Éducation du public au sujet des médicaments

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Dénomination commune internationale

Les dénominations communes internationales (DCI) identifient les substances pharmaceutiques ou les principes actifs. Chaque DCI est une appellation unique reconnue au niveau mondial et qui relève du domaine public. On parle aussi de nom générique [5].
Le système des DCI tel qu’il existe aujourd’hui a été créé en 1950 suite à la résolution WHA3.11 de l’OMS et a commencé à fonctionner en 1953, lorsque la première liste des dénominations communes internationales pour les substances pharmaceutiques a été publiée. La liste des DCI compte désormais près de 7000 noms choisis depuis cette date, et quelques 120 à 150 nouvelles DCI viennent la compléter chaque année [5].

Médicament princeps

Un princeps est un médicament qui incorpore pour la première fois un principe actif qui a été isolé ou synthétisé par un laboratoire pharmaceutique [6].
Il s’agit du médicament « original » dont la molécule active est protégée par un brevet d’une durée variable (20 à 25 ans) qui assure au laboratoire qui l’a déposé l’exclusivité de son exploitation et de sa commercialisation [6].

Médicament générique

Un médicament générique est conçu à partir de la molécule d’un médicament déjà autorisé (appelé médicament d’origine ou princeps) dont le brevet est désormais tombé dans le domaine public [7].
Un médicament générique doit avoir la même composition qualitative et quantitative en principe(s) actif(s), la même forme pharmaceutique que le princeps et démontrer qu’il a la même biodisponibilité. Les médicaments génériques sont donc des médicaments déjà connus au moment de leur commercialisation [7]. Un médicament qui aurait fait l’objet d’un retrait d’autorisation pour des raisons de sécurité ne pourra pas devenir un générique [7]. Le médicament générique peut contenir des excipients différents de ceux du princeps et présenter ainsi un aspect, une couleur ou un goût différent [7].
Ces différences peuvent être recherchées avec le générique. Un médicament générique peut ainsi être intéressant car il peut ne pas contenir un excipient à effet notoire contenu dans le princeps (Comprimé moins gros, goût fraise au lieu de banane, allergie…) [7].
Le médicament générique n’est pas nécessairement identique de façon stricte au médicament original. Il peut notamment contenir des excipients différents [7]. Certains excipients sont dits « à effets notoires » car ils présentent un risque accru de mauvaise tolérance chez des patients sensibles [7].
L’aspartam, par exemple, est une source de phénylalanine, il est donc contre-indiqué chez les personnes souffrant de phénylcétonurie.
La présence des excipients à effets notoires est indiquée dans la notice et sur la boîte du médicament [7].

Médicaments essentiels

Les médicaments essentiels sont ceux qui satisfont aux besoins de la majorité de la population en matière de soins de santé ; ils doivent donc être disponibles à tout moment, en quantité suffisante, sous la forme pharmaceutique appropriée, et à un prix accessible pour les individus et la communauté. Ce concept est par définition souple et adaptable à de nombreuses situations ; c’est à chaque pays qu’il incombe de déterminer quels sont les médicaments qu’il considère comme essentiels. Les listes modèles ont fait la preuve de leur grande utilité pour améliorer la qualité des soins de santé et réduire les coûts. La qualité des soins est améliorée lorsque la liste des médicaments essentiels est reliée à des directives de traitement reposant sur des bases factuelles, surtout lorsque le système d’approvisionnement garantit que les médicaments choisis sont accessibles. Les directives de traitement peuvent également être axées sur la formation et servir de référence pour la supervision et l’audit médical ; les prescripteurs connaissent ainsi mieux les médicaments et sont davantage à même de reconnaître des réactions indésirables. Les coûts sont abaissés grâce au choix d’un traitement d’un bon rapport coût/efficacité [22].

