Education à la citoyenneté au secondaire
Insertion des jeunes dans la vie politique
La situation que nous venons de décrire conforte à première vue les discours sur l’apathie et l’apolitisme perçu de la tranche d’âge des 18-35 ans9. D’ailleurs, selon Charland (2003), les élèves questionnés manifesteraient peu d’intérêt pour la politique et l’engagement de même qu’un repli sur la sphère privée. Le fait que plusieurs jeunes déclarent ne porter aucun intérêt à la chose publique ne nous autorise toutefois pas à tirer des conclusions pour l’ensemble. En ce sens, des chercheuses se sont intéressées à l’engagement des jeunes ainsi qu’aux formes de participation politique privilégiées. De ces recherches, on peut constater que le repli sur la sphère privée ainsi que le sentiment de distanciation des lieux de pouvoir soulevés par Charland (2003) sont présents, mais ne se traduisent pas nécessairement par un désengagement.
Au lieu de former une tranche d’âge dépolitisée et cynique ou qui n’exprimerait ses aspirations politiques que par des incivilités, les jeunes d’aujourd’hui s’investiraient plutôt dans des répertoires d’action différents de leurs aînés10 (O’Neil, 2007). Par conséquent, il est possible de constater un déplacement de l’action politique institutionnalisée (partis politiques, syndicats) vers les différents mouvements sociaux (Milan, 2005; Stolle et Cruz, 2005). Une fraction des jeunes de 18-35 ans ne pense pas aux institutions démocratiques traditionnelles en termes de devoir civique ou d’obligation morale et citoyenne (Blais, Gidengil, Nevite, et Nadeau, 2004). En général, ces jeunes se distinguent de leurs ainés par la faiblesse de leur participation électorale et par leur faible propension à devenir membre d’un parti politique (O’Neil, 2007). Bien que leur taux de participation aux élections provinciales et fédérales diminue depuis le début des années 1990 (Blais, Gidengil, Nevite, et Nadeau, 2004), en 2003, 58 % de la population âgée entre 22 et 29 avait participé à au moins une autre forme d’engagement politique que le vote, ce qui est supérieur à la proportion du groupe des 30 à 64 ans (56 %) (Milan, 2005). En fait, ils sont plus susceptibles de faire partie d’un groupe de pression que d’un parti politique, au contraire de leurs aînés11. Les formes de participation les plus fréquentes12 ont consisté à chercher de l’information sur une question politique (32 %) et à signer une pétition (31 %). Un jeune adulte sur quatre a boycotté (ou a choisi) un produit pour des raisons éthiques et plus du sixième a assisté à une assemblée publique. Une personne sur dix a exprimé son opinion dans un journal ou à un politicien ou en participant à une manifestation. Le repli sur la sphère privée amènerait les jeunes à recourir à des formes de participation politique individualisées et personnalisantes, qui excluent l’intervention publique ou collective (Quéniart et Jacques, 2001, 2004). Plus qu’une simple émergence ou disparition de certaines formes d’engagement, cette évolution rend compte d’une « multiplication et [d’]une complexification du rapport au politique des citoyens et des citoyennes, de même que des acteurs collectifs » .Les critères de scientificité de la recherche théorique ou spéculative ne peuvent être importés intégralement des sciences de la nature, voire des sciences sociales. L’absence de données empiriques ainsi que les objectifs et la démarche propres à ce type de recherche requièrent une redéfinition de ces critères.
Critères relatifs au corpus de données
La qualité et la validité du corpus reposent sur les critères de crédibilité suivant : l’accès aux sources, l’exhaustivité, l’actualité et l’authenticité (Van der Maren, 1996). L’accès aux sources fait référence au type de corpus qui peut être composé d’énoncés de première main ou de seconde main24. Il s’agit en quelque sorte d’une critique interne des sources utilisées. L’exhaustivité du corpus pose le problème de la sélection des extraits et des choix effectués par le chercheur. Dans sa sélection, une attention devra être portée à la pertinence des extraits – y compris ceux qui ne vont pas dans le même sens des anticipations du chercheur et ceux présentant des difficultés et des contradictions. Le critère de l’actualité des sources exige que le chercheur compose un corpus représentatif de l’état actuel du discours se rapportant à son sujet. Lorsque des sources du passé sont utilisées, leur authenticité est alors à surveiller.
