Ecosystèmes terrestres : forestiers et pré forestiers – steppiques et pré-steppiques – Haute Montagne et agroécosystèmes

Les reptiles

L’étude sur la biodiversité de 1998 compte 92 espèces de reptiles. Actuellement, le nombre est de 101.
Le Tableau 10 montre les 9 espèces ajoutées à cette liste.

Statut de menace des amphibiens du Maroc à l’échelle globale : Liste rouge UICN

Le bilan de l’état de conservation de chacune des 111 espèces de reptiles recensés au Maroc à l’échelle mondiale, a donné les résultats suivants (Tableau 11) : dix-sept espèces sont menacées d’extinction dans le monde, parmi lesquelles quatre sont En danger critique d’extinction (4%), et treize Vulnérables (12%) et une seule espèce En danger critique (1%). Par ailleurs, quinze espèces de reptiles sont classées dans la Catégorie Quasi menacé (13.5%). Soixante-quatorze des espèces évaluées sont catégorisées Préoccupation mineur (66%) et cinq espèces appartiennent à la catégorie des Données insuffisantes (4.5). Les espèces considérées comme menacées sont présentées dans le Tableau 12.

Convention CITES

Pour la liste CITES, les résultats ont montré que pour les reptiles du Maroc une seule espèce est inscrite dans l’Annexe I de la CITES. Il s’agit du Varan du désert. Même si cette espèce est menacée d’extinction et pourrait être affectée par le commerce, une évaluation taxonomique complète de cette espèce fait actuellement défaut dans le pays. Six sont sur l’Annexe II (Tortue mauresque, Fouette queue du Maroc, Fouette-queue géant de l’Adrar Souttouf, Fouette-queue à bandes jaunes, Caméléon commun, Boa javelot occidental). Donc, le commerce de ces espèces doit être impérativement règlementé pour éliminer toute éventuelle menace d’extinction de ces espèces. Sur l’Annexe III, aucune des reptiles n’est inscrite.
➢ Convention CMS
Aucunes des espèces de reptiles n’est inscrite sur la liste de la CMS.
➢ Convention De Berne
Cinq espèces (Tortue mauresque. Emyde lépreuse, Cistude d’Europe, Caméléon commun, Seps ocellé) sont sur listées sur l’Annexe II (Figure 6Figure 5), donc sont strictement protégées et 54 sur la liste III et sont protégées, dont quatorze sont endémiques.

EVALUATION DES ECOSYSTEMES

Dans cette partie, nous procédons à donner les principaux résultats issus de la recherche bibliographique et des focus groupes sur les écosystèmes marocains. Ces derniers seront traités selon les grandes thématiques considérées pour les focus groupes.

ECOSYSTEMES TERRESTRES : FORESTIERS ET PRE FORESTIERS – STEPPIQUES

Écosystèmes forestiers, péri-forestiers, steppiques et pré-steppiques

Les domaines forestiers et péri-forestiers et alfatiers appartiennent tous au domaine domanial. Ils occupent 13,5 % de la superficie totale du pays et s’étendant sur une superficie estimée à 9 millions d’ha (Département des Eaux et Forêts, 2020a) .La superficie est repartie en 64% de formation forestière stricte repartie entre 34% des essences feuillus tels que chêne vert, chêne liège, chêne tauzin, arganier, 14% des essences résineuses comme le Pin, le thuya, le cèdre, 8% de matorrals et 8% de forêts artificielles. Les steppes d’alfa occupent d’importantes étendus (36% de la surface) sur les plaines et hauts plateaux arides du Maroc oriental (Observatoire Nationale de l’Environnement du Maroc, 2020). Considérant les communautés végétales forestières seulement, le Maroc dénombre plus de 60 espèces arborescentes (Lhafi et al., 2006).
Il faut noter que les participants aux focus groupes ont affirmé à de nombreuses reprises que le PDAP est une mine d’information sur ces types d’écosystèmes. Malheureusement, il nous était impossible de s’en procurer pour des raisons apparemment de confidentialité.

