Ecriture de l’Histoire/Ecriture de soi
Spatialité et temporalité :
Nous allons clôturer le deuxième chapitre par l’analyse du cadre spatio-temporel et de ses fonctions existantes dans notre roman. Dans un roman historique, les événements et les faits racontés sont véridiques, et reconnaissables par le lecteur. Selon le concept de chronotope de Bakhtine : «Nous appellerons chronotope, ce qui se traduit, littéralement, par « temps-espace » : La corrélation essentielle des rapports spatio-temporels. (…) Dans le chronotope de l’art littéraire a lieu la fusion des indices spatiaux et temporels en un tout intelligible et concret. Ici, le temps se condense, devient compact, visible pour l’art, tandis que l’espace s’intensifie, s’engouffre dans le mouvement du temps, du sujet, de l’Histoire. Les indices du temps se découvrent dans l’espace, celui-ci est perçu et mesuré d’après le temps »
Passage du pacte autobiographique au pacte autofictionnel pour raconter l’Histoire :
Dans Est-il je ?, Philippe Gaspirini montre que la différence entre les deux genres autobiographique et fictionnelle n’est que nuance. Dans le roman autobiographique l’auteur raconte des événements réels et garde leurs véracité,,il raconte sa propre vie en donnant un nom différent au personnage-narrateur, tandis que dans l’autofiction, le nom de l’auteur et celui du personnage-narrateur est le même, et il arrive que l’auteur ne lui accorde pas un nom, mais en comparant sa biographie aux coordonnées du personnage-narrateur nous distinguons quelques similitudes entre les deux, l’auteur se fictionnalise en créant une nouvelle identité pour raconter sa propre vie où le réel et la fiction se rencontrent. Tel est le cas de notre roman objet d’étude, qui représente un récit autofictionnel plus que autobiographique dont l’absence de dénomination du personnage principal du récit n’est qu’un indice qui identifie l’auteur.
Des documents authentiques annexes :
L’écrivaine accompagne son récit par des documents apparus à la fin comme des annexes : Un certificat de nationalité, un certificat de bonne vie et mœurs qui montre le sérieux et la régularité de son père l’instituteur Benameur Yagoub, un arrêté de nomination daté du 25 septembre 1946 et une carte postale recto et verso de Nantes-panorama du port, adressée à sa sœur et écrite de la main de son père « La jolie écriture du maitre d’école. », une phrase écrite en bas de la carte par l’écrivaine. Ces documents sont considérés comme un témoignage qui renseignent le lecteur sur le passé, des preuves qui assurent la véracité de l’histoire. Ce sont les objets-supports de la mémoire que l’écrivaine Maissa Bey utilisent pour se souvenir du passé, c’est le seul moyen qu’elle possède pour communiquer ses souvenirs et pour pouvoir raconter son histoire, qui n’est à son tour qu’un prétexte pour raconter l’histoire collective du pays de son père qui a sacrifié sa vie pour la donner à son pays, l’Algérie.
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Table des matières
Introduction générale .
Premier chapitre : Etude des éléments paratextuels
Introduction.
I) La première de couverture.
II) La deuxième de couverture.
III)L’épigraphe
Conclusion
Second chapitre : Entendez-vous dans les montagnes : roman historique ?.
Introduction.
I) Etude des personnages .
II) Spatialité et temporalité.
Conclusion
Troisième chapitre : Ecriture de l’Histoire/Ecriture de soi
Introduction
I) Passage du pacte autobiographique au pacte autofictionnel pour raconter
l’Histoire
II) Entendez-vous dans les montagnes : romans historique et autofictionnel
III)Objets culturels, un témoignage historique authentique
Conclusion
Conclusion générale
Bibliographie
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