroupe essentiellement les espèces caractéristiques des forêts de sapin baumier (Abies balsamea (L.) Mill.) et de bouleau jaune, soit l’érable à épis, la dryoptère spinuleuse {Dryopteris spinulosa (O. F. Muell Watt.), l’if du Canada (Taxus canadensis Marsh.), le noisetier à long bec {Corylus cornuta Marsh), etc. À la suite de coupes intenses, on retrouve un parterre notamment envahi par le framboisier, l’érable à épis et le cerisier de Pennsylvanie {Prunus pensylvanica Lf.).
La forte présence de l’érable à épis sous couvert démontre qu’il est une composante importante du sousbois de ce type de forêt (De Grandpré et at. 2000). Il se régénère principalement par rejets de souche, mais peut également être efficace par marcottes et semences (Post 1965; Vincent 1965). il peut se maintenir sous couvert et dominer le peuplement après ouverture (Roberts et Dong 1993; Harvey et al. 1995; De Grandpré 1997 ; Archambault et coll. 1998) pour des périodes de 30 à 60 ans (Drinkwater 1957; Vincent 1965; Vallée et al. 1976 dans Archambault et al. 1998; Bédard et al. 1978 dans Archambauit et al. 1998).
Bien que l’influence de l’érable à épis comme espèce compétitrice après coupe totale soit bien documentée (Vincent 1965; Post 1965,1969,1970; MacLean et Morgan 1983; Jobidon 1997 ; Bourgeois et al. 2004) sa réponse aux coupes partielles demande plus d’investigation (Bourgeois et al. 2004).L’invasion des parterres de coupe par le framboisier pose également problème. Tout comme Ruel (1992), Winder et Watson (1994 dans Archambault et al. 1998) ont observé que le framboisier colonisait fortement et rapidement les sites après ouverture du couvert. Ce rapide envahissement est largement expliqué par la présence d’une abondante banque de graines enfouies dans le sol dont la viabilité dépasserait le siècle (Whitney 1982 dans Ricard et Messier 1996). Certains auteurs (Whitney 1992 dans Ricard et Messier 1996) décrivent le framboisier comme étant probablement la plus agressive des espèces envahissantes des forêts feuillues du nord-est américain. En effet, le framboisier forme souvent une couche de végétation monospécifique dense qui compétitionne avec les semis en espèces désirées pour la lumière, l’eau et les nutriments du sol (Ruel 1992; Roberts and Dong 1993; Wilson and Shure 1993; Mou et al. 1993). Il semble toutefois que cette abondance ne durerait que pendant les dix premières années suivant la coupe pour ensuite se retirer (Archambault et al. 1998). La fermeture du couvert arborescent jouerait également un rôle sur son retrait (Ricard et Messier 1996).

Procédés de régénération de la futaie régulière et de ia futaie jardinée : réponse du bouleau jaune et des espèces de compétition