Écosystèmes de Haute Montagne

Les zones de montagne représentent 25 % du territoire national. Elles sont diversifiées et présentent des riches potentialités (70% des ressources hydriques, foyers de la biodiversité pour environ 80% des espèces endémiques) (Conseil Economique, Social et Environnemental, 2017). Elles offrent de nombreuses opportunités valorisables. En effet, les écosystèmes de Haute Montagne sont des terres propices pour le développement de l’agriculture, de l’artisanat et du tourisme au vu de la grande richesse en faune et flore dont elles disposent. De plus, ce sont des zones favorables aux activités forestières, pastorales et minières. Les zones montagneuses sont considérées comme le château d’eau du Maroc.
Elles disposent un réseau hydrographique très dense en plus de multiples retenues d’eau naturelles.
Cependant, ces écosystèmes subissent de nombreuses menaces à savoir l’action pressante de l’homme (les coupes illégales du bois, le prélèvement du sous-bois et le surpâturage). De plus, ils font face aux menaces d’ordre climatique comme les vagues de froid sévères et ils subissent les conséquences des changements climatiques s’illustrant par les crues et les sécheresses prolongées. Toutes ces contraintes, engendrent une détérioration de l’écosystème par suite de la régression du couvert végétal, l’érosion des sols et la disparition continue de la faune sauvage (Conseil Economique, Social et Environnemental, 2017).
Le critère lié au relief, dans ce cas, l’altitude est la base pour définir ces zones (plus de 500 m d’altitude).
Le Programme Intégré de Développement des Zones de Montagnes (PIDZM) réalisé, en 2015, par la Commission Interministérielle Permanente de Développement de l’Espace Rural et des Zones Montagneuses (CIPDERZM) montre que la montagne marocaine est composée des cinq massifs principaux, associés aux massifs secondaires :
• Rif et Beni Znassen avec 16 % de la superficie par rapport à la superficie totale de l’espace montagneux.
• Moyen-Atlas et Plateau d’Oulmès constituant 21% de la superficie montagneuse.
• Haut-Atlas Occidental humide et Jbilet constituant 33% de la superficie.
• Haut-Atlas Oriental Aride et Saghro avec 15% de la superficie.
• Anti-Atlas avec 15% de la superficie par rapport à la superficie totale de l’espace montagneux.
Agroécosystèmes (Lhafi et al., 2006) définissent les agroécosystèmes comme les écosystèmes où les plantes cultivées et les animaux délibérément domestiqués et sélectionnés par l’homme remplacent les plantes naturelles et les animaux. Le Maroc est un pays à vocation agricole. L’agriculture est le pilier de l’économie nationale. La Superficie Agricole Utilisée (SAU) est d’une superficie totale de près de 8,7 millions d’ha et se caractérise par une grande richesse agro climatique et se repartie entre le maraichage, les légumineuses, la jachère, les plantations, le fourrage. La plus importante superficie est réservée aux céréales (59% de la SAU) ainsi que la jachère (12 % de la SAU) rendant l’agriculture peu diversifiée et productive (les céréales participent qu’à hauteur de 18 % à la valeur globale de la production agricole).
Ces espaces sont subdivisés en zones agroécologiques à savoir la zone d’agriculture pluviale favorable ou Bour (plus de 400 mm de pluie), zone d’agriculture pluviale intermédiaire ou Bour intermédiaire (entre 300 et 400 mm), zone d’agriculture pluviale défavorable ou Bour défavorable (200 à 300 mm), la montagne (de 400 à 1000 mm) et enfin les espaces oasiens (< 200 mm) (Lhafi et al., 2006). Les zones de l’agriculture pluviale (Céréales, légumineuses, oléagineuses, cultures spéciales) couvrent une part de 81% de la SAU totale (Observatoire Nationale de l’Environnement du Maroc, 2020). Cela est un facteur accentueur de la vulnérabilité de l’agriculture face aux aléas climatiques et la production et la croissance du secteur. En plus de l’effet de longues et fréquentes périodes de sècheresse qu’a connu le Maroc ces dernières décennies induisant la rareté des ressources en eaux. Le ministère en charge, a mis en œuvre le Programme National d’Economie d’Eau en Irrigation afin d’engendrer l’amélioration de l’efficience de consommation d’eau d’irrigation et la modernisation des réseaux collectifs et la reconversion des superficies vers un système d’irrigations localisée. Il a mis en place des projets de reconversion de la céréaliculture vers des cultures plus compétitives et à des hautes valeurs ajoutées comme l’arboriculture fruitière (FAO, 2016). Le département de l’agriculture a adopté une nouvelle stratégie agricole ‘Génération Green 2020-2030’ lancée en février 2020. La stratégie ‘Génération Green 2020-2030’ reflète la volonté des pouvoirs publics d’adopter une nouvelle vision au secteur agricole. En effet, elle permettrait de mettre à son service des moyens modernes notamment l’amélioration de la gouvernance de ce secteur pour qu’il puisse assurer un nouveau palier de développement humain et social (Département de l’Agriculture, 2020).