Les sources qui ont fait partie du corpus de données de cette recherche sont présentées en annexe, sous forme de tableau. Les lecteurs pourront donc retrouver, pour chacun des concepts, la liste de sources utilisées.
Critères relatifs au déroulement de la recherche
À partir des critères de scientificité des sciences humaines, Gohier (1998) a déterminé ceux qui sont susceptibles d’être transposés dans une recherche théorique. Les critères qui suivent servent à juger de la teneur théorique d’une recherche. Des sciences sociales, elle retient le critère de cohérence ou de non-contradiction sans lequel aucun discours scientifique n’est admis. La limitation ou la circonscription de l’objet d’étude et la complétude ou l’exhaustivité théorique25 peuvent également servir de balises. L’irréductibilité de la thèse – c’est-à-dire sa simplicité au sens essentiel – peut également servir de repère pour déterminer le caractère fondamental de ce qui est énoncé. Gohier intègre également la crédibilité de la thèse qui fait appel à un corpus théorique autorisé par des auteurs incontournables du domaine ainsi qu’à un regard critique et un appareil argumentatif qui constituent la charpente de l’édifice théorique. Enfin, il est fait mention de la fiabilité – c’est-à-dire la transparence des présupposés théoriques et épistémologiques de l’auteur
Guide du mémoire de fin d’études avec la catégorie Opérationnalisation des différentes dimensions du rapport au savoir |
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Table des matières
Liste des figures
Liste des tableaux
Liste des abréviations
Remerciements
Résumé
INTRODUCTION
CHAPITRE 1 : PROBLÉMATIQUE
1.1 Le programme d’histoire et éducation à la citoyenneté au secondaire : les attentes et la réalité
1.1.2 Prescriptions du programme québécois d’histoire et éducation à la citoyenneté
1.1.3 État de l’enseignement de l’histoire et de l’éducation à la citoyenneté au Québec
1.2 L’histoire comme outil culturel médiatisé
1.3 Les élèves comme sujet d’étude
1.4 Insertion des jeunes dans la vie politique
1.5 Problème de recherche
CHAPITRE 2 : CADRE MÉTHODOLOGIQUE
2.1 Considérations épistémologiques : entre objectivisme et subjectivisme
2.2 La recherche théorique : une relation dialectique entre le problème et la méthode
2.2.1 Objectifs et visées de la recherche théorique
2.2.2 Les trois méthodes de Van der Maren (1995)
2.2.3 La méthode en trois axes de Martineau, Simard et Gauthier (2001)
2.3 Critères de scientificité de la recherche théorique
2.3.1 Critères relatifs au corpus de données
2.3.2 Critères relatifs au déroulement de la recherche
2.4 Démarche proposée
CHAPITRE 3 : CADRE THÉORIQUE
3.1 Concepts concurrents
3.1.1 Conscience historique
3.1.2 Mémoire historique
3.1.3 Rapport à l’histoire
3.2 Rapport au savoir
3.2.1 Origine et définition
3.2.1.1 Perspective psychanalytique
3.2.1.2 Perspective sociologique
3.2.1.3 Perspective didactique
3.2.2 Opérationnalisation de la notion de rapport au savoir
3.2.3 Justification de l’utilisation de la notion de rapport au savoir
3.2.4 Limites de la notion de rapport au savoir
3.3 Résumé du chapitre
CHAPITRE 4: CONSTRUCTION DU MODÈLE THÉORIQUE
4.1 L’histoire et l’éducation à la citoyenneté : deux figures de l’apprendre distinctes
4.2 Opérationnalisation des différentes dimensions du rapport au savoir
4.2.1 Rapport aux savoirs historiques
4.2.1.1 Dimension épistémique : étudier l’appropriation des savoirs historiques
4.2.1.2 Dimensions identitaire et sociale : étudier la relation de sens entre l’élève et l’histoire
4.2.2 Rapport aux savoirs relevant de l’éducation à la citoyenneté
4.2.2.1 Dimension épistémique
4.2.2.2 Dimensions identitaire et sociale
4.3 La théorie attributionelle
4.4 Sur la dimension institutionnelle
4.5 Résumé du chapitre
CHAPITRE 5 : DISCUSSION
5.1 Limites du modèle
5.2 Nouveaux questionnements
5.2.1 Implications pour le transfert des apprentissages
5.2.2 Implications pour l’éducation à la citoyenneté
CONCLUSION
Bibliographie
Annexe : corpus de données
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