Futaie régulière

Procédés par coupe à blanc

Les procédés par coupe à blanc visent à récolter la totalité des arbres marchands d’un peuplement
(Ministère des Ressources naturelles Canada 1995). Dans leurs travaux visant à caractériser la succession forestière de la forêt mixte du domaine de la sapinière à bouleau jaune 20 ans après coupe à blanc, Archambault et al. (1998) arrivent à la conclusion que la coupe totale a fortement perturbé la succession naturelle. Ils affirment qu’il est peu probable que les parterres de coupe évoluent dans le sens du peuplement d’origine dans un futur raisonnable. Il semble que la coupe totale ne soit pas adéquate pour assurer le retour de ia sapinière à bouleau jaune en raison de l’agressivité des espèces de compétition à envahir le parterre. Tout comme Ruei (1992) et Winder et Watson (1994 dans Archambault et al. 1998), ils ont observé que le framboisier colonisait fortement et rapidement les sites après ouverture, mais qu’il n’était abondant que durant les 10 premières années suivant la coupe pour ensuite se retirer. Quant à l’érable à épis, il devrait poursuivre son envahissement pour au moins un autre 20 à 30 ans.
Laflèche et al. (2000) se sont également penchés sur l’évaluation de la coupe totale avec protection de la régénération et des sols (CPRS) comme méthode de régénération de peuplements mélangés du domaine bioclimatique de la sapinière à bouleau jaune dans l’est du Québec. Ils notent que, suite à l’ouverture du couvert, on assiste généralement à un envahissement rapide et abondant en érable à épis et en cerisier de Pennsylvanie, ce qui affecte l’abondance et la croissance de la végétation désirée. De plus, le soin apporté à la protection du soi et les grandes distances séparant les semenciers résulteraient en une faible proportion de bouleau jaune. Ils affirment en conclusion que la CPRS s’avère une pratique peu efficace pour assurer rapidement le renouvellement de peuplements mélangés de la sapinière à bouleau jaune.
Finalement, De Grandpré et al. (2000) se sont intéressés eux aussi à la succession végétale suivant la coupe à blanc de forêts du domaine de la sapinière à bouleau jaune. Ils précisent que les jeunes coupes totales sont principalement caractérisées par des espèces telles le framboisier, le cerisier de Pennsylvanie, le peuplier faux-tremble, l’érable rouge, le bouleau blanc et l’épilobe. Après 20 ans, l’abondance du framboisier, du cerisier de Pennsylvanie et de l’épilobe semble s’estomper au profit des semis d’espèces plus tolérantes à l’ombre. L’érable à épis est l’espèce qui demeure très abondante, peu importe l’âge de la coupe. Même après 20 ans, ils ont retrouvé encore des densités de plus de 20 000 tiges/ha. On observe donc que la compétition sévère induite par des espèces herbacées et des arbustes limite l’établissement et la croissance des semences, augmente la mortalité des semis et change la composition en espèces (Giiliam et al. 1995).
Tel que mentionné précédemment, le recrutement des semis en bouleau jaune est le résultat de l’interaction entre l’abondance des semences, la distance à parcourir et la qualité du substrat. À cela s’ajoute la structure de la canopée qui influence leur croissance et le contrôle des espèces de compétition.
Il semble clair que dans le cas des forêts mixtes à bouleau jaune, le procédé de régénération par coupe à blanc ou par coupe totale avec protection de la régénération et des sols ne semble pas respecter ces exigences et crée des conditions non favorables à la régénération en espèces désirées et à la croissance de semis établis (Lepage et al., 2000).

Variantes du procédé par coupe à blanc : la coupe par bandes ou par parquets

Les coupes par bandes ou par parquets sont des variantes du procédé par coupe à blanc. Elles diffèrent en fonction des superficies de récoite et de leur répartition dans l’espace. Elles répondent ainsi mieux à l’autécologie de certaines espèces et ont l’avantage de maintenir une source de semences à proximité des parterres à régénérer (Ruel et Pineau 1994).
Boivin (1975 dans Ruel et Pineau 1994) a effectué un essai de coupe par bandes dans les peuplements mélangés de bouleau jaune, sapin et épinettes. Dix ans plus tard, la régénération de bouleau jaune fut peu abondante (1000 semis/ha), faiblement distribuée (stocking de 0 à 22 %) et se retrouvait en sous-étage du cerisier de Pennsylvanie et du bouleau blanc {Beîula papyriféra Marsh.). La reconstitution d’un peuplement semblable à celui récolté ne semblait donc pas assurée. En conséquence, dans !e cas de la forêt mixte à bouleau jaune, Ruel et Pineau (1994) ne recommandent pas la coupe par bandes.
Dans un dispositif situé en Mauricie, Guillemette et al. (2003a) ont réalisé un suivi trois ans après traitement de leurs différents essais. Ils précisent que ce sont dans les parquets (1ha) sans semencier que les coefficients de distribution du bouleau jaune et de l’ensemble de la régénération commerciale sont les plus faibles comparativement aux ouvertures de plus petites tailles. La plus grande taille des parquets et l’absence de semenciers sur le parterre auraient réduit les apports de semences, défavorisé leur distribution, diminué la protection des semis contre l’insolation et stimulé davantage la compétition. C’est aussi dans ces parquets que la compétition a été la plus forte en terme de distribution et de densité totaux.
Certains auteurs notent également l’invasion des espèces de compétition dans les parquets de plus d’un acre (0,4 ha) (Dale et al. 1995 dans CERFO Date inconnue).