ECOSYSTEMES TERRESTRES : ECOSYSTEMES DESERTIQUES ET OASIENS

Le domaine aride et saharien, au Maroc, est constitué de hauts plateaux de l’oriental et de vastes espaces sahariens et présahariens. Il est représenté par les grandes hamadas composées par des plateaux désertiques, nus et rocailleux, parfois couverts de galets donnant place à des regs, ou de dunes (ergs avec des dimensions modestes ou découpées en buttes plates (gara), ou encore en dépressions fermées aux altitudes parfois négatives (sebkhas) (Observatoire Nationale de l’Environnement du Maroc, 2020 ; Observatoire Nationale de l’Environnement du Maroc, 1998). Les oasis y sont peu nombreuses, cependant, elles caractérisent le sud marocain. Les espaces prédésertiques sont représentées sur les frontières entre les milieux désertiques et les milieux méditerranéens. La limite entre le « désertique » et le « prédésertique » peut être définie en fonction de la couverture végétale (BIB, 2020h).
Les zones oasiennes s’étendent sur huit communes couvrant la partie Sud-Est et Est du Maroc (ANDZOA, 2020). Les principales caractéristiques qui distinguent ces zones sont leur climat aride et les influences sahariennes dures telles que l’érosion éolienne, les vents de sable, la sécheresse et la désertification. Elles sont aussi caractérisées par des sols pauvres ayant des ressources hydriques souterraines disponibles insuffisantes. Cela est dû à la fragilité et la faiblesse des nappes phréatiques et aux phénomènes de l’évaporation et de l’évapotranspiration.
Les écosystèmes oasiens sont des écosystèmes à déterminisme essentiellement hydrique. Dans ce cas, nous retrouvons les écosystèmes oisiens artificiels (e.g. les palmerais) et les écosystèmes oasiens naturels tels que les tamaris et les ripisylves (BIB, 2020h).
L’espace oasien marocain englobe quatre grands bassins (Sbaï, 2011) à savoir : Guelmim-Tata, Draa, Ziz et Figuig. Chacun d’entre ces bassins est subdivisé en sous-bassins.
Les oasis du Sud comprennent selon Sbaï (2011) deux types majoritaires de paysages et qui sont liés entre eux. D’une part, il y existe les oasis proprement dites. Elles définissent l’aire géographique du palmier dattier mais aussi les périmètres irrigués qui ‘entourent utilisés pour cultiver les légumineuses, pratiquer le maraîchage et l’arboriculture fruitière. Ces zones couvrent approximativement 2300 à 2500 km2 et connaissent une population importante.
D’autres parts, nous retrouvons les larges espaces intermédiaires environnants. Ce sont des terres favorables à l’exercice de l’agriculture extensive et au pastoralisme. Ce sont des écosystèmes qui couvrent plus de 96% de la frange Sud Est du Maroc. Elles sont étalées sur une bande Sud OuestNord Est de 950 km de long (entre Guelmim et Figuig) avec une largeur très variable (70- 160 km), et dont le secteur le plus important est situé au niveau du Draa (Sbaï, 2011).
Les oasis de l’Est sont représentées dans la province de Figuig (frontière algéro-marocaine). Elles sont de très grande importance. Les zones oasiennes s’étendent sur une superficie brute irriguée de 650 ha, comptant 125 000 palmiers dattiers et 220 ha de cultures sous-étages et ou les pratiques agricoles sont dépendantes des eaux souterraines (Sbaï, 2011). Un savoir local inédit s’associe à cet écosystème comme par exemple le système de gestion de l’eau instauré pour drainer les eaux souterraines en creusant des puits connectés entre eux par des galeries ou simplement le système de Khettaras (BIB, 2020h).
De nombreuses menaces pèsent sur ces écosystèmes. La perte de la biodiversité caractéristique de ces zones est une contrainte qui inquiète les acteurs de conservation. Cela est dû à certaines pratiques de gestion de l’eau utilisées par les locaux des milieux arides et semi arides comme les réservoirs d’eau (ou puits traditionnels) et qui constituent un risque d’impact important pour les amphibiens et reptiles cherchant un abri sous l’effet de la chaleur. Les pratiques culturelles et patrimoniales notamment la transhumance, et le droit d’usage constituent également des menaces qui pèsent sur ces écosystèmes vu la surcharge pastorale engendrée par les dromadaires.
Le développement de l’agriculture dans ces zones (notamment dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie Plan Maroc Vert (PMV) a mis en péril la pérennité de ces zones et a induit des impacts négatifs sur le maintien des pratiques traditionnelles. En effet, les grandes plantations en dehors des oasis pratiquent l’agriculture intensive nécessitant un pompage dans la nappe phréatique. Les pompages entrainent des manques et des crises de la ressource en eau qui s’ensuivent par un abandon des oasis traditionnelles (BIB, 2020h).