Liste des médicaments essentiels

Les listes modèles sont des outils d’information et d’éducation à l’usage des professionnels de santé et des consommateurs. Elles doivent être envisagées dans le contexte de politiques pharmaceutiques nationales exhaustives couvrant non seulement l’utilisation des médicaments, mais également les stratégies d’achat et de distribution, le financement des médicaments, les dons et les médicaments nécessaires pour le traitement de certaines maladies. Bien que le concept de médicaments essentiels ait été à l’origine destiné aux pays en développement, de plus en plus de pays développés en utilisent les éléments principaux, en raison de l’augmentation du coût des médicaments, de l’introduction de nombreux nouveaux médicaments souvent coûteux et des variations observées au niveau de la qualité des soins.
La façon dont sont établies les listes nationales de médicaments essentiels s’est légèrement modifiée au fil des ans. Les premières listes étaient souvent élaborées en tant que guide d’achat des médicaments. Ces dernières années, on a davantage insisté sur l’élaboration de directives de traitement servant de base à la sélection et à la fourniture de médicaments, ainsi que les données sur lesquelles reposent ces directives. La liste modèle contient maintenant de nombreux médicaments qui exigent un haut niveau de compétence pour pouvoir être utilisés efficacement et sans danger. Il est nécessaire de disposer de compétences spécialisées et de ressources complémentaires suffisantes avant d’adopter certaines catégories de médicaments. C’est le cas des situations où l’utilisation des médicaments doit être faite sous le contrôle d’un spécialiste. On peut citer l’utilisation :
• d’antimicrobiens de réserve pour les bactéries multirésistantes ;
• de médicaments antinéoplasiques et immunosuppresseurs ;
• de médicaments antirétroviraux ;
• l’utilisation d’agents antimicrobiens, antifongiques et antiviraux pour le traitement des infections opportunistes chez les patients immunodéprimés ;
• l’établissement de posologies appropriées pour le traitement de la tuberculose et de la lèpre.
La sélection des médicaments essentiels est un processus continu, qui doit tenir compte de l’évolution des priorités en matière de santé publique, des changements de la situation épidémiologique, ainsi que du progrès des connaissances dans le domaine pharmacologique et pharmaceutique. Elle doit s’accompagner d’un effort simultané d’informations, de formation et d’éducation des personnels sanitaires pour une utilisation appropriée des médicaments. La liste modèle doit être considérée comme une tentative en vue de dégager un « tronc commun » de médicaments fondamentaux ayant une portée et une applicabilité universelles, ce qui ne signifie pas qu’un médicament qui n’y figurerait pas serait automatiquement rejeté.
L’existence de la liste n’implique pas qu’aucun autre médicament n’est utile, mais simplement que les médicaments qui y figurent, lorsqu’ils sont utilisés conformément à des directives de traitement appropriées, sont ceux qui ont le meilleur rapport coût/ efficacité pour répondre aux besoins de la majorité de la population en matière de soins de santé. Dans certaines situations, il sera nécessaire de mettre à disposition d’autres médicaments essentiels pour le traitement de maladies rares [22].

Prescription médicale

La prescription médicale, ou encore ordonnance, est un document remis au malade et par lequel le médecin prescrit un traitement, les médicaments et leurs modes d’emploi.
Les enjeux d’une bonne prescription médicale sont :
• La guérison d’un patient avec : le minimum d’effets adverses des produits administrés, l’absence d’interactions non désirées des médicaments prescrits, le minimum de contraintes physiques inhérentes au traitement (immobilisation, voie d’administration, nombre de prises, douleur, etc.…)
• Le coût social des produits prescrits ;
• La disponibilité des produits prescrits.
Par son contenu et ses visées, la prescription médicale doit répondre à certains principes communs à toutes les prescriptions médicales et à d’autres, qui sont spécifiques à des catégories de médicaments.
L’ordonnance médicale doit comporter les caractéristiques suivantes :
– identité, adresse du prescripteur ;
– nom, prénom, âge et sexe du malade ;
– date, signature et cachet du prescripteur ;
– dénomination des médicaments, posologie, forme galénique, mode d’administration, dosage ;
– quantité prescrite ou durée de traitement ;
– éventuellement le nombre de renouvellements [20].

Utilisation rationnelle des médicaments

Selon l’OMS, l’utilisation rationnelle des médicaments est définie comme la prescription du produit le plus approprié, obtenu à temps et moyennant un prix abordable pour tous. Également il doit être délivré correctement et administré selon la posologie appropriée et pendant un laps de temps approprié [1].