Procédés par coupes progressives uniformes

Le procédé par coupes progressives uniformes consiste à extraire les arbres par étape. Ainsi, on considère trois types de coupes : la coupe d’ensemencement, les coupes secondaires et la coupe définitive.La coupe d’ensemencement est un mode de régénération où le couvert est ouvert assez uniformément sur l’ensemble de la surface à régénérer (Ministère des Ressources naturelles Canada 1995). Elle vise à la fois à favoriser la fructification ainsi qu’à créer des conditions de germination plus favorables aux espèces désirables pour le futur peuplement. On tente alors de développer une régénération dense et uniforme. La densité influencera autant la croissance que la qualité des tiges (Godman et Tubbs 1973).Les coupes secondaires visent à supprimer les grands arbres au-dessus des taches de semis régénérés, à récolter les semenciers qui montrent des signes de faiblesse ou des dommages reçus à la suite de la coupe d’ensemencement, à assurer une protection des semis et à poursuivre l’installation des semis là ou elle tarde.Enfin, la coupe définitive élimine le peuplement résiduel avec une attention particulière à la protection des semis en place. Elle ne doit pas tarder afin de réduire les dommages d’exploitation et la concurrence de la part des semenciers eux-mêmes (Ruel et Pineau 1994).Ward et Stephens (1997) ont démontré que le bouleau jaune est adapté à une exploitation impliquant une perturbation partielle du couvert. Le succès d’établissement du bouleau jaune est par ailleurs dépendant de cette ouverture. Les coupes partielles doivent donc imiter les perturbations naturelles en créant une ouverture du couvert. Le système de coupes progressives en deux temps devient alors très recommandé pour le bouleau jaune (Peraia et Aim 1990; Ruel et Pineau 1994).Dans leur revue de la littérature portant sur la régénération du bouleau jaune, Peraia et Aim (1990) ont dressé un portrait de différents essais de coupe progressive d’ensemencement. On y constate que de bons résultants ont été obtenus suivant un gradient d’ouverture du couvert relativement large, allant d’une ouverture de 70 à 20 % de pleine lumière. De bons résultats ont également été observés par Guillemette et al. (2003a; 2004) dans leurs essais en Mauricie et à la station écotouristique de Duchesnay. En effet, leurs suivis après la coupe d’ensemencement permettent d’observer une régénération abondante et bien distribuée en bouleau jaune, particulièrement en présence d’un scarifiage.

Procédés par arbres semenciers

Peu de travaux de coupe avec réserve de semenciers ont été documentés. Trois références touchant les forêts mixtes du domaine de la sapinière à bouleau jaune ont été trouvées. Ainsi, dans le Bas-St-Laurent, Quentin (1994) a effectué le suivi de la régénération suivant la réalisation de coupes avec réserve de semenciers de forte densité (allant jusqu’à 60 semenciers/ha) suivies de préparation de terrain. Il recommande que cette coupe soit effectuée lors d’une bonne année semencière pour permettre le choix de semenciers de qualité bien pourvus en semences, que le martelage laisse de 25 à 50 semenciers/ha bien distribués sur le parterre de coupe et qu’un scarifiage soit effectué après la chute des feuilles, mais avant la tombée de la neige.Ruel et al. (2004) ont mis sur pied un dispositif de recherche visant à étudier le potentiel d’une approche de remise en productions de peuplements dégradés de 15 m2/ha où des semenciers sont présents. Leurs résultats indiquent que la disponibilité des semences lors des bonnes années semencières était suffisante pour que l’approche soit jugée efficace à court terme. Ils précisent qu’une perturbation des horizons superficiels du sol est nécessaire pour provoquer l’établissement des semis. La reprise vigoureuse de la végétation compétitrice indique cependant que la croissance et la survie des semis devraient faire l’objet d’études à venir.Guillemette et al. (2003a) ont observé, en Mauricie, que les semenciers conservés dans des parquets de 1 ha ont amené une régénération en bouleau jaune plus abondante, mieux distribuée et plus haute, comparativement aux parquets sans semenciers.Aux États-Unis, quelques essais ont été documentés dans des peuplements d’essences feuillues. Les différents auteurs (Metzger et Tubbs 1971; Tubbs et al. 1983 dans CERFO date inconnue) constatent des problèmes de survie du bouleau jaune, probablement reliés aux conditions microclimatiques et à l’envahissement par la végétation concurrente. Les auteurs considèrent que la coupe par bandes ou la coupe progressive sont de meilleures alternatives.