Ecosystèmes littoraux et marins

Avec une ligne côtière de 3500 Km de long et deux façades maritimes (une façade atlantique d’une longueur de 2934 km (de Cap Spartel à Lagouira) et une façade méditerranéenne de 512 km de longueur (de Cap Spartel à Saïdia), le Maroc est un pays maritime par excellence.
Le littoral marocain est un espace naturel riche. Les eaux de la Méditerranée et de l’océan Atlantique abritent des habitats divers et possèdent des particularités physico-chimiques, hydrologiques et biogéographiques inédits. Cela lui a permis d’acquérir un potentiel écologique considérable se traduisant par des paysages, des habitats et de biodiversité parfois d’importance internationale.
Le littoral se présentent sous forme d’habitats divers telle la frange côtière proprement dite, les lagunes, les estuaires, les îles, les plages, les falaises et les bais (Département de l’Environnement, 2019). La frange côtière héberge une faune extrêmement diversifiée.
Le littoral marocain comporte des sites classés en sites RAMSAR (e.g. l’embouchure de la Moulouya, le Cap des trois fourches, Baie de Dakhla) (Département de l’Environnement, 2019).
Les écosystèmes marins sont riches et la pêche maritime y associée est très importante confiant au Maroc la première place à l’échelle continentale et au 25ème rang à l’échelle mondiale en termes de production (Département de l’Environnement, 2019). Deux principales ressources halieutiques caractérisent le Maroc à savoir les ressources pélagiques et les ressources démersales. Les ressources pélagiques sont le principal potentiel halieutique et contribuant à 80% de la production nationale. Il s’agit des stocks de sardine, sardinelle, de maquereau, de chinchard et d’anchois. Les thonidés dominent les grands pélagiques. Le potentiel de production des ressources démersales est un limité par suite de l’épuisement du stock des céphalopodes conséquences directe de la surpêche (Département de l’Environnement, 2019.
Au Maroc, l’évaluation des 11 stocks spécifiques des espèces démersales a été faite en 2010 donnant les résultats suivants : 5 espèces sont en surexploités : le poulpe, la seiche, la crevette rose, le merlu blanc et la besugue ; 4 espèces sont pleinement exploitées : pageot, denté à gros yeux, dorade et digramme gris ; 2 espèces n’ont pas pu être évaluées en raison de données insuffisantes : le calamar et les merlus noirs. Les ressources littorales regroupent quant à eux les algues, les coquillages et le corail.
D’autres secteurs dépendent du littoral marocain comme le secteur aquacole, touristique, balnéaire, nautique, de plaisance, le secteur industriel, portuaire, agricole, minier, hydrique et énergétique.
Ces secteurs ont des retombées socio-économiques importantes pour le pays étant donné qu’ils contribuent au développement de l’économie régionale et nationale. Malgré leur rôle indéniable dans l’économie, toutefois, présentent des menaces et de fortes pressions sur toutes les composantes des écosystèmes littoraux et marins. Le secteur aquacole est responsable de la dégradation paysagère et biogéochimique, la perte d’habitat et de la biodiversité des écosystèmes littoraux et marins. En effet, par suite des rejets d’éléments nutritifs, le milieu marin et littoral subit une modification biogéochimique causée par les éléments nutritifs (azote, phosphore) et les matières organiques en suspension et qui s’accumulent dans les sédiments. Ces matières polluantes engendrent la prolifération des algues et diminuent la teneur en oxygène dissous. Les autres secteurs soulèvent également de considérations environnementales majeures : la construction de l’infrastructure portuaire influe sur les écosystèmes, sur la faune et la flore essentiellement par l’importance des travaux et ouvrages réalisés et la pollution due à l’évacuation des hydrocarbures ; l’exploitation des gisements impactent négativement les ressources biologiques par la présence de Benthos ainsi que l’exploitation du sel dans les zones humides entrainant une diminution de la biodiversité et causant un dérangement majeur aux oiseux nicheux; la littoralisation, l’installation et l’aménagement touristique accrurent l’appauvrissement de la faune et de la flore. Ils entraînent également une perte des milieux naturels et dégradent le paysage.
En somme, les pressions s’accentuent étant donné que l’espace littoral est un espace convoité quel que soit le type d’activités. Le changement climatique s’ajoute à tous les enjeux anthropiques, causant l’élévation du niveau de la mer et l’accentuation de l’érosion des rivages et donc des changements biologiques des milieux marin et littoral.

Ecosystèmes aquatiques et zones humides continentales

Les grandes chaînes de montagnes du Maroc ont influencé sur la configuration des zones humides continentales. En effet, celles-ci bien en altitude et bien arrosées déterminent un réseau hydrographique dense et diversifié. A ces montagnes, s’adjoignent des hauts plateaux supportant de nombreuses formations lacustres et karstiques et donnant lieu, à basse altitude, à de vastes plaines alluviales comme les plaines du Sebou, du Loukkos, de la Moulouya et du Souss. Ces plaines déterminent la création de dizaines de marécages et des milliers de dayas. Rajoute à cela tous les milieux aquatiques francs permanents et intermittents comme les lacs permanents, concentrés en particulier au Moyen-Atlas et au Haut-Atlas, les Merjas, les cours d’eau, les eaux stagnantes, les eaux de grotte et les sources abondantes du Moyen Atlas et Haut Atlas et du Rif ainsi que les eaux artificielles comme les lacs de barrages, les puits et les canaux. Dans les régions sahariennes, les zones humides continentales sont représentées par les sebkhas et graras (dépressions à immersion temporaire) (Dakki et al., 2017 ;
Observatoire Nationale de l’Environnement du Maroc, 1998).
Ces zones abritent une diversité biologique importante. Toutefois, elles subissent de nombreuses menaces en particulier les effets du changement climatique se traduisant par l’irrégularité des précipitations et des températures. Dans ce même contexte, le Maroc connait une crise de sécheresse alarmante qui entraine la diminution des quantités d’eaux disponibles pour les zones humides. D’autres menaces pèsent sur ces zones comme les prélèvements d’eaux superficielles et souterraines et par les barrages (Dakki et al., 2017).

AIRES PROTEGEES AU MAROC

Conscient de l’importance de conservation de la nature mais aussi des menaces et des enjeux qui pèsent sur son patrimoine naturel, le Maroc s’est investi à la mise en place d’un système d’aires protégées. Ce système comprend des Parcs Nationaux, des Réserves Biologiques, et des Réserves de Biosphère.
Le Dahir (décret royal) promulgué en 1934 et ses textes d’application constituent la première législation portant sur les aires protégées au Maroc en particulier sur la création des parcs nationaux (PN). En application de ce texte, quatre parcs nationaux ont été créés à savoir, le PN de Toubkal en 1942, le PN de Tazekka en 1950, le PN de Souss Massa en 1991 et le PN d’Iriki en 1994.
Pour renforcer le réseau des parcs nationaux existants, le département des Eaux et Forêts relevant du ministère de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, a lancé entre 1993 et 1995, une étude nationale sur les aires protégées. L’étude a porté sur l’ensemble des écosystèmes naturels du territoire marocain conciliant conservation de biodiversité et utilisation rationnelle des ressources naturelles. Elle a donné place d’abord à une évaluation des milieux naturels, à une évaluation des espèces de faune et de flore et leurs statuts. Elle a permis également d’identifier de Sites d’Intérêt Biologique et Ecologique (SIBE) au nombre de 154 selon le degré de dégradation et totalisant une superficie de 2,5 millions d’hectares et de proposer de modes de gestion propres aux SIBEs (Aghnaj, 2012). Les SIBEs sont la base de définition du réseau d’aires protégées du Maroc et 85 % de leur superficie est représenté dans les parcs nationaux et naturels (Département des Eaux et Forêts, 2020a).
Ce processus avait permis d’élaborer le « Plan Directeur des Aires Protégées (PDAP) » considéré aujourd’hui comme un plan stratégique et reflète la feuille de route adoptée par les gestionnaires pour conserver la biodiversité (Aghnaj et al., 2012).
Par la suite de l’étude, la création d’autres Parcs Nationaux s’est poursuivie amenant au nombre total des parcs nationaux, actuellement, à 11 dont un ne disposant pas d’un décret de création (voir Annexe 5 : Synthèse des parcs nationaux du Maroc). L’ensemble des parcs nationaux couvre une superficie d’environ 766 647 ha (Cour des comptes, 2020).
Pour s’ajuster à la progression du processus de conservation et de protection du patrimoine naturel, la loi 22-07 sur les aires protégées est instaurée en 2010. Elle vient amender le Dahir de 1934 (Cour des comptes, 2020) et intégrer les différentes catégories d’aires protégées reconnues à l’échelle internationale : parc naturel, réserve biologique, réserve naturelle et site naturel.
A ce sens, la loi définie l’aire protégée comme « On entend par aire protégée tout espace terrestre et/ou marin, géographiquement délimité, dûment reconnu et spécialement aménagé et géré aux fins d’assurer la protection, le maintien et l’amélioration de la diversité biologique, la conservation du patrimoine naturel et culturel, sa mise en valeur, sa réhabilitation pour un développement durable, ainsi que la prévention de sa dégradation » (Chambre des conseillers et Chambre des représentants, 2010).

 

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Table des matières
1. INTRODUCTION
1.1. Contexte
1.2. Problématique
1.3. Objectifs
2. MÉTHODOLOGIE 
2.1. Acquisition des données
2.1.1. Recherche bibliographique sur la biodiversité au Maroc
2.1.2. Entretiens et Focus groupes
2.1.2.1. Identification et choix des acteurs
2.1.2.2. Consultations bilatérales avec les acteurs de la biodiversité au Maroc
2.1.2.3. Focus groupes thématiques
2.1.3. Actualisation des listes d’espèces et le statut de conservation des espèces au Maroc
2.2. Analyse qualitative des données
2.2.1. Analyse bibliographique et recoupement des différentes données
2.2.2. Analyse des résultats des consultations bilatérales et des focus groupes thématiques
2.2.2.1. Résultats des consultations bilatérales
2.2.2.2. Résultats des Focus groupes
2.2.3. Analyse MOFF : menaces, opportunités, forces et faiblesses de la biodiversité au Maroc
3. RESULTATS 
3.1. Evaluation de la biodiversité marocaine, des écosystèmes et des services écosystémiques associés
3.1.1. Evaluation de la biodiversité marocaine : Synthèse sur la faune et la flore marocaine et l’état de menace des espèces marocaines
3.1.1.1. Les Mammifères terrestres du Maroc
3.1.1.2. Les amphibiens et les reptiles
3.1.2. Evaluation des écosystèmes
3.1.2.1 Ecosystèmes terrestres : forestiers et pré forestiers – steppiques et pré-steppiques – Haute Montagne et agroécosystèmes
3.1.2.2 Ecosystèmes terrestres : Ecosystèmes désertiques et oasiens
3.1.2.3 Ecosystèmes littoraux et marins
3.1.2.4 Ecosystèmes aquatiques et zones humides continentales
3.1.3. Evaluation des Services écosystémiques
3.1.4. Aires protégées au Maroc
3.1.4.1 réserve de Biosphère
3.1.4.2 réserves biologiques et zones humides
3.1.4.3 les aires marines protégées
3.2. Cadre juridique et institutionnel national et international et gouvernance de la biodiversité
3.2.1. La gouvernance internationale de la biodiversité : La CDB et les objectifs d’Aichi
3.2.2. La gouvernance nationale
3.2.2.1. Cadre juridique et institutionnel
3.2.2.2. Acteurs de la biodiversité
3.3. Résultats de l’analyse MOFF sur la biodiversité au Maroc
4. DISCUSSION 
4.1. Rôle du Royaume du Maroc dans la lutte contre la dégradation de la biodiversité et la préservation des espèces à l’échelle globale
4.2. Avantages découlant de l’intégration de la biodiversité et des services écosystémiques dans les plans et les stratégies et plans d’action nationaux
4.3. Les manques, les besoins et les perspectives pour améliorer la conservation des écosystèmes et des services associés sur le territoire marocain
5. CONCLUSION
6. REFERENCES
7. LISTE DES ABREVIATIONS 
8. TABLE DES TABLEAUX
9. TABLE DES FIGURES
10. ANNEXES

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