Politique pharmaceutique

Une politique pharmaceutique nationale (PPN) est à la fois l’expression d’une volonté d’atteindre un objectif et un guide d’action. Elle exprime et classe par ordre de priorité les objectifs à moyen et long terme fixés par le gouvernement à l’intention du secteur pharmaceutique et définit les principales stratégies pour atteindre ceux-ci. Elle fournit un cadre au sein duquel les activités du secteur pharmaceutique peuvent être coordonnées. Elle englobe à la fois le secteur public et le secteur privé et fait intervenir tous les principaux acteurs du domaine pharmaceutique. Une politique pharmaceutique nationale, présentée et publiée comme déclaration officielle du gouvernement, est importante parce ce qu’elle est l’expression officielle des aspirations, des buts, des décisions et des engagements. Sans un tel document d’orientation officiel, une vue d’ensemble des besoins pourrait faire défaut, et de ce fait, il pourrait y avoir incompatibilité entre certaines mesures gouvernementales, les divers objectifs et responsabilités n’étant ni clairement définis ni bien compris. Le document d’orientation doit être le fruit d’un processus de consultation systématique de l’ensemble des parties concernées. Au cours de ce processus, les objectifs doivent être définis, les priorités fixées, des stratégies mises au point et des engagements pris [7].

Système de santé

Le système de santé est l’ensemble des organisations, des institutions, des ressources et des personnes dont l’objectif principal est d’améliorer la santé. Pour renforcer les systèmes de santé, il faut surmonter des obstacles dans plusieurs domaines : effectifs des personnels de santé, infrastructures, matériel médical et médicaments, logistique, suivi des progrès et efficacité du financement. Pour fonctionner, un système de santé a besoin de personnel, de moyens financiers, d’informations, de fournitures, de moyens de transport et de communication, ainsi que d’orientations générales. Il doit fournir des services correspondant aux besoins et financièrement justes et traiter les patients décemment. Dans de nombreux pays en développement, le mauvais état des systèmes de santé est l’un des principaux obstacles à l’accès aux soins essentiels. Toutefois, les pays pauvres ne sont pas les seuls à connaître des problèmes liés à leur système de santé. Dans certains pays riches, une part importante de la population n’a pas accès aux soins car les systèmes de protection sociale ne sont pas équitables. Alors que dans d’autres pays, on assiste à une escalade des dépenses en raison d’une utilisation inefficace des ressources. Il est de plus en plus communément admis que, pour préserver et améliorer la santé des populations dans le monde, les pouvoirs publics doivent concevoir des systèmes de santé solides et efficaces capables de prévenir les maladies et d’offrir un traitement à toutes les femmes, tous les hommes et tous les enfants sans distinction, où qu’ils habitent [9].

Enfance

L’enfance est une période d’évolution de l’homme qui se situe au début de son existence. L’enfance débute dès les premiers jours de vie d’un être humain et se termine à la puberté, qui marque le début de l’adolescence. D’un point de vue médical, l’enfance est composée de trois grandes périodes : la période néonatale qui couvre le premier mois de vie d’un enfant, la première enfance qui commence avec le deuxième mois de vie et qui se termine à 2 ans et la deuxième enfance qui débute à 2 ans et qui se termine vers 12 ans à l’adolescence [10].

Cycle d’utilisation des médicaments

Le cycle d’utilisation du médicament comprend quatre étapes principales que sont le diagnostic, la prescription, la délivrance et l’adhésion du patient. L’étape du diagnostic consiste à identifier et à définir le ou les problèmes nécessitant une intervention. Cette étape initiale peut mettre en place un cycle d’utilisation inapproprié des médicaments. Après l’établissement d’un diagnostic, un traitement sera généralement prescrit, il pourrait s’agir d’une thérapie pharmacologique ou non médicamenteuse. Par la suite, les patients reçoivent les médicaments prescrits et doivent les prendre comme indiqué, c’est-à-dire dans le respect des posologies prescrites (observance) [11].

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
I. Définition des concepts
I.1. Médicament
I.2. Dénomination commune internationale
I.3. Médicament princeps
I.4. Médicament générique
I.5. Médicaments essentiels
I.6. Liste des médicaments essentiels
I.7. Prescription médicale
I.8. Utilisation rationnelle des médicaments
I. 9. Politique pharmaceutique
I.10. Système de santé
I.11. Enfance
II. Cycle d’utilisation des médicaments
III. Politique pharmaceutique nationale du Sénégal
III.1. But
III.2. Objectifs
III.3. Acteurs
IV. Organisation du système de santé du Sénégal
V. Pharmacologie pédiatrique
V.1. Caractéristiques des médicaments pédiatriques
IV.2. Lacunes de la recherche-développement
IV.3. Problèmes de distribution
VI. Situation sanitaire des enfants de moins de 5 ans
VI.1. Morbidité
VI.1.2 En Afrique subsaharienne
VI.1.3 Au Sénégal
VI.2. Mortalité
VI.2.1 Dans le Monde
VI.2.2. En Afrique subsaharienne
VI.2.3. Au Sénégal
VII. Prescription irrationnelle
VII.1. Types de prescription irrationnelle
VII.2. Facteurs contribuant à l’utilisation irrationnelle des médicaments
VII.3. Conséquences de l’utilisation irrationnelle des médicaments
VII.3.1. Conséquences cliniques
VII.3.2. Conséquences économiques
VIII. Les indicateurs de l’utilisation des médicaments dans les services de santé
IX. Politique d’amélioration de l’utilisation des médicaments
IX.1. Dans le monde
IX.1.1. Organisme national multidisciplinaire mandaté pour coordonner les politiques en matière d’usage de médicaments
IX.1.2. Directives thérapeutiques
IX.1.3. Listes de médicaments essentiels
IX.1.4. Comités pharmaceutiques et thérapeutiques dans les districts et les hôpitaux
IX.1.5. Formation en pharmacothérapie par problèmes dans les programmes universitaires
IX.1.6. Enseignement médical continu obligatoire pour le permis d’exercer
IX.1.7. Encadrement, audit et retour d’informations
IX.1.8. Informations indépendantes sur les médicaments
IX.1.9. Éducation du public au sujet des médicaments
IX.1.11. Une réglementation appropriée et mise en vigueur
IX.1.12. Niveau de dépenses gouvernementales suffisant pour assurer la disponibilité des médicaments et du personnel
IX.2. Au Sénégal
IX.2.1. Liste nationale des médicaments et produits essentiels du Sénégal
IX.2.2. Guide des équivalences thérapeutiques
IX.2.3. Base de données des médicaments
DEUXIEME PARTIE
I. But
II. Objectifs
II.1. Objectif général
II.2. Objectifs spécifiques
III. Cadre d’étude
III.1. Situation géographique
III.2. Situation démographique
III.3. Situation sanitaire du district
IV. Méthodologie
IV.1. Type et période d’étude
IV.2. Population d’étude
IV.3. Échantillonnage
IV.3.1. Critères de sélection
IV.3.2. Recrutement
IV.4. Collecte des données
IV.4.1. Outil de collecte
IV.4.2 Méthode de collecte
IV.4.3. Variables collectées
IV.4.4 Définition opérationnelle des variables
IV.5. Saisie et analyse des données
IV.5.2. Analyse des données
IV.5.2.1. Analyse descriptive
IV.5.2.2. Analyse des facteurs associés
IV.6. Considérations éthiques
V. Résultats
V.1 Caractéristiques sociodémographiques
V.2. Caractéristiques anthropométriques
V.3. Caractéristiques cliniques
V.4. Pratiques de prescription
V.5. Facteurs associés à la polypharmacie
V.6. Facteurs associés à la prescription d’antibiotiques
VI. Discussion
VI.1. Forces et faiblesses de l’étude
VI.2. Caractéristiques sociodémographiques
VI.3. Caractéristiques cliniques
VI.4. Pratiques de prescription
VI.4.1. Médicaments prescrits
VI.4.2. Classes d’antibiotiques prescrites
VI.4.3. Voies d’administrations
VI.4.4. Indicateurs de prescription
VI.4.5. Indice de prescription rationnelle
VI.4.6. Facteurs associés :
CONCLUSION
REFERENCES

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