Futaie jardinêe

En premier lieu, il convient de distinguer la futaie jardinêe des autres structures irrégulières. La futaie jardinêe est un cas particulier où la distribution des diamètres des tiges est équilibrée de façon à assurer un recrutement constant.Étant donné que le bouleau jaune nécessite la création d’ouvertures pour atteindre le couvert (Payette et ai. 1990; Seymour 1994 dans Beaudet et al. 2000), les systèmes de récolte de la futaie jardinêe à structure verticale (jardinage par pieds d’arbres) ne semblent pas recommandés dans les cas où le traitement vise sa régénération. Les systèmes de récolte à structure horizontale, tel que la coupe de jardinage par trouées, sembleraient toutefois être une solution (Perala et Aim 1990).

Jardinage par pieds d’arbres

La coupe de jardinage par pied d’arbre favorise généralement la régénération d’espèces tolérantes à l’ombre (Lamson et Smith 1991 ; Crow et Metzger 1987 dans Beaudet et Messier 1997). Toutefois, plusieurs auteurs ont noté que le bouleau jaune ne se régénérait que sporadiquement suite à ce type d’intervention (Leak et al. 1969; Tubbs 1969; Berry 1981 dans Bédard et Majcen 2001). En effet, Crow et Metzger (1987 dans Beaudet et Messier 1997) citent le cas où, bien que le bouleau jaune eut été présent durant les quelques années suivant la coupe de jardinage, après 15 ans, la régénération était dominée par l’érable à sucre. Ainsi, Perala et Aim (1990) recommandent le jardinage par petites trouées afin d’assurer la régénération en bouleau jaune dans les peuplements de structure inéquienne. Un mélange du jardinage par pied d’arbre et du jardinage par petites trouées serait, selon plusieurs, la meilleure combinaison pour régénérer les espèces feuillues tolérantes et semi-tolérantes (Beaudet et Messier 1997) des peuplements mixtes et feuillus de structure inéquienne. Miller et al. (1995) suggèrent toutefois la création d’une variété de
grandeurs et de formes d’ouvertures.

Jardinage par petites trouées

Le principe de ce type d’intervention se rapporte aux Variantes du procédé par coupe à blanc : la coupe par bandes ou par parquets. De façon naturelle, on retrouve des semis de bouleau jaune dans les trouées, là où la régénération préétablie en érable à sucre ou en hêtre à grandes feuilles n’est pas importante.Plusieurs auteurs ont ainsi noté que le bouleau jaune se régénérait dans les petites ouvertures du jardinage par trouées (Marquis 1965; Leak et Filip 1977 ; Arbogast 1957dans Bédard et Majcen 2001; Guillemette et al. 2003a). Leak et Filip (1977) ont observé le maintien d’une proportion de 25 à 33 % d’espèces semitolérantes et intolérantes dans un peuplement où la composition avant coupe était de 70 % d’espèces tolérantes, 25 % d’espèces semi-tolérantes et 5 % d’espèces intolérantes.Leak (1999) a aussi démontré, avec son suivi 61 ans après traitement, que le jardinage par petites trouées dans les peuplements matures de feuillus nobles devrait maintenir de façon continue une proportion de 20 % de bouleaux et frênes et 33 % en espèces intolérantes et intermédiaires. Le patron de croissance en hauteur après la formation de l’ouverture illustre que le bouleau jaune connaît une croissance en hauteur marquée entre 5 et 15 ans après la création de la trouée (McClure et al. 2000).Zillgitt et Eyre (1945 dans Godman et Krefting 1960) ont rapporté que la création de petites ouvertures d’au plus 0,1 acre (400 m2) était la meilleure façon de ramener un bon nombre de bouleaux jaunes. Dans les plus grandes ouvertures, l’invasion des espèces compétitrices était le facteur le plus significatif en termes de réduction du coefficient de distribution initial. Dans leur étude portant sur la dynamique naturelle des peuplements mixtes et les mécanismes intervenant dans la coexistence des espèces qui les composent, Kneeshaw et Prévost (2007) ont observé que le bouleau jaune est l’espèce la plus abondante dans les trouées de plus de 800 m2 . Linteau (1948 dans Godman et Krefting 1960) indiquait qu’une ouverture du couvert arborescent qui permettrait un apport de lumière d’au moins 30 % créerait les meilleures conditions d’établissement, mais pas de croissance. Il suggère donc des ouvertures de 0,5 acre (2000 m2) lorsqu’une coupe par trouées est réalisée. Quant à Bormann et Likens (1979), ils proposent la figure suivante afin de schématiser le potentiel estimé d’être parmi les individus dominants des trouées en fonction de la surface d’ouverture, le groupe 3 représentant les espèces de tolérance intermédiaire tel le bouleau jaune. Ainsi, de toutes les publications consultées sur le sujet, on observe une certaine variabilité au niveau de la dimension des trouées à réaliser, les dimensions passant de 400 m2 à 2000 m2.
Leak (1999) suggère, au lieu d’utiliser une dimension fixe de trouée, d’utiliser les grandeurs de trouées qui s’arriment aux conditions de terrain, prélevant les arbres matures et favorisant une régénération en essences désirées. Les dispositifs du CERFO (Guiliemette et al. 2003a) installés en Mauricie démontrent que la taille des trouées devrait considérer la présence de l’érable à sucre dans le peuplement. Ainsi, une forte présence en érable à sucre mènerait à la création de grandes trouées (1 000 m2 ), alors que sa faible présence mènerait à la création de trouées de petites dimensions (400 m2). Prévost et al. (2003) ramène la notion de scarifiage dans les trouées afin d’installer avec succès la régénération du bouleau jaune.

Le scarifiage comme complément aux procédés de régénération

Dans les façons d’y parvenir, Kelso (1969) note qu’une récolte réalisée en été avec de la machinerie lourde scarifiant le sol préparerait des lits de germination adéquats. McGee et Birmingham (1997) indiquent que de maintenir un certain niveau de débris ligneux (sur 5 % de la surface) bien distribués peut suppléer aux préparations de terrain. Dans leurs essais de diverses méthodes de scarifiage intégrées aux opérations dans les trouées, Nolet et Poirier (2001) ont testé le scarifiage par peigne, le scarifiage par retrait des déchets, ia mise à nu du sol minéral à l’aide d’une pelle sur débusqueuse (poquet) et l’absence de scarifiage (témoin). Ils ont observé que les trouées non scarifiées (témoin) semblaient offrir une quantité appréciable de bons microsites, étant donné qu’il y a eu perturbation forte du sol lors des opérations de récolte. En matière de coûts et de qualité de microsites, il semble que la méthode de scarifiage par retrait des déchets soit la plus intéressante, nécessitant 27 % moins de temps que le scarifiage par peigne et offrant une quantité équivalente de microsites de bonne qualité.
Les essais réalisés par Quentin (1994) comparent la méthode de scalpage partiel du sol au bouteur et la préparation de terrain au TTS. Celui-ci arrive à la conclusion que le scalpage partiel au bouteur est le traitement qui a démontré le plus d’efficacité en termes de contrôle de la végétation compétitive et de régénération en essences désirées.
Bien que certains constats semblent « clairs » en regard de la germination, i! semble qu’encore trop peu d’informations soient disponibles sur l’effet du scarifiage, et plus particulièrement des poquets, sur la croissance des semis de bouleau jaune. Il n’en demeure pas moins que ce type de préparation de terrain a largement été remis en cause. Deux suivis à court terme viennent toutefois donner quelques indices quant à son adéquation.
Ainsi, dans ses essais de remise en production par réserve de semenciers, Ruel et al. (2004) affirment que la création des poquets a eu un effet bénéfique sur l’interception de la lumière par la strate arbustive. Il semble que les poquets présentent des meilleures conditions d’humidité et de lumière que les milieux non perturbés mais que les conditions nutritives y sont inférieures. Ces dernières ne semblent toutefois pas limitatives. En effet, dans leur suivi de la régénération du bouleau jaune quatre ans après coupe, Morin et al. (2003) ont remarqué que les semis établis sur le sol minéral à l’intérieur des poquets, qui semblaient défavorisés trois ans après scarifiage, ont démontré un rattrapage au niveau de la croissance en général dès l’année suivante. Ils affirment ainsi que la création de poquets comme lit de germination semble être favorable à la croissance des semis quatre ans après la coupe. En plus d’offrir des conditions de germination adéquates par la mise à nu du sol minéral, le scarifiage par poquets diminue la pression de la végétation compétitrice.
Le scarifiage par poquet, qui permet le déracinement des espèces compétitrices tel que l’érable à épis, constitue donc une des meilleures méthodes mécaniques pour les contrôler (Guillemette et al., 2003a). Godman et Tubbs (1973) notent qu’un brûlage dirigé est également une façon peu coûteuse de retirer la végétation compétitrice et l’humus afin d’exposer le sol minéral.
Au niveau de la réceptivité des lits de germination, Godman et Krefting (1960) ont observé que l’établissement du bouleau jaune dans les lits de germination s’est fait sur trois ans. L’effet de la scarification semble disparaître après cette période. Raymond et al. (2000), dans leur étude portant sur l’effet d’une coupe d’ensemencement et du milieu de germination sur la régénération des sapinières boréales riches de seconde venue du Québec, indiquent que les lits de germination étaient toujours réceptifs 4 ans après traitement.

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Table des matières

CHAPITRE l • INTRODUCTION 
1.1 Mise en contexte
1.2 Bouleau jaune
1.2.1 Effet de la qualité du lit de germination
1.2.2 Effet de la lumière sur la germination et la croissance
1.3 Espèces de compétition
1.4 Procédés de régénération de la futaie régulière et de la futaie jardinée : réponse du bouleau jaune et des espèces de compétition
1.4.1 Futaie régulière
1.4.1.1 Procédés par ooupe à blanc
1.4.1.2 Variantes du procédé par coupe à blanc : la coupe par bandes ou par parquets
1.4.1.3 Procédés par coupes progressives uniformes
1.4.1.4 Procédés par arbres semenciers
1.4.2 Futaie jardinée
1.4.2.1 Jardinage par pieds d’arbres
1.4.2.2 Jardinage par petites trouées
1.4.3 Le scarifiage comme complément aux procédés de régénération
1.5 Objectif et hypothèse de recherche
CHAPITRE II • MATÉRIEL ET MÉTHODES 
2.1 Aire d’étude
2.2 Traitements sylvicoles évalués
2.2.1 Les opérations de récolte
2.2.1.1 Dispositif de coupes avec réserve de semenciers
2.2.1.2 Dispositif de traitements proposés par le Manuel d’aménagement forestier (MRNFP1998) suivant les principes du jardinage
2.2.1.3 Dispositif de coupes progressives d’ensemencement dont le prélèvement est basé sur l’ouverture du couvert
2.2.1.4 Dispositif de coupe progressive d’ensemencement conventionnelle dont le prélèvement est basé sur la surface terrière (CPESA)
2.2.2 La préparation de terrain
2.3 Dispositif expérimentai
2.3.1 Plan d’expérience
2.3.2 Traitements
2.3.1.1 Traitement en parcelles principales : les traitements sylvicoles de récolte
2.3.1.2 Traitement en sous-parcelles: les milieux d’ensemencement
2.3.3 Variables étudiées
2.4 Échantillonnage
2.4.1 Les parcelles échantillons
2.4.2 Évaluation du couvert forestier résiduel
2.5 Traitement des données
2.6 Méthodologie statistique
CHAPITRE III •RÉSULTATS 
3.1 Portrait de la régénération en bouleau jaune trois ans après traitement
3.1.1 Effets du traitement sylvicole et du milieu d’ensemencement sur la régénération en bouleau
jaune
3.1.1.1 Le coefficient de distribution (CD)
3.1.1.2 Le pourcentage de recouvrement (abondance)
3.1.2 Évolution de la régénération en bouleau jaune depuis l’installation
3.2 Portrait de la compétition
3.2.1 Effets du traitement sylvicole et du milieu d’ensemencement sur la compétition en érable à
épis et en framboisier
3.2.1.1 Le coefficient de distribution (CD) de l’érable à épis
3.2.1.2 Le coefficient de distribution (CD) du framboisier
3.2.1.3 Le pourcentage de recouvrement (abondance) de l’érable à épis
3.2.1.4 Le pourcentage de recouvrement (abondance) du framboisier
CHAPITRE IV-DISCUSSION 
4.1 Influence de la perturbation du sol dans les interventions testées
4.1.1 Bouleau jaune
4.1.2 Compétition
4.1.2.1 Érable à épis
4.1.2.2 Framboisier
4.2 Influence de la densité du couvert forestier résiduel dans les interventions testées
4.2.1 Bouleau jaune
4.2.2 Compétition
4.2.2.1 Érable à épis
4.2.2.2 Framboisier
4.2.2.3 Constat
4.3 Évolution du portrait de la régénération en bouleau jaune
4.4 Modèle synthèse
CHAPITRE V-CONCLUSION
CHAPITRE VI – RÉFÉRENCES CITÉES